samedi 17 novembre 2012

RDC: 151 morts dans des combats entre le M23 et l'armée du Congo-Kinshasa.

Créé le 16-11-2012 à 17h20 - Mis à jour à 18h02

KINSHASA (Sipa-AP) - Au moins 151 rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont été jeudi tués dans des combats avec l'armée dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré le gouverneur de province du Nord-Kivu, Julien Paluku, vendredi, à l'agence Associated Press.

Il a affirmé que les miliciens avaient attaqué des positions de l'armée dans la zone de Kibumba, à 30km de Goma et subi de lourdes pertes. Il a ajouté que la Croix-Rouge avait été envoyée dans des villages pour emporter les corps et prévenir l'éruption d'épidémies.

Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, a déclaré que deux officiers avaient été tués et sept autres blessés dans les combats. Il a estimé jeudi que les rebelles étaient environ 700. Les affrontements ont repris après deux mois de cessez-le-feu de fait observé pendant une médiation entamée en août par la Conférence internationale de la région des Grands lacs à Kampala (Ouganda).

De son côté le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama, a nié ce bilan, affirmant que seulement deux rebelles avaient été blessés. Il a en revanche déclaré que le M23 avait tué deux officiers.

La situation s'est tendue dans la région avec l'apparition en mars-avril du Mouvement du 23-Mars (M23), qui regroupe d'anciens supplétifs de l'armée congolaise dans l'est du pays et que Kinshasa soupçonne d'être soutenu par le Rwanda.

Ces Tutsis, mobilisés autrefois par Kinshasa pour lutter contre les rebelles hutus rwandais dans la région sous la bannière du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), se sont révoltés cette année en reprochant au gouvernement congolais de ne pas les avoir intégrés dans l'armée régulière comme le stipulait un accord conclu le 23 mars 2009.

Le Rwanda a pour sa part rejeté un rapport onusien l'accusant avec l'Ouganda de soutenir le M23, dont l'un des chefs serait l'ancien général Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. L'Ouganda a menacé de retirer ses troupes de maintien de la paix de Somalie, où elles jouent un rôle important dans la lutte contre les rebelles islamistes.

Les rebelles du M23, qui contrôlent les collines situées à 30km de Goma, ont depuis établi une administration parallèle dans les territoires qu'ils contrôlent par la terreur. Les combats de jeudi se sont déroulés à Rugari, à 30km de Goma et 15km du camp de Kanyaruchinya où plus de 60.000 familles se sont réfugiées depuis juni. Plus de 250 nouvelles familles y sont arrivées jeudi, selon un témoin contacté par l'AP.

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