dimanche 29 juillet 2012

RDC: le M23 ne veut pas conquérir Goma, affirme un de ses responsables militaires

Le mouvement rebelle M23 qui affronte l'armée régulière dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) n'a pas l'intention d'avancer jusqu'a Goma mais de l'encercler, a affirmé dimanche le colonel Innocent Kayima, chef des opérations dans le secteur.

RDC: le M23 ne veut pas conquérir Goma, affirme un de ses responsables militaires

Interrogé sur l'avancée de ses troupes vers la capitale provinciale du nord Kivu, le colonel Kayima a expliqué que l'intention du M23 était d'aller jusqu'à Kibumba, la dernière ville où se trouve positionnée l'armée régulière. Puis de là, a-t-il dit, "nous encerclerons la ville (Goma) et nous démoraliserons les forces jusqu'a ce qu'elles s'en aillent". "Nous prendrons la ville sans tirer", a-t-il assuré. Cette déclaration intervient alors que les rebelles ont depuis deux jours repris l'initiative face aux forces régulières de RDC et que le chef militaire du M23, le colonel Makenga Sultani est attendu dans ce secteur dans la soirée, a-t-on appris de source rebelle. Au nord du secteur tenu par le M23, des combats qualifiés de "très durs" par les rebelles se déroulent. La population a fui la zone. Vers Mabenga, au nord de Rutshuru, un journaliste de l'AFP a vu deux corps de personnes tuées avec les mains liées dans le dos. Selon un responsable opérationnel du M23, les FARDC ont subi la perte de 25 soldats alors que le M23 n'a eu que cinq blessés.

RDC: la présence de soldats rwandais dans l'est est un "secret de polichinelle"

La présence de forces rwandaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) est un "secret de polichinelle", a affirmé samedi soir le président Joseph Kabila dans un entretien à la télévision nationale.

RDC: la présence de soldats rwandais dans l'est est un "secret de polichinelle"

Le président congolais, qui ne s'était encore jamais véritablement exprimé sur ce sujet, a affirmé qu'il avait aussi interrogé les autorités de l'Ouganda sur l'appui de ce pays au Mouvement rebelle M-23. Leur réponse est que "l'Ouganda n'a rien à voir" avec le M-23, a-t-il dit à la RTNC. "Quant à la présence du Rwanda, c'est un secret de polichinelle", a-t-il affirmé dans une rare déclaration médiatique. "Est-ce que la diplomatie peut être une solution? " s'est interrogé M. Kabila. "De toutes les façons, il y a ces trois pistes de solution: militaire, politique et diplomatique. Ca peut être les trois à la fois" a-t-il dit. Selon le président congolais, la mise en place d'une "force neutre" qui s'interposerait entre les combattants, envisagée lors du sommet de l'Union africaine (AU) du 15 juillet à Addis Abeba, est nécessaire. Depuis fin avril, la RDC est en butte dans l'est du pays à une nouvelle rébellion d'un mouvement appelé M-23 dont les positions sont situées aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda.

vendredi 20 juillet 2012

Paul Kagame sans détours

Vidéo :

http://www.france24.com/fr/20120720-reporters-rwanda-Genocide-rwandais-1994-hutus-tutsi-Paul-Kagame-rdc-france24

Ses détracteurs disent de lui qu’il est autoritaire, distant et calculateur. Mais, derrière cette réputation sans nuances, qui est vraiment Paul Kagamé ? Pour la première fois, le tout-puissant et mystérieux président du Rwanda a accepté de se dévoiler. Durant quelques jours, notre reporter l’a accompagné dans son quotidien.

REPORTERS

Par Marc PERELMAN

Paul Kagame est un personnage mystérieux, secret et controversé. Le président rwandais, l’homme fort du pays depuis le génocide de 1994, n’aime guère se laisser approcher. Il a accepté de faire une exception pour France 24 et nous a laissé le suivre pendant une semaine. Visites de terrain au volant de sa voiture blindée, séances de travail à la présidence, entretiens avec des diplomates, cérémonies officielles, discussions chez lui, et même quelques moments d’intimité avec sa famille et ses amis. Pour parler encore et encore de ce nouveau Rwanda qu’il tente de faire émerger au forceps sur les cendres du génocide, en mettant l’accent sur la santé, le logement et l’éducation. Le développement comme recette pour oublier les tensions ethniques entre Hutus et Tutsis. Avec pour modèle les tigres asiatiques qui ont donné priorité à l’économie avant la démocratie à la sauce occidentale.

Kagame ne veut plus parler des tensions avec la France et se veut résolument pragmatique. Il courtise les donateurs occidentaux qui contribuent à hauteur de 40% du budget rwandais et saluent la bonne gouvernance du pays, notamment la lutte contre la corruption. Ce nationaliste rêve toutefois de

pouvoir se débarrasser de cette dépendance envers l’Occident. Lors de notre séjour se déroulent les cérémonies du cinquantenaire de l’indépendance. Mais pour Kagame, la véritable indépendance ne date pas du départ du colonisateur belge en 1962, mais de la fin du génocide en 1994. Une vision qui n’est partagée par tous, notamment par les soutiens de l’ancien régime dominé par les Hutus qui l’accusent de représenter un pouvoir avant tout tutsi. Une notion qu’il rejette, affirmant que les Rwandais sont désormais unis, au-delà des leur appartenance ethnique.

Au fur et à mesure du reportage se dessine un homme différent, plus ouvert, surtout plus passionné que l’homme public au débit monocorde. Quelqu’un qui, certes, n’aime guère aborder des sujets qui fâchent comme le rôle trouble de son pays en République Démocratique du Congo ou les carences de la démocratie au Rwanda. Mais qui n’esquive pas la discussion et retrouve volontiers des accents anticolonialistes pour dénoncer les critiques de l’Occident ou des Nations Unies.

Lui qui est habité par l’action politique laisse même entrevoir une vie après la politique. Son second et - en théorie dernier - mandat se termine en 2017 et il aura alors 60 ans. Et si on lui prête parfois l’intention de changer la Constitution pour se représenter, comme nombre de ses pairs, il le nie farouchement. Et semble presque impatient d’être à la retraite. Reste à voir s’il tiendra parole…

samedi 14 juillet 2012

Rwanda denies supporting rebels in the DRC.

LE RWANDA ACCUSÉ


Des rebelles du mouvement M23, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, le 12 juillet.Des rebelles du mouvement M23, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, le 12 juillet. | REUTERS/JAMES AKENA

La rébellion en cours dans l'est de la République démocratique du Congo met en position d'accusé le Rwanda qui, même s'il s'en défend, jouit par milices interposées d'une influence de longue date dans cette région frontalière regorgeant de matières premières, selon plusieurs experts. Un rapport des Nations unies a fait état le mois dernier de "preuves accablantes" selon lesquelles des officiers supérieurs rwandais "soutenaient les rebelles en leur fournissant armes, ravitaillement militaire et nouvelles recrues". Kigali, la capitale du Rwanda, a rejeté ce rapport, qualifié de "document préliminaire partial fondé sur des conclusions partielles".

Au sein du Mouvement du 23-Mars (M23), plusieurs centaines de soldats ont retourné leurs armes contre les forces armées congolaises (FARDC) ces derniers mois et les ont chassés en plusieurs points de la province du Nord-Kivu. L'est de la RDC a été placée sous haute surveillance, les autorités congolaises et les Nations unies craignant cette semaine que les mutins du M23

ne lancent une offensive contre Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Ces mutins sont issus d'une précédente rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement congolais tutsi réputé être soutenu par le Rwanda afin de combattre, sur le sol congolais, les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). "Nous sommes dans une sorte de bégaiement, de répétition de crises", estime André Gichaoua, universitaire français spécialiste du Rwanda, qui évoque "une relation institutionnalisée" entre les rébellions tutsies en RDC et Kigali.

LE GÉNOCIDE DES TUTSIS EN TOILE DE FOND

Les Forces démocratiques de libération du Rwanda sont en effet accusées par Kigali d'avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 – huit cent mille morts selon l'ONU – et de représenter encore aujourd'hui une menace militaire contre le régime du président Paul Kagame, qui a mis fin aux massacres. C'est la raison pour laquelle le Rwanda a envoyé ses soldats dans l'actuelle RDC en 1996-1997 puis entre 1998 et 2002, avant, selon les experts, d'agir par milices interposées.

"Depuis la fin de la guerre, au début des années 2000, l'est de la RDC reste sous tutelle étrangère de facto, principalement du Rwanda. Le président Kabila passe son temps à négocier en position de faiblesse", selon M. Gichaoua. "On est à nouveau dans une phase de partage des dividendes (des richesses de la région), entre un partenaire qui ne peut les obtenir qu'au titre de rétrocession bienveillante de la part des tuteurs de la région, et un autre obligé d'accepter, pour ne pas avoir à assumer la reconnaissance qu'il occupe de facto un territoire étranger", poursuit cet expert à propos des autorités congolaises et rwandaises.

Le président rwandais, Paul Kagame, a réfuté cette interprétation, dans une interview à BBC World Service. "Nous n'avons absolument rien à voir avec cette insurrection du M23. Nous ne savons pas ce qu'ils sont ni ce qu'ils veulent", a-t-il affirmé. Mais même les Etats-Unis, parmi les plus proches alliés de Kigali, "ont appelé le Rwanda à stopper et à empêcher l'acheminement d'une telle aide (aux rebelles congolais) depuis son territoire".

La crise paraissait en tout cas en voie d'apaisement avec un accord jeudi du Rwanda, de la RDC et de leurs voisins pour "la mise en place immédiate d'une force internationale neutre pour éradiquer le M23".

La CPI délivre deux mandats d'arrêt contre des chefs des rebelles en RDC

Le Monde.fr avec AFP | 13.07.2012 à 20h19 • Mis à jour le 13.07.2012 à 20h19

Le général Ntaganda Bosco, près de la capitale du Nord-Kivu, Goma, en janvier 2009.Le général Ntaganda Bosco, près de la capitale du Nord-Kivu, Goma, en janvier 2009. | AFP/LIONEL HEALING

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, vendredi 13 juillet, avoir délivré un mandat d'arrêt contre le chef des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) Sylvestre Mudacumura, pour des crimes de guerre commis dans les Kivus, régions de l'est de la République démocratique du Congo (RDC). M. Mudacumura, né au Rwanda, est soupçonné de neuf chefs de crimes de guerre, commis entre janvier 2009 et septembre 2010 : attaques contre la population civile, meurtres, mutilations, traitements cruels, viols,

tortures, destructions de biens, pillages et atteintes à la dignité humaine.

"La chambre a considéré que l'arrestation de M. Mudacumura apparaît nécessaire pour garantir qu'il comparaisse devant les juges de la CPI", précise la Cour. Une décision saluée par le gouvernement congolais, dont le porte-parole a parlé d'une "très bonne nouvelle", attendue "depuis très longtemps".

La CPI a aussi annoncé, le même jour, avoir délivré un deuxième mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre contre le général Bosco Ntaganda, un autre protagoniste des combats dans les Kivus. Il est soupçonné de crimes contre l'humanité, notamment de meurtres, de viols et de crimes de guerre, entre 2002 et 2003 dans les Kivus, et est accusé par le gouvernement congolais d'être à la tête d'une mutinerie en cours dans l'est de la RDC.

Mardi, la Cour avait délivré sa première condamnation contre un ex-chef de milice congolais, Thomas Lubanga, qui a été condamné à quatorze ans de prison. Il a été reconnu coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants dans ses troupes et les avoir utilisés dans les hostilités en Ituri, dans l'est de la RDC, en 2002 et en 2003.

RDC: les mutins menacent de reprendre les villes où l'armée est revenue

Les mutins du M23, dont des bases ont été visées la veille par des tirs d'hélicoptères de l'armée congolaise et de l'ONU dans l'est de la République démocratique du Congo, ont menacé vendredi de reprendre des villes qu'ils avaient quittées.

Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) ont qualifié d'"inacceptable" le retour des Forces armées congolaises (FARDC) notamment à Rutshuru, la plus importante de la demi-douzaine de localités prises dimanche par les rebelles tutsi dans la province du Nord-Kivu.

Cette "offensive" des soldats loyalistes est "un défi lancé contre nos forces (...) et une humiliation pour les habitants (...) qui ont subi les exactions de cette armée lors de sa fuite", a ajouté le M23 dans un communiqué.

Ils demandent aux FARDC de quitter "sans délai" ces villes, "faute de quoi elles seront rendues responsables de toutes les conséquences relatives à leur présence dans ces entités".

"Si leurs forces sont là-bas, nous allons reprendre ces villes", a affirmé à l'AFP le porte-parole du M23, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama.

"Nos bases sont à Mbuzi, Tshanzu et Runyoni (ndlr, sur des collines). Ce sont les populations qui ont été prises pour cible. Deux civils ont été tués", a affirmé Vianney Kazarama.

Jeudi des hélicoptères de l'ONU et des FARDC ont tiré sur Nkokwe et Bukima, deux positions rebelles à la frontière du parc des Virunga, à l'est de Rumangabo.

Le M23 est formé d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans les FARDC dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa le 23 mars 2009, dont ils réclament la pleine application. Les rebelles sont soutenus par le Rwanda, d'après un rapport des Nations unies.

Le 6 juillet, les mutins ont pris Bunagana, important poste-frontière avec l'Ouganda, après des combats avec les FARDC, dont 600 soldats on fui en Ouganda. L'armée congolaise est appuyée par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), dont un Casque bleu avait été tué.

Deux jours après, les mutins ont pris Rutshuru (70 km au nord de la capitale provinciale Goma), la cité voisine de Kiwanja et d'autres localités plus au sud, jusqu'à 50 km de Goma. Dans leur fuite, les FARDC ont commis des pillages à Kiwanja.

Le M23 s'est officiellement retiré lundi de ces villes mais contrôle toujours Bunagana, à 25 km au sud-est de Rutshuru, tout près de ses bases dans les collines du parc national des Virunga, adossé au Rwanda et à l'Ouganda.

L'armée congolaise a ensuite affirmé en milieu de semaine avoir repris position à Rutshuru, Kiwanja -où elle a deux camps- et repris les autres localités prises dimanche.

Les mutins ont dit s'être retirés, mais un journaliste de l'AFP en a vu une demi-douzaine vendredi matin à Rumangabo (50 km au nord de Goma), armés et vêtus en treillis FARDC. Aucun soldat loyaliste n'était présent.

Depuis mercredi, des blindés de l'ONU et des FARDC sont positionnés à 25 km au nord de Goma, pour prévenir toute attaque de cette ville de 500.000 habitants. Les mutins ont répété jusque-là que leur objectif n'était pas de prendre Goma.

Si Kigali a toujours démenti appuyer les mutins, de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, sont accusés dans un rapport d'experts de l'ONU d'avoir aidé directement le M23 en lui fournissant armes, munitions, recrues...

Le Rwanda, la RDC et leurs neuf voisins régionaux ont condamné jeudi à Addis Abeba les actions du M23, lors d'une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), la structure qui les réunit.

"Toutes les forces négatives, en particulier le M23, devraient immédiatement cesser leurs activités armées et aucun appui ne devrait leur être accordé pour déstabiliser la région, et plus particulièrement l'est de la RDC", selon un communiqué des 11 pays membres.

"C'est une grande avancée. Jusque-là le Rwanda refusait de considérer le M23 comme une force négative", a commenté une source sécuritaire congolaise.

Congo: les rebelles du M23 menacent de revenir et d'attaquer l'armée à Rutshuru

Publié par Associated Press le vendredi 13 juillet 2012 à 21h50.

Congo: les rebelles du M23 menacent de revenir et d'attaquer l'armée à Rutshuru

KINSHASA, République Démocratique Du Congo - Un nouveau mouvement rebelle qui terrorise l'est de la République démocratique du Congo (RDC) a menacé, vendredi, d'attaquer l'armée congolaise dans une importante ville de la région récemment évacuée par les insurgés.

La Cour pénale internationale a par ailleurs délivré vendredi des mandats d'arrestation contre deux chefs rebelles accusés d'avoir commis des atrocités dans l'est du Congo.
Le groupe rebelle M23 a diffusé un communiqué dans lequel il appelle les soldats à quitter Rutshuru et la ville voisine de Kiwanja, faute de quoi «ils seront tenus responsables de toutes les conséquences».
Les rebelles du M23 ont pris Rutshuru dimanche sans rencontrer de résistance: les soldats gouvernementaux s'étaient retirés avant leur arrivée et les forces de l'ONU ont choisi de ne pas s'interposer. Ils sont repartis volontairement le lendemain, tout en avertissant l'armée congolaise de ne pas revenir. Les rebelles ont annoncé qu'ils se retiraient aussi du passage frontalier de Bunagana, entre la RDC et l'Ouganda, en attendant de voir si le gouvernement est prêt à négocier.
Mais le gouvernement congolais a déclaré qu'il ne négocierait qu'avec le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles. Le Rwanda nie ces allégations, mais a accepté cette semaine la création d'une force internationale pour «éradiquer» tous les rebelles et les milices dans l'est du Congo et patrouiller la frontière entre les deux pays.
La mission de l'ONU au Congo est déjà la plus importante au monde, avec ses quelque 20 000 policiers et soldats. On ne sait pas très bien pour l'instant comment une nouvelle force internationale pourrait réussir là où l'ONU a échoué à soutenir l'armée congolaise dans sa tentative de ramener la paix dans l'est du Congo, où plus d'une dizaine de milices et de groupes rebelles étrangers terrorisent la population.
Jeudi, l'ONU a confirmé avoir déployé des hélicoptères de combat pour bombarder plusieurs positions du M23.
Le M23 est composé d'ex-rebelles tutsis intégrés à l'armée congolaise en vertu d'un accord conclu le 23 mars 2009. Ils ont fait défection en avril en affirmant que l'accord n'avait pas été respecté.
Depuis le début de ce nouveau mouvement rebelle, plus de 200 000 personnes ont été forcées de fuir leur domicile pour échapper aux violences. Au moins 20 000 d'entre elles ont trouvé refuge au Rwanda et en Ouganda.
Le M23 serait dirigé par Bosco Ntaganda, l'un plus notoires chefs rebelles au Congo. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont délivré un second mandat d'arrestation contre lui vendredi en lien avec des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Ntaganda a été accusé une première fois par la CPI en 2006 pour crimes de guerre et recrutement forcé d'enfants soldats, mais il n'a jamais été arrêté. Il a été intégré dans l'armée congolaise dans le cadre d'un accord de paix, avant de faire défection en avril pour former le M23. Le second mandat d'arrêt délivré vendredi concerne des crimes qu'il aurait commis dans les deux provinces du Kivu à partir de septembre 2002.
Ntaganda nie tout lien avec le M23 et le groupe assure qu'il n'est pas son leader. Mais un rapport d'experts de l'ONU accuse le Rwanda d'avoir contribué à armer la rébellion et affirme que Ntaganda est le chef du M23.
La CPI a aussi délivré un mandat d'arrêt contre un autre chef rebelle, Sylvestre Mudacumura, accusé de neuf crimes de guerre dans les deux Kivus en 2009 et 2010. Il est considéré comme l'un des chefs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe actif dans l'est du Congo.