mardi 24 janvier 2012

Le Canada expulse l'idéologue présumé du génocide rwandais

Le Canada expulse l'idéologue présumé du génocide rwandais

Le Canada a expulsé Léon Mugesera au Rwanda où il sera jugé pour incitation au génocide. En 1992, Léon Mugesera avait traité les Tutsis de "cancrelats". Et déclaré : "Ceux dont vous ne couperez pas le cou seront ceux qui couperont le vôtre."

Par Dépêche (texte)

AFP - Le Canada a expulsé lundi soir le Rwandais Léon Mugesera, accusé d'avoir incité au génocide de 1994 ayant fait 800.000 morts dans son pays d'origine, au terme d'une saga politico-judiciaire de près de deux décennies.

"Léon Mugesera a pris l'avion pour Kigali!", a déclaré en début de soirée la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, sur son compte Twitter.

"Le Canada est déterminé à voir Léon Mugesera faire face à la justice en lien avec les allégations d'avoir fait la promotion du génocide qui a fait des centaines de milliers de victimes innocentes au Rwanda au début des années 90", a écrit à l'AFP Mike Patton, porte-parole du ministre de la Sécurité publique.

"Pour des raisons liées à la sécurité des opérations, je ne peux pas en dire plus pour le moment", a-t-il ajouté, suggérant ainsi que l'expulsion était en cours.

Le Rwanda veut juger Léon Mugesera, ancien homme politique et idéologue rwandais établi dans la ville de Québec depuis 1993, pour incitation au génocide dans un discours musclé prononcé en 1992, deux ans avant le début des massacres ayant fait 800.000 morts.

Dans ce discours, M. Mugesera avait traité les Tutsis de "cancrelats" et dit que "ceux dont vous ne couperez pas le cou seront ceux qui couperont le vôtre".

Le Canada tentait d'expulser M. Mugesera depuis le milieu des années 1990 mais ce dernier avait multiplié les recours judiciaires afin de rester au pays à la feuille d'érable avec sa femme et ses enfants.

Les autorités canadiennes devaient expulser M. Mugesera, 59 ans, il y a deux semaines, mais la Cour supérieure du Québec avait suspendu la procédure pour que le Canada ait le temps d'examiner une demande du Comité contre la torture de l'ONU le concernant.

Le comité demandait au Canada un délai de six mois pour se pencher sur les risques de torture que M. Mugesera pourrait courir dans son pays d'origine.

La Cour supérieure du Québec s'est finalement déclarée incompétente lundi pour juger du dossier, faisant valoir que les questions d'immigration relevaient uniquement des cours fédérales, et estimé que les conclusions du comité des Nations unies n'étaient pas contraignantes pour le gouvernement.

Par conséquent, le Canada n'a pas à attendre les conclusions de ce comité pour expulser l'homme politique rwandais. Dans l'après-midi, un tribunal fédéral a refusé un autre sursis à Mugesera, scellant ainsi son sort.

L'Agence des services frontaliers avait transféré dans la journée M. Mugesera à l'aéroport de Montréal, où des proches de l'homme politique rwandais, y compris sa femme, s'étaient réunis, selon un journaliste de l'AFP. La famille, qui pourra rester au Canada, s'est refusée à tout commentaire.

Les avocats de M. Mugesera faisaient valoir que leur client risque d'être torturé ou de ne pas avoir droit à un procès équitable à son retour au Rwanda.

"Le gouvernement canadien n'a pas dévoilé à M. Mugesera la documentation qu'il détenait sur les actes criminels commis par le FPR", formation du président rwandais Paul Kagame au pouvoir depuis juillet 1994, a dit à l'AFP Me Philippe Larochelle, un de ses avocats.

Les avocats canadiens de M. Mugesera avaient récemment déposé en cour un document public datant de 2004 et dans lequel le gouvernement faisait état de "crimes contre l'humanité commis par le FPR".

Mais selon le gouvernement canadien, le contexte politique a changé au Rwanda et le pouvoir à Kigali a fourni des garanties quant à la sécurité et l'impartialité d'un éventuel procès de Léon Mugesera.

"Il a bénéficié d'un des systèmes d'appel les plus généreux au monde", a commenté lundi le ministre conservateur Steven Blaney à propos de cette saga judiciaire.

lundi 23 janvier 2012

RDC : l’insécurité provoque plus de 100.000 déplacés dans l’est

KINSHASA, 20 janvier (Xinhua) — Un regain de violence impliquant des troupes gouvernementales de la RDC, des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des groupes de défense locaux dans l’est de la RDC a forcé plus de 100. 000 civils à quitter leurs foyers depuis fin novembre, a indiqué le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué transmis vendredi à Xinhua.

Le HCR s’est dit "très préoccupé par les conséquences de ces violences sur la protection des civils piégés dans les combats".

Au Nord-Kivu, on estime à 35.000 le nombre de personnes déplacées à cause des attaques et affrontements entre des groupes de milices rivales dans les territoires de Walikale et Masisi, dit le communiqué, précisant qu’au moins 22 personnes auraient été tuées et un nombre indéterminé de femmes violées au cours des affrontements.

Le HCR a fait savoir que ses employés, présents dans les zones touchées, ont trouvé plusieurs villages vides et brûlés, ainsi que des centres de santé pillés. A Walowa Yungu, par exemple, 14 villages sur 18 dans la zone ont été quasiment désertés par leurs habitants.

Au Sud-Kivu, les attaques à Shabunda ont provoqué le déplacement de quelque 70.000 personnes depuis novembre.

Les déplacés cherchent refuge dans la province du Sud Kivu mais certains se seraient également déplacés vers les provinces voisines de Maniema et Katanga.

Avant les attaques actuelles, 1.119.597 personnes étaient déjà déracinées du fait des années de violence armées dans les deux Kivus, rappelle le communiqué du HCR.

lundi 16 janvier 2012

République démocratique du Congo - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères et européennes

République démocratique du Congo - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères et européennes: Le processus électoral en République Démocratique du Congo se poursuit, avec l’annonce attendue en janvier des résultats des élections législatives. Dans ce cadre, certaines formes d’agitation politique ou sociale ne sont pas à exclure, notamment en milieu urbain.

Les voyageurs prévoyant un déplacement en République Démocratique du Congo sont donc invités à se tenir informés le plus régulièrement possible de la situation sécuritaire dans la zone où ils envisagent de se rendre, et à prendre contact avec les services de l’Ambassade de France.