lundi 26 avril 2010

Un procès contesté condamne deux soldats congolais à mort

Deux militaires congolais, accusés d'avoir assassiné un reporter cameraman congolais début avril à Béni, dans l'est de la RD Congo, ont été condamnés à la peine de mort, a-t-on appris mardi auprès de l'ONG Journaliste en danger (JED), qui dénonce la condamnation d'"innocents".

Meurtre d'un reporter congolais
"Le sous-lieutenant Songa Safari et le sergent Paluku Selemani Ngwesese ont été condamnés à la peine capitale" pour le meurtre le 5 avril de Patient Chebeya Bankome, 35 ans, reporter cameraman travaillant pour plusieurs médias à Béni, affirme JED dans un communiqué à l'AFP.

"Un troisième prévenu, le capitaine Bisimwa, a été condamné à 5 ans de prison ferme pour 'violations des consignes'", a ajouté l'ONG de défense de la liberté de la presse en RDC, qui dénonce un jugement du tribunal militaire de Beni "influencé par les autorités locales".

"Tirer au clair tout le flou entretenu dans cette affaire"
Selon "un journaliste" cité par JED, "la population de Béni n'est pas satisfaite du jugement rendu en soutenant que le tribunal vient de condamner des innocents. A deux reprises, les membres du tribunal se sont réunis à la résidence du maire de la ville sans que l'on n'en sache les raisons".

L'ONG "réitère sa demande pour une enquête approfondie afin de tirer au clair tout le flou entretenu dans cette affaire". La peine de mort peut être requise en RD Congo, mais elle est commuée en la prison à perpétuité. (belga/th)
20/04/10 18h27

mercredi 21 avril 2010

Tintin au Congo(suite)

Tintin au Congo

"Tintin au Congo" : Bienvenu Mbutu Mondondo ne désarme pas.
L’étudiant congolais a saisi le tribunal pénal de Bruxelles en référé.

L’étudiant congolais en sciences politiques à Bruxelles, Bienvenu Mbutu Mondondo, qui tente depuis 2007 de faire interdire devant la justice l’album "Tintin au Congo" en vertu de la loi belge de 1981 réprimant le racisme a de la suite dans les idées. Après avoir envoyé en février dernier une lettre au roi des Belges Albert II, l’étudiant vient cette fois de saisir le tribunal pénal de Bruxelles en référé. L’homme, qui voit dans cette bande dessinée des "écrits à caractère raciste et offensant envers les Noirs", espère selon Levif.be obtenir l’interdiction provisoire de la vente de "Tintin au Congo" sans attendre l’issue du jugement au fond.

Tintin au Congo !

Ci joint, en lien hyper-texte, copie de la lettre envoyée au roi des Belges.

Une chose certaine, le ridicule ne tue pas !

Tout ca au départ d’une bande dessinée datant des années 1930 !

Tintin au Congo (Hergé)

dimanche 11 avril 2010

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

 

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc : AFRIKARABIA

L'aide à l'Afrique, une drogue néfaste ?

L'aide au développement accroît la pauvreté, encourage la corruption et est source de conflits. C'est la thèse iconoclaste d'une jeune économiste zambienne. Son livre suscite le débat au sein des ONG belges et des milieux européens.

Dambisa Moyo, auteur de l'Aide fatale © P.G.

Un gros pavé dans la mare ! Dambisa Moyo, choisie parmi les femmes les plus influentes de notre époque par le magazine Time, peut se vanter d'avoir remué les consciences, de Londres à Nairobi et de Bruxelles à Kinshasa. Des responsables d'ONG belges avouent que Dead Aid , son livre provocateur sur les ravages de l'aide à l'Afrique, les a interpellés. Tout aussi troublé, l'eurodéputé Louis Michel, ex-commissaire européen au Développement, s'est procuré une dizaine d'exemplaires de la traduction française du livre (1), parue fin 2009, pour les distribuer à ses visiteurs.
La jeune auteur, originaire de Zambie et établie dans la capitale britannique, ne manque pas de références : diplômée en économie d'Oxford et de Harvard, elle a travaillé pour la Banque mondiale, avant d'entrer chez Goldman Sachs, l'une des banques les plus puissantes (et controversées) de la planète, où elle est chargée de la stratégie économique internationale. Chiffres et exemples à l'appui, elle affirme que l'assistance financière a été et continue à être, pour une grande partie du monde en développement, un désastre économique, politique et humanitaire.
Pourquoi, demande-t-elle, la majorité des pays subsahariens « se débattent-ils dans un cycle sans fin de corruption, de maladies, de pauvreté et de dépendance », alors que les pays riches ont déversé plus de 1 000 milliards de dollars d'aide sur l'Afrique au cours des cinquante dernières années ? Entre 1970 et 1998, quand le flux de l'aide à l'Afrique était à son maximum, encouragé par l'industrie du spectacle (Live Aid...), le taux de pauvreté des populations s'est accru d'une façon stupéfiante.
L'intuition de Dambisa Moyo est que l'octroi de dons et de prêts à des conditions très favorables a des effets comparables à la possession de ressources naturelles précieuses : il favorise la mauvaise gouvernance, est source de conflits et sape l'épargne et les investissements locaux.

Fermer graduellement le robinet

Elle propose que les principaux donateurs s'entendent pour annoncer la fermeture graduelle des robinets de l'aide sur une période de cinq à dix ans. Les pays concernés réorienteraient leurs économies vers des sources de financement privés aux effets secondaires moins nuisibles. Moyo préconise le recours au marché obligataire, l'essor du microcrédit, le renforcement du droit de propriété et des mesures drastiques pour favoriser le commerce. Elle considère le Botswana, qui a prospéré après avoir rejeté la culture de l'assistance, comme un modèle à suivre.
Au risque de choquer, elle vante aussi les mérites de l'offensive chinoise en Afrique. Elle critique, au passage, le Belge Philippe Maystadt, président de la Banque européenne d'investissement (BEI), pour ses attaques contre les banques chinoises, accusées de s'être emparées de certains projets en offrant de supprimer ou d'édulcorer les conditions imposées par la BEI en matière de traitement des travailleurs et de protection de l'environnement.
Encore plus iconoclaste est son éloge du despotisme éclairé : elle rappelle les succès économiques de Singapour et d'autres pays asiatiques peu démocratiques et cite abondamment le président rwandais Paul Kagame, prompt à dénoncer les « erreurs des donateurs » qui « veulent choisir eux-mêmes où ils mettent leur argent » et « se trompent dans le choix de leurs partenaires ».

Elle souligne « l'effet de dépendance »

« L'aide ne marche pas bien, en Afrique subsaharienne spécifiquement, admet Eric Driesen, président de l'ONG belge Aquadev. Les effets de dépendance engendrés par l'assistance telle qu'elle se pratique devaient être soulignés. Il y a un intérêt à ce que cette vérité soit dite par une ressortissante du continent. Son livre fait débat en Afrique anglophone, où cela bouge au niveau des idées. Mais l'analyse économique de Dambisa Moyo ne me convainc pas. Il manque aussi, selon moi, une explication, fondamentale, sur les déficiences des élites. »
« Nous avons habitué des chefs d'Etat voyous à ne pas être comptables de l'aide octroyée, reconnaît Louis Michel. Nous leur donnions de l'argent d'une main et faisions, de l'autre, notre mea culpa pour le passé colonial. Cinquante ans après les indépendances, certains dirigeants africains n'ont toujours qu'un mot à la bouche : c'est la faute aux autres ! » L'eurodéputé belge estime que l'aide internationale devrait se focaliser sur l'administration, la justice, l'enseignement : « Tant que ces pays ne sont pas des Etats, ils ne se développeront pas. » Selon l'ONG ActionAid, 47 % du total de l'aide est totalement inefficace pour renforcer les capacités d'un pays et réduire la pauvreté.
« L'analyse de Dambisa Moyo sur l'échec de l'aide néglige un élément clé, lance Arnaud Zacharie (2), secrétaire général du Centre national de coopération au développement : les relations Nord-Sud ont été, dès l'origine, déterminées par l'axe Est-Ouest du nouveau monde bipolaire. Le développement a donc été conçu pour répondre aux objectifs de la guerre froide. Depuis 1999, les programmes d'ajustement structurels sont remplacés par des plans de réduction de la pauvreté. Mais aujourd'hui, le concept de développement lui-même est en crise. »
Zacharie poursuit : « Les inégalités sociales et les limites écologiques de notre temps impliquent de remettre en cause les modes de production, de consommation et de répartition des richesses. Cela rend obsolète la théorie du développement fondé sur la croissance économique et la libéralisation des marchés. » Une certitude : l'impact des crises globales - financière, économique, sociale, alimentaire, climatique - dans les pays pauvres provoque une dégradation des indicateurs de développement. Dix ans après leur adoption, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), sont hors d'atteinte pour nombre de pays du Sud (3).

OLIVIER ROGEAU

(1) L'Aide fatale. Les ravages d'une aide inutile et de nouvelles solutions pour l'Afrique , par Dambisa Moyo (JC Lattès).
(2) Arnaud Zacharie a dirigé l'ouvrage collectif Refonder les politiques de développement , sorti ces jours-ci aux éd. Le Bord de l'eau.
(3) Les Assises belges de la coopération (4 mai 2010) auront précisément pour objectif la recherche de pistes en vue d'accélérer la mise en oeuvre des OMD.

Article : « Le Vif » : 29 mars 2010

vendredi 9 avril 2010

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

 

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer" : AFRIKARABIA

mardi 6 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa : AFRIKARABIA

 

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa : AFRIKARABIA

lundi 5 avril 2010

7s7 Monde - RDC: l'armée pourchasse les insurgés (1089227)

L'armée congolaise pourchassait lundi après-midi les insurgés Enyele qui s'étaient emparés la veille de l'aéroport de Mbandaka, le chef-lieu de la province de l'Equateur (nord-ouest de la République démocratique du Congo), a rapporté en soirée la radio onusienne Okapi, faisant état d'au moins quatorze morts dans les affrontements des 24 dernières heures.

Les Forces armées de la RDC (FARDC, l'armée gouvernementale) avaient repris dimanche soir, après d'intenses combats, l'aéroport de Mbandaka, tombé en matinée aux mains d'insurgés Enyele.
Ces insurgés avaient attaqué l'aéroport de Mbandaka après être arrivés par bateau et l'avaient assiégé après avoir récupéré armes et munitions abandonnées par quelques éléments des FARDC.

Le gouverneur de la province, Jean-Claude Baende, a déclaré lundi à Radio Okapi que la situation était sous contrôle des FARDC. Le ministre congolais des Affaires foncières, Maj Kisimba Ngoy, qui assure l'intérim du porte-parole du gouvernement, a fourni un bilan des affrontements, précisant que deux membres de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) - un Casque bleu ghanéen et un employé civil - un militaire des FARDC, deux policiers et neuf insurgés avaient été tués. (belga/mb