mercredi 13 octobre 2010

RDC : RFI redonne de la voix

Après 15 mois de silence radio imposé par les autorités de Kinshasa, Radio France Internationale (RFI) émet de nouveau en République démocratique du Congo (RDC).
Logo RFI.jpgKinshasa reprochait à la radio internationale française de "démoraliser" l'armée (sic). Il faut dire que l'Est et le Nord-Est de la RD Congo est le théâtre régulier d'affrontements entre groupes armés et de violences contre les civils, sans que l'armée ne réussissent à rétablir le calme.
La coupure de l'émetteur de RFI en RDC avait soulevé à l'époque un tollé de protestations auquel Afrikarabia s'était associé. RFI reste en effet l'un des médias internationaux les plus suivis RD Congo et contribue à la pluralité et à l'impartialité de l'information dans ce vaste pays d'Afrique centrale.

RDC : La situation de famine devient "alarmante"

Le dernier rapport de l'Ifpri (Institut International de recherche sur les politiques alimentaires) pointe 29 pays touchées par la faim à un stade extrême. En 2009, cela représente un milliard de personnes dans le monde, soit une personne sur six. Au palmarès des plus mauvais élèves : la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et l'Erythrée se distinguent. D'autres comme la Sierra Leone, Haïti ou Madagascar ne font guère mieux.
Image 2.pngSans surprise, la grande majorité des pays concernés sont situés en Afrique et en Asie du Sud. Dans un indice de 0 (le meilleur indice) à 100 (le pire indice), l'Ifpri calcule la vulnérabilité de ces pays à partir de trois critères fondamentaux : la proportion de la population sous-alimentée, l'insuffisance pondérale infantile et le taux de mortalité. La situation de famine devient « alarmante » lorsqu'on atteint les 20/100. A 30/100 elle est « extrêmement » alarmante. A 40/100, la République démocratique du Congo est, celui des pays africains qui connaît le pire indice.
Les causes de la situation congolaise sont "nombreuses et s'additionnent, mais elles sont à trouver principalement dans le fort taux de prévalence du Sida, la persistance de la guerre depuis les années 1990 : l'économie s'est effondrée, les populations se sont déplacées en masse et une situation chronique d'insuffisance alimentaire s'est installée. L'accès à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole et les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la grande pauvreté des infrastructures", explique le rapport de l'Ifpri.

mardi 12 octobre 2010

RDC : Paris arrête un chef FDLR… une première !

C'est inédit : Paris vient de procéder à sa première arrestation sur mandat de la Cour pénale internationale (CPI). La cible : Callixte Mbarushimana, un rwandais, secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe armé est l'un des facteurs d'insécurité majeur dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Logo FDLR.jpgCallixte Mbarushimana, 47 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt secret de la Cour pénale internationale La Haye. Il est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, meurtres, viols, tortures, persécutions et destructions de biens commis en République démocratique du Congo (RDC) en 2009.
D'après la CPI, le dirigeant des FDLR devrait être remis à la Cour dans les prochaines semaines.
L'arrestation de Callixte Mbarushimana est le deuxième coup dur porté à la direction des FDLR. Elle fait suite à celles du chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et de son adjoint, Straton Musoni, interpellés le 17 novembre 2009 en Allemagne.
Les FDLR sont installés l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide rwandais de 1994. D'ailleurs certains éléments FDLR sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi. Ils sont considérées comme l'un des principaux responsables de l'insécurité dans la région des Grands lacs.

jeudi 7 octobre 2010

Jean-François Dupaquier : « Que les Tutsi du Rwanda aient été les cibles d’un complot organisé, c’est une évidence »

Jean-François Dupaquier, écrivain, ancien rédacteur en chef au Quotidien de Paris puis à l’Événement du Jeudi, est depuis 1972 un observateur avisé du Rwanda et du Burundi. Son dernier ouvrage « L’Agenda du génocide » apporte un éclairage nouveau sur la tragédie de 1994. Il a interrogé un témoin de premier plan, Richard Mugenzi, qui avait été recruté dès le mois d’octobre 1990 comme espion par les Forces armées rwandaises (FAR), et quis’est retrouvé au cœur de la machine politico-militaire préparant le génocide. Jean-François Dupaquier en a tiré un livre très instructif de 330 pages, publié aux éditions Karthala.
QUESTION : - Qui est Richard Mugenzi ?

Jean-François DUPAQUIER : - Au départ, j’avais remarqué l’extraordinaire déposition d’un « témoin protégé » en novembre 2002 au procès emblématique du colonel Bagosora, considéré comme « l’architecte du génocide », et de ses complices présumés. Cet homme, sous le pseudonyme « ZF »,  a mobilisé cinq journées d’audiences du Tribunal pénal international d’Arusha, en Tanzanie, où il livrait certains éléments de l’agenda du génocide des Tutsi. Il m’aura fallu sept ans pour le retrouver et le convaincre de raconter toute son histoire. Recruté comme espion radio en 1990 par ceux qui prépareront bientôt la destruction des Tutsi du Rwanda, Richard Mugenzi les côtoie jour après jour. Ce qui lui permet de raconter certains épisodes des préparatifs de l’extermination, et notamment une réunion décisive, qui se tient sous ses yeux en novembre 1992.
QUESTION : - Vous écrivez que le massacre des Tutsi aurait eu sa « conférence de Wannsee », comme la Shoah, à pratiquement 50 ans d’intervalle : 20 janvier 1942, 20 novembre 1992 ?
Jean-François DUPAQUIER : - Le témoignage de Richard Mugenzi, croisé avec d’autres, permet de localiser et de dater la réunion où les conjurés - conduits par le colonel Bagosora - lancent le compte à rebours de l’extermination des Tutsi du Rwanda : le 20 ou 21 novembre 1992. Cette réunion au sommet se tient dans un petit centre militaire secret appelé Butotori, situé près de la ville de Gisenyi qui est la commune de prédilection des extrémistes hutu. Dans mon livre, Richard Mugenzi relate certains épisodes de la réunion.
QUESTION : - Vous voulez dire que le génocide rwandais avait ses Heydrich, Eichmann, et autres criminels de premier plan ?
Jean-François DUPAQUIER : - Effectivement, le génocide, « crime des crimes », aligne ses criminels de premier plan pour appliquer des règles de propagande et d’organisation secrète intangibles - et malheureusement très efficaces. Comme l’extermination des Arméniens de Turquie et plus encore  la destruction des Juifs d’Europe, le génocide des Tutsi rwandais se décide au plus haut niveau par le biais d’organisations para étatiques préparant les assassinats massifs. Comme pour les Juifs dont l’extermination à l’échelle européenne est planifiée à la conférence de Wannsee près de Berlin en 1942, la destruction des Tutsi du Rwanda met en scène des « architectes de la solution finale » : le colonel Théoneste Bagosora, les idéologues Jean-Bosco Barayagwiza et Léon Mugesera. Ils sont en quelque sorte des « nazis tropicaux » dont le discours-programme est avéré, comme était largement connu le programme d’Hitler par Mein Kampf avant la Seconde guerre mondiale.
QUESTION : - Quel programme ?
Jean-François DUPAQUIER : - Léon Mugesera était  sans doute parmi ces fanatiques le plus impulsif, en tout cas le plus acharné à démontrer son zèle. Dès le 22 novembre 1992, au lendemain du « Wannsee rwandais », il multiplie les discours incendiaires dans des communes voisines de Gisenyi. Son discours est simple. En résumé, selon lui les Tutsi ne sont pas des Rwandais, mais des « étrangers » qui nuisent au Rwanda. Et il faut exterminer ces êtres nuisibles.
A l’époque, ce discours a été enregistré. On en trouve de bonnes traductions y compris sur internet. L’intérêt du témoignage de Richard Mugenzi est de montrer l’articulation entre le « Wannsee rwandais » et le discours prononcé notamment à Kabaya le lendemain ou surlendemain, ce discours du 22 novembre 1992 étant parfaitement documenté.
QUESTION : - Vous relevez dans le témoignage de Richard Mugenzi  sur le génocide à Gisenyi des analogies avec les crimes des Einsatzgruppen, ces escadrons de la mort qui ont procédé au massacre de population juive derrière le front de l’Est ?
Jean-François DUPAQUIER : - Il est peut-être anachronique de faire ces comparaisons, mais le génocide des Tutsis du Rwanda ressemble beaucoup à la « Shoah par balles » confiée par Hitler à ses Einsatzgruppen dans les territoires conquis à l’Est par la Wehrmacht. On se focalise sur Auschwitz et ses usines de mort en oubliant trop souvent qu’un quart des Juifs assassinés selon les directives d’Hitler l’ont été avec la participation de la population et au vu de tous, en Europe de l’Est. On déshabille les gens, on les conduit nus en cortège aux fosses communes, au milieu des ricanements, on redistribue les biens pillés aux délateurs, etc. Comme au Rwanda en 1994. Si la propagande distille le venin de la haine au sein de la populace, l’extermination n’est en rien le fruit d’une « colère populaire spontanée ». Elle est au contraire parfaitement organisée.

QUESTION : - Pourtant, certains qualifient encore le génocide au Rwanda de guerre interethnique. Il y a eu des morts chez les  Hutu comme chez les Tutsi ?

Jean-François DUPAQUIER : -  L’expression « guerre interethnique » a été employée très tôt par des personnes peu informées, mal intentionnées, voire carrément négationnistes. Le thème d’une « sauvagerie africaine innée » flatte les plus bas instincts d’Européens supposés « plus cultivés ». Pourtant, de véritables guerres d’extermination inter-ethniques se déroulaient dans les années 1990 à nos portes, dans l’ex-Yougoslavie.

Au Rwanda en 1994, les seuls civils qui exterminent sont des Hutu, encadrés par des miliciens et des militaires. Et les Tutsis sont les cibles. C’est comme si on qualifiait l’extermination des Juifs par Hitler de « guerre inter-ethnique » entre Juifs et Aryens !
QUESTION : - Au Rwanda, comme en Europe il y a 70 ans, l’extermination était précédée de rafles, exactions diverses, humiliations… Mais, dans votre ouvrage, vous montrez qu’elle visait plus particulièrement les femmes tutsi.
Jean-François DUPAQUIER : -  Vous avez raison de relever ce point : l’extermination des femmes et jeunes filles tutsi a largement dépassé en cruauté, en perversité, tout ce qui a été constaté lors de la « Shoah par balles ». Souvent, les pires atrocités précédaient leur mise à mort. C’est aussi le résultat d’une propagande haineuse visant particulièrement les femmes tutsi.
QUESTION : - Certains contestent avec une grande véhémence, notamment sur internet, votre analyse que le génocide des Tutsi du Rwanda avait été programmé ?
Jean-François DUPAQUIER : -  A travers le livre et l’expertise auxquels j’ai participé sous la direction de  l’historien Jean-Pierre Chrétien sur « Les Médias du génocide », il a été démontré que le projet génocidaire était manifeste dans le contenu des médias extrémistes. Il a même été orchestré durant le génocide par la Radio des Mille Collines (RTLM), surnommée à juste titre « Radio-machettes », fondée et dirigée par Ferdinand Nahimana avec le concours d’autres idéologues et politiciens extrémistes. J'observe que notre démonstration a focalisé l’exaspération des négationnistes et de leurs relais.
QUESTION : - Vous êtes l’objet d’attaques virulentes, ad hominem. Pourquoi ne répondez-vous pas ?
Jean-François DUPAQUIER : -  Ces négationnistes sont pour la plupart des énergumènes qui n’ont jamais mis les pieds au Rwanda, qui ne connaissent rien et ne veulent rien connaître du génocide, qui se contentent de ressasser des propos provocateurs et insignifiants, espérant consolider leurs mensonges par des injures. Pourquoi perdre du temps à polémiquer avec ces individus ? Il me paraît plus utile de continuer à enquêter sur la préparation, l’agenda et le déroulement du génocide de 1994, de montrer qu’il existe des témoignages convergents, des dates précises, des relations de réunions et d’autres indices montrant que certains individus, dans le cadre d'un plan directeur, avaient décidé d'éliminer les Tutsi du Rwanda bien avant 1994 et que les tueries ont bel et bien suivi une logique organisée. Que les Tutsi du Rwanda aient été les cibles d’un complot organisé, c’est une évidence, mais il est utile de continuer à le documenter.
QUESTION : - Vous ne craignez pas la répétition des attaques personnelles  après votre nouveau livre sur ce thème ?
Jean-François DUPAQUIER : -  Dans « Les assassins de la mémoire », l’ouvrage de référence sur le négationnisme – qu’on appelait alors « révisionnisme » - le grand intellectuel Pierre Vidal-Naquet, qui avait lui-même été la cible de basses attaques, écrivait : « On ne discute pas avec les révisionnistes ». En ajoutant : « Il m'importe peu que les « révisionnistes » soient de la variété néo-nazie, ou la variété d'ultra-gauche ; qu'ils appartiennent sur le plan psychologique à la variété perfide, à la variété perverse, à la variété paranoïaque, ou tout simplement à la variété imbécile, je n'ai rien à leur répondre et je ne leur répondrai pas. La cohérence intellectuelle est à ce prix ». Pierre Vidal-Naquet ajoutait que les attaques de certains de ces énergumènes « touchent au cocasse ». Quoi dire de plus juste ?

Jean-François Dupaquier, L’Agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi,
ex-espion rwandais. Ed. Karthala, Paris, 2010, 29 euros.

Propos recueillis par
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Voici un extrait de l'interview que Richard Mugenzi a accordé à Jean-François Dupaquier

mardi 5 octobre 2010

RDC : A Paris la diaspora applaudit le rapport de l'ONU (vidéo)

Après la publication du rapport des Nations-Unies sur les exactions commises en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003, plusieurs organisations de la diaspora congolaise en France ont manifesté contre "les actes criminels de l'armée rwandaise en RDC". Si plusieurs pays de la région des grands lacs sont épinglés par le rapport (Ouganda, Angola,Burundi… ), c'est en effet sur l'armée rwandaise de Paul Kagame que les accusations les plus graves sont portées. Pour ces opposants congolais, ce rapport jette enfin la lumière sur le drame congolais, resté trop longtemps dans l'ombre du génocide rwandais.
Samedi 2 octobre 2010, plusieurs organisations congolaises de l'opposition se sont réunit place de la république dominicaine à Paris. Cojeski France, Debout Congolais, Devoir de mémoire, Avenir du Congo, Union du Congo et même quelques membres du Bundu Dia Kongo (BDK) ont manifesté non loin de l'ambassade du Rwanda en France. Ils souhaitaient se saisir de l'occasion de la publication du rapport de l'ONU sur les crimes en RDC pour dénoncer les "actes criminels de l'armée rwandaise en République démocratique du Congo". Sur les pancartes ont pouvait lire : "Crimes contre l'humanité - Stop - Génocide - Le sang des congolais n'a pas de prix" à côté des photos de Kagame, Kabila, Nkunda, Ntaganda et d'une croix gammée (!). Pour ces congolais, ce rapport reconnaît enfin les souffrances du peuple congolais, longtemps passées sous silence. Ecoutez les témoignages de Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Union du Congo-RDPC) et de manifestants dans cette vidéo.

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Manifestation contre les exactions de l'armée rwandaise
envoyé par ChristopheRigaud. - L'actualité du moment en vidéo.

Rwanda : Un ex-espion révèle les secrets de l'agenda du génocide

Dans le nouveau livre de l'écrivain et journaliste Jean-François Dupaquier, l'ancien espion rwandais Richard Mugenzi raconte "de l'intérieur" les modalités d'organisation du génocide des tutsis en 1994. Un génocide préparé de longue date (dès 1992), prémédité et qui relève de tout, sauf de l'improvisation. La longue interview de l'ancien opérateur radio des FAR, Richard Mugenzi, apporte un éclairage nouveau sur le génocide en nous dévoilant la guerre du renseignement, de la désinformation, des trucages et des mensonges qui entourent le génocide rwandais. Richard Mugenzi révèle également dans cet ouvrage comment le message de revendication de l'attentat contre Juvénal Habyarimana par le FPR était un faux, dicté par sa hiérarchie. Un livre passionnant sur un témoin-clé du génocide.

Capture d’écran 2010-10-03 à 15.05.03.pngPar delà le terrible bilan humain du génocide des Tutsis et du massacre politique des Hutus démocrates au Rwanda en 1994 (environ un million de tués), les polémiques n’ont cessé d’enfler. On compte deux principaux sujets de discorde. Le premier porte sur l’identité de ceux qui ont abattu l’avion Falcon 50 du président Habyarimana le 6 avril 1994, attentat qui a servi de déclencheur à l’extermination des Tutsis du Rwanda. Le second tourne autour de la qualification même de génocide. Entre les tenants de la thèse du « double génocide » et ceux qui incriminent une « colère populaire spontanée, incontrôlable », la galaxie négationniste est large et le débat souvent virulent.

Le nouveau livre de Jean-François Dupaquier, « L’agenda du génocide » risque de bousculer nombre d’idées reçues et d’affirmations péremptoires car il apporte une série de révélations sur les deux sujets de discorde. Le journaliste a conduit une longue interview de Richard Mugenzi, ex-espion rwandais, qui se trouvait au cœur du « dispositif génocidaire ». Installé dès 1990 dans le centre militaire secret de Butotori, à l’extrême nord-ouest du Rwanda, Richard Mugenzi est chargé d’écouter les communications radio des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), mais surtout de distiller un flot de fausses interceptions radio pour discréditer la rébellion et pour radicaliser les Forces armées rwandaises (FAR) qui peinent à contenir la poussée rebelle.

Richard Mugenzi a été formé par des militaires français de « l’Opération Noroît » expédiés au Rwanda par François Mitterrand pour consolider le régime de son ami Habyarimana. Le rôle de ces Forces spéciales françaises reste jusqu’aujourd’hui plutôt obscur, mais les révélations – fragmentaires – de Richard Mugenzi ne feront pas plaisir à certains gradés français. Le pire est constitué par les quatre faux télégrammes du 7 avril 1994 où le FPR « revendique » l’attentat contre Habyarimana. Richard Mugenzi révèle qu’il s’agissait de faux grossiers. A l’issue de ses explications, le lecteur s’interroge sur la naïveté de l’équipe du juge Jean-Louis Bruguière, qui avait fait de ces télégrammes truqués l’alpha et l’oméga d’une instruction à charge contre le FPR.

Mais « L’Agenda du génocide » est un livre qui pose bien d’autres questions. En le refermant, on mesure avec inquiétude à quel point les opinions publiques, aussi bien en France qu’au Rwanda, ont été désinformées sur l’enjeu de la guerre civile rwandaise. Et sur ses conséquences calamiteuses : le régime de François Mitterrand est plus que jamais accusé d’avoir soufflé sur les braises de l’un des trois génocides du XXe siècle, ce n’est pas rien…

Jean-François Dupaquier, « L’Agenda du génocide" Ed. Karthala, Paris, 29 euros.

lundi 4 octobre 2010

Rapport de l’Onu sur le génocide en RDC

Comme l’article est assez long, je préfére vous renvoyer vers la page en ligne.

http://afriqueactu.net/9812/afrique/rapport-de-l%E2%80%99onu-sur-le-genocide-en-rdc