mercredi 27 octobre 2010

Le Soir et son éditeur apportent leur soutien à leur journaliste Colette Braeckman

Depuis quelque temps déjà, nous avons dû constater sur Internet, dans des sites, mails et blogs, une prolifération de propos durs, injurieux et diffamatoires envers notre journaliste Colette Braeckman, au départ d’une lecture totalement contraire aux contextes et aux termes utilisés dans ses articles.
Les intentions des auteurs de ces diatribes biaisées sont clairement d’intimider notre journaliste et de la discréditer auprès des acteurs de la vie politique congolaise et de la presse internationale. Contrairement à ces ragots diffamatoires, Madame Colette Braeckman ne fait l’objet d’aucune mise en cause, ni de ses confrères et consoeurs ou de leurs organisations professionnelles, ni des conseils déontologiques, ni d’aucune autre institution quelconque.

La ligne rédactionnelle du journal Le Soir est de rapporter en toute objectivité les faits même les plus graves qui font l’actualité. Le journal déplore systématiquement tous les conflits et toutes les morts qui ont marqué l’histoire et endeuillent encore l’actualité du Congo. Les membres et les dirigeants de notre rédaction sont témoins tous les jours que Madame Colette Braeckman fait preuve de la plus grande objectivité dans la relation des multiples situations compliquées et graves de la vie congolaise.

Il est donc totalement inacceptable pour nous que des personnes irresponsables poursuivent la diffusion d’affirmations totalement fausses, allant jusqu’à l’accuser d’appel au meurtre, qui n’ont aucun fondement ni aucune argumentation. Nous ne le souhaitons pas vraiment, mais au cas où ces personnes ne cessaient pas leur campagne diffamatoire, nous n’hésiterons plus à les poursuivre en justice, tant au plan pénal qu’en dommages et intérêts.

Béatrice Delvaux
Rédactrice en chef

Philippe Nothomb
Conseiller juridique du Groupe Rosse

 

Commentaires : c’est par ce principe que Radio Kigali (milles collines) a commencé l’incitation à la haine et que les massacres s’en sont suivis.

Colette Braeckman est, à ma connaissance, la seule journaliste qui fournit des informations les plus justes, même si cela dérange certaines personnes par leurs vérités.

mardi 26 octobre 2010

Affaire Zoe Kabila et réponse à un mauvais procès

L’ « affaire Zoe Kabila » qui avait commencé lorsque les membres de la garde républicaine, chargés d’assurer la sécurité du frère du chef de l’Etat, s’en étaient pris mardi dernier à des agents de police, qui réglaient la circulation à la hauteur du rond point Socimat, s’est terminée par la mise aux arrêts des militaires et l’ouverture d’une enquête. Quant aux policiers, ils récupèrent des coups et blessures et, d’après les médecins, leur état s’améliore.
La conclusion judiciaire qui sera donnée à cette affaire suffira-t-elle à dissiper le malaise ?
Beaucoup de questions restent posées à Kinshasa : pourquoi le frère du chef de l’Etat, qui n’occupe pas de position officielle, est il considéré et traité comme une personnalité importante ? Pourquoi la garde républicaine, sorte de corps d’élite affecté à la sécurité du président et des institutions, peut elle se permettre de rosser d’importance des agents de police, dont le seul tort était d’avoir tenté de maîtriser la circulation sur le boulevard du 30 juin ? Pourquoi les véhicules officiels, qui traversent la ville à toute vitesse, doivent ils obliger automobilistes et piétons à se ranger en hâte sur les bas côtés, au risque d’être bousculés sinon pire encore ?
Tout cela fait mauvais effet, rappelle les heures sombres du mobutisme, où les Hiboux de sinistre mémoire et les sbires de la DSP (division spéciale présidentielle) n’hésitaient pas à terroriser les opposants et agissaient comme si les lois de la république ne s’adressaient pas à eux

RDC: La MONUSCO attaquée

Samedi soir, la base de l'ONU de Rwindi, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) a été attaquée selon toute vraisemblance par des rebelles Maï Maï. 8 miliciens congolais seraient morts dans l'attaque.

Une cinquantaine de miliciens Maï Maï s'en est pris à la base de l'ONU à Rwindi dans la province du Nord-Kivu (RDC). Les rebelles cherchaient à pénétrer de force dans l'enceinte de la base des casques bleus.
Selon la MONUSCO, l'attaque a fait huit morts et deux blessés parmi les rebelles, très probablement appartenant à une milice Maï Maï. Ce n'est pas la première attaque contre une base de l'ONU en RD Congo, le 18 août dernier , trois Casques bleus indiens avaient été tués à l'arme blanche par une soixantaine de miliciens Maï-Maï, dans le Nord-Kivu.

vendredi 22 octobre 2010

Des policiers brutalisés par la garde républicaine

Kinshasa, rond point Socimat, sur le Boulevard du 30 juin. L’un des carrefours les plus animés de la ville, où des policiers de roulage, quasi asphyxiés par les gaz d’échappement, tentent vaillamment de canaliser une circulation chaotique. C’est là que, vers 16 heures mardi dernier, une voiture escortée par la Garde républicaine surgit en trombe, en tente de se diriger vers Kintambo. Essayant de faire passer des véhicules se pressant cers le centre ville, les policiers stoppent la voiture officielle dans laquelle se trouve M. Zoe Kabila, le frère cadet du chef de l’Etat. Aussitôt, les gardes bondissent de la voiture, se ruent sur les malheureux policiers, les rouent de coups, tirent en l’air plusieurs coups de feu. Des témoins (qui nous appellent pour relater l’évènement, quasi en direct) nous assurent même qu’un policier a été blessé, sinon tué par balles et que, sur le rond point, l’émotion des automobilistes le partage à l’indignation.
Par la suite, il apparaîtra que deux des policiers, grièvement blessés, ont été admis dans un centre médical situé sur le boulevard et sont privés de toute visite, que deux autres, légèrement blessés, ont été amenés au camp Lufungula où ils ont comparu devant un officier de police judiciaire. Par contre, aucune sanction n’a été prise contre les éléments de garde républicaine, qui ont manifestement abusé de leur pouvoir, ni contre le frère du président, qui n’a pas modéré ses hommes.
Pour les Kinois qui ont assisté à cette scène brutale, comme pour tous ceux qui en ont été informés par la suite, la conclusion est claire : si le président ne sanctionne pas fermement les bavures et les abus commis par ceux qui se réclament de lui, il n’aura même pas besoin d’opposant sérieux lors de la prochaine campagne électorale, le comportement de ses proches aura suffi à le discréditer.

Comme on peut le voir, rien ne changera jamais.

Je me rappele, du temps de Mobutu, les opposants étaient liquidés à hauteur de Chanimetal, puis jetés dans le fleuve.

Démocratie ….à l’Africaine !!!

lundi 18 octobre 2010

RDC : Guerre imminente au Nord-Kivu ?

Le Groupe d'Associations de Défense des Droits de l'Homme et de la Paix (Gadhop) tire la sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces associations notent de nombreuses défections dans l'armée régulière (FARDC) de membres de l'ex rébellion du CNDP de Bosco Ntaganda. Le Gadhop dénonce une tentative de retour à la guerre imminente au Nord-Kivu.
DSC02372bois.jpgDans un récent communiqué, le Gadhop s'inquiète "d'un mouvement généralisé de défection dans l’armée nationale (FARDC) des membres du CNDP (Congrès National de défense du Peuple) de Bosco NTAGANDA que la Société civile du Territoire de Lubero et le GADHOP dénoncent aujourd’hui comme une tentative de retour à la guerre."
Le Groupe d'Associations de Défense des Droits de l'Homme et de la Paix affirme également "de sources sûres, de la tenue d’une réunion clandestine le vendredi 08 et samedi 09 octobre 2010 à Bunagana par une coalition ethnique Hutu-Tutsi pour la préparation d’une nouvelle guerre." Le Gadhop note enfin que "l’Est du pays étant sous le contrôle quasi-total du CNDP, de Kalemie en Ituri, dont l’intégration dans l’armée nationale a été une simple insertion dans les rangs sans la moindre formation idéologique, tout ceci au nom de la paix, il suffirait d’un coup de sifflet pour voir tous ces territoires de l’Est de la République Démocratique du Congo tomber dans un autre camp."
Ces associations demandent donc "de mettre hors d’étant de nuire les dissidents au processus de paix à l’Est de la République démocratique du Congo."

samedi 16 octobre 2010

Bruits d’orage sur les grands lacs

Alors que les averses ponctuent chaque après midi, les habitants de Bukavu en sont convaincus : « après la sécheresse, les femmes nous ont apporté la pluie ». Ils espèrent aussi que l’orage n’éclatera pas après la fin de la réunion internationale. Car les bruits de bottes se font à nouveau entendre : au Sud Kivu, plusieurs centaines de rebelles hutus burundais se sont réfugiés dans les montagnes et auraient retrouvé leurs anciens alliés hutus rwandais ainsi que des rebelles congolais.
Au Nord Kivu, des remous agitent l’armée congolaise : les anciens soldats et officiers du général Laurent Nkunda, des combattants tutsis qui avaient rejoint les forces gouvernementales après que leur chef ait été arrêté et mis en résidence surveillée au Rwanda, s’opposent à une décision de l’état major. Ils refusent de quitter leurs bastions du Kivu et de rejoindre d’autres unités à travers le pays, menaçant de changer de camp, sinon d’entamer une nouvelle rébellion. Or ces hommes, issus de l’ancien CNDP (Conseil national pour la paix et le développement), se trouvent en première ligne dans les combats contre les rebelles hutus des FDLR (Forces de défense pour la libération du Rwanda) que Kinshasa, en accord avec Kigali, veut forcer à regagner le Rwanda, des hommes qui sont accusés des pires exactions contre les populations congolaises. Une mutinerie ou des défections au sein des FARDC (forces congolaises) déstabiliserait le Nord, mais aussi le Sud Kivu, d’autant plus que les unités militaires sont établies à proximité des carrés miniers dont elles contrôlent souvent l’exploitation.
En outre, une décision radicale prise par le président Kabila sème le trouble : désormais l’exploitation minière est interdite au Nord et au Sud Kivu ainsi que dans le Maniéma, le temps pour les autorités de mettre de l’ordre dans le secteur. Les opérateurs économiques, qui avaient préfinancé les exploitants miniers, sont furieux et encombrés par leurs stocks. Mais surtout, des milliers de « creuseurs » qui, au quotidien, tiraient leur subsistance des mines de cassitérite, d’or, de coltan, sont réduits à l’inactivité.
Beaucoup d’entre eux pourraient être tentés de revenir à l’autre activité lucrative de la région : reprendre les armes, rejoindre l’un ou l’autre groupe armé et recommencer

Congo: l'armée maltraite des civils, dénonce l'ONU

NEW YORK, États-Unis - Les troupes gouvernementales de la République démocratique du Congo violent, tuent et pillent les biens des civils dans l'est du pays, dans la même région où des milices ont perpétré des viols collectifs il y a deux mois, a déclaré jeudi l'envoyée spéciale des Nations unies dans le pays.
Margot Wallstrom, responsable des initiatives de l'ONU visant à combattre les violences sexuelles dans le conflit, a déclaré au Conseil de sécurité que les casques bleus avaient reçu des informations au sujet de viols, de meurtres et de pillages par des membres de l'armée congolaise.
La possibilité que les mêmes communautés qui ont été brutalisées en juillet et en août par les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les milices Maï-Maï soient désormais maltraitées par les troupes gouvernementales est «inimaginable et inacceptable», a affirmé Mme Wallstrom.
Après les viols collectifs de l'été, le président congolais Joseph Kabila a décrété un moratoire sur les activités minières dans la région et a envoyé sur place des milliers de soldats pour réaffirmer le contrôle du gouvernement.
Mme Wallstrom s'est dite extrêmement préoccupée par les opérations militaires en cours dans la région de Walikale et par leurs conséquences possibles sur la protection des civils.
Elle a exhorté le gouvernement congolais à enquêter sur ces allégations et à déployer la police nationale dans la région pour protéger les civils et les enquêteurs. Elle a ajouté avoir demandé à la force de maintien de la paix de l'ONU de surveiller la situation et de faire un rapport quotidien sur les viols et les autres violences sexuelles dans la région.
Mme Wallstrom a aussi appelé les Nations unies à imposer des sanctions contre un commandant rebelle rwandais qui serait impliqué dans les viols collectifs commis sur plus de 300 personnes dans l'est du Congo.
Elle a proposé de fournir au Conseil des preuves montrant que le «lieutenant-colonel» Serafim, des FDLR, était l'un des commandants présents lors des viols collectifs qui ont eu lieu entre le 30 juillet et le 2 août dans la région de Walikale.
Selon les Nations unies, 303 civils - 235 femmes, 13 hommes, 52 filles et 3 garçons - ont été violés dans 13 villages.
Mme Wallstrom a estimé que les viols collectifs dans la région montraient qu'il existe un lien entre l'exploitation illégale des ressources naturelles par des groupes armés et les violences sexuelles.
En conséquence, a-t-elle dit, ces viols devraient faire l'objet d'une enquête «sous l'angle de la compétition des intérêts miniers en tant que cause profonde du conflit et des violences sexuelles».
Elle a encouragé les pays d'Europe et d'ailleurs à promulguer des lois exigeant des entreprises qu'elles révèlent si leurs produits contiennent des minéraux du Congo.

jeudi 14 octobre 2010

RDC : Pression maximum autour de Bosco Ntaganda

La situation devient plus en plus embarrassante pour le gouvernement congolais, sommé par Human Rights Watch de procéder à l’arrestation de Bosco Ntaganda. Ce général de l'armée congolaise tombe en effet sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Depuis janvier 2010, Ntaganda a été impliqué dans l'assassinat d'au moins huit personnes, les arrestations arbitraires de sept autres personnes, ainsi que l'enlèvement et la disparition d'au moins une autre personne. Mais le gouvernement congolais refuse toujours de le livrer à la justice, prétendant que Ntaganda est nécessaire pour maintenir les anciennes troupes rebelles du CNDP intégrées au sein de l'armée congolaise... jusqu'à quand ?
772533361.jpgPour Human Rights Watch (HRW) : "il faut arrêter Bosco Ntaganda !". Dans une lettre au président Kabila, HRW affirme que l'impunité de Ntaganda n'est plus supportable :

"Ntaganda devrait être arrêté et tenu de répondre de ses crimes, au lieu d'être autorisé à se déplacer librement dans Goma », a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior au sein de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cet homme constitue une menace pour les habitants de l'est du Congo, et l'impunité dont il bénéficie tourne en dérision la politique de tolérance zéro du gouvernement congolais pour les atteintes aux droits humains. »
La majorité des personnes prises pour cible par Ntaganda sont des membres de la famille ou d'anciens partisans du chef rebelle Laurent Nkunda, évincé par Ntaganda en janvier 2009 de la direction des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), avec l'aide des autorités militaires du Rwanda. Après s'être emparé de la direction du CNDP, Ntaganda a annoncé la fin de la rébellion. Il a affirmé qu'il intégrerait les troupes rebelles au sein de l'armée nationale congolaise, pour mener des opérations conjointes avec les forces armées rwandaises contre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), groupe rebelle composé essentiellement de Hutus rwandais.
Ntaganda s'est assuré un poste de général dans l'armée congolaise. Le gouvernement congolais a indiqué qu'il n'exécuterait pas le mandat d'arrêt émis par la CPI contre Ntaganda dans l'intérêt du maintien de la paix, prétendant que Ntaganda est nécessaire pour maintenir les anciennes troupes du CNDP intégrées au sein de l'armée congolaise.
Le putsch de Ntaganda, ainsi que l'arrestation et la détention ultérieures sans chef d'accusation de Nkunda au Rwanda, ont profondément divisé le mouvement du CNDP. Un certain nombre de partisans de Nkunda se sont opposés à la direction de Ntaganda, même s'ils ont pris leurs nouvelles fonctions au sein de l'armée congolaise. D'autres civils et activistes sans liens avec le CNDP ont également été les cibles d'arrestations arbitraires et d'actes d'intimidation de la part de Ntaganda et de ses partisans, après avoir dénoncé les violations des droits humains commises par Ntaganda et appelé à son arrestation.
La participation de Ntaganda aux opérations militaires dans l'est du Congo cause en outre des problèmes importants pour la mission de stabilisation de l'ONU au Congo, la MONUSCO. Le 6 octobre, l'agence de presse Reuters a publié une interview exclusive de Ntaganda au cours de laquelle il confirmait jouer un rôle de premier plan dans les opérations militaires dans l'est du Congo, baptisées Amani Leo, et soutenues par les soldats de maintien de la paix de l'ONU.
La confirmation par Ntaganda de son rôle est corroborée depuis 2009 par des notes internes de réunions de l'armée, des ordres militaires signés et la confirmation de la part d'autres officiers de l'armée que Ntaganda leur donne des ordres. Le gouvernement congolais continue de nier que Ntaganda joue un rôle dans l'opération Amani Leo.
Selon la politique de conditionnalité adoptée par la MONUSCO fin 2009 pour appuyer les opérations militaires de l'armée congolaise, et d'après les avis juridiques des propres avocats de l'ONU, la MONUSCO ne peut pas soutenir une opération dans laquelle un individu visé par un mandat d'arrêt de la CPI joue un rôle prépondérant.
Le Bureau des affaires juridiques de l'ONU (Office of Legal Affairs, OLA) a donné en avril 2009 à la mission de maintien de la paix de l'ONU l'avis suivant : « Il y aurait aussi des obstacles juridiques importants à la participation de la MONUC à l'opération envisagée dans la Directive si Bosco Ntaganda devait jouer un rôle important dans cette opération, que ce soit en tant que commandant ou officier supérieur dans une ou plusieurs des unités des FARDC impliquées, ou comme officier d'état-major impliqué dans la planification ou l'exécution de l'opération ou de tout autre façon. »
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit débattre de la question de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Congo cette semaine à New York.
« La mission de l'ONU devrait fournir son soutien au gouvernement congolais pour arrêter Ntaganda, comme cela a été le cas pour d'autres auteurs d'atteintes aux droits humains, et suspendre d'ici là son soutien aux opérations Amani Leo », a conclu Anneke Van Woudenberg. « Sinon les soldats de maintien de la paix de l'ONU se trouveront dans une position intenable consistant à soutenir un criminel de guerre présumé recherché par la CPI.
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mercredi 13 octobre 2010

RDC : RFI redonne de la voix

Après 15 mois de silence radio imposé par les autorités de Kinshasa, Radio France Internationale (RFI) émet de nouveau en République démocratique du Congo (RDC).
Logo RFI.jpgKinshasa reprochait à la radio internationale française de "démoraliser" l'armée (sic). Il faut dire que l'Est et le Nord-Est de la RD Congo est le théâtre régulier d'affrontements entre groupes armés et de violences contre les civils, sans que l'armée ne réussissent à rétablir le calme.
La coupure de l'émetteur de RFI en RDC avait soulevé à l'époque un tollé de protestations auquel Afrikarabia s'était associé. RFI reste en effet l'un des médias internationaux les plus suivis RD Congo et contribue à la pluralité et à l'impartialité de l'information dans ce vaste pays d'Afrique centrale.

RDC : La situation de famine devient "alarmante"

Le dernier rapport de l'Ifpri (Institut International de recherche sur les politiques alimentaires) pointe 29 pays touchées par la faim à un stade extrême. En 2009, cela représente un milliard de personnes dans le monde, soit une personne sur six. Au palmarès des plus mauvais élèves : la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et l'Erythrée se distinguent. D'autres comme la Sierra Leone, Haïti ou Madagascar ne font guère mieux.
Image 2.pngSans surprise, la grande majorité des pays concernés sont situés en Afrique et en Asie du Sud. Dans un indice de 0 (le meilleur indice) à 100 (le pire indice), l'Ifpri calcule la vulnérabilité de ces pays à partir de trois critères fondamentaux : la proportion de la population sous-alimentée, l'insuffisance pondérale infantile et le taux de mortalité. La situation de famine devient « alarmante » lorsqu'on atteint les 20/100. A 30/100 elle est « extrêmement » alarmante. A 40/100, la République démocratique du Congo est, celui des pays africains qui connaît le pire indice.
Les causes de la situation congolaise sont "nombreuses et s'additionnent, mais elles sont à trouver principalement dans le fort taux de prévalence du Sida, la persistance de la guerre depuis les années 1990 : l'économie s'est effondrée, les populations se sont déplacées en masse et une situation chronique d'insuffisance alimentaire s'est installée. L'accès à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole et les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la grande pauvreté des infrastructures", explique le rapport de l'Ifpri.

mardi 12 octobre 2010

RDC : Paris arrête un chef FDLR… une première !

C'est inédit : Paris vient de procéder à sa première arrestation sur mandat de la Cour pénale internationale (CPI). La cible : Callixte Mbarushimana, un rwandais, secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe armé est l'un des facteurs d'insécurité majeur dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Logo FDLR.jpgCallixte Mbarushimana, 47 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt secret de la Cour pénale internationale La Haye. Il est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, meurtres, viols, tortures, persécutions et destructions de biens commis en République démocratique du Congo (RDC) en 2009.
D'après la CPI, le dirigeant des FDLR devrait être remis à la Cour dans les prochaines semaines.
L'arrestation de Callixte Mbarushimana est le deuxième coup dur porté à la direction des FDLR. Elle fait suite à celles du chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et de son adjoint, Straton Musoni, interpellés le 17 novembre 2009 en Allemagne.
Les FDLR sont installés l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide rwandais de 1994. D'ailleurs certains éléments FDLR sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi. Ils sont considérées comme l'un des principaux responsables de l'insécurité dans la région des Grands lacs.

jeudi 7 octobre 2010

Jean-François Dupaquier : « Que les Tutsi du Rwanda aient été les cibles d’un complot organisé, c’est une évidence »

Jean-François Dupaquier, écrivain, ancien rédacteur en chef au Quotidien de Paris puis à l’Événement du Jeudi, est depuis 1972 un observateur avisé du Rwanda et du Burundi. Son dernier ouvrage « L’Agenda du génocide » apporte un éclairage nouveau sur la tragédie de 1994. Il a interrogé un témoin de premier plan, Richard Mugenzi, qui avait été recruté dès le mois d’octobre 1990 comme espion par les Forces armées rwandaises (FAR), et quis’est retrouvé au cœur de la machine politico-militaire préparant le génocide. Jean-François Dupaquier en a tiré un livre très instructif de 330 pages, publié aux éditions Karthala.
QUESTION : - Qui est Richard Mugenzi ?

Jean-François DUPAQUIER : - Au départ, j’avais remarqué l’extraordinaire déposition d’un « témoin protégé » en novembre 2002 au procès emblématique du colonel Bagosora, considéré comme « l’architecte du génocide », et de ses complices présumés. Cet homme, sous le pseudonyme « ZF »,  a mobilisé cinq journées d’audiences du Tribunal pénal international d’Arusha, en Tanzanie, où il livrait certains éléments de l’agenda du génocide des Tutsi. Il m’aura fallu sept ans pour le retrouver et le convaincre de raconter toute son histoire. Recruté comme espion radio en 1990 par ceux qui prépareront bientôt la destruction des Tutsi du Rwanda, Richard Mugenzi les côtoie jour après jour. Ce qui lui permet de raconter certains épisodes des préparatifs de l’extermination, et notamment une réunion décisive, qui se tient sous ses yeux en novembre 1992.
QUESTION : - Vous écrivez que le massacre des Tutsi aurait eu sa « conférence de Wannsee », comme la Shoah, à pratiquement 50 ans d’intervalle : 20 janvier 1942, 20 novembre 1992 ?
Jean-François DUPAQUIER : - Le témoignage de Richard Mugenzi, croisé avec d’autres, permet de localiser et de dater la réunion où les conjurés - conduits par le colonel Bagosora - lancent le compte à rebours de l’extermination des Tutsi du Rwanda : le 20 ou 21 novembre 1992. Cette réunion au sommet se tient dans un petit centre militaire secret appelé Butotori, situé près de la ville de Gisenyi qui est la commune de prédilection des extrémistes hutu. Dans mon livre, Richard Mugenzi relate certains épisodes de la réunion.
QUESTION : - Vous voulez dire que le génocide rwandais avait ses Heydrich, Eichmann, et autres criminels de premier plan ?
Jean-François DUPAQUIER : - Effectivement, le génocide, « crime des crimes », aligne ses criminels de premier plan pour appliquer des règles de propagande et d’organisation secrète intangibles - et malheureusement très efficaces. Comme l’extermination des Arméniens de Turquie et plus encore  la destruction des Juifs d’Europe, le génocide des Tutsi rwandais se décide au plus haut niveau par le biais d’organisations para étatiques préparant les assassinats massifs. Comme pour les Juifs dont l’extermination à l’échelle européenne est planifiée à la conférence de Wannsee près de Berlin en 1942, la destruction des Tutsi du Rwanda met en scène des « architectes de la solution finale » : le colonel Théoneste Bagosora, les idéologues Jean-Bosco Barayagwiza et Léon Mugesera. Ils sont en quelque sorte des « nazis tropicaux » dont le discours-programme est avéré, comme était largement connu le programme d’Hitler par Mein Kampf avant la Seconde guerre mondiale.
QUESTION : - Quel programme ?
Jean-François DUPAQUIER : - Léon Mugesera était  sans doute parmi ces fanatiques le plus impulsif, en tout cas le plus acharné à démontrer son zèle. Dès le 22 novembre 1992, au lendemain du « Wannsee rwandais », il multiplie les discours incendiaires dans des communes voisines de Gisenyi. Son discours est simple. En résumé, selon lui les Tutsi ne sont pas des Rwandais, mais des « étrangers » qui nuisent au Rwanda. Et il faut exterminer ces êtres nuisibles.
A l’époque, ce discours a été enregistré. On en trouve de bonnes traductions y compris sur internet. L’intérêt du témoignage de Richard Mugenzi est de montrer l’articulation entre le « Wannsee rwandais » et le discours prononcé notamment à Kabaya le lendemain ou surlendemain, ce discours du 22 novembre 1992 étant parfaitement documenté.
QUESTION : - Vous relevez dans le témoignage de Richard Mugenzi  sur le génocide à Gisenyi des analogies avec les crimes des Einsatzgruppen, ces escadrons de la mort qui ont procédé au massacre de population juive derrière le front de l’Est ?
Jean-François DUPAQUIER : - Il est peut-être anachronique de faire ces comparaisons, mais le génocide des Tutsis du Rwanda ressemble beaucoup à la « Shoah par balles » confiée par Hitler à ses Einsatzgruppen dans les territoires conquis à l’Est par la Wehrmacht. On se focalise sur Auschwitz et ses usines de mort en oubliant trop souvent qu’un quart des Juifs assassinés selon les directives d’Hitler l’ont été avec la participation de la population et au vu de tous, en Europe de l’Est. On déshabille les gens, on les conduit nus en cortège aux fosses communes, au milieu des ricanements, on redistribue les biens pillés aux délateurs, etc. Comme au Rwanda en 1994. Si la propagande distille le venin de la haine au sein de la populace, l’extermination n’est en rien le fruit d’une « colère populaire spontanée ». Elle est au contraire parfaitement organisée.

QUESTION : - Pourtant, certains qualifient encore le génocide au Rwanda de guerre interethnique. Il y a eu des morts chez les  Hutu comme chez les Tutsi ?

Jean-François DUPAQUIER : -  L’expression « guerre interethnique » a été employée très tôt par des personnes peu informées, mal intentionnées, voire carrément négationnistes. Le thème d’une « sauvagerie africaine innée » flatte les plus bas instincts d’Européens supposés « plus cultivés ». Pourtant, de véritables guerres d’extermination inter-ethniques se déroulaient dans les années 1990 à nos portes, dans l’ex-Yougoslavie.

Au Rwanda en 1994, les seuls civils qui exterminent sont des Hutu, encadrés par des miliciens et des militaires. Et les Tutsis sont les cibles. C’est comme si on qualifiait l’extermination des Juifs par Hitler de « guerre inter-ethnique » entre Juifs et Aryens !
QUESTION : - Au Rwanda, comme en Europe il y a 70 ans, l’extermination était précédée de rafles, exactions diverses, humiliations… Mais, dans votre ouvrage, vous montrez qu’elle visait plus particulièrement les femmes tutsi.
Jean-François DUPAQUIER : -  Vous avez raison de relever ce point : l’extermination des femmes et jeunes filles tutsi a largement dépassé en cruauté, en perversité, tout ce qui a été constaté lors de la « Shoah par balles ». Souvent, les pires atrocités précédaient leur mise à mort. C’est aussi le résultat d’une propagande haineuse visant particulièrement les femmes tutsi.
QUESTION : - Certains contestent avec une grande véhémence, notamment sur internet, votre analyse que le génocide des Tutsi du Rwanda avait été programmé ?
Jean-François DUPAQUIER : -  A travers le livre et l’expertise auxquels j’ai participé sous la direction de  l’historien Jean-Pierre Chrétien sur « Les Médias du génocide », il a été démontré que le projet génocidaire était manifeste dans le contenu des médias extrémistes. Il a même été orchestré durant le génocide par la Radio des Mille Collines (RTLM), surnommée à juste titre « Radio-machettes », fondée et dirigée par Ferdinand Nahimana avec le concours d’autres idéologues et politiciens extrémistes. J'observe que notre démonstration a focalisé l’exaspération des négationnistes et de leurs relais.
QUESTION : - Vous êtes l’objet d’attaques virulentes, ad hominem. Pourquoi ne répondez-vous pas ?
Jean-François DUPAQUIER : -  Ces négationnistes sont pour la plupart des énergumènes qui n’ont jamais mis les pieds au Rwanda, qui ne connaissent rien et ne veulent rien connaître du génocide, qui se contentent de ressasser des propos provocateurs et insignifiants, espérant consolider leurs mensonges par des injures. Pourquoi perdre du temps à polémiquer avec ces individus ? Il me paraît plus utile de continuer à enquêter sur la préparation, l’agenda et le déroulement du génocide de 1994, de montrer qu’il existe des témoignages convergents, des dates précises, des relations de réunions et d’autres indices montrant que certains individus, dans le cadre d'un plan directeur, avaient décidé d'éliminer les Tutsi du Rwanda bien avant 1994 et que les tueries ont bel et bien suivi une logique organisée. Que les Tutsi du Rwanda aient été les cibles d’un complot organisé, c’est une évidence, mais il est utile de continuer à le documenter.
QUESTION : - Vous ne craignez pas la répétition des attaques personnelles  après votre nouveau livre sur ce thème ?
Jean-François DUPAQUIER : -  Dans « Les assassins de la mémoire », l’ouvrage de référence sur le négationnisme – qu’on appelait alors « révisionnisme » - le grand intellectuel Pierre Vidal-Naquet, qui avait lui-même été la cible de basses attaques, écrivait : « On ne discute pas avec les révisionnistes ». En ajoutant : « Il m'importe peu que les « révisionnistes » soient de la variété néo-nazie, ou la variété d'ultra-gauche ; qu'ils appartiennent sur le plan psychologique à la variété perfide, à la variété perverse, à la variété paranoïaque, ou tout simplement à la variété imbécile, je n'ai rien à leur répondre et je ne leur répondrai pas. La cohérence intellectuelle est à ce prix ». Pierre Vidal-Naquet ajoutait que les attaques de certains de ces énergumènes « touchent au cocasse ». Quoi dire de plus juste ?

Jean-François Dupaquier, L’Agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi,
ex-espion rwandais. Ed. Karthala, Paris, 2010, 29 euros.

Propos recueillis par
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Voici un extrait de l'interview que Richard Mugenzi a accordé à Jean-François Dupaquier

mardi 5 octobre 2010

RDC : A Paris la diaspora applaudit le rapport de l'ONU (vidéo)

Après la publication du rapport des Nations-Unies sur les exactions commises en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003, plusieurs organisations de la diaspora congolaise en France ont manifesté contre "les actes criminels de l'armée rwandaise en RDC". Si plusieurs pays de la région des grands lacs sont épinglés par le rapport (Ouganda, Angola,Burundi… ), c'est en effet sur l'armée rwandaise de Paul Kagame que les accusations les plus graves sont portées. Pour ces opposants congolais, ce rapport jette enfin la lumière sur le drame congolais, resté trop longtemps dans l'ombre du génocide rwandais.
Samedi 2 octobre 2010, plusieurs organisations congolaises de l'opposition se sont réunit place de la république dominicaine à Paris. Cojeski France, Debout Congolais, Devoir de mémoire, Avenir du Congo, Union du Congo et même quelques membres du Bundu Dia Kongo (BDK) ont manifesté non loin de l'ambassade du Rwanda en France. Ils souhaitaient se saisir de l'occasion de la publication du rapport de l'ONU sur les crimes en RDC pour dénoncer les "actes criminels de l'armée rwandaise en République démocratique du Congo". Sur les pancartes ont pouvait lire : "Crimes contre l'humanité - Stop - Génocide - Le sang des congolais n'a pas de prix" à côté des photos de Kagame, Kabila, Nkunda, Ntaganda et d'une croix gammée (!). Pour ces congolais, ce rapport reconnaît enfin les souffrances du peuple congolais, longtemps passées sous silence. Ecoutez les témoignages de Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Union du Congo-RDPC) et de manifestants dans cette vidéo.

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Manifestation contre les exactions de l'armée rwandaise
envoyé par ChristopheRigaud. - L'actualité du moment en vidéo.

Rwanda : Un ex-espion révèle les secrets de l'agenda du génocide

Dans le nouveau livre de l'écrivain et journaliste Jean-François Dupaquier, l'ancien espion rwandais Richard Mugenzi raconte "de l'intérieur" les modalités d'organisation du génocide des tutsis en 1994. Un génocide préparé de longue date (dès 1992), prémédité et qui relève de tout, sauf de l'improvisation. La longue interview de l'ancien opérateur radio des FAR, Richard Mugenzi, apporte un éclairage nouveau sur le génocide en nous dévoilant la guerre du renseignement, de la désinformation, des trucages et des mensonges qui entourent le génocide rwandais. Richard Mugenzi révèle également dans cet ouvrage comment le message de revendication de l'attentat contre Juvénal Habyarimana par le FPR était un faux, dicté par sa hiérarchie. Un livre passionnant sur un témoin-clé du génocide.

Capture d’écran 2010-10-03 à 15.05.03.pngPar delà le terrible bilan humain du génocide des Tutsis et du massacre politique des Hutus démocrates au Rwanda en 1994 (environ un million de tués), les polémiques n’ont cessé d’enfler. On compte deux principaux sujets de discorde. Le premier porte sur l’identité de ceux qui ont abattu l’avion Falcon 50 du président Habyarimana le 6 avril 1994, attentat qui a servi de déclencheur à l’extermination des Tutsis du Rwanda. Le second tourne autour de la qualification même de génocide. Entre les tenants de la thèse du « double génocide » et ceux qui incriminent une « colère populaire spontanée, incontrôlable », la galaxie négationniste est large et le débat souvent virulent.

Le nouveau livre de Jean-François Dupaquier, « L’agenda du génocide » risque de bousculer nombre d’idées reçues et d’affirmations péremptoires car il apporte une série de révélations sur les deux sujets de discorde. Le journaliste a conduit une longue interview de Richard Mugenzi, ex-espion rwandais, qui se trouvait au cœur du « dispositif génocidaire ». Installé dès 1990 dans le centre militaire secret de Butotori, à l’extrême nord-ouest du Rwanda, Richard Mugenzi est chargé d’écouter les communications radio des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), mais surtout de distiller un flot de fausses interceptions radio pour discréditer la rébellion et pour radicaliser les Forces armées rwandaises (FAR) qui peinent à contenir la poussée rebelle.

Richard Mugenzi a été formé par des militaires français de « l’Opération Noroît » expédiés au Rwanda par François Mitterrand pour consolider le régime de son ami Habyarimana. Le rôle de ces Forces spéciales françaises reste jusqu’aujourd’hui plutôt obscur, mais les révélations – fragmentaires – de Richard Mugenzi ne feront pas plaisir à certains gradés français. Le pire est constitué par les quatre faux télégrammes du 7 avril 1994 où le FPR « revendique » l’attentat contre Habyarimana. Richard Mugenzi révèle qu’il s’agissait de faux grossiers. A l’issue de ses explications, le lecteur s’interroge sur la naïveté de l’équipe du juge Jean-Louis Bruguière, qui avait fait de ces télégrammes truqués l’alpha et l’oméga d’une instruction à charge contre le FPR.

Mais « L’Agenda du génocide » est un livre qui pose bien d’autres questions. En le refermant, on mesure avec inquiétude à quel point les opinions publiques, aussi bien en France qu’au Rwanda, ont été désinformées sur l’enjeu de la guerre civile rwandaise. Et sur ses conséquences calamiteuses : le régime de François Mitterrand est plus que jamais accusé d’avoir soufflé sur les braises de l’un des trois génocides du XXe siècle, ce n’est pas rien…

Jean-François Dupaquier, « L’Agenda du génocide" Ed. Karthala, Paris, 29 euros.

lundi 4 octobre 2010

Rapport de l’Onu sur le génocide en RDC

Comme l’article est assez long, je préfére vous renvoyer vers la page en ligne.

http://afriqueactu.net/9812/afrique/rapport-de-l%E2%80%99onu-sur-le-genocide-en-rdc

samedi 2 octobre 2010

Un garçon albinos tué puis démembré au Burundi

Un garçon albinos a été tué puis démembré au Burundi, alors que les autorités pensaient avoir mis fin à ces crimes rituels qui avaient frappé jusqu'ici la province de Ruyigi, frontalière de la Tanzanie.

"Cinq malfaiteurs ont attaqué le ménage d'une veuve de la colline de Nyabikenke (...) ils ont amené de force un garçon albinos âgé de 14 ans environ puis l'ont tué avant de lui couper les bras et les jambes et de les emporter avec eux", a annoncé Dieudonné Niyonzima, joint par téléphone à Nyamurenza (140 km au nord de Bujumbura), localité de la province de Ngozi (nord), frontalière du Rwanda. Le président de l'association burundaise Albinos sans frontière, Kassim Kazungu, s'est dit "choqué par ce nouveau meurtre d'albinos". "Nous pensions que les autorités avaient mis fin à ce genre de pratiques barbares depuis plus d'un an, mais nous nous rendons compte que nous (albinos) sommes en permanence en danger de mort", a-t-il regretté. Huit personnes accusées au Burundi d'assassinats et tentatives d'assassinats d'albinos ont été condamnées à des peines allant de un an de prison à la perpétuité en juillet 2009. Les albinos souffrent d'une maladie génétique caractérisée par une absence de pigmentation de la peau, des poils, des cheveux et des yeux. Ils sont victimes de discriminations dans de nombreuses régions d'Afrique.