samedi 30 mai 2009

CNDP : Caches d'armes et administration parallèle

Les experts de l’ONU sont inquiets. Leur mission d’investigation en République démocratique du Congo (RDC) révèle en effet d’importantes caches d’armes contrôlées par le CNDP et l’existence d'une administration parallèle qui procure au CNDP plus de 250.000 dollars par mois. De quoi engranger un joli trésor de guerre... au cas où...

Le bilan dressé par les experts de l'ONU en matière de sécurité est sans appel. Même si le rapport note que la « situation politique et militaire dans l’Est de la République démocratique du Congo a considérablement évolué depuis janvier 2009», le groupe d'experts souligne que le « succès de l’intégration militaire dépendra de la confiance que garderont Kinshasa et Kigali dans la manière dont s’équilibrent leurs intérêts politiques et économiques dans l’Est de la République démocratique du Congo».

L'ONU a toutefois recueilli «des informations sur l’existence de diverses caches d’armes, y compris des stocks d’armes lourdes saisies par le CNDP à la base militaire des FARDC, à Rumangabo en 2008, de même que des armes reçues par le CNDP de sources autres que les FARDC. L'ONU a obtenu des informations sur l’emplacement de certains de ces stocks et reçu des informations crédibles indiquant qu’une importante quantité d’armes demeurait sous le contrôle d’anciens militaires de haut rang du CNDP. Le groupe d'experts dispose des preuves indiquant qu’un certain nombre d’anciens officiers du CNDP, maintenant intégrés dans les FARDC, contrôlent des structures de commandement militaire parallèles ».

Le rapport note aussi l’existence d'une administrations parallèle : «par divers documents, plusieurs entretiens et des visites sur le terrain, le Groupe a établi que le CNDP continuait de percevoir des taxes illégales dans son ancien fief autour de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Des administrateurs fiscaux civils, secondés par des militaires, sont chargés de délivrer des attestations fiscales portant le cachet du CNDP aux transporteurs routiers et à divers marchés sur le territoire. Le Groupe a calculé, à l’aide des chiffres documentés que le CNDP pouvait percevoir jusqu’ à 250.000 dollars provenant de la collecte de ces taxes sur le transport routier. Il comprend, d’après de nombreuses sources, que le général Ntaganda a accès à certains de ces fonds ».

dimanche 24 mai 2009

Selon l'ONU, l'opération conjointe est un échec : AFRIKARABIA

 

Selon l'ONU, l'opération conjointe est un échec

L'alliance RDC-RWANDA a bien été un échec. Un rapport des Nations-Unies, révélé par RFI, dresse un constat d'échec de l'opération conjointe pour la chasse aux rebelles hutus des FDLR. Habitants tués par dizaines, maisons incendiées, pillages, viols : les violences contre les civils continuent de se multiplier dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Après avoir claironné la réussite de l'opération conjointe, les gouvernements congolais et rwandais seront bien obligés de se rendre à l'évidence... tout est à refaire.

kivu 2 rdc1_prov_nk.gifSelon Radio France Internationale (RFI), les experts notent d'abord que "l'opération militaire conjointe entre le Congo et le Rwanda n'a pas réussi à briser la structure de commandement des FDLR (les Forces démocratiques de libération du Rwanda)". Les FDLR réoccupent en effet aujourd'hui beaucoup de leurs positions, "notamment les zones d'extraction minières qu'ils contrôlaient précédemment. De nombreux commerçants, selon le rapport, continuent d'acheter de la cassitérite, de l'or dans les zones tenues par les FDLR".

Le rapport affirme également que "l'intégration des groupes armés dans les forces congolaises a été mal planifiée et réalisée trop rapidement". Beaucoup d'armes n'ont pas été rendues par les ex-rebelles du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) ou par les diverses milices Maï-Maï. D'après RFI, "il existerait donc des caches qui incluraient même des stocks d'armement lourd dont certains serait sous le contrôle d'anciens officiers du CNDP".

Enfin, les experts onusiens soulignent de graves violations des droits de l’homme, tous camps confondus : "militaires, anciens rebelles intégrés dans le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) commettent des crimes. Le viol des femmes, le recrutement d'enfants-soldats n'ont pas cessé au Nord et Sud-Kivu. Les civils congolais subissent la vengeance des FDLR pourchassés sans pouvoir compter sur la protection de leurs propres forces armées qui les maltraitent aussi".

Selon l'ONU, l'opération conjointe est un échec : AFRIKARABIA

lundi 18 mai 2009

Page d’histoire : le chemin de la libération de 1996 à 1997 fut une épopée héroïque ! Kinshasa, 16/05/2009 / Politique

 

Page d’histoire : le chemin de la libération de 1996 à 1997 fut une épopée héroïque !
Kinshasa, 16/05/2009 / Politique

Les étapes de la révolution du 17 mai déclenchée depuis le maquis de Hewa Bora représentent des jalons d’une marche héroïque du peuple congolais vers sa libération et la reprise en main de son destin tel que l’ont tracé ses dignes fils sacrifiés pour l’indépendance du pays

MzeeLe 4 juillet 1994, le régime politique change au Rwanda. Il se commet des événements atroces qui ont ému le monde entier. Les vaincus, essentiellement hutu du régime Habyarimana, se réfugient au Congo. Habitués aux vagues de changement dans ce pays, ils attendaient revenir aux affaires. Le Congo, alors le Zaïre, était le lieu indiqué pour préparer la contre-offensive. Cela se passe au moment où le monde n’a pas encore oublié les atrocités commises sur une partie de la population rwandaise. Plus d’un million de Rwandais sont réfugiés dans des camps proches de la frontière, à Goma et à Bukavu, aux deux extrémités du lac Kivu sans oublier des milliers d’autres qui ont été accueillis dans des villages.
L’Est de la Rdc connaît un chaos indescriptible. La donne hutu rwandais vient se mêler à la donne tutsi confrontés à un problème de nationalité. Excédé, Mobutu menace même d’expulser aussi bien les tutsi que les réfugiés hutus. Ces événements coïncident avec le vent de la renaissance africaine dont Mobutu est un obstacle. Tout est mis en branle pour changer les choses sur le continent. Désormais, tout événement qui se passe en ce moment n’est pas gratuit. La présence des réfugiés hutu rwandais menaçant le régime de Kigali était considérée comme une poudrière. Chacun était concerné par les événements au Congo. Le Rwanda à cause des hutus qui menaçaient son régime, M’Zée Laurent Désiré Kabila à cause du régime Mobutu qu’il combattait depuis l’âge de 19 ans. Tout se précipite.
La chronologie des événements

  • 22 avril 1996 : -Le maréchal Mobutu effectue une visite "privée" à Paris. A cette occasion, Paris annonce la reprise "partielle" de la coopération bilatérale avec le Congo alors Zaïre. Pour Mobutu, voué aux gémonies, il pousse un ouf de soulagement. A Kinshasa, l’opposition exaspérée par cette position de Paris, annonce le boycott de la France, notamment des produits des entreprises françaises à Kinshasa. Constat fait, la France n’avait plus grande chose au Congo. C’était donc une menace pour rien.
  • 29 avril 1996 : L’UDPS éclate en plusieurs factions, y compris l’aile Kibassa qui est en gestation.
  • Mai-juin 1996 : L’Est de la Rdc flambe notamment avec des exactions des rebelles rwandais sur des populations autochtones, essentiellement tutsi.
  • 22 août 1996 : Malade depuis un certain temps, le maréchal Mobutu est opéré à Lausanne (Suisse) pour un cancer de la prostate.
  • 18 octobre 1996 : L’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) est créée avec le concours des pays qui croient à la renaissance africaine. L’alliance voit le jour au cours d’une réunion au Sud-Kivu autour de ces quelques formations politiques. Il s’agit du Parti révolutionnaire du peuple (PRP) dont Laurent-Désiré Kabila est le leader. Il est connu pour son opposition au régime Mobutu et par la lutte armée menée contre ce régime, notamment ce qu’on avait appelé " guerre de Moba " ou Moba I, Moba II et Moba III. C’est la preuve que M’Zée Laurent Désiré Kabila n’est le produit de personne. Parmi les formations politiques parties prenantes à la réunion constitutive de l’Afdl, il y a l’Alliance démocratique des peuples (ADP) de Déogratias Bugera, Tutsi du Masisi, le Mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaïre (MRLZ) de Anselme Masasu Ningada et le Conseil national de résistance pour la démocratie (CNRD) de André Kisasse Ngandu. Au regard des signataires de l’acte constitutif de l’Afdl, on ne signale aucun sujet étranger. Par conséquent, le prétendu " accord de Lemera " qui aurait cédé une partie du Congo au Rwanda n’est qu’un hideux mensonge.
  • 20 octobre 1996 : L’AFDL se manifeste militairement dans la région d’Uvira au Sud-Kivu. C’est la panique dans les rangs de ceux qui ont mordu à la propagande mobutienne de l’occupation du pays par les étrangers. Les réfugiés hutu rwandais voient s’évanouir leur rêve de s’organiser à partir du territoire congolais pour reconquérir le pouvoir au Rwanda. Ils fuient à l’intérieur du Congo jusqu’à atteindre la province de l’Equateur et la République du Congo voisin à 2000 km de la frontière rwandaise.
  • 25 octobre 1996 : L’AFDL annonce sans ambiguïté être sous la direction de M’zée Laurent-Désiré Kabila qui en est le "coordinateur" et porte-parole. Cela dément les allégations de certains politiciens de Kinshasa selon lesquelles, M’zée n’aurait été qu’un simple porte-parole. Faute de dire qui alors était le vrai leader de l’Afdl, on se perd en conjectures. Partant de cette ignorance de la structure de l’Afdl, d’aucuns y ont fabriqué un conflit de leadership entre LD Kabila et Ngandu Kisase. C’est une transposition de la querelle katangais-kasaïens à laquelle LD Kabila, homme détribalisé, était totalement étranger.
  • 31 octobre 1996 : Les troupes de l’AFDL frappent aux environs de Goma.
  • 4 novembre 1996 : Kinshasa reconnaît avoir perdu le contrôle de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu et de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.
  • 15 novembre 1996 : Plus de 500 000 réfugiés rwandais en Rdc rentrent dans leur pays le Rwanda sans le moindre concours de la communauté internationale. Comme on le voit, le souci de faire rapatrier les hutus rwandais au Rwanda, anime l’Afdl dès les premières heures de la lutte pour la libération du Congo.
  • 21 novembre 1996 : Mobutu est en convalescence à Roquebrune-Cap Martin. Il reçoit la visite de Etienne Tshisekedi. Le leader de l’Udps de retour à Kinshasa, annonce avoir rencontré Mobutu qui l’aurait chargé de former un gouvernement de réconciliation nationale. En passant, Tshisekedi de vanter l’accueil lui réservé par Mobutu et surtout de la limousine mise à sa disposition.
  • 30 novembre 1996 : L’armée ougandaise fait incursion au nord-est, officiellement pour traquer les rebelles ougandais du Front démocratique allié (ADF).
  • 8 décembre 1996 : Pour mâter la rébellion, Mobutu nomme le général Mahele Lioko chef d’Etat-major de l’armée zaïroise (Faz) et commandant de la Division spéciale présidentielle (DSP).
  • 17 décembre 1996 : Mobutu rentre à Kinshasa. Il reçoit un inhabituel bain de foule dans la capitale. Une façon pour les militants de l’Udps de le remercier pour la nomination de Tshisekedi au poste de Premier ministre.
  • 8 janvier 1997 : L’AFDL annonce la mort du général André Kisasse Ngandu tombé dans une embuscade tendue par des Maï-Maï.
  • 21 janvier 1997 : Le gouvernement Kengo engage des mercenaires pour essayer de freiner l’avancée de l’Afdl. Un mercenaire belge, Christian Tavernier se présente du reste comme commandant de cette armée des mercenaires forte de plus ou moins 300 mercenaires. Ils ont pour mission de reprendre les territoires de l’Est occupés par l’Afdl. Les mercenaires sont voulus comme une alternative aux Forces armées du Zaïre (Faz) qui étaient en débandade.
  • 30 janvier 1997 : La rébellion prend Lulimba, au sud de Fizi, au bord du lac Tanganyika, dans le Sud-Kivu.
  • 30 janvier 1997 : L’Afdl défait les mercenaires à Watsa, dans la province Orientale.
  • 3 février 1997 : La ville de Kalemie au Katanga tombe aux mains des rebelles. Un ultimatum est lancé au régime Mobutu qui n’y croit pas. Car, quelques jours après, le Premier ministre Kengo wa Dondo déclarera : " Kisangani ne tombera pas.
  • 11 février 1997 : Shabunda tombe. Kisangani est encerclé. Kindu au Maniema est dans le collimateur de la rébellion.
  • 24-27 février 1997 : Avec la médiation de Nelson Mandela commencent des négociations au Cap en Afrique du Sud. Laurent-Désiré Kabila rencontre George Moose, le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les Affaires africaines et Mohamed Sahnoun, l’envoyé spécial de l’Onu et de l’OUA. Il est reçu le 26 février 1997 par le président sud-africain Nelson Mandela. Pour M’Zée Kabila, s’il y avait quelque chose à négocier, c’est le départ de Mobutu.
  • Mobutu, Mandela & Kabila28 février 1997 : Faradje au Nord-Est, tombe.
  • 2 mars 1997 : Kindu passe aux mains de l’Afdl. Les troupes de l’Afdl se trouvent ainsi au croisement des voies qui mènent au Katanga et à Kinshasa.
  • 15 mars 1997 : Kisangani, considéré à tort comme la forteresse du régime Mobutu, tombe aux mains des rebelles.
  • 22 mars 1997 : M’Zée prend la mesure conservatoire de la suspension des activités des partis politiques à partir de Kisangani.
  • 24 mars 1997 : Le Premier ministre Kengo wa Dondo est contraint à la démission. Pour beaucoup, il était de connivence avec les troupes de l’Afdl. Mobutu pense se reposer encore une fois sur Etienne Tshisekedi qui considérait le poste de Premier ministre comme un droit acquis pour lui.
  • 31 mars 1997 : La base militaire de Kamina tombe.
  • 2 avril 1997 : Mobutu reconnaît Etienne Tshisekedi comme Premier ministre. Il échoue de faire participer l’Afdl à son gouvernement.
  • 4-5 avril 1997 : Mbuji-Mayi tombe.
  • 5-6 avril 1997 : Les pourparlers de paix s’ouvrent en Afrique du Sud.
  • 8 avril 1997 : Mobutu décrète l’état d’urgence sur tout le pays et nomme un nouveau Premier ministre, le général Likulia Bolongo ainsi que cinq gouverneurs militaires des régions encore sous contrôle gouvernemental, à savoir, le Bandundu, le Bas-Zaïre, l’Equateur, le Kasaï occidental et Kinshasa. Le maréchal y croit encore.
  • 9 avril 1997 : Lubumbashi tombe. Pour la première fois, le vice-président rwandais reconnaît que son pays soutenait l’AFDL. Belle récupération non sans arrière pensée.
  • 13 avril 1997 : Kananga, capitale du Kasaï occidental et de Kolwezi, au nord-est de Kisangani, tombent.
  • 14 avril 1997 : Après avoir tenté d’arrêter la marche de l’Afdl en lui proposant d’entrer dans le gouvernement Tshisekedi, l’UDPS fait lui aussi une récupération en organisant une journée ville morte à Kinshasa soi-disant dans le but de contraindre Mobutu à quitter le pouvoir.
  • 29 avril 1997 : La ville de Kikwit, capitale économique du Bandundu tombe. Les troupes de l’Afdl ne sont plus qu’à 500 km de Kinshasa.
  • 4 mai 1997 : Un navire sud-africain ancré à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville, accueille une rencontre entre Mobutu et Kabila. M’zée exige à Mobutu de quitter le pouvoir sans conditions.
  • 15 mai 1997 : M’zée L.D. Kabila, devant les tergiversations de Mobutu de quitter le pouvoir sans conditions, invoque des problèmes de sécurité pour annuler une deuxième rencontre prévue avec Mobutu.
  • 16 mai 1997 : Mobutu comprend que les carottes sont cuites pour lui. Il s’envole en exil au Maroc où il meurt le 7 septembre 1997 à l’âge de 66 ans, en passant par le Togo en Afrique de l’Ouest. Fini le règne sans partage de plus de 32 ans.
  • 17 mai 1997 : Entrée triomphale de l’AFDL à Kinshasa. De Lubumbashi, Laurent-Désiré Kabila fait la déclaration de prise de pouvoir. Il débaptise le pays qui devient République démocratique du Congo.
  • 20 mai 1997 : Commencent les manœuvres de diabolisation du nouveau président congolais par les Ong internationales. Médecins sans frontières accuse l’AFDL d’avoir exterminé quelque 190. 000 réfugiés rwandais qui, selon cette Ong, manquent à l’appel comme s’il était certain d’avoir raclé le fond des forêts congolaises.
  • 23 mai 1997 : Après s’être rendu compte que l’Afdl n’était pas partie de l’Est à l’Ouest pour introniser Etienne Tshisekedi, l’Udps par son leader dit ne pas reconnaître le gouvernement formé la veille par Kabila.
  • 26 mai 1997 : Les activités des partis politiques sont préventivement suspendues.
  • 28 mai 1997 : Promulgation du "décret-loi constitutionnel du 27 mai 1997 relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir en République démocratique du Congo", abrogeant par le fait même les dispositions constitutionnelles antérieures jusqu’à l’adoption d’une "Constitution de la transition par l’Assemblée constituante". La formation d’une Assemblée constituante est programmée pour le 30 juin 1998, des élections législatives et présidentielles pour avril 1999. M’Zée était déterminé en dépit du fait que les politiciens congolais qui se déclaraient démocrates allaient lui dire de prendre cinq ans de transition.29 mai 1997 : Kabila est assermenté comme président de la République.
  • Mi-juillet 1998 : James Kabarebe est démis de ses fonctions de chef d’Etat-major de l’armée congolaise.
  • 27 juillet 1998 : M’Zée Laurent-Désiré Kabila demande aux soldats rwandais et ougandais de rentrer chez eux en attendant de nouvelles modalités de coopération militaire entre les trois pays.
  • 2 août 1998 : Début de la guerre d’agression.
  • 6 août 1998 : Les rebelles contrôlent les principales villes du Kivu frontalières du Rwanda et du Burundi, Goma, Bukavu et Uvira.
  • 16 août 1998 : Création du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) avec Arthur Z’Ahidi Ngoma comme président et ensuite Wamba dia Wamba.
  • 23 août 1998 : Kisangani tombe aux mains des troupes rwandaises.
  • 25 août 1998 : Les troupes rwandaises sont défaites à Kinshasa.
  • 27 août 1998 : La Namibie annonce qu’elle appuie militairement Kabila.
  • 7-8 septembre 1998 : Un sommet des pays impliqués dans la guerre du Congo réunit à Victoria Falls (Zimbabwe) les chefs d’Etat de RDC, d’Angola, de Namibie, du Zimbabwe d’une part, du Rwanda et de l’Ouganda de l’autre, sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de la Zambie dont le président Frederick Chiluba fait office de médiateur. Les rebelles congolais qui n’étaient que des marionnettes refusent le cessez-le-feu.
  • 13-14 septembre 1998 : Le sommet annuel de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) déclare légitimes les interventions militaires au Congo du Zimbabwe, de l’Angola et de la Namibie, "invités" par le régime Kabila. Ironie du sort, la Sadc ne condamne pas implicitement l’agression rwando-ougandaise.
  • 28 septembre 1998 : N’Djamena reconnaît que des troupes tchadiennes appuient Kabila.
  • 26-27 octobre 1998 : Sous la houlette du président zambien Frederick Chiluba, les ministres de onze pays africains adoptent le principe d’un cessez-le-feu à Lusaka.
  • 6 novembre 1998 : Le Rwanda reconnaît son implication militaire en RDC aux côtés des rebelles.
  • 13 novembre 1998 : L’Ouganda reconnaît que ses troupes sont en RDC.
  • 17 décembre 1998 : L’OUA obtient que les rebelles congolais acceptent le principe d’un cessez-le-feu en échange de leur participation à des négociations qui vaudraient reconnaissance de leur existence par Laurent-Désiré Kabila.
  • 18 avril 1999 : Laurent-Désiré Kabila et le président ougandais, Yoweri Museveni, signent à Syrte (Libye) un projet d’accord prévoyant un cessez-le-feu et le "retrait des forces étrangères".
  • Mai 1999 : Les troupes tchadiennes quittent la RDC.
  • 17 mai 1999 : Ougandais et Rwandais s’affrontent à Kisangani causant plusieurs morts d’innocents. 10 juillet 1999 : Signature de l’Accord de Lusaka. Il prévoit un volet national appelé " négociations politiques inter congolaises " ou dialogue inter congolais. L’accord prévoit le retrait des troupes étrangères du Congo, le démantèlement des groupes armés non congolais (rebelles rwandais, burundais, ougandais et angolais) et la tenue d’un Dialogue intercongolais (DIC). Il prévoit aussi la création d’une commission militaire composée de deux représentants de chaque partie sous l’autorité d’un médiateur nommé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
  • 1er août 1999 : Jean-Pierre Bemba, pour le MLC, ainsi que les deux chefs de factions RCD, ratifient l’accord de Lusaka.
  • 14-17 août 1999 : Des centaines d’habitants de Kisangani sont tués dans la bataille qui oppose Kigali et Kampala pour le contrôle de la ville.
  • 12 octobre 1999 : Kinshasa accuse le Burundi dirigé par le major Pierre Buyoya de prêter main forte au Rwanda et à ses alliés congolais.
  • 30 novembre 1999 : La résolution 1279 du Conseil de sécurité autorise le déploiement d’une Mission des Nations unies pour le Congo (Monuc) organisée autour de trois phases : 1) observer le retrait des troupes étrangères de la ligne de front ; 2) vérifier le retrait des troupes étrangères ; 3) Désarmement volontaire, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration (DDRRR) des groupes armés non congolais.
  • 24-26 janvier 2000 : Sommet à New York de sept chefs d’Etat de la région des Grands lacs avec des médiateurs de l’ONU.
  • 23 février 2000 : Nouveau sommet à Lusaka pour dresser le calendrier du cessez-le-feu.
  • 24 février 2000 : La résolution 1291 du Conseil de sécurité autorise le renforcement de la Monuc jusqu’à 5 537 militaires dont 500 observateurs.
  • Mars 2000 : Le général de division sénégalais Mountaga Diallo est nommé commandant des forces de la Monuc.
  • 3 juin 2000 : Kabila et Kagame se rencontrent au Kenya, officiellement pour la première fois depuis le début de la guerre.
  • 5-10 juin 2000 : Une deuxième bataille opposant le Rwanda et l’Ouganda à Kisangani fait au moins 600 morts.
  • 16 octobre 2000 : Réunis à Maputo (Mozambique), les belligérants acceptent un retrait de leurs troupes respectives de 15 kilomètres de part et d’autre de la ligne de front.
  • 28 décembre 2000 : L’Onu demande au Rwanda et à l’Ouganda de retirer leurs troupes de RDC.
  • 16 janvier 2001 : M’Zée Kabila est assassiné à Kinshasa. Joseph Kabila est désigné pour reprendre la direction du pays ? Il mène le processus de paix jusqu’à la tenue du dialogue inter congolais. De cet accord est sorti l’Accord global et inclusif qui organisait une laborieuse transition qui a abouti aux élections libres, démocratiques et transparentes.

(DN/Th/GW/Yes/PKF)
Joachim Diana G./L’Avenir

Digitalcongo.net 3.0

mercredi 13 mai 2009

Les Chinois reconstruisent Kinshasa | le carnet de Colette Braeckman

posté le 12 mai 2009 | catégorie actualité

A Kinshasa, durant des décennies, le temps semblait s’être arrêté. Kin la belle devenue Kin poubelle s’enfonçait dans la crasse, les ornières devenaient de véritables gouffres, les maisons coloniales lavées par les pluies pourrissaient à l’ombre d’arbres centenaires que seuls les orages s’avisaient de déraciner…Cette fois, le temps s’est mis à galoper, la ville est comme un géant qui se redresse en faisant craquer ses jointures. Les visiteurs de passage sont évidemment frappés par la transformation du boulevard du 30 juin, cette épine dorsale qui risque désormais de couper la ville en deux : plusieurs rond points ont été gommés, les statues érigées par les Kabila père et fils attendent des temps meilleurs sur les bas côtés, la berme centrale sur laquelle se juchaient mendiants ou vendeurs de journaux a été effacée. Sur quelques kilomètres le boulevard a pris la taille d’une autoroute à quatre bandes. A ceci près que les bandes ne sont pas encore tracées et que les voitures accélèrent brusquement pour se lancer dans des courses poursuite sans se soucier des piétons éperdus…
Dès l’aube, les équipes sont au travail : des ouvriers congolais, dirigés par de petits hommes en chapeau de paille s’affairent à nettoyer les caniveaux, à nettoyer les bas côtés, à couper les grands arbres qui offraient leur ombre aux piétons en attente d’hypothétiques transports. Face au saccage, on nous rassure : ces arbres trop vieux représentaient un danger pour la circulation, et d’autres plantations sont prévues par la municipalité.
Partout dans la ville, les chantiers se multiplient : la puissante société chinoise CREC (China railway engineering Company) a déployé ses engins sur plusieurs grands axes, sur l’avenue du Tourisme qui longe le fleuve jusqu’au début des rapides, dans le quartier du camp Kokolo, du Mont Ngaliéma, du côté de Chanimétal. Partout, le spectacle est le même : des bennes, des excavatrices, des bull géants sont en action. De caniveaux sont curés ou creusés, des érosions sont enrayées, des fondations de pierre ou de brique sont jetées sur lesquelles sera coulé le bitume. Célio, qui nous fait visiter la ville, s’émerveille devant l’ampleur des moyens mis en œuvre par les partenaires chinois, par leur célérité et souligne que la main d’œuvre congolaise est largement sollicitée et correctement payée…
L’heure étant à la reconstruction, les privés ne sont pas en reste : puisque le ciment a été libéralisé et que désormais on le trouve en abondance, tous ceux qui en avaient les moyens se sont lancés dans l’immobilier. Dans le quartier résidentiel de la Gombe, de nouveaux immeubles sortent du sol, encore entourés de fers à béton, des banques s’installent sur le boulevard et leurs distributeurs automatiques font désormais concurrence au mamans installées sur les trottoirs ; la nouvelle bourgeoisie du régime, qui dédaigne Ma Campagne ou Binza, les fiefs des mobutistes d’hier, se taille désormais des lotissements sur mesure comme Belle Vue ou le Cinquantenaire.
Discrets, efficaces, les Chinois ne sont pas seulement actifs dans les grands projets. On les retrouve aussi dans les quartiers populaires : à Yolo Nord, la famille Minh a ouvert une boutique où, pour quelques dollars, on peut acheter radios, portables, jouets pour enfants, lampes de salon, chaussures à la mode, des produits de consommation qui donnent une illusion d’abondance mais restent à la portée des bourses modestes… « Ces Chinois sont bien acceptés » relève Célio, « ils vivent avec nous, ont appris le lingala plus vite que le français et fait leur place dans la cité… » Tous ne partagent cependant pas cet enthousiasme. Espérance relève qu’elle a déjà du racheter quatre fois un nouveau four à micro ondes et se jure bien que la prochaine fois elle ne se laissera plus séduire par les articles trop bon marché proposés par les Chinois, des femmes se plaignent de la nouvelle concurrence que représentent les « petits Chinois » qui vendent le pain et les légumes mieux que les Congolais eux-mêmes.
Incontestablement, Kinshasa se réveille, bouge, se redresse. Ici Célio montre le carrefour par où passera le ring qui contournera la ville pour gagner l’aéroport. Là, en soulignant que « l’autorité de l’Etat se manifeste enfin » il explique que des constructions illégales ont été détruites pour faire place à l’agrandissement d’un hôpital, il nous montre devant l’antique gare coloniale les fondements du futur hôtel Rakeen qui brillera de tous ses feux, et désigne des carcasses inachevées dont les squatters ont été chassés impitoyablement.
Tout le monde ne se réjouit cependant pas de la frénésie immobilière : profitant de la faiblesse des autorités judiciaires, les nouveaux riches se taillent des passe droits et expulsent sans pitié ceux les gèneurs, tandis que les « déguerpis », chassés sans indemnisation, se comptent par centaines.
Ce long week end du premier mai, une dizaine de prêtres barnabites l’ont passé à la belle étoile : ils ont du évacuer et vider en toute hâte la grande maison qu’ils avaient acheté voici cinq ans dans le quartier de Limete à côté du siège de l’UDPS le parti de Tshisekedi et transformée en couvent. Alors que canapés, matelas, armoires, bureaux sont entassés sur la pelouse d’en face, à la merci de la convoitise des « chegues » (les enfants des rues), le père Fabien estime qu’il a été victime d’un véritable déni de justice : « le demi frère de l’ancien propriétaire qui nous avait vendu la maison en bonne et due forme a contesté la vente, cinq ans après, porté l’affaire devant un nouveau tribunal et sans même attendre l’issue de l’appel, qui doit être prononcé lundi prochain, il nous a fait déguerpir. » L’avocat des prêtres expropriés souligne, avec amertume, que « derrière cette affaire, il y a des « grands » du régime, un député du parti PPRD, deux directeurs de cabinet… Ils veulent transformer cette maison en hôtel, rien ne les arrête… »
Même si les fauves ont changé de pelage politique, Kinshasa reste toujours une jungle…

Les Chinois reconstruisent Kinshasa | le carnet de Colette Braeckman