Depuis presque un mois, les violences entre communautés Lobala et Boba se poursuivent dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Ces affrontements ont déjà fait au moins une centaine de morts et 53.000 déplacés. Pour le ministre de l'Intérieur provincial, la rébellion "compte au moins 400 combattants démobilisés de l'ex-milice du Mouvement de libération du Congo (MLC)".
Sur le terrain, 8 000 habitants ont fui la ville de Buburu dont les locaux du HCR ont été détruits et le personel évacué. Des affrontements ont également eu lieu à Sabasaba, à 25 km au sud-est de Dongo, faisant une dizaine de morts.
Si on présentent ces violences entre les communautés Lobala et Boba, comme un conflit au sujet de la gestion d'étangs piscicoles, cette "insurrection populaire dépasse les limites d'un simple conflit d'étangs" pour le ministre provincial de l'Intérieur. Il indique également à l'Afp quil s'agit d'une "rébellion en gestation menée par au moins 400 combattants démobilisés pour la plupart de l'ex-milice du Mouvement de libération du Congo (MLC)", principal parti d'opposition en RDC.
Pour Kinshasa, ces violences sont une "action de nettoyage ethnique criminelle". Et selon la MONUC, les responsables de ces groupes seraient "en train de recruter de jeunes gens, en leur proposant de l'argent". Pour l'heure, 53.000 personnes ont fui ces affrontements : 37.000 au nord du Congo-Brazzaville et environ 16.000 en RDC.

Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) nient tout en bloc : le réseau international de financement et de soutien, l'exploitation des minerais de la RDC... l'organisation rebelle estime le rapport "injuste". Les FDLR disent n'exploiter aucun minerais dans l'Est de la RDC et vivre "uniquement des cotisations de ses membres". Quand aux armes utilisées par les combattants rebelles, "sont celles qui ont été récupérées sur les ennemis défaits ou morts lors des différentes batailles", contre les armées congolaise et rwandaise, assure l'organisation à Paris. Les FDLR regrettent enfin un rapport qui tend "à criminaliser tous les Rwandais qui ne sont pas d'accord avec le régime" de Kigali.
Dans ce rapport confidentiel, les experts pointent l'étendue du réseau à l'étranger de la rébellion hutu rwandaise des FDLR. Certains de ces rebelles, estimés entre 4.000 et 6.000 en RDC, ont participé au génocide de 1994 au Rwanda. Avec le temps, ces "génocidaires" réfugiés dans l'ex-Zaïre, ont été rejoints par de nouvelles recrues dans l'est de la RDC.
Pour le HCR, ces violences ont entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes au Congo-Brazzaville voisin. Le nombre de réfugiés pourrait atteindre les 37.000. Le gouvernement congolais, qui semble débordé par la situation, a demandé l'appui de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) mais certains députés provinciaux appellent l'Etat à réagir face à la dégradation de la situation.
La RDC se situe sur la liste des pays disposant de nombreuses ressources mais qui ont obtenu un score inférieur ou égal à 2/10 sur l'indice de corruption. Comme l'Angola, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Tchad et le Soudan, "ces pays disposent d'un potentiel qui leur permettrait de générer d'importants revenus et de fait, d'améliorer leur développement social, ils n'ont pas su mettre à profit leur richesses pour instaurer des programmes de réduction durable de la pauvreté ", note l'ONG Transparency International. "Au lieu de cela, l'existence de niveaux élevés de corruption au sein des industries d'extraction contribue systématiquement à engendrer stagnation économique, inégalités et conflits". Pour Tranparency International, "même si par comparaison avec d'autres pays de la région, certains Etats semblent améliorer leur score ou leur classement, il faut souligner que ces changements ne reflètent pas une amélioration réelle et durable de l'obligation de rendre des comptes au niveau local. En Afrique subsaharienne, les défis à relever dans la lutte contre la corruption restent d'actualité.3