mardi 20 janvier 2015
lundi 5 janvier 2015
La rage taxatoire s’attaque à Panzi, l’hôpital du Dr Mukwege
Depuis le 31 décembre, l’hôpital de Panzi (Sud Kivu) dirigé par le
Dr Mukwege est en crise : les 500 membres du personnel n’ont pu être
payés parce que les réserves financières de l’institution, après avoir
été bloquées, ont été versés par la banque BCDC au Trésor public, la
Division générale des impôts exigeant le versement immédiat
d’une somme de 47.865 dollars.
1. Quel est le statut de l’hôpital de Panzi ?
L’institution créée en 1999 par la 8eme CEPAC (Communauté chrétienne des églises du Christ au Congo) possède le statut d’hôpital de référence pour la zone de santé d’Ibanda, au Sud de Bukavu. Au titre de médecin-chef, le Docteur Denis Mukwege, est donc un agent de l’Etat congolais, comme les autres membres du personnel. Au fil des années, Panzi s’est spécialisé dans l’accueil, le traitement médical et le suivi psycho-social des femmes victimes de violences sexuelles : 40.000 d’entre elles ont bénéficié des opérations, parfois très délicates, des soins et des secours matériels proposés par l’hôpital.
2. Quelles sont les ressources de Panzi ? Soixante pour cent des patients (femmes, malades du Sida, indigents) étant insolvables et soignés gratuitement l’essentiel des ressources de l’hôpital vient de contributions extérieures, coopérations étrangères ou dons. Ces apports permettent non seulement de fournir des soins de qualité auxquels s’ajoute un volet social, mais ils permettent de payer des primes qui s’ajoutent au salaire officiel du personnel, où un médecin perçoit 70 dollars par mois. A noter qu’une telle pratique existe dans l’enseignement aussi, où les versements réclamés aux parents permettent de payer des primes aux enseignants. Jusqu’à présent, dans aucun secteur de la fonction publique, ces primes ne sont taxées.
Grâce aux plaidoyers internationaux du Dr Mukwege, les soutiens extérieurs se sont multipliés et de nombreux prix ont permis le développement de la « Fondation Panzi », qui assure un soutien psychologique et matériel aux femmes victimes de violences. Régulièrement audité par les bailleurs (Banque Mondiale, Union européenne..) qui vérifient la régularité des comptes, Panzi est devenu une référence médicale dans la région, au même titre que l’hôpital Heal Africa à Goma.
2. Quelle est la crise survenue fin décembre 2014 ?
Le personnel de l’hôpital de Panzi, le 31 décembre, a mené un « sit-in » devant le siège de la Division générale des impôts à Bukavu, afin de protester contre le non paiement des salaires, du au fait que les comptes de l’hôpital ont été vidés avec la complicité du siège local de la banque BCDC. Cette saisie n’est que l’un des éléments d’un recouvrement plus large, la DGI estimant que les impôts dus, depuis 2012, avec effet rétroactif, s’élèvent à un total de 600.000 dollars. Depuis deux ans en effet, une loi impose à toutes les structures travaillant pour l’Etat de s’acquitter d’un impôt portant sur les salaires du personnel. Cependant, tous les hôpitaux de référence du pays en ont été dispensés jusqu’à présent. Panzi considère comme discriminatoire le fait d’être le seul hôpital à devoir s’acquitter de cette taxe qui porte non seulement sur les salaires officiels mais aussi sur les primes rendues possibles par des contributions extérieures.
3. La taxation de l’hôpital de Panzi a-t-elle un aspect politique ?
Les nombreux prix remportés par le Docteur Mukwege suscitent bien des jalousies : les uns s’inquiètent de sa notoriété croissante, d’autres s’interrogent à propos de la destination donnée aux fonds reçus par le médecin-chef de Panzi. La réalité est cependant très simple : le docteur Mukwege est rémunéré comme un agent de l’Etat congolais, tandis que les prix et récompenses qu’il reçoit servent à financer la Fondation Panzi, une fondation privée, dont les comptes sont régulièrement audités.
Les actions de la Fondation Panzi sont multiples : création de cliniques mobiles soignant les malades dans les régions reculées, de cliniques juridiques assurant la défense juridique des victimes, actions psycho sociales visant à réhabiliter les femmes sur le plan psychologique et matériel, campagnes d’opérations destinées à opérer les femmes souffrant de fistules vésico vaginales.
La « rage taxatoire » actuelle pourrait avoir un soubassement politique, depuis que les plaidoyers menés par le Dr Mukwege ont fait de lui le lauréat du prix Sakharov 2014 et un possible candidat au prix Nobel de la paix.
Mais surtout, le Docteur Mukwege s’est aventuré sur un terrain glissant : dénonçant l’impuissance de la communauté internationale, il a aussi critiqué l’autorité congolaise, estimant qu’elle était incapable de protéger efficacement les populations civiles. Estimant qu’il avait le droit de s’exprimer en tant que simple citoyen, le médecin-chef de Panzi a aussi critiqué les projets de modification de la Constitution et, sa notoriété aidant, il est devenu, presque malgré lui, un leader d’opinion, ce qui l’a exposé aux suspicions du pouvoir et au zèle des « petits chefs »…
Dans l’immédiat, le personnel de Panzi, lui, craint de ne plus pouvoir assurer les soins aux malades, acheter des médicaments et poursuivre le fonctionnement normal d’un hôpital où les femmes de la région retrouvent force et espoir…
Article de : Le carnet de Colette Braeckman
d’une somme de 47.865 dollars.
1. Quel est le statut de l’hôpital de Panzi ?
L’institution créée en 1999 par la 8eme CEPAC (Communauté chrétienne des églises du Christ au Congo) possède le statut d’hôpital de référence pour la zone de santé d’Ibanda, au Sud de Bukavu. Au titre de médecin-chef, le Docteur Denis Mukwege, est donc un agent de l’Etat congolais, comme les autres membres du personnel. Au fil des années, Panzi s’est spécialisé dans l’accueil, le traitement médical et le suivi psycho-social des femmes victimes de violences sexuelles : 40.000 d’entre elles ont bénéficié des opérations, parfois très délicates, des soins et des secours matériels proposés par l’hôpital.
2. Quelles sont les ressources de Panzi ? Soixante pour cent des patients (femmes, malades du Sida, indigents) étant insolvables et soignés gratuitement l’essentiel des ressources de l’hôpital vient de contributions extérieures, coopérations étrangères ou dons. Ces apports permettent non seulement de fournir des soins de qualité auxquels s’ajoute un volet social, mais ils permettent de payer des primes qui s’ajoutent au salaire officiel du personnel, où un médecin perçoit 70 dollars par mois. A noter qu’une telle pratique existe dans l’enseignement aussi, où les versements réclamés aux parents permettent de payer des primes aux enseignants. Jusqu’à présent, dans aucun secteur de la fonction publique, ces primes ne sont taxées.
Grâce aux plaidoyers internationaux du Dr Mukwege, les soutiens extérieurs se sont multipliés et de nombreux prix ont permis le développement de la « Fondation Panzi », qui assure un soutien psychologique et matériel aux femmes victimes de violences. Régulièrement audité par les bailleurs (Banque Mondiale, Union européenne..) qui vérifient la régularité des comptes, Panzi est devenu une référence médicale dans la région, au même titre que l’hôpital Heal Africa à Goma.
2. Quelle est la crise survenue fin décembre 2014 ?
Le personnel de l’hôpital de Panzi, le 31 décembre, a mené un « sit-in » devant le siège de la Division générale des impôts à Bukavu, afin de protester contre le non paiement des salaires, du au fait que les comptes de l’hôpital ont été vidés avec la complicité du siège local de la banque BCDC. Cette saisie n’est que l’un des éléments d’un recouvrement plus large, la DGI estimant que les impôts dus, depuis 2012, avec effet rétroactif, s’élèvent à un total de 600.000 dollars. Depuis deux ans en effet, une loi impose à toutes les structures travaillant pour l’Etat de s’acquitter d’un impôt portant sur les salaires du personnel. Cependant, tous les hôpitaux de référence du pays en ont été dispensés jusqu’à présent. Panzi considère comme discriminatoire le fait d’être le seul hôpital à devoir s’acquitter de cette taxe qui porte non seulement sur les salaires officiels mais aussi sur les primes rendues possibles par des contributions extérieures.
3. La taxation de l’hôpital de Panzi a-t-elle un aspect politique ?
Les nombreux prix remportés par le Docteur Mukwege suscitent bien des jalousies : les uns s’inquiètent de sa notoriété croissante, d’autres s’interrogent à propos de la destination donnée aux fonds reçus par le médecin-chef de Panzi. La réalité est cependant très simple : le docteur Mukwege est rémunéré comme un agent de l’Etat congolais, tandis que les prix et récompenses qu’il reçoit servent à financer la Fondation Panzi, une fondation privée, dont les comptes sont régulièrement audités.
Les actions de la Fondation Panzi sont multiples : création de cliniques mobiles soignant les malades dans les régions reculées, de cliniques juridiques assurant la défense juridique des victimes, actions psycho sociales visant à réhabiliter les femmes sur le plan psychologique et matériel, campagnes d’opérations destinées à opérer les femmes souffrant de fistules vésico vaginales.
La « rage taxatoire » actuelle pourrait avoir un soubassement politique, depuis que les plaidoyers menés par le Dr Mukwege ont fait de lui le lauréat du prix Sakharov 2014 et un possible candidat au prix Nobel de la paix.
Mais surtout, le Docteur Mukwege s’est aventuré sur un terrain glissant : dénonçant l’impuissance de la communauté internationale, il a aussi critiqué l’autorité congolaise, estimant qu’elle était incapable de protéger efficacement les populations civiles. Estimant qu’il avait le droit de s’exprimer en tant que simple citoyen, le médecin-chef de Panzi a aussi critiqué les projets de modification de la Constitution et, sa notoriété aidant, il est devenu, presque malgré lui, un leader d’opinion, ce qui l’a exposé aux suspicions du pouvoir et au zèle des « petits chefs »…
Dans l’immédiat, le personnel de Panzi, lui, craint de ne plus pouvoir assurer les soins aux malades, acheter des médicaments et poursuivre le fonctionnement normal d’un hôpital où les femmes de la région retrouvent force et espoir…
Article de : Le carnet de Colette Braeckman
vendredi 2 janvier 2015
Echéance de l'ultimatum aux FDLR en RDC
C'est ce 2 janvier que se termine officiellement
l'ultimatum lancé aux rebelles hutus rwandais. Deux organisations
sous-régionales, la CIRGL et la SADC avaient donné cette date limite aux
FDLR pour désarmer volontairement et rejoindre les camps de
cantonnement. Or aujourd'hui, ils sont moins de 400 combattants sur 1500
à 3000, selon les estimations, à avoir rejoint les centres de transit
mis en place par la Monusco.
Le gouvernement congolais se dit prêt à lancer les opérations contre les FDLR. La Monusco ne dit pas autre chose et pourtant, il pourrait ne rien se passer dans les prochains jours.
Le gouvernement congolais se dit prêt à lancer les opérations contre les FDLR. La Monusco ne dit pas autre chose et pourtant, il pourrait ne rien se passer dans les prochains jours.

Les envoyés spéciaux pour les grands lacs - Etats-Unis, Union Européenne, Union Africaine, Belgique - devraient publier une déclaration ce vendredi car les forces des FDLR qui n'auraient pas désarmé d'ici ce 2 janvier devraient être neutralisés lors d'opérations militaires conjointes de l'armée congolaise et de la brigade d'intervention de la Monusco. Fermeté affichée : il faut que les opérations militaires débutent le plus rapidement possible. Et coup de pression sur la Monusco et surtout sur le gouvernement congolais, accusé de traîner les pieds depuis un an. En principe, il faudrait tout de même attendre la mi-janvier et un sommet de la CIRGL et de la SADC – artisans de l’ultimatum – pour valider l’option militaire. Mais au cours de ces derniers mois, on a assisté à des dissensions entre les deux organisations sous-régionales.
La Conférence internationale pour les grands lacs, présidé par l’Angola, est la principale concernée puisqu'elle inclut le Rwanda et la RDC. Mais les troupes de la brigade d'intervention de la Monusco – désignées pour les opérations - sont elles issues de pays de l’Afrique australe, c’est-à-dire la SADC et ses piliers, l'Afrique du Sud et la Tanzanie, perçus comme hostiles au régime rwandais. Le président tanzanien avait notamment soutenu en 2013 l'idée d'un dialogue entre le gouvernement rwandais et les FDLR, au grand dam de Rwanda.
Les FDLR - eux - demandent toujours et en vain l'ouverture de l'espace politique dans leur pays et même un dialogue, rejoignant en cela une partie de l'opposition rwandaise. Mais le conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis en tête, le Rwanda et l'Angola ne veulent pas en entendre parler. Pour eux, les FDLR, en tant que groupe armé dont certains leaders sont accusés d’être des génocidaires, doivent désarmer et rentrer chez eux sans contrepartie, ni garanties en terme de droits politiques ou choisir la route de l'exil.
samedi 27 décembre 2014
Un journaliste de la télévision publique congolaise a été abattu à Goma
Un journaliste de la Radio-Télévision Nationale congolaise (RTNC) a été
tué par balle vendredi soir à Goma, capitale de la province du
Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on
appris de sources concordantes.
« L’assassinat » de Robert Chamwami Shalubuto a eu lieu
« cette nuit-même » et a été « perpétré par des hommes armés », a
déclaré vendredi soir Feller Lutaichirwa, vice-gouverneur du Nord-Kivu.
« Des enquêtes sont amorcées », a-t-il précisé, qualifiant l’événement
de « triste » nouvelle.
Célestin Sibomana, attaché de presse pour la province, a
précisé que les assaillants l’ont retrouvé dans un magasin
d’alimentation « non loin de sa résidence » et « c’est là qu’on lui a
logé une balle au niveau de la poitrine ». Il a indiqué que le corps de
la victime « repose à la morgue de l’hôpital général de référence de
Goma ».
Le 25 octobre, Philémon Gira, un autre journaliste de la
RTNC, a été la cible d’une attaque à main armée d’assaillants non
identifiés. Il a survécu à l’agression mais il a dû être amputé de la
jambe gauche.
La RDC occupe la 151e place (sur 180 pays) du classement
mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans
Frontières.
dimanche 14 décembre 2014
Congo: 26 morts dans un naufrage sur le lac Tanganyika
Deux autres bateaux ont pu secourir 221 rescapés.
Selon les premiers témoignages recueillis auprès de survivants, le bilan de 26 morts pourrait s'alourdir en raison du nombre important des passagers qui avaient pris place à bord au départ de Moba. Le nombre total des passagers est en effet inconnu.
La surcharge serait à la base de l'accident, a ajouté Radio Okapi, parrainée par l'ONU.
Le commissaire de district du Tanganyika, Jean-Félix Ilunga Mpafu, a indiqué que le commissaire maritime de Moba avait été arrêté.
Selon lui, les responsables du drame sont les services maritimes et les armateurs de bateaux, qui ne respectent pas les règles élémentaires de la navigation.
Les naufrages sont fréquents en Congo, vaste pays d'Afrique centrale pourvu de nombreux lacs et cours d'eau. Ces accidents sont généralement provoqués par la surcharge des bateaux, le mauvais balisage des voies navigables, l'absence de signalisation des bateaux et l'inexpérience des pilotes. La plupart des embarcations ne disposent d'aucun matériel de sécurité.
NDLR : La surcharge est une maladie typiquement congolaise que ce soit sur des bateaux, avions, ou camions
dimanche 7 décembre 2014
RDC: le bilan du massacre dans l'Est s'alourdit à 36 morts
Trente-six personnes ont été tuées au cours d'un massacre nocturne
dans l'Est de la République démocratique du Congo, selon un nouveau
bilan communiqué dimanche à l'AFP par les autorités locales.
La tuerie, attribuée à des rebelles ougandais, a eu lieu à la lisière de la ville d'Oicha, et dans deux villages proches, dans le Nord de la province du Nord-Kivu, ont indiqué le chef de cette cité et un porte-parole militaire, qui avait fait état précédemment de 14 morts.
La tuerie, attribuée à des rebelles ougandais, a eu lieu à la lisière de la ville d'Oicha, et dans deux villages proches, dans le Nord de la province du Nord-Kivu, ont indiqué le chef de cette cité et un porte-parole militaire, qui avait fait état précédemment de 14 morts.

Inscription à :
Articles (Atom)