mercredi 28 novembre 2012

RD Congo : poursuite des combats autour de Goma

Les soldats tutsis du M23 ont combattu mardi des miliciens hutus rwandais.

Il n'aura fallu que quelques heures après la fin de l'ultimatum imposé par les chefs d'États voisins pour que, déjà, de premiers combats reprennent. Vers 5 heures du matin, des tirs ainsi que des bombardements ont été entendus près du village de Kibumba, à 20 km au nord de Goma. Selon les autorités rwandaises et celles du mouvement rebelle M23, il ne fait aucun doute que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice basée au Congo mais composée de Hutus rwandais, a encore frappé. Quelque 150 FDLR auraient pénétré le territoire rwandais pendant la nuit.

D'après le porte-parole des FDLR, ces hommes seraient partis défendre les populations hutues contre le «harcèlement» mené par le gouvernement rwandais. Les violences se sont poursuivies une partie de la journée. Vers midi, ils ont entamé un repli sur leurs bases du Nord-Kivu. Le FDLR est opposé au régime de Kigali et multiplie les exactions depuis 1994. Les autorités rwandaises reprochent à Kinshasa de soutenir les FDLR afin de lui nuire. Ce groupe armé a été formé en 2000 au Congo pour défendre les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC. Il compte dans ses rangs de nombreux responsables du génocide rwandais contre les Tutsis en 1994.

Sortie de nulle part, ce mardi, une longue colonne de soldats du M23 se dessine au loin. Leurs tenues militaires sont débraillées, certains sont en civils et portent de grosses caisses de munitions sur l'épaule. Les hommes marchent les uns derrière les autres, en ordre. Trois pick-up roulant à vive allure les rattrapent. À bord, une quarantaine de soldats, armés de mortiers et de lance-roquettes. Quelques mètres plus loin, ils arrêtent violemment un homme qu'ils suspectent d'être un indicateur des FDLR. Ils l'emmènent jusqu'à une prison pour l'interroger sur les positions et l'armement dont le ­groupe dispose. Alliés de longue date du régime de Kinshasa, les FDLR sont les ennemis jurés des hommes du M23. «Si nous les voyons passer par ici, nous les attaquerons. Ce sont des éléments nuisibles au Congo», décrit le lieutenant Paluka, à la tête de la garnison de Kibumba.

Caisses d'armes empilées

Derrière lui, ses hommes ne semblent pas vraiment prêts au combat. Ils s'échangent des treillis militaires pendant que d'autres préparent le déjeuner des troupes. Les soldats venus tout spécialement de Goma ont l'air davantage motivés, les recherches reprennent. À chaque village traversé, la population les regarde passer avec inquiétude. Au même moment, à Goma, la capitale du Nord-Kivu, les autorités du M23 annoncent un retrait possible de la ville sous 48 heures, à condition que Kinshasa réponde à leurs revendications. Le M23 demande notamment la liberté de mouvement pour l'opposant Étienne Tshisekedi ainsi que la dissolution de la Commission électorale congolaise. Mais les négociations s'annoncent encore difficiles et tendues. Quelques minutes après leur annonce, les demandes ont été aussitôt balayées par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

À l'entrée de Goma, de nouvelles files de déplacés. Les habitants du village de Kibumba fuient cette nouvelle ligne de front. En quelques instants, ils enroulent leurs matelas et emportent des vivres, des casseroles. «La situation n'est plus sûre ici, les soldats du M23 nous ont ordonné de partir. On va essayer de rejoindre Goma et de trouver la paix», explique un enfant, un énorme baluchon sur le dos.

L'attaque des FDLR tombe à point nommé pour donner un prétexte, s'il était besoin, au Rwanda pour soutenir officiellement les rebelles congolais. Depuis plusieurs jours, les autorités du M23 multiplient les appels du pied, plus ou moins discrets, à Kigali et soulignent leur fragilité afin de recevoir cet appui.

Les rebelles commencent à se retirer de Goma et Sake(video)

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a fait état mardi soir "d'indications selon lesquelles des éléments du M23 commencent à se retirer de Goma", dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Cela devra être confirmé demain", a-t-il cependant ajouté.

Les rebelles congolais du M23 ont accepté mardi de quitter Goma, à l'expiration du délai fixé pour leur retrait de cette ville stratégique qu'ils occupaient depuis une semaine.

"L'idée est (pour le M23) de se retirer à 20 kilomètres au nord de Goma", a précisé M. Ladsous à la presse, après des consultations au Conseil de sécurité sur la situation en RDC.

M. Ladsous a annoncé que le principal conseiller militaire de l'ONU, le général Babacar Gaye, allait se rendre mercredi dans la région, y compris au Rwanda, pour régler les modalités militaires après le retrait des rebelles de Goma.

Il s'agit, a précisé M. Ladsous, de la situation de l'aéroport de Goma, contrôlé pour l'instant par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), de l'établissement d'une "zone neutre" une fois les rebelles retirés, et "du concept d'une force neutre internationale" pour stabiliser la région.

Le général Sultani Makenga, chef d'état-major du M23, avait indiqué mardi à l'AFP que les rebelles quitteraient Goma "demain ou après-demain (...), au plus tard dans trois jours" afin de se positionner à 20 km de la ville.

Samedi, quatre chefs d'Etat de la région des Grands Lacs réunis en Ouganda --les présidents Joseph Kabila (RDC), Yoweri Museveni (Ouganda), Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya Kikwete (Tanzanie)-- avaient sommé le M23 d'arrêter la guerre et de quitter Goma avant mardi. En échange, Kinshasa s'était engagé à "prendre en compte les revendications légitimes" des mutins.

L'Union africaine (UA), l'ONU et l'Union européenne (UE) avaient pressé les rebelles de se conformer aux décisions du sommet de Kampala.

Le M23 est composé d'ex-rebelles qui avaient intégré l'armée en 2009 avant de se mutiner au printemps dernier, en plaidant que les accords du 23 mars 2009 n'avaient pas été respectés par Kinshasa.

RDC: les rebelles du M23 ont commencé à se retirer de Goma

mardi 27 novembre 2012

RDC : les rebelles du M23 ont accepté de quitter Goma

Les rebelles congolais du M23, qui combattent l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu (est), ont accepté de se retirer de la capitale de la province Goma, a affirmé mardi l'un de leurs responsables, sans préciser à quelle date.
Interrogé par l'AFP sur un accord conclu dans la capitale ougandaise Kampala entre la rébellion et la médiation des pays des Grands Lacs menée par l'Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : "C'est vrai". (MUA)

samedi 24 novembre 2012

RDC: le chef du M23 dit avoir rencontré Kabila à Kampala pour des "négociations directes"

Le président du mouvement rebelle congolais M23 a déclaré avoir rencontré samedi à Kampala le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila "pour des négociations directes" dont les modalités sont à définir.

"Des négociations directes sont prévues entre nous (le M23) et Kabila, et demain (dimanche) nous allons discuter de tout ça. Demain on va parler sur les modalités de ces négociations et sur les points" qui seront à l'ordre du jour, a déclaré Jean-Marie Runiga. Des chefs d'Etat africains réunis samedi en sommet à Kampala sur le conflit dans l'est de la RDC ont demandé au Mouvement du 23 mars (M23) de se retirer de Goma "d'ici 48 heures", assurant qu'en échange Kinshasa serait prêt à "écouter, évaluer et prendre en compte les revendications légitimes" de la rébellion. Interrogé sur cet ultimatum de 48H00 laissé au M23 pour quitter Goma, le chef rebelle a déclaré ne pas en avoir été officiellement informé. Cependant, il a souligné que "se retirer de Goma ne peut être que le fruit de ces négociations" entre son mouvement et le président Kabila. Considérer le retrait de Goma comme "préalable" aux négociations, "ce serait ne pas chercher à vouloir régler le problème du Congo", a-t-il estimé, avant d'avertir que le M23 se défendra en cas d'attaque de l'armée congolaise sur ses positions. D'après lui, les pourparlers devraient concerner les accords de paix du 23 mars 2009: le M23 demande leur pleine application, mais Kinshasa affirme avoir rempli sa part du contrat. La rébellion veut également "parler d'autres questions de fond qui concernent la vie nationale".

NDLR : En résumé, c’est une fin de non recevoir.

vendredi 23 novembre 2012

RD Congo: des combats à Sake

Des échanges de tirs prolongés ont provoqué la fuite de plusieurs milliers d'habitants de Sake, ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) aux mains de rebelles du M23, où le mouvement a acheminé des renforts.
"Ce sont les Forces armes de RDC (FARDC) qui se battent. Elles ne sont qu'à trois kilomètres d'ici", a déclaré un habitant interrogé sur la route menant vers Goma, au nord de la ville. Le M23 a pris mardi le contrôle de Goma, chef lieu du Nord-Kivu, une ville d'un million d'habitants située à 1.600 km à l'est de Kinshasa, à la frontière du Rwanda.

RDC: Cameron appelle Kagame à "faire pression" pour un retrait du M23 de Goma

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé jeudi soir le président rwandais Paul Kagame et l'a exhorté à "faire pression" sur la rébellion congolaise du M23 pour qu'elle se retire de Goma, la capitale du Nord-Kivu (est de la RDCongo) qu'elle a prise mardi.

"Le Premier ministre a exhorté le président Kagame à faire tout ce qu'il pouvait pour faire pression sur le M23 pour qu'il se retire de Goma", a indiqué Downing Street dans un communiqué. David Cameron "a clairement indiqué que la communauté internationale ne pouvait ignorer les preuves des liens du Rwanda avec le M23, et que le président Kagame devait démontrer que le gouvernement du Rwanda n'avait pas de lien avec le M23". David Cameron, qui se trouvait jeudi à Bruxelles pour le sommet consacré au budget de l'Union européenne, a également appelé le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, qu'il a "encouragé à travailler étroitement avec le Rwanda et l'Ouganda pour mettre en oeuvre le communiqué" commun signé mercredi. Les présidents Joseph Kabila, Paul Kagame et Yoweri Museveni (Ouganda) avaient exigé, mercredi à Kampala, que le Mouvement du 23 mars (M23) cesse "immédiatement" son offensive et se retire de Goma. Un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs, consacré à la situation en RDC, se tiendra samedi à Kampala. L'ONU et la RDC accusent le M23 d'être une force supplétive du Rwanda. Des experts de l'ONU ont récemment accusé également l'Ouganda de soutenir militairement cette rébellion. Les rebelles du M23 combattent l'armée congolaise depuis le printemps. Après avoir pris Goma mardi sans rencontrer de résistance de l'armée, ils ont fait tomber mercredi la localité de Sake, à 30 km à l'ouest de la ville.

jeudi 22 novembre 2012

RDC: la rébellion annonce qu'elle contrôle la localité de Sake

mercredi 21 novembre 2012 à 20h03

(Belga) La rébellion congolaise du M23 a annoncé mercredi avoir pris le contrôle de Sake, une localité située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma qu'elle avait conquise mardi, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Nous contrôlons Sake", a déclaré en fin d'après-midi le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23). "Nous n'allons pas nous arrêter, nous continuons vers Bukavu", capitale régionale du Sud-Kivu, située à environ 200 km au sud de Goma, a-t-il ajouté. Interrogé sur l'heure de la chute de cette bourgade, le porte-parole a affirmé que le M23 était arrivé à Sake à 16H00 locales (14H00 GMT). Déjà, en milieu de journée, une source militaire occidentale avait annoncé la chute de Sake sans qu'il soit possible d'en obtenir confirmation. Une partie des troupes de l'armée congolaise, après avoir fui Goma mardi, s'était rassemblée à Sake puis à Minova, plus au sud. Les rebelles du M23 combattent l'armée de RDC depuis le printemps. Après avoir pris Goma mardi, ils ont annoncé mercredi matin leur intention de continuer jusqu'à Bukavu, puis de s'emparer de Kisangani, la capitale de la province orientale au Nord Ouest et d'aller jusqu'à la capitale Kinshasa. Réunis à Kampala, les présidents congolais Joseph Kabila, rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni ont exigé du M23 qu'il stoppe son offensive et se retire de Goma, dans une déclaration commune publiée mercredi en fin d'après-midi. L'annonce "d'avancées offensives" vers Sake avait déjà été faite par l'émissaire de l'ONU en RDC, Roger Meece, à New York. (VIM)

Congo-RDC: les tensions se diffusent au sud-Kivu

Soldats du M23 © Al jazeera english

Après les affrontements de ces derniers jours, la crainte d'une expansion du conflit dans le sud du Kivu augmente, ce qui pourrait amener à un contrôle de toute la région par le Rwanda.

Depuis la prise de Goma le 20 novembre par les hommes du M23, en majorité Tutsi et soutenus par le Rwanda, la situation sécuritaire dans le Kivu se dégrade. Le passage frontalier de Gisenyi est sous contrôle des rebelles. Ils se sont également emparés de l’aéroport, mais les forces de l'ONU y sont encore présentes. L’armée régulière (les FARDC), a en revanche déserté les lieux. Elle s’est repliée sur Sake, à 27 kilomètres à l’ouest de Goma.

Concernant les populations civiles, les sources onusiennes ont fait état d’exactions commises par le M23 à l’encontre des femmes et des enfants notamment.

Kinshasa ne semble pas se situer sur la voie des négociations avec les rebelles pour le moment. Ces derniers n’ont pas tenu leur promesse de ne pas entrer dans Goma. Ils avaient également annoncé ne pas s'engager au-delà de cette zone géographique, mais des sources affirment qu’ils planifient actuellement une autre attaque en direction de Sake.

Ces opérations témoignent de l’intention du Rwanda de contrôler la région du Kivu, en commençant par le Nord, les territoires de Masisi, puis Walikale et le Maï-Maï Tcheka, qui possèdent de grandes richesses minières (coltan, or, diamant, cassitérite). Les craintes de voir le conflit se propager dans le sud provoquent un certain nombre de tensions. Sans contre-offensive de l’armée congolaise, les habitants craignent une expansion du conflit jusqu’à Kalehe puis Bukavu. Les rebelles possèdent des soutiens stratégiques dans cette zone, parmi lesquels des ex-CNDP (ancien Congrès national pour la défense du peuple, l'administration rebelle établie par Laurent Nkunda contre les forces de la RDC, composée d’une majorité de rwandais), les Nyatura (hutus rwandais), et les Raia Mutomboki, groupe armé également allié de Kigali. Si les rebelles atteignent Bukavu, la ville sera prise en étau entre les groupes armés et la frontière, par laquelle le Rwanda enverra ses troupes.

De plus, de nombreux commandants issus du CNDP font aujourd’hui partie des effectifs de l’armée régulière postés à Bukavu. Les habitants ne croient donc pas en la volonté des dirigeants militaires de se battre contre les assaillants.

A Bukavu, des heurts ont éclaté dès ce matin, entre des groupes de jeunes, qui ont barré plusieurs routes. Les manifestants ont affronté les hommes de la police nationale et les ont fait reculer jusqu’à la place de l’Indépendance, où des militaires ont été appelés en renfort. Ils s’en sont pris aux bureaux du PPRD, le parti présidentiel, ainsi qu’aux véhicules de l’ONU. De nombreux commerces, ainsi que des bureaux et des marchés et les administrations, ont été fermés.

Actuellement, la population fuit peu à peu Bukavu, se repliant sur Bujumbura, la capitale du Burundi, située à environ 50 kilomètres au Sud. On compte 100 000 personnes sur les routes depuis ces derniers jours. La population civile se sent abandonnée par le gouvernement et aucunement protégée par les forces de la Monusco, malgré ses 17 000 hommes présents dans le pays. Les habitants attendent une réaction de la communauté internationale et estiment que les rencontres entre les présidents des deux pays, Joseph Kabila et Paul Kagame, ne mènent à rien. Pendant ce temps, à Kigali, la chute de Goma a donné lieu à des scènes de liesse.

Témoignage d’un policier de Goma : "Les M23 prennent nos armes et nous disent qu'ils vont nous apprendre leur idéologie"

Les policiers et soldats des FARDC encore présents à Goma ont rendu leurs armes mercredi matin à l'appel des rebelles du M23. Photo : Alain Wandimoyi.

Le M23, qui contrôle la ville de Goma depuis hier, a appelé les policiers et les soldats des FARDC présents dans la ville à rendre leurs armes et à se faire enregistrer. Un policier du quartier du Volcan explique pourquoi il a décidé de se plier aux instructions des rebelles.

L’appel des rebelles du M23 pour identifier les policiers et militaires restés à Goma s'est transformé en meeting populaire, mercredi matin, au stade du Volcan, où de nombreux Gomatriciens s’étaient rendus pour écouter les déclarations du porte-parole, le colonel Vianney Kazarama.

Selon le M23, plus de 2 000 soldats loyalistes et 700 policiers se seraient déjà fait "enregistrer" depuis mardi.  Nos Observateurs se sont rendus ce matin au stade et ont pu constater que les soldats du M23 récoltaient effectivement les armes dans les tribunes. Selon eux, beaucoup de soldats des FARDC ont fui la ville, abandonnant jusqu'à leurs chaussures, casques et uniformes et se sont changés en civil pour éviter de se faire tuer par les M23.

"Je ne comprends pas comment nous, policiers, on peut continuer notre travail et protéger la ville s’ils nous prennent nos armes'"

Bwamungo (pseudonyme) est policier du bataillon PPG (Police de la police de Goma). Il exerce dans le quartier du Volcan. Il s’est fait enregistrer ce matin auprès des rebelles du M23 et va rendre son arme demain.

J’ai pris la décision de me présenter à l'enregistrement du M23 parce que la déclaration du colonel Vianney Kazarama m'a rassuré. Les rebelles ont invité tout le monde à leur réunion sans distinction et il ont dit qu'ils ne voulaient que du bien à la population civile.

Surtout c’est pour ma famille que je me suis rendu : j’ai une femme qui est enceinte, j’ai trois enfants dont le plus âgé à 6 ans. J’avais peur qu’en fuyant, je saute sur une bombe ou que les soldats du M23 me prennent pour un militaire des FARDC et me tuent. Je ne pouvais pas me permettre d’abandonner ma famille.

Les armes aux pieds des militaires du M23, entassées dans les tribunes du stade du Volcan.

"M23 ou gouvernement, peu importe qui contrôle la ville, ma mission est de continuer à protéger la population"

Durant le meeting d’aujourd’hui, les rebelles nous ont dit qu’ils allaient former les policiers et les ex-soldats des FARDC et nous enseigner ce qu’ils appellent 'l’idéologie' du M23 dans le camp de Mubambiro [un centre de regroupement de la police situé à environ 1 km de Sake], à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma sur la route de Bukavu. Cela signifie d'ailleurs qu’après Sake et Bukavu, les rebelles comptent également prendre cette ville. Pour l’instant, ils nous ont dit qu’on devait continuer à travailler dans les quartiers auxquels nous étions postés avant leur arrivée.

Je me suis fait enregistrer, mais je n’ai pas encore déposé mon arme. Je suis policier, ma mission est de protéger la population, je dois continuer à travailler ; ça ne change rien que ce soit sous une ville contrôlée par le M23 ou par le gouvernement. Je leur ai dit que j’avais une arme et que j’allais leur ramener demain. Ils m’ont demandé pourquoi je l’avais gardé, et m’ont sommé de la ramener demain matin au plus tard. Mais je ne comprends pas comment nous, policiers, on peut continuer notre travail et protéger la ville s’ils nous prennent nos armes.

Les soldats du M23 contrôlent les armes et enregistrent policiers et soldats de Goma.

"Le M23 a dit que le salaire des policiers allait augmenter. J’espère qu’ils tiendront leurs promesses à l’inverse du gouvernement actuel"

Je ne sais pas du tout de quoi vont être fait les prochains jours. Le M23 a promis qu’il n’y aurait plus de fraudes, plus de pots-de-vin à payer lors des passages aux frontières et qu’ils puniraient de mort toute personne, civil comme soldat, qui serait surpris en train de piller. Ils ont aussi promis que le salaire des policiers allait augmenter.

Aujourd’hui, je ne gagne que 45 000 francs congolais (soit 38 euros) par mois. Même si les rebelles du M23 sont restés très flous dans leurs annonces et que je suis conscient que c’était avant tout pour nous rassurer, j’espère qu’ils tiendront leurs promesses et qu’ils ne vont pas mentir comme le gouvernement actuel qui n’a rien fait pour nous.

mardi 20 novembre 2012

Affrontements à Goma


Première vidéo de la prise de Goma


Les rebelles du M23 aux portes de Goma

Selon plusieurs sources, de nombreux militaires et représentants des autorités congolaises fuient Goma alors que les rebelles du M23 sont aux portes de la ville. Les Casques bleus n'ont pas bougé pour protéger la capitale régionale du Nord-Kivu.

 

Militaires, autorités et civils congolais ont commencé dimanche à fuir Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) étant aux portes de la ville, a-t-on appris de sources concordantes.
"Beaucoup de militaires et d'autorités (de la province) sont partis" de Goma, a déclaré à l'AFP par téléphone une source onusienne, qui attendait à un point de ralliement mis en place dans la ville par l'ONU pour ses personnels.
Une source humanitaire occidentale a évoqué une "débâcle des forces armées de RDC qui évacuent la ville de Goma".
"Nous sommes en panique générale", a déclaré à l'AFP un chauffeur de taxi de Goma. "C'est comme si les rebelles étaient en train de repousser nos militaires. En ville, les boutiques sont fermées. Moi, comme d'autres, je vais rejoindre ma famille", a-t-il dit.
En fin de matinée, les rebelles avaient eux-même annoncé qu'ils se trouvaient tout près de Goma.
"En ce moment, nous sommes à Kibati, à 5 kilomètres de Goma", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire de la rébellion. Affirmant n'avoir pas l'ambition de prendre la ville, il a ajouté: "Si toutefois l'armée de Kabila (le président) nous attaque, nous allons poursuivre l'ennemi jusqu'à ce qu'il soit rejeté très loin de Goma".
Selon une source militaire occidentale, des officiers des forces armées ont commencé à partir par bateaux vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu distante d'environ 80 kilomètres au sud. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, est parti sur l'un de ces bateaux, a déclaré une source administrative à Bukavu.
L'aéroport, situé à quelques centaines de mètres du centre-ville, a été fermé et seuls quelques éléments de la Garde républicaine congolaise y sont encore stationnés, a ajouté cette source militaire occidentale. Un vol civil qui devait y atterrir a été détourné, a indiqué un proche d'un passager.
Dans la matinée, un colonel congolais avait affirmé à l'AFP que des affrontements se déroulaient "au camp de Kanyarucinya", à une dizaine de kilomètres de Goma. Ce camp regroupait vendredi selon le Haut commissariat aux réfugiés 30.000 personnes déplacées. Mais des milliers d'autres personnes y sont arrivées depuis, dont un grand nombre de femmes et d'enfants.
Fuyant les combats, des colonnes de centaines de déplacés - et des militaires ayant quitté le front - étaient arrivés aux portes de Goma avec leurs effets personnels et leurs chèvres, en espérant rejoindre d'autres camps de déplacés, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Débandade"            
Le porte-parole de la province du Nord-Kivu, Célestin Sibomana, très inquiet, a évoqué "une débandade" et pointé l'inaction des Casques bleus dimanche, selon lui.  La mission de l'ONU en RDC, "la Monusco actuellement ne fait absolument rien!", a-t-il dit.  
Dimanche, les Casques bleus n'ont pas bougé pour protéger Goma, ont constaté différentes sources dont un photographe de l'AFP réfugié dans la base de Munigi, principale base des Nations Unies au nord de la ville. Dans leur avancée vers Goma, les rebelles ont dépassé ce camp situé à environ 5 kilomètres de la ville, a constaté le photographe.
Les Casques bleus de la Monusco étaient intervenus samedi pour appuyer l'armée régulière congolaise avec des hélicoptères de combat, ce qui n'avait pas empêché les rebelles de prendre la petite ville de Kibumba, à 25 kilomètres au nord de Goma.
Mais le M23 a exigé, dimanche matin, que la Monusco cesse de soutenir l'armée.  "Nous mettons en garde la Monusco qui est en train de bombarder nos zones au lieu de montrer sa neutralité sur le terrain (...) S'ils continuent à nous bombarder, nous allons réagir", a déclaré le porte-parole du mouvement.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni samedi soir à New York, a demandé l'arrêt de l'avance de la rébellion vers Goma, et que "tout soutien extérieur et toute fourniture d'équipement au M23 cessent immédiatement".
La RDC et l'ONU accusent le Rwanda, frontalier de la région du Kivu, de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait affirmé samedi soir que "4.000 hommes en colonnes motorisées et à pied" étaient arrivés "en provenance du territoire rwandais", mais le Rwanda a réfuté.
Le M23 a été créé début mai dans le Nord-Kivu (est) par des militaires congolais qui avaient pour la plupart combattu au sein de la rébellion pro-rwandaise du Congrès national pour la défense du peuple. Ils ont officiellement intégré l'armée en 2009 après un accord avec le gouvernement, mais se sont mutinés en avril dernier, arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.

AFP

RDC : les rebelles du M23 sont entrés dans la ville de Goma

RDC : les rebelles du M23 sont entrés dans la ville de Goma

Une colonne de rebelles du M23 est entrée mardi dans la ville de Goma (est de la RDC) et progressaient à la mi-journée vers le centre de la ville et vers la frontière rwandaise, toute proche, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette colonne a brièvement affronté des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo sur un boulevard longeant l'aéroport avant de poursuivre leur chemin vers le poste-frontière rwandais de Gisenyi. (JAV)

samedi 17 novembre 2012

Goma: Nouveau flux de réfugiés à Kanyarucinya

RDC: Les casques bleus de l'ONU en état "d'alerte élevée"

L'ONU a placé vendredi ses casques bleus chargés du maintien de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo en état "d'alerte élevée", au moment où le secrétaire général Ban Ki-moon a de nouveau condamné l'aide extérieure aux rebelles.

RDC: Les casques bleus de l'ONU en état "d'alerte élevée"

Le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, a indiqué que des "équipes de réaction rapide" au sein des casques bleus avaient été déployées dans des endroits clés autour de la ville de Goma (est), la capitale de la province du Nord-Kivu, en particulier près de l'aéroport. M. Nesirky a ajouté que la mission de l'ONU en RDC (Monusco) a été placée en état "d'alerte élevée", avec des hélicoptères également prêts à être utilisés. Les combats entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) et les troupes gouvernementales ont repris jeudi près de Goma après une trêve de trois mois, faisant 113 morts dans les rangs rebelles selon le gouverneur de la province du Nord-Kivu.

"Des informations non confirmées indiquent que le M23 a subi le plus grand nombre de pertes", a affirmé M. Nesirky. Un porte-parole des rebelles a toutefois démenti le chiffre de 113 morts dans leurs rangs avancé par le gouvernement. Les belligérants ont, l'un comme l'autre, annoncé vendredi matin rester "sur leurs positions" sans combattre au nord de Goma. Mais malgré le retour au calme, les réfugiés affluaient vers la capitale du Nord-Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles du M23, ce qu'ils démentent.

Belga

Reportage exclusif au Nord-Kivu dans la zone de combats entre le M23 et l’armée congolaise

 


By Alain Wandimoyi / CHARLY KASEREKA on 16/11/2012 - 17:29

Un membre du M23 abattu par l'armée de la RDC. Toutes les photos ont été prises par nos Observateurs à Goma, Charly Kasereka et Alain Wandimoyi.

Après trois mois de trêve, les combats entre la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) et l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) ont repris jeudi 15 novembre près de Goma, dans l'est du pays. Nos Observateurs se sont rendus sur la ligne de front de Kibumba et dans le camp de déplacés de Kanyarucinya.

Le gouverneur du Nord-Kivu a annoncé dans la soirée de jeudi que 113 membres du M23 avaient été tués durant les combats. De son côté, le porte-parole du M23 a affirmé vendredi que c’était l’armée de la RDC qui avait attaqué en premier, les obligeant à répliquer. Selon lui, les rebelles auraient tué neuf militaires de l'armée congolaise.

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Les militaires congolais posent devant le cadavre d'un membre du M23.

Les combats ont obligé de nombreuses familles à fuir la zone. D’après nos Observateurs, des milliers de personnes ont afflué vers le camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, où 57 000 déplacés avaient déjà trouvé refuge depuis juillet.

Les Congolais fuient les zones de combats emportant tout ce qu'ils peuvent avec eux.

Le M23 est principalement formé d'ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise, se sont révoltés en avril. Le Rwanda et l'Ouganda, frontaliers avec le Nord-Kivu, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce que les deux États ont démenti.

"Nous avons vu une dizaine de cadavres, identifiés comme des membres du M23 par l'armée"

Alain Wandimoyi est photographe et blogueur à Goma. Il s’est rendu, vendredi 16 novembre, au poste-frontière de Kibumba, où les affrontements entre l’armée et les rebelles avaient eu lieu la veille, puis dans le camp de réfugiés de Kanyarucinya, plus au sud.

En début d’après-midi, sur la ligne de front de Kibumba, tout semblait calme. Il y avait des militaires. Les civils essayaient de s’enfuir. Nous avons vu une dizaine de cadavres, identifiés [par l’armée] comme étant des membres du M23, mais un soldat nous a expliqué qu’une trentaine de rebelles avaient été tués à cet endroit.

Selon les militaires, ce sont les membres du M23 qui ont tiré en premier pour protester contre le rapport publié par l’ONU qui a condamné l’aide extérieure qu’auraient apporté l’Ouganda et le Rwanda. Mais cela fait presque un mois qu’ils préparaient cette attaque.

Toujours selon les soldats de la RDC, c’est la décision de l’Ouganda de fermer leur poste-frontière avec la RDC qui a déclenché cette attaque. Le M23 récoltait entre 10 000 et 20 000 dollars [entre 7800 et 15 700 euros] par jour grâce à ce poste-frontière, car ce sont eux qui le contrôlaient. Ils cherchaient donc de nouveaux territoires à rançonner.

L'armée de la RDC contrôle la zone et renseigne les civils.

"La situation est catastrophique dans le camp de Kanyarucinya, les humanitaires sont débordés"

Vers 16 heures, les militaires ont commencé à s’agiter et on a entendu des coups de feu retentir, sans savoir exactement pourquoi. On a vu des renforts arriver, des hommes monter dans des tanks et passer à côté de nous avec des armes lourdes. Les soldats nous ont demandé de quitter la zone sur le champ.

Nous nous sommes alors dirigés vers le camp de Kanyarucinya. On a vu des centaines de personnes y affluer en à peine une heure. La plupart étaient très fatigués car ils avaient fait plusieurs kilomètres à pied avec leurs valises sur le dos ou qu’ils portaient à bout de bras. Aucun n’était cependant blessé. Dans le camp, les humanitaires étaient débordés.

La situation est catastrophique, car ceux qui étaient là avant ce nouvel afflux de réfugiés n’avaient déjà pas assez à manger. Sur le chemin, on a rencontré un orphelin de 14 ans qui avait fui Goma avec son frère aîné entre sa ville, pour rejoindre ce camp. Son frère avait disparu et il ne savait même pas s’il était mort ou vivant."

Des centaines de personnes ont fui vers le camp de Kanyarucinya.


RD Congo: reprise des combats entre l'armée et les rebelles du M23 à la frontière rwandaise

GOMA (RDCongo) - Les combats ont repris samedi matin entre l'armée et la rébellion Mouvement du 23 mars (M23) à Kibumba, une localité de l'est de la République démocratique du Congo frontalière du Rwanda, a-t-on appris samedi auprès des belligérants et de la société civile.
Les combats ont commencé à l'aube dans la même zone où des affrontements avaient opposé jeudi les deux camps, poussant plus de 7.000 personnes à regagner le camp de déplacés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Une fois encore, l'armée et le M23 s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les hostilités.
Hier (vendredi) soir, le M23 nous a attaqué vers 17h00, on les a repoussés, et on avait l'ordre de ne pas les poursuivre. Ce matin tôt, à 04h00 (02h00 GMT) ils nous ont attaqués de nouveau, a déclaré samedi matin le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée pour le Nord-Kivu.
Nous sommes en train de nous battre maintenant, a-t-il ajouté, alors qu'il se rendait sur la ligne de front à Kibumba.
Il y a eu des combats très tôt matin dans nos positions. Les FARDC (Forces armées de RDC - armée régulière) sont venues nous attaquer avec des hélicoptères, des chars de combat, a déclaré de son côté le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, samedi à l'AFP.
Le M23, du coup, a fait aussi offensive et il a repoussé l'ennemi. Nous avons pris le siège administratif (du territoire) de Nyaragongo, a-t-il affirmé, expliquant que l'armée attaque sur plusieurs axes mais que les rebelles repoussent l'ennemi vers la route qui mène à Goma.
Les combats sont violents. Nous sommes appuyés par des hélicoptères des FARDC et même les blindés sont engagés dans les combats, a déclaré à l'AFP un officier supérieur ??? qui participe aux combats.
L'armée a demandé aux populations des localités proches de Kibumba de descendre vers Goma, où la Mission de l'ONU (Monusco) a été placée vendredi en état d'alerte élevée et dont des équipes de réaction rapide ont été déployées dans des lieux périphériques clés, en particulier près de l'aéroport.
Mais des habitants de Nyaragongo sont bloqués dans leur maison, tandis que tout le personnel administratif de l'Etat qui n'était pas juste au niveau de Nyaragongo est parti déjà, a déclaré à l'AFP un responsable de la société civile du Nord-Kivu, affirmant que des troupes rwandaises soutiennent le M23.
Jeudi, Kinshasa avait affirmé que 51 corps portant des uniformes de l'armée rwandaise ont été ramassés, mais Kigali a dénoncé vendredi une vieille technique de propagande facile pour tenter d'entrainer le Rwanda dans leur désordre.
Le M23 est surtout formé d'anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.
(©AFP / 17 novembre 2012 09h26)

RDC: 151 morts dans des combats entre le M23 et l'armée du Congo-Kinshasa.

Créé le 16-11-2012 à 17h20 - Mis à jour à 18h02

KINSHASA (Sipa-AP) - Au moins 151 rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont été jeudi tués dans des combats avec l'armée dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré le gouverneur de province du Nord-Kivu, Julien Paluku, vendredi, à l'agence Associated Press.

Il a affirmé que les miliciens avaient attaqué des positions de l'armée dans la zone de Kibumba, à 30km de Goma et subi de lourdes pertes. Il a ajouté que la Croix-Rouge avait été envoyée dans des villages pour emporter les corps et prévenir l'éruption d'épidémies.

Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, a déclaré que deux officiers avaient été tués et sept autres blessés dans les combats. Il a estimé jeudi que les rebelles étaient environ 700. Les affrontements ont repris après deux mois de cessez-le-feu de fait observé pendant une médiation entamée en août par la Conférence internationale de la région des Grands lacs à Kampala (Ouganda).

De son côté le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama, a nié ce bilan, affirmant que seulement deux rebelles avaient été blessés. Il a en revanche déclaré que le M23 avait tué deux officiers.

La situation s'est tendue dans la région avec l'apparition en mars-avril du Mouvement du 23-Mars (M23), qui regroupe d'anciens supplétifs de l'armée congolaise dans l'est du pays et que Kinshasa soupçonne d'être soutenu par le Rwanda.

Ces Tutsis, mobilisés autrefois par Kinshasa pour lutter contre les rebelles hutus rwandais dans la région sous la bannière du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), se sont révoltés cette année en reprochant au gouvernement congolais de ne pas les avoir intégrés dans l'armée régulière comme le stipulait un accord conclu le 23 mars 2009.

Le Rwanda a pour sa part rejeté un rapport onusien l'accusant avec l'Ouganda de soutenir le M23, dont l'un des chefs serait l'ancien général Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. L'Ouganda a menacé de retirer ses troupes de maintien de la paix de Somalie, où elles jouent un rôle important dans la lutte contre les rebelles islamistes.

Les rebelles du M23, qui contrôlent les collines situées à 30km de Goma, ont depuis établi une administration parallèle dans les territoires qu'ils contrôlent par la terreur. Les combats de jeudi se sont déroulés à Rugari, à 30km de Goma et 15km du camp de Kanyaruchinya où plus de 60.000 familles se sont réfugiées depuis juni. Plus de 250 nouvelles familles y sont arrivées jeudi, selon un témoin contacté par l'AP.

dimanche 4 novembre 2012

RDC: 25 morts dans une attaque attribuée à la milice de Paul Sadala, dit "Morgan"

Vingt-cinq personnes ont été tuées vendredi lors d'une attaque menée par des combattants locaux Maï-Maï du chef de milice Paul Sadala, dit "Morgan", dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté samedi la radio onusienne Okapi, citant des sources locales.

Vingt-cinq personnes ont été tuées vendredi lors d'une attaque menée par des combattants locaux Maï-Maï du chef de milice Paul Sadala, dit "Morgan", dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté samedi la radio onusienne Okapi, citant des sources locales.Plusieurs autres personnes ont également été blessées, des femmes ont été violées et plusieurs enfants de moins de cinq ans sont portés disparus après cette attaque, menée contre les villages Masikini, Mandimu et Makodisala dans la cité de Mambasa, en province Orientale. Trois femmes ont été tuées pour avoir refusé d'être violées, affirme la société civile de la cité qui signale également l'incendie par ces miliciens du village de Motumu, a ajouté Radio Okapi, parrainée par l'ONU. Des sources locales attribuent cet acte aux miliciens commandés par Paul Sadala et déjà responsables de nombreuses exactions dans cette région proche du district troublé de l'Ituri et de la province du Nord-Kivu. Selon l'administrateur du territoire de Mambasa, Drakana Osoga Kananga, les Forces armées de la RDC (FARDC) se sont lancées à la poursuite de ces miliciens. Les miliciens de "Morgan" avaient tué le 30 octobre vingt braconniers au village Sukisa I à Mambasa pour avoir refusé d'intégrer leurs rangs. Ces combattants Maï-Maï avaient aussi attaqué le 24 juin dernier la réserve naturelle d'Epulu, en Ituri, tuant sept personnes, dont six gardes-chasse, et quinze okapis - une espèce protégée très rare.