mercredi 28 novembre 2012

RD Congo : poursuite des combats autour de Goma

Les soldats tutsis du M23 ont combattu mardi des miliciens hutus rwandais.

Il n'aura fallu que quelques heures après la fin de l'ultimatum imposé par les chefs d'États voisins pour que, déjà, de premiers combats reprennent. Vers 5 heures du matin, des tirs ainsi que des bombardements ont été entendus près du village de Kibumba, à 20 km au nord de Goma. Selon les autorités rwandaises et celles du mouvement rebelle M23, il ne fait aucun doute que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice basée au Congo mais composée de Hutus rwandais, a encore frappé. Quelque 150 FDLR auraient pénétré le territoire rwandais pendant la nuit.

D'après le porte-parole des FDLR, ces hommes seraient partis défendre les populations hutues contre le «harcèlement» mené par le gouvernement rwandais. Les violences se sont poursuivies une partie de la journée. Vers midi, ils ont entamé un repli sur leurs bases du Nord-Kivu. Le FDLR est opposé au régime de Kigali et multiplie les exactions depuis 1994. Les autorités rwandaises reprochent à Kinshasa de soutenir les FDLR afin de lui nuire. Ce groupe armé a été formé en 2000 au Congo pour défendre les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC. Il compte dans ses rangs de nombreux responsables du génocide rwandais contre les Tutsis en 1994.

Sortie de nulle part, ce mardi, une longue colonne de soldats du M23 se dessine au loin. Leurs tenues militaires sont débraillées, certains sont en civils et portent de grosses caisses de munitions sur l'épaule. Les hommes marchent les uns derrière les autres, en ordre. Trois pick-up roulant à vive allure les rattrapent. À bord, une quarantaine de soldats, armés de mortiers et de lance-roquettes. Quelques mètres plus loin, ils arrêtent violemment un homme qu'ils suspectent d'être un indicateur des FDLR. Ils l'emmènent jusqu'à une prison pour l'interroger sur les positions et l'armement dont le ­groupe dispose. Alliés de longue date du régime de Kinshasa, les FDLR sont les ennemis jurés des hommes du M23. «Si nous les voyons passer par ici, nous les attaquerons. Ce sont des éléments nuisibles au Congo», décrit le lieutenant Paluka, à la tête de la garnison de Kibumba.

Caisses d'armes empilées

Derrière lui, ses hommes ne semblent pas vraiment prêts au combat. Ils s'échangent des treillis militaires pendant que d'autres préparent le déjeuner des troupes. Les soldats venus tout spécialement de Goma ont l'air davantage motivés, les recherches reprennent. À chaque village traversé, la population les regarde passer avec inquiétude. Au même moment, à Goma, la capitale du Nord-Kivu, les autorités du M23 annoncent un retrait possible de la ville sous 48 heures, à condition que Kinshasa réponde à leurs revendications. Le M23 demande notamment la liberté de mouvement pour l'opposant Étienne Tshisekedi ainsi que la dissolution de la Commission électorale congolaise. Mais les négociations s'annoncent encore difficiles et tendues. Quelques minutes après leur annonce, les demandes ont été aussitôt balayées par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

À l'entrée de Goma, de nouvelles files de déplacés. Les habitants du village de Kibumba fuient cette nouvelle ligne de front. En quelques instants, ils enroulent leurs matelas et emportent des vivres, des casseroles. «La situation n'est plus sûre ici, les soldats du M23 nous ont ordonné de partir. On va essayer de rejoindre Goma et de trouver la paix», explique un enfant, un énorme baluchon sur le dos.

L'attaque des FDLR tombe à point nommé pour donner un prétexte, s'il était besoin, au Rwanda pour soutenir officiellement les rebelles congolais. Depuis plusieurs jours, les autorités du M23 multiplient les appels du pied, plus ou moins discrets, à Kigali et soulignent leur fragilité afin de recevoir cet appui.

Les rebelles commencent à se retirer de Goma et Sake(video)

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a fait état mardi soir "d'indications selon lesquelles des éléments du M23 commencent à se retirer de Goma", dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Cela devra être confirmé demain", a-t-il cependant ajouté.

Les rebelles congolais du M23 ont accepté mardi de quitter Goma, à l'expiration du délai fixé pour leur retrait de cette ville stratégique qu'ils occupaient depuis une semaine.

"L'idée est (pour le M23) de se retirer à 20 kilomètres au nord de Goma", a précisé M. Ladsous à la presse, après des consultations au Conseil de sécurité sur la situation en RDC.

M. Ladsous a annoncé que le principal conseiller militaire de l'ONU, le général Babacar Gaye, allait se rendre mercredi dans la région, y compris au Rwanda, pour régler les modalités militaires après le retrait des rebelles de Goma.

Il s'agit, a précisé M. Ladsous, de la situation de l'aéroport de Goma, contrôlé pour l'instant par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), de l'établissement d'une "zone neutre" une fois les rebelles retirés, et "du concept d'une force neutre internationale" pour stabiliser la région.

Le général Sultani Makenga, chef d'état-major du M23, avait indiqué mardi à l'AFP que les rebelles quitteraient Goma "demain ou après-demain (...), au plus tard dans trois jours" afin de se positionner à 20 km de la ville.

Samedi, quatre chefs d'Etat de la région des Grands Lacs réunis en Ouganda --les présidents Joseph Kabila (RDC), Yoweri Museveni (Ouganda), Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya Kikwete (Tanzanie)-- avaient sommé le M23 d'arrêter la guerre et de quitter Goma avant mardi. En échange, Kinshasa s'était engagé à "prendre en compte les revendications légitimes" des mutins.

L'Union africaine (UA), l'ONU et l'Union européenne (UE) avaient pressé les rebelles de se conformer aux décisions du sommet de Kampala.

Le M23 est composé d'ex-rebelles qui avaient intégré l'armée en 2009 avant de se mutiner au printemps dernier, en plaidant que les accords du 23 mars 2009 n'avaient pas été respectés par Kinshasa.

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

mardi 27 novembre 2012

RDC : les rebelles du M23 ont accepté de quitter Goma

Les rebelles congolais du M23, qui combattent l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu (est), ont accepté de se retirer de la capitale de la province Goma, a affirmé mardi l'un de leurs responsables, sans préciser à quelle date.
Interrogé par l'AFP sur un accord conclu dans la capitale ougandaise Kampala entre la rébellion et la médiation des pays des Grands Lacs menée par l'Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : "C'est vrai". (MUA)

samedi 24 novembre 2012

RDC: le chef du M23 dit avoir rencontré Kabila à Kampala pour des "négociations directes"

Le président du mouvement rebelle congolais M23 a déclaré avoir rencontré samedi à Kampala le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila "pour des négociations directes" dont les modalités sont à définir.

"Des négociations directes sont prévues entre nous (le M23) et Kabila, et demain (dimanche) nous allons discuter de tout ça. Demain on va parler sur les modalités de ces négociations et sur les points" qui seront à l'ordre du jour, a déclaré Jean-Marie Runiga. Des chefs d'Etat africains réunis samedi en sommet à Kampala sur le conflit dans l'est de la RDC ont demandé au Mouvement du 23 mars (M23) de se retirer de Goma "d'ici 48 heures", assurant qu'en échange Kinshasa serait prêt à "écouter, évaluer et prendre en compte les revendications légitimes" de la rébellion. Interrogé sur cet ultimatum de 48H00 laissé au M23 pour quitter Goma, le chef rebelle a déclaré ne pas en avoir été officiellement informé. Cependant, il a souligné que "se retirer de Goma ne peut être que le fruit de ces négociations" entre son mouvement et le président Kabila. Considérer le retrait de Goma comme "préalable" aux négociations, "ce serait ne pas chercher à vouloir régler le problème du Congo", a-t-il estimé, avant d'avertir que le M23 se défendra en cas d'attaque de l'armée congolaise sur ses positions. D'après lui, les pourparlers devraient concerner les accords de paix du 23 mars 2009: le M23 demande leur pleine application, mais Kinshasa affirme avoir rempli sa part du contrat. La rébellion veut également "parler d'autres questions de fond qui concernent la vie nationale".

NDLR : En résumé, c’est une fin de non recevoir.

vendredi 23 novembre 2012

RD Congo: des combats à Sake

Des échanges de tirs prolongés ont provoqué la fuite de plusieurs milliers d'habitants de Sake, ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) aux mains de rebelles du M23, où le mouvement a acheminé des renforts.
"Ce sont les Forces armes de RDC (FARDC) qui se battent. Elles ne sont qu'à trois kilomètres d'ici", a déclaré un habitant interrogé sur la route menant vers Goma, au nord de la ville. Le M23 a pris mardi le contrôle de Goma, chef lieu du Nord-Kivu, une ville d'un million d'habitants située à 1.600 km à l'est de Kinshasa, à la frontière du Rwanda.