samedi 13 avril 2013

RDC: les rebelles du M23 riposteront si les forces ONU les attaquent

Illustration - Un soldat du M23 en faction à Bunanga en mars dernier

Un soldat du M23 en faction à Bunanga en mars dernier

Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) s'accordent un "droit de riposter" si la future brigade d'intervention de l'ONU chargée de combattre les groupes armés dans l'Est de la République démocratique du Congo venait à les attaquer, a-t-on appris vendredi auprès de la rébellion.

"Nous, comme M23, nous n'avons pas le droit d'attaquer le contingent de l'ONU. Mais s'ils venaient à nous attaquer, nous avons le droit de répondre, de riposter, (...) de nous défendre", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 28 mars une résolution créant une brigade d'intervention chargée de lutter contre les groupes armés dans l'Est, M23 en tête. Cette force devrait compter plus de 2500 hommes et être formée de trois bataillons d'infanterie, assistés d'une compagnie d'artillerie et d'une compagnie de reconnaissance et de "forces spéciales".

Ainsi renforcée, la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui a pour mandat la protection des civils, se voit confier la tâche supplémentaire de "mener des opérations offensives et ciblées" - seule ou avec l'armée congolaise - pour "stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer".

Une force internationale d'ici la "fin du mois d'avril"

Bertrand Bisimwa, président politique du M23, avait estimé peu après le vote de la résolution que l'ONU venait de lever "l'option de la guerre", au lieu "d'encourager" les pourparlers de paix - laborieux - en cours depuis décembre à Kampala.

"Tous les déplacés, toutes les catastrophes" qui surviendront en raison du déploiement de la brigade dépendront de "la responsabilité du gouvernement de Kinshasa et du Conseil de sécurité des Nations Unies", a prévenu vendredi le lieutenant-colonel Kazarama.

La brigade d'intervention de l'ONU sera composée de troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites.

Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a annoncé qu'elle serait déployée d'ici "la fin du mois d'avril" mais le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a pour sa part indiqué qu'elle serait "opérationnelle d'ici juillet".

Herman De Croo plaide pour une "pression internationale" accrue

Le député belge et ministre d'Etat Herman De Croo a appelé jeudi tous les amis de la République démocratique du Congo (RDC) à exercer une pression internationale pour "arrêter le scandale qui se produit dans le pays, notamment à l'est, et à aider la RDC à sortir de la crise dont elle souffre", a rapporté l'agence congolaise de presse (ACP, reçue vendredi à Bruxelles.

M. De Croo s'exprimait à l'issue d'un entretien au Palais peuple (le siège du parlement congolais) avec le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, avec qui il a passé en revue la situation générale du pays.

Pour solutionner une guerre qui a des origines internationales, il faut "agir de manière internationale", a-t-il dit, dans une référence au conflit causé par la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui affronte depuis près d'un an les Forces armées de la RDC (FARDC) dans la province du Nord-Kivu (est), frontalière du Rwanda.

"Une mine prête à exploser"

Pour lui, l'Europe ou la Belgique et les autres amis de la RDC doivent convaincre, (re)mettre de l'argent aux Nations Unies, mettre en place une force neutre pour revigorer la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), entrainer des brigades comme le fait la Belgique pour les FARDC, en vue de plus de sécurité sur toute l'étendue du pays.

Pour cela, les hommes politiques belges et congolais doivent avoir chaque fois des discussions franches, collaborer dans divers domaines (santé, infrastructures, etc.) et trouver des solutions aux nombreux problèmes des milliers de jeunes désœuvrés qui, à la longue, constituent "une mine prête à exploser", a ajouté M. De Croo, cité par l'ACP (officielle).

Selon le député et ex-président de la Chambre, toutes les potentialités et richesses naturelles du Congo le destinent à une grande prospérité.

lundi 1 avril 2013

RDC: retrait d'une motion de défiance contre le Premier ministre

Un député congolais d'opposition a retiré la motion de censure qu'il avait déposée la semaine dernière contre le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon faute de soutien suffisant, a-t-il annoncé lundi, cité par la radio onusienne Okapi.

La démarche du député Baudouin Mayo Mambeke, de l'Union pour la Nation congolaise (UNC, le parti de l'ancien président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe), n'a recueilli que cent signatures au lieu des 125 - un quart des 500 députés - requises par la constitution de la République démocratique du Congo (RDC). Cette motion a toutefois recueilli la signature de certains députés de la Majorité présidentielle (MP, qui soutient l'action du président Joseph Kabila), a expliqué M. Mayo lundi lors d'un point de presse tenu au Palais du peuple, siège de l'Assemblée nationale. Les députés contestataires réclament notamment de M. Matata qu'il fournisse des "explications claires" à l'Assemblée sur sa politique, en citant notamment l'insécurité généralisée à travers le pays - et principalement dans deux provinces des Kivu (est) ainsi que l'attaque de rebelles Maï-Maï contre Lubumbashi (Katanga), la seconde ville de la RDC -, les problèmes de l'eau et de l'électricité, l'état des hôpitaux et la situation sociale après la hausse des prix de biens de première nécessité à la suite de l'introduction de la TVA. "En même temps, nous avons constaté que tout ce qui est dit dans cette motion n'a été démenti par personne. Si nous retirons la motion - encore qu'elle n'est que suspendue -, nous pouvons y revenir avec la forme de question orale avec débat", a souligné lundi le député Mayo

RDC: dix-sept miliciens de l'APCLS tués par l'armée au Nord-Kivu

Dix-sept miliciens membres d'un groupe armé, l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), ont été tués vendredi par l'armée congolaise dans la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), a rapporté dimanche la radio onusienne Okapi, citant des sources militaires.

L'armée régulière, qui a perdu un de ses officiers au cours des combats, a réussi à déloger ces miliciens des localités de à Kitobo et Muhanga, situées près de Kitshanga, en territoire de Masisi, à 80 km au nord-ouest de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon le porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC) au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli, dix-set miliciens de l'APCLS ont été tués et quinze autres capturés. Les FARDC poursuivent l'opération de ratissage autour de Kitshanga, a-t-il ajouté. L'APCLS est un groupe armé d'ethnie majoritaire hunde commandé par un chef Maï-Mmaï, le colonel Janvier Buingo Karairi. Les combats avec l'armée ont commencé le 24 février, quand l'APCLS est intervenue pour protéger des propriétaires terriens hunde qu'elle jugeait menacés par des Tutsis. L'état-major de l'APCLS est basé près du village de Lukweti.