RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.
L'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement : l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".
Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.
NDLR : Un parfait exemple du non respect de la liberté de la presse, orchestré par la France et la RDC.
Vain effort, alors que tout le monde sait que la RDC est une dictature camouflée totalement corrompue.

Le calme est revenu sur l'aéroport de Lubumbashi. L'armée régulière des FARCD a réussi a venir à bout d'une vingtaine d'éléments armés inconnus qui souhaitaient prendre le contrôle du dépôt de munition de l'aéroport. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, "tout est rentré dans l'ordre et la police a arrêté plusieurs suspects".
A Kinshasa, certains observateurs se demandent "pourquoi Jeune Afrique a-t-il attendu dix ans pour mettre à nu les méthodes et les pratiques" de Joseph Kabila ?... et pourquoi maintenant ? Le contexte international pousse certainement l'ensemble des journalistes (moi y compris) à revoir leur approche de certain régime en place. Quel journal ou magazine osait clairement qualifier Ben Ali de dictateur il y a encore quelques mois ? Aucun... avant son effondrement aussi rapide qu'imprévisible. En Afrique, les dictateurs ou apprentis dictateur son légion... et les régimes dits "autoritaires" représentent la quasi totalité des pays du continent. En République démocratique du Congo (RDC) comme ailleurs, 15 années de guerres ininterrompues ont vu se succéder des chefs d'Etat dont la priorité première n'a jamais été la démocratie... de Mobutu...à Kabila fils. Des dirigeants qui ont fonctionné à la répression, à l'intimidation, sans se soucier des droits de l'homme, de la liberté de la presse ou de la sécurité de leurs concitoyens.