samedi 27 décembre 2014

Un journaliste de la télévision publique congolaise a été abattu à Goma

Un journaliste de la Radio-Télévision Nationale congolaise (RTNC) a été tué par balle vendredi soir à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes. « L’assassinat » de Robert Chamwami Shalubuto a eu lieu « cette nuit-même » et a été « perpétré par des hommes armés », a déclaré vendredi soir Feller Lutaichirwa, vice-gouverneur du Nord-Kivu. « Des enquêtes sont amorcées », a-t-il précisé, qualifiant l’événement de « triste » nouvelle. Célestin Sibomana, attaché de presse pour la province, a précisé que les assaillants l’ont retrouvé dans un magasin d’alimentation « non loin de sa résidence » et « c’est là qu’on lui a logé une balle au niveau de la poitrine ». Il a indiqué que le corps de la victime « repose à la morgue de l’hôpital général de référence de Goma ». Le 25 octobre, Philémon Gira, un autre journaliste de la RTNC, a été la cible d’une attaque à main armée d’assaillants non identifiés. Il a survécu à l’agression mais il a dû être amputé de la jambe gauche. La RDC occupe la 151e place (sur 180 pays) du classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans Frontières.

dimanche 14 décembre 2014

Congo: 26 morts dans un naufrage sur le lac Tanganyika

Vingt-six personnes ont trouvé la mort dans un naufrage survenu dans la nuit de jeudi à vendredi sur lac Tanganyika, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté samedi la radio onusienne Okapi, citant des sources locales.
Un bateau, le M/V Mutambala, qui transportant un nombre inconnu de passagers, a coulé jeudi vers 22h00 (23h00 HB). Il venait de quitter la ville de Moba lorsqu'il a sombré au large du village Tembwe, dans le nord de la province du Katanga.
Deux autres bateaux ont pu secourir 221 rescapés.
Selon les premiers témoignages recueillis auprès de survivants, le bilan de 26 morts pourrait s'alourdir en raison du nombre important des passagers qui avaient pris place à bord au départ de Moba. Le nombre total des passagers est en effet inconnu.
La surcharge serait à la base de l'accident, a ajouté Radio Okapi, parrainée par l'ONU.
Le commissaire de district du Tanganyika, Jean-Félix Ilunga Mpafu, a indiqué que le commissaire maritime de Moba avait été arrêté.
Selon lui, les responsables du drame sont les services maritimes et les armateurs de bateaux, qui ne respectent pas les règles élémentaires de la navigation.
Les naufrages sont fréquents en Congo, vaste pays d'Afrique centrale pourvu de nombreux lacs et cours d'eau. Ces accidents sont généralement provoqués par la surcharge des bateaux, le mauvais balisage des voies navigables, l'absence de signalisation des bateaux et l'inexpérience des pilotes. La plupart des embarcations ne disposent d'aucun matériel de sécurité.

NDLR : La surcharge est une maladie typiquement congolaise que ce soit sur des bateaux, avions, ou camions

dimanche 7 décembre 2014

RDC: le bilan du massacre dans l'Est s'alourdit à 36 morts

Trente-six personnes ont été tuées au cours d'un massacre nocturne dans l'Est de la République démocratique du Congo, selon un nouveau bilan communiqué dimanche à l'AFP par les autorités locales.
La tuerie, attribuée à des rebelles ougandais, a eu lieu à la lisière de la ville d'Oicha, et dans deux villages proches, dans le Nord de la province du Nord-Kivu, ont indiqué le chef de cette cité et un porte-parole militaire, qui avait fait état précédemment de 14 morts.
RDC: le bilan du massacre dans l'Est s'alourdit à 36 morts

mardi 18 novembre 2014

RDC: HRW accuse la police de 51 exécutions sommaires

Un rapport de l’ONG Human Rights Watch accuse la police congolaise d’avoir tué 51 jeunes hommes de façon sommaire et d’en avoir fait disparaitre 33 autres lors d’une opération coup de poing contre la délinquance menée à Kinshasa de novembre 2013 à février 2014.
Dans ce nouveau rapport très documenté intitulé « Opération Likofi : Meurtres et disparitions forcées aux mains de la police à Kinshasa », l’organisation de défense des droits de l’homme HRW accuse la police congolaise d’avoir tué 51 jeunes hommes de façon sommaire et d’en avoir fait disparaitre 33 autres. Elle demande la suspension du commandant de cette opération dans l’attente d’une enquête.
Le rapport a un air de déjà-vu : comme l’ONU il y a un mois, HRW décrit l’intervention de policiers de nuit, en uniforme, souvent cagoulés, et sans mandat d’arrêt. Des policiers qui interpellent des bandits présumés – en réalité, des jeunes non armés qu’ils font sortir de chez eux avant de les exécuter devant leurs maisons, dans les marchés où ils dorment, ou encore dans des terrains vagues isolés.
Climat d'angoisse
51 personnes auraient été tuées de cette façon, selon l’organisation de protection des droits de l’homme, et 33 sont toujours portées disparues. Un mode opératoire criminel qui devrait être sanctionné, affirme HRW, qui appelle à ce que le commandant de l’opération Likofi (« coup de poing », en lingala), le général Célestin Kanyama, soit suspendu en attendant l’ouverture d’une enquête.
« Lutter contre la criminalité en commettant des crimes ne renforce pas l’État de droit, mais ne fait qu’aggraver un climat d’angoisse », explique Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch, avant d’ajouter : « Les autorités congolaises devraient
enquêter sur les meurtres, en commençant par le rôle du commandant en charge de l'opération, et traduire les responsables en justice. »
Stéphanie Aglietti/RFI© Fournis par RFI FR Stéphanie Aglietti/RFI
Enfants des rues

Plus grave : après avoir interrogé 107 personnes (des témoins, des familles de victimes ou policiers qui ont participé à l’opération coup de poing), HRW a établi qu’un grand nombre des personnes tuées n’avaient rien à voir avec les délinquants recherchés. Il s’agissait plutôt d’enfants des rues ou de jeunes accusés à tort par leurs voisins.
Enfin, l’organisation dénonce les menaces visant les familles qui ont voulu savoir ce qui était arrivé à leurs proches, ou visant des journalistes congolais qui ont mené l’enquête sur cette opération policière. Le rapport cite également l'exemple d'un magistrat militaire souhaitant ouvrir une enquête judiciaire sur un colonel de la police qui aurait abattu un délinquant présumé, et a reçu des instructions orales de la part d'un responsable du gouvernement lui demandant de ne pas donner suite à l'affaire.
Officiers de haut rang
« Les éléments de preuve recueillis impliquent des officiers congolais de haut rang dans les meurtres et les disparitions, ainsi que dans les dissimulations qui ont suivi », indique Daniel Bekele. Selon HRW, aucun policier n’a été arrêté ou condamné à ce jour pour des meurtres ou des enlèvements. Seuls des cas d’extorsion d’argent et autres délits mineurs ont été condamnés.

mercredi 29 octobre 2014

Massacres à Beni : «Joseph Kabila était obligé de venir»

En République démocratique du Congo, le président Joseph Kabila est arrivé mercredi 29 octobre à Beni dans le grand nord du Nord-Kivu. Un territoire qui a été frappé par plusieurs attaques ces dernières semaines qui ont fait des dizaines de morts. Des massacres imputés aux rebelles ougandais des ADF. Pour Caroline Hellyer, journaliste et analyste politique, spécialiste du Grand Nord du Nord-Kivu, le chef de l'Etat congolais devait faire ce déplacement, notamment pour remettre de l'ordre dans son armée.
RFI - Le gouvernement, la société civile et même la Monusco ont immédiatement accusé les rebelles ADF d'être derrière ces attaques. Pensez-vous qu'ils soient responsables de toutes ces exactions ?
Caroline Hellyer - Je ne pense que ça soit très clair jusqu'à présent. C'est une possibilité. La première question à se poser, c'est pourquoi les ADF ont été accusés aussi vite et sans preuve. Il faut aussi se poser la question de pourquoi ils attaqueraient maintenant. C'est possible que ça soit les ADF, mais ça peut être aussi des miliciens maï-maï qui ont des liens avec les ADF
Depuis le début de l'année, il y a eu une vaste opération de l'armée congolaise contre les ADF. On disait que leurs bases avaient été détruites, que les forces étaient dispersées dans la forêt. Comment expliquer qu'ils aient pu attaquer à Beni même et dans d'autres villes.

Il y a plusieurs facteurs. D'abord, vous avez raison, il y a eu cette importante opération militaire et ça a poussé les ADF à se replier dans la forêt, leurs principales bases ont été détruites. Ils se sont répartis en petits groupes, il y en a même un dans la Province orientale. Et c'est l'une des raisons qui peuvent nous faire douter que les ADF soient derrière ces attaques. Mais il faut aussi vous souvenir que les ADF vivent là depuis plus de 25 ans. Ils ont des connexions locales très fortes et voir ce groupe comme d'autres dans ce secteur comme un groupe dont les contours sont fixes, c'est un problème. En fait, c'est un réseau. C'est l'autre raison qui me fait douter que ce soient les ADF. Avec les groupes maï-maï, ils travaillent ensemble, quand ils ont des intérêts communs, peuvent se redissocier. Et ces derniers temps, on a vu beaucoup d'ex-miliciens congolais retournés en brousse, se réarmer. Les ADF, ce sont comme des poupées russes. Il y a une poupée centrale, le noyau dur, qui est impossible à atteindre, mais plus on s'éloigne de ce centre, ça devient difficile à dissocier de ces groupes maï-maï. Et tout ce réseau s'est fait beaucoup d'argent ces dernières années en travaillant comme des supplétifs
Des supplétifs travaillant pour qui ?
Pour des politiciens locaux, pour des groupes d'intérêts économiques. Je ne parle pas de Kinshasa, ce sont vraiment des hommes forts locaux. Tout ce qui se passe dans le territoire de Beni, ce sont toujours les soubresauts des guerres du Congo. Rien n'a été résolu. Et ça arrange tout le monde de tout labelliser ADF. C'est le meilleur moyen de nuire à Joseph Kabila, à l'armée congolaise et à la Monusco. Je ne dis pas que les ADF ne sont pas une menace, ce sont des experts dans l'art de la guérilla. Mais c'est une erreur de les séparer de cet environnement. Ce serait une lecture dangereuse de la situation. Vous avez ces réseaux criminels qui ont la main sur certaines parties du commerce, de la société civile, de l'armée... Ce sont des réseaux transfrontaliers qui sont extrêmement forts. Les ADF en font partie, c'est ce qui leur a permis de rester aussi longtemps. C'est pourquoi une solution militaire ne réglera rien, il faut développer cette région, créer de l'emploi et trouver des solutions politiques locales.
L'ancien ministre Mbusa Nyamwisi, originaire de la région, c'est son fief politique, accuse certains hauts gradés d'être complices des ADF. Lui-même a été accusé en son temps d'en être proche. A-t-il raison de porter ces accusations? 

Deux choses. D'abord Mbusa accusant l'armée de complicité, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. Sa famille - et ça remonte à son père - a effectivement une longue histoire de liens non seulement avec les ADF, mais d'autres groupes armés dans la région. Mais ceci étant dit, il y a des éléments dans l'armée qui sont hautement corrompus. A Beni, dans l'armée, il y a de bons soldats, des éléments loyaux qui n'ont pas toujours suffisamment de soutiens de Kinshasa, qui n'ont pas été payés pendant des mois, qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Ces soldats étaient au front contre les ADF et ils ont beaucoup souffert. Mais il y aussi des officiers qui travaillent avec les groupes armés, ont des relations purement commerciales. Ca va de Kisangani, en passant par Butembo et de l'autre côté de la frontière en Ouganda. On parle de racket des services de protection, de corruption et puis de véritables relations d'affaires.
Le Grand Nord, c'est la frontière avec l'Ouganda. Cette frontière est très importante. Les commerçants de Butembo notamment ont toujours eu historiquement des relations commerciales un peu partout. Pendant la guerre, on a toujours pu trouver des produits d'importation à Butembo qu'on ne trouvait pas ailleurs. Il y a toute sorte de trafics et ça ne se voit pas forcément de l'extérieur, ce sont des réseaux informels, secrets... Mais des dizaines de millions de dollars qui sont brassés. C'est par exemple une région de mines d'or et le trafic va de l'Ouganda jusqu'à Burundi. Et tout ça depuis le Grand Nord. Et l'insécurité sert comme un outil politique, ça empêche les choses de changer. Là-bas, ils appellent « la politique », quand ils en parlent, cela n'a rien à voir avec ce qui se passe à Kinshasa, c'est tout ce qui se joue dans le Grand Nord.

Mais quel serait l'intérêt politique de commettre de tels massacres ?
Cela permet d'envoyer toutes sortes de messages, le premier, c'est de démontrer que le président Kabila ne contrôle pas le territoire. Que la Monusco, les Nations unies sont incapables de protéger les civils. Et le problème, c'est que ceux qui viennent de l'extérieur ne comprennent pas ces messages, ils ne comprennent pas ce qui se passe. Un exemple, c'est la manifestation à Oicha contre la Monusco. Les Tanzaniens étaient très bien vus localement après leur soutien aux opérations de l'armée contre les ADF. Mais maintenant, on sait bien qu'il y a un mouvement pour tenter de casser leur image et de les faire partir. Il y a ces folles rumeurs qui embrasent Beni, que la Monusco donne des armes aux ADF... La désinformation comme outil politique. Mais ce que les observateurs n'ont pas vu, c'est que les taxis et moto-taxis étaient souvent à l'origine de ces manifestations. Or ils ont été employés par le passé par les ADF
Mais pourquoi les ADF commettraient ces massacres en sachant que cela risque de relancer des opérations militaires contre eux ?
Je vous le redis, on n'est pas sûr que les ADF soient derrière ces attaques. Mais il faut noter que les ADF sont connus pour répondre de manière particulièrement vicieuse aux menaces par le passé, il y a des exemples au Congo, mais aussi en Ouganda. Et puis il y a ceux qui pensent aussi que ca peut être une démonstration de force.
La visite du président Kabila à Beni, est-ce que vous pensez que c'est parce qu'il a entendu ces messages et qu'il veut montrer qu'il contrôle la situation ?

Kinshasa, ça parait très loin pour tout le monde dans le Grand Nord. Et Kinshasa est vraiment coupé des réalités de Beni. Avant même ces massacres, la population était frustrée du peu d'intérêt que Kinshasa leur portait, les hommes politique et les militaires aussi. Kabila était obligé de venir. Il aurait même dû y aller avant. Il doit envoyer un message. Que ça soit ouvertement débattu ou non, il sait ce qui se passe dans sa propre armée. Il doit rassurer ceux parmi les officiers qui se sont montrés loyaux et se sont battus. Leur autorité aussi est sapée par ceux qui sont corrompus. Il doit rassurer aussi la population qui se sent ignoré. Bref, il y a beaucoup d'attente. On verra ce qu'il en ressort.
A l'approche des élections, est-ce que vous craignez une recrudescence des violences ?
Absolument, ces forces aux motivations politiques et économiques très sombres tirent les ficelles dans le Grand Nord. Ce qu'on a vu lors des dernières élections, avant, pendant et après, c'est le retour massif d'ex-combattants en brousse qui se réarmaient. Et d'après mes sources, c'est ce qui est à nouveau en train de se passer à nouveau aujourd'hui. Il y a des mouvements de milices maï-maï allant du territoire de Lubero vers Beni. Et je crois que toute cette agitation, cette violence a toutes les chances d'augmenter au fur et à mesure que l'on approche des élections. 
AFP PHOTO / ALAIN WANDIMOYI© Fournis par RFI FR AFP PHOTO / ALAIN WANDIMOYI

dimanche 19 octobre 2014

RDC: un rapport de l‘ONU alerte sur des violences policières







mediaPolice congolaise, déployée à Kinshasa.Naashon Zalk/Bloomberg via Getty Images
C’est un rapport accablant que les Nations unies ont dévoilé, le mercredi 15 octobre, en RDC. La mission onusienne a enquêté sur l’opération Likofi, l’opération coup de poing menée par la police congolaise pour traquer les délinquants de Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014. Une opération dont le bilan est lourd avec au moins 9 personnes exécutées par balle et 32 personnes toujours disparues. Des violations graves, qui, jusqu’à présent sont quasiment toutes restées impunies.
Pour ce rapport, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) affirme avoir interrogé plus de 70 personnes. Des victimes de violations des droits de l’homme, mais aussi des témoins, des employés d’hôpitaux, des membres de la police ou encore de la société civile. Autant de personnes qui ont permis de confirmer qu’à neuf reprises, au moins, la police congolaise avait exécuté par balle des personnes interpellées et fait disparaître 32 autres personnes. A ce jour, leurs proches n’ont pas de nouvelle d’eux.
Mode opératoire récurrent
Ces témoignages confirment aussi un mode opératoire récurrent lors de cette opération qui a duré quatre mois. Les interpellations ont eu lieu, le plus souvent, en pleine nuit par des policiers cagoulés qui circulaient à bord de voitures sans plaque d’immatriculation et selon plusieurs sources, en présence d’un haut gradé de la police de Kinshasa. Les personnes arrêtées n’étaient pas armées ou en train de commettre un crime, établit encore ce rapport, mais en général, elles étaient chez elles. Selon l’ONU, il s’agit de petits commerçants, d’étudiants ou encore de pêcheurs. Lors des exécutions, les balles, elles, ont été tirées dans le dos, entre les jambes ou encore dans l’abdomen ou la tête, affirme encore l’ONU. Les corps récupérés par la police ont été entreposés à la morgue avant d’être jetés dans le fleuve ou dans une fosse commune.
Une seule condamnation
Des violations graves qui pour le moment n’ont abouti qu’à une seule condamnation en juin dernier. Un commissaire condamné à dix ans de prison. Mi-août, une commission d’enquête a été lancée par la police nationale pour relever toutes les exactions commises pendant cette opération. Une décision saluée par la mission des Nations unies dont elle attend désormais de voir les premiers résultats.
Evidemment la population congolaise a le droit à la sécurité, en même temps, il y a des normes, des méthodologies qui doivent être respectées.
Scott Campbellchef de la division des droits de l’homme de la Mission de l’ONU

Nouveau massacre en République démocratique du Congo

Vingt-deux personnes, parmi lesquelles « dix femmes et huit enfants », ont été tuées dans la nuit de vendredi 17 à samedi 18 octobre à Eringeti, dans l'est de la République démocratique du Congo, a déclaré l'administrateur du territoire de Beni.

Le drame s'est déroulé quarante-huit heures après un massacre similaire à Beni, à une cinquantaine de kilomètres, où trente personnes avaient été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi par l'Alliance des forces démocratiques (ADF), avait-on appris de source officielle congolaise.
Samedi matin, les autorités n'étaient pas en mesure de confirmer que le dernier massacre avait été perpétré par ce groupe rebelle ougandais. Il s'agit néanmoins de la seule milice connue en activité dans la région aujourd'hui.
« TUÉES À COUPS DE MACHETTE »
« Les personnes tuées l'ont été principalement par coups de machette, de hache et de houe », a indiqué dans un communiqué la Société civile du Nord-Kivu, une organisation non gouvernementale établie à Beni. Elle a aussi évoqué des enfants dont les têtes auraient été « cognées contre murs ».
En deux semaines, « au moins soixante-dix-neuf personnes ont été sauvagement exécutées par des éléments de l'ADF » affirme le texte, qui exhorte les casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco) à « s'engager militairement au côté [de l'armée] et non pas se limiter au seul appui logistique, afin d'en découdre définitivement avec ces terroristes ».