jeudi 16 décembre 2010

Présidentielles: du vide au trop plein

Le général de Gaule avait coutume de dire qu’après lui, ou contre lui, «ce ne serait pas le vide, mais le trop plein…[»
A un an des élections présidentielles, prévues à la fin de 2011, le président Joseph Kabila qui compte se représenter pourrait reprendre la formule à son compte. En effet, plusieurs candidatures ont déjà été annoncées, la plus notoire étant celle de Vital Kamerhe, l’ancien président de l’Assemblée nationale, qui a lancé sa nouvelle formation politique, «l’Union pour la nation congolaise» consommant ainsi sa rupture avec le chef de l’Etat et avec la majorité présidentielle. A l’heure actuelle, dénonçant la corruption du régime en reprenant une formule lancée naguère par Karel De Gucht «le poisson pourrit par la tête»«M. Kamerhe dit s’inspirer du président brésilien Lula et flirte avec toutes les tendances de l’opposition il a rendu visite à Jean-Pierre Bemba à la Haye, a été vu au congrès de l’UDPS, le parti de Tshisekedi et mise sur la popularité acquise en 2006, lorsqu’il menait campagne pour Kabila à travers le pays, confirmant dans les quatre langues du Congo, de réelles qualités d’orateur. A l’avenir, l’élu de Bukavu misera aussi sur le fait qu’il s’est toujours déclaré hostile aux accords conclus début 2009 avec le Rwanda et qui avaient mené à des opérations militaires communes destinées à déloger les rebelles hutus.
Cette semaine s’est également tenu à Kinshasa le congrès de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), un parti né au début des années 80. Ce congrès, qui se tient sous la houlette d’Etienne Tshisekedi, rentré au pays depuis une semaine, est le premier jamais organisé par l’ancienne «fille aînée de l’opposition».
Au-delà des querelles entre les diverses factions et membres de sa famille politique ou biologique, M. Tshisekedi compte annoncer officiellement à cette occasion sa candidature à l’élection présidentielle. Quant à M. Bemba, toujours détenu à La Haye par la Cour pénale internationale, il entend bien, selon ses partisans, faire acte de candidature à l’élection présidentielle, dans l’espoir, d’ici là, d’être libéré. Un candidat indépendant, le pasteur Jean-Paul Moka, qui se présente comme «]un homme d’affaires belgo-congolais», a déjà annoncé, lui aussi, son intention de concourir. Il promet de relancer l’action du «mouvement bleu» qui s’était déjà signalé en 2006 et dont les méthodes s’inspiraient du modèle de la célèbre «révolution orange» qui avait soufflé sur l’Ukraine à la fin de 2004.
Selon la presse congolaise, Mobutu Nzanga, le fils cadet du défunt président, dont le parti UDEMO (Union des démocrates mobutistes) fait partie de la majorité présidentielle, aurait lui aussi l’intention de se présenter ainsi qu’un autre des candidats de 2006, le Dr Kashala.
Si elle se confirme, cette pléthore de candidats devrait rendre improbable une victoire de Joseph Kabila au premier tour, alors que, voici quelques jours encore, les partisans du chef de l’Etat croyaient pouvoir réussir un tel pari. [

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