lundi 28 mars 2011

RDC : Kinshasa examine un "découplage" de la présidentielle et des législatives

président de la RDC Joseph Kabila, le 24 octobre 2010 à Montreux, en Suisse.© AFP

Le président congolais Joseph Kabila a réuni les plus hautes personnalités de l'État pour évoquer un report des élections législatives, qui doivent être organisées en même temps que la présidentielle en fin d'année. La signature d'un accord avec les rebelles des FDLR a aussi été annoncée.

Dans l’après-midi du 14 mars, Joseph Kabila a réuni pendant plus de deux heures les plus hauts responsables de l’État au Palais du peuple. Parmi les présents : le procureur général, le Premier ministre, celui de l’Intérieur, les présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale et de la Commission électorale nationale indépendante. Les participants ont examiné de près le scénario d’un « découplage » de la présidentielle et des législatives. La première pourrait se tenir en octobre prochain, les secondes au début de 2012. Un moyen pour le chef de l’État fraîchement élu de profiter, lors des législatives, de la tendance des électeurs à voter pour le vainqueur de la présidentielle. Et donc de s’assurer la haute main sur le Parlement. C’est la preuve que l’argument avancé, en janvier, pour justifier la suppression du second tour de la présidentielle – la nécessité de faire des économies – n’était qu’un prétexte. Le découplage nécessite en effet l’organisation de deux scrutins au lieu d’un.

Accord avec les FDLR

La signature prochaine d’un accord avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a par ailleurs été annoncée à l’issue de la réunion. Le groupe rebelle, qui compte dans ses rangs d’anciens génocidaires, menace en effet la paix dans le Nord et le Sud-Kivu. Il sera « relocalisé » dans une autre province congolaise, le Maniema. L’accord porte sur 1 500 combattants.

Rwanda : Le général Didier Tauzin défend le rôle de l'armée française pendant le génocide

« Rwanda : je demande justice pour la France et ses soldats » est le dernier ouvrage du Général Didier Tauzin aux éditions Jacob-Duvernet. Chef du 1er RPIMA de 1994 à 1996 et patron de l'opération Chimère et Turquoise au Rwanda, Didier Tauzin s'explique sur les accusations de complicité de génocide qui planent autour de l'armée française. Le journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, spécialiste du Rwanda, décrypte cet ouvrage pour AFRIKARABIA.
Capture d’écran 2011-03-27 à 14.35.56.pngL’ouvrage du général Didier Tauzin est un plaidoyer pour le rôle de la France – et surtout de l’armée française - au Rwanda entre 1990 et 1994, rôle qu’il estime incompris, voire outrageusement stigmatisé. Didier Tauzin, alors colonel, était intervenu à deux reprises au Rwanda : quelques semaines en février-mars 1993 pour contrer l’offensive du FPR, dans le cadre de l’opération secrète Chimère (dite aussi « Birunga ») en marge du dispositif « Noroît », et encore quelques semaines (entre juin et juillet 1994) lors de l’opération Turquoise pour « sécuriser » la frange sud-ouest du Rwanda.
Le récit qu’apporte Didier Tauzin sur les événements qu’il a vécus, surtout en 1993, est précis et intéressant sur les faits, toujours exalté et souvent incohérent sur les analyses. Nous faisons référence aux pages 61 à 88 du manuscrit pour l’opération Chimère de 1993, et 105 à 148 pour Turquoise. Soit au total quelque 70 pages sur un court ouvrage de 196 pages sans compter les annexes. Les informations avancées renouvellent et approfondissent la connaissance des deux épisodes, vus du côté des militaires français. Ce ne sont malheureusement que des brèves parties d’un projet qui vise à répondre aux critiques sur le rôle de la diplomatie et de l’armée française au Rwanda. Dans cette perspective, l’ouvrage de Didier Tauzin devient lui-même essentiellement polémique. N’ayant pas l’art du pamphlétaire, il laisse apparaître de nombreuses faiblesses, comme la volonté d’en découdre avec le journaliste Patrick de Saint-Exupéry et son livre « Complices de l’inavouable », où Didier Tauzin est épinglé. Si le militaire a été blessé par les critiques, il en fait une véritable obsession et s’affaiblit d’autant.
Nourrir la polémique sur le rôle de la France de François Mitterrand au Rwanda n’était pas en soi un mauvais projet. Mais d’autres militaires ont déjà pris la plume pour défendre la même cause que Didier Tauzin et dans un format similaire : le colonel Jacques Hoggard avec « Les Larmes de l’honneur », un petit livre bien écrit publié en 2005 (Ed. Poche), et le général Lafourcade avec « Opération Turquoise » en 2010 (Ed. Perrin), beaucoup plus primaire.
La version du général Tauzin du génocide des Tutsi de 1994 (qu’il écrit généralement « génocide » entre guillemets) ne peut qu’embarrasser les défenseurs du rôle de l’armée française au Rwanda, notamment en raison de considérations plutôt approximatives, voire naïves, sur un prétendu atavisme tutsi, sur les colonisations successives du Rwanda, etc., qui échappent visiblement à son entendement. Son préfacier Jean-Dominique Merchet, par ailleurs journaliste à Marianne, en est bien conscient qui prévient : « A la fois témoignage et coup de gueule, il faut le lire pour ce qu’il est.

Les spécialistes de l’histoire et de l’anthropologie du Rwanda trouveront sans doute à y redire, ici ou là. Qu’importe ! Didier Tauzin n’a pas écrit un livre savant, désincarné. C’est d’un homme dont il s’agit, pur produit de l’armée française telle qu’elle est, avec ses grandeurs et ses naïvetés ». Ce « déminage » préliminaire ne suffira pas à légitimer l’ouvrage. L’armée française dont se réclame Didier Tauzin, et avant lui l’ensemble des protagonistes de l’association « France Turquoise », n’a aujourd’hui que faire de ces vieilles badernes qui ressassent un cuisant échec, militaire mais surtout politique, au Rwanda. Dans un éclair de lucidité, le général Didier Tauzin observe que les dégâts provoqués par l’équipée française au Pays des Mille Collines ont été immenses : « Elle a depuis lors perdu la confiance des Africains et perdu sa confiance en elle-même en politique africaine. Elle n’est plus qu’un acteur marginal de la scène africaine, un second rôle, souvent un figurant… quand elle est présente. »

Dommage qu’il faille attendre les dernières pages pour trouver une observation sensée, qui contredit l’essai hagiographique qu’on aura lu précédemment. A l’exception de ces quelques lignes qui lui auront échappé, le général Didier Tauzin apparaît comme un va-t-en-guerre aux idées courtes, ce qui a limité la fin de sa carrière à une pénible ascension au grade de général dans les soupentes du ministère de la Défense. Loin du Rwanda et de ses mirages…
Jean-François DUPAQUIER
Didier Tauzin, Rwanda l'honneur bafoué de la France, Paris, Editions
Jacob-Duvernet ISBN : 978-2-84724-335-2 ; EAN : 9782847243352 . Dimensions :
15,5cm x 24,2cm x 2,1cm. 19,90 euros.

NDLR : J’ai eu l’occasion de le rencontrer durant l’opération Turquoise à Goma.

Fait marquant, il avait ouvert son hôpital de campagne militaire aux civils rwandais les plus touchés.

dimanche 27 mars 2011

Rwanda : 2 présumés génocidaires, protégés du régime rwandais, arrêtés en Belgique

Ernest Gakwaya, alias "Camarade" et Emmanuel Nkunzuwimye, dit "Bomboko", ont été arrêtés le 23 mars 2011 à Bruxelles. Les deux hommes ont été inculpés pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994 au Rwanda. Ils avaient pourtant été les invités officiels de Paul Kagame en décembre dernier dans le cadre du programme "Comme and see", un dispositif de réconciliation lancé en 2010 par le gouvernement rwandais.
Capture d’écran 2011-03-26 à 10.30.24.pngDeux Rwandais, présumés génocidaires, membres éminents de la diaspora rwandaise en Belgique, Ernest Gakwaya, dit « Camarade » et Emmanuel Nkunzuwimye, dit « Bomboko », ont été arrêtés le 23 mars au matin à Bruxelles. Malgré son appartenance supposée aux Interahamwe pendant le génocide de 1994, Gakwaya était retourné sans encombres au Rwanda dans le cadre du programme « Come and see » en décembre dernier. Ce programme, initié par le gouvernement rwandais, consiste à inviter des membres de la diaspora rwandaise au Rwanda, afin de les réconcilier avec le pouvoir en place et les pousser à un retour définitif. Le 21 décembre dernier, pour la fin de la conférence sur le Dialogue National, Ernest Gakwaya était intervenu pour remercier le président du Rwanda Paul Kagame de sa générosité à l’égard des Rwandais vivant à l’étranger.
Selon l’Office rwandais d’information (ORINFOR), un service officiel chargé de relayer les vues des autorités nationales, Ernest Gakwaya avait déclaré à la suite de son voyage au Rwanda: "le constat sur le terrain diffère des informations diffusées dans son pays hôte sur la situation au Rwanda. Je ne savais pas que les Rwandais pouvaient s’asseoir et discuter ensemble. L’on est comme des naufragés qui viennent d’être sauvés par la police. Je m’engage à sensibiliser les autres réfugiés à contribuer au développement du pays pour l’accélérer." ajoutait Ernest Gakwaya, selon l’ORINFOR.
Les rescapés ont été ulcérés par ce programme et notamment de l’invitation d’Ernest Gakwaya. Celui-ci a quitté le Rwanda en 1994 en plein génocide. Selon diverses sources, il avait auparavant participé aux massacres dans le quartier de Nyamirambo, bastion des miliciens interahamwe, avant de comprendre que la guerre était perdue et d’en tirer des conséquences pour sa sécurité personnelle en trouvant asile en Belgique où il avait cherché à se faire oublier.
Selon les rescapés, Gakwaya était l'un des interahamwe les plus actifs pendant le génocide. Quant à Nkunzuwimye, il est considéré comme un proche de Jean-Marie Vianney Mudahinyuka, condamné par contumace à 19 ans de prison au Rwanda. Résident aux Etats-Unis, Mudahinyuka a été remis au Rwanda, en janvier dernier par la section Interpol des Etats-Unis.
Paradoxalement, Gakwaya et Nkunzuwimye auraient peut-être continué à couler des jours paisibles s’ils n’avaient pas fait parler d’eux dans le cadre de l’opération « Come and See » de décembre dernier. Ou s’ils étaient restés au Rwanda !
De son côté le site officiel rwandais « New Times » rend compte de l’arrestation des deux hommes en oubliant de préciser qu’ils étaient voici trois mois des invités officiels du gouvernement.

mardi 15 mars 2011

RDC : Une BD contre le sida

"Les diamants de Kamituga" est une bande dessinée pas comme les autres. Ce "thriller humanitaire" du congolais Séraphin Kajibwami nous plonge dans le quotidien des habitants de la République démocratique du Congo. L'album raconte l'histoire d'Agha, mère de famille atteinte du Sida. Bien plus qu'une simple BD, ce livre constitue un outil de prévention et d’information contre le sida. 100 000 exemplaires des Diamants de Kamituga seront distribués à Bukavu et dans la région. L’intégralité des bénéfices de la vente en France sera reversée à l’association SOS Sida.
Capture d’écran 2011-03-14 à 21.42.35.pngLes Diamants de Kamituga a été réalisé dans le cadre d’un projet de développement social porté par African Artists for Development (AAD). Distribuée gratuitement par AAD à 100 000 exemplaires dans la province du Sud-Kivu en 2011, cette BD constituera à la fois un support pédagogique pour la lecture dans une région où les livres sont quasi inexistants et un outil d’information et de prévention ludique et accessible contre le Sida.
Acheter cette BD en France est un acte de solidarité : l’intégralité des bénéfices tirés de la vente de la BD est reversée à l’association congolaise SOS Sida, partenaire de ce projet, pour soutenir son action sur le terrain. La vente des Diamants de Kamituga participe ainsi directement à la lutte contre le Sida et donne un espoir aux femmes congolaises victimes de violences sexuelles.
Pour se procurer l'album :
www.lesdiamantsdekamituga.com

NDLR: Pour ceux qui connaissent la région, il est bon de noter que Kamituga était connu pour son or, mais pas pour des diamants.

lundi 14 mars 2011

Région des Grands Lacs - Coopération sur l’exploitation des minerais

Six mois après la signature d’un décret interdisant l’extraction des minerais dans l’est de la République Démocratique du Congo, le Président congolais Joseph Kabila a décidé la levée de cette interdiction et la reprise de l’industrie minière au Kivu. Cette décision, supposée permettre la mise en place d’un cadre légal autour de l’exploitation des mines, doit entrer en vigueur aujourd’hui.Parallèlement, une rencontre entre Joseph Kabila et son homologue kényan Mwaï Kibaki s’est tenue il y a quelques jours à Nairobi, avec pour enjeu principal la lutte contre le commerce illicite des ressources congolaises dans la région des Grands Lacs.

A l’est de la RDC, des milices s’affrontent pour le contrôle des mines d’or, de coltan ou d’étain, ressources indispensables à l’approvisionnement en vivres et en armes de plusieurs groupes rebelles. En septembre dernier, sous l’impulsion d’une communauté internationale préoccupée par l’intensification des violences au Nord et au Sud-Kivu, le Président congolais a décidé l’arrêt temporaire des extractions minières. Dans certains pays occidentaux et au sein de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), plusieurs initiatives ont été mises en place afin d’assurer la traçabilité des matières premières et le contrôle par l’Etat de l’exploitation des mines. La disparition des « minerais du sang » se trouve ainsi aujourd’hui au cœur de nombreux débats.

Sur le terrain pourtant, plusieurs témoignages ont fait état de la poursuite des extractions depuis septembre et du contrôle de certains territoires par les rebelles du Kivu. En réalité, les miliciens – issus de groupes armés congolais, rwandais et ougandais – se sont alliés à des membres des FARDC (Forces Armées de la RDC) pour le contrôle des mines ou la mise en place de barrages routiers dont le franchissement est soumis au versement d’une somme d’argent. En effet, de nombreux anciens miliciens ayant déposé les armes ont été intégrés aux FARDC tout en continuant à faire allégeance à leurs anciens chefs rebelles. En outre, du fait des dysfonctionnements au sein de la fonction publique congolaise, la participation de militaires corrompus aux activités illicites des milices est relativement fréquente.

Un nouvel accord relatif à l’extraction des minerais dans les régions du Kivu et de Maniema a donc été approuvé début mars par le ministre des Mines et les gouverneurs des provinces concernées. Le décret d’interdiction décidé par Joseph Kabila n’ayant pas permis une prise de contrôle étatique sur l’exploitation des ressources, la légalisation de l’extraction et le déploiement d’agents chargés de la traçabilité des minerais sont apparus inévitables. Toutefois, en raison de l’implication de réseaux internationaux dans le trafic des ressources congolaises, seule une coopération interétatique semble en mesure de contrer la montée en puissance des mouvances rebelles dans l’est du pays. Le 3 février dernier à Goma (Nord-Kivu), deux occidentaux ont ainsi été arrêtés par les autorités congolaises alors qu’ils s’apprêtaient à rapatrier illégalement un chargement d’or. Quelques semaines plus tard, deux tonnes d’or volées en RDC ont été retrouvées sur le sol kényan ; la cargaison était en partance pour les Emirats Arabes Unis. Le fonctionnaire en charge de l’enquête a par la suite été retrouvé mort à proximité de son domicile. Ces récents événements soulignent la montée en puissance d’un réseau de contrebande international dont les enjeux dépassent largement le cadre de la RDC. Joseph Kabila et Mwaï Kibaki ont ainsi décidé la mise en place d’une commission d’enquête conjointe sur le commerce illicite des ressources naturelles de la région, notamment l’or, le coltan et l’étain en provenance du Kivu. Le Kenya ferait en effet figure de point de transit entre la RDC et les pays du Golfe persique, où les contrôles sur l’origine des matières premières se font plus rares que dans les pays occidentaux.

Néanmoins, au regard des difficultés d’accès rencontrées par les autorités de Kinshasa dans les régions de l’est du pays et des multiples complicités au sein des forces de l’ordre congolaises et rwandaises, une disparition des « minerais du sang » semble peu envisageable à court et moyen terme. En effet, les autorités rwandaises exporteraient les ressources congolaises en tant que production locale, déjouant ainsi les contrôles internationaux sur l’origine des minerais. Ainsi, l’or, le coltan et la cassitérite ont représenté 30% des exportations rwandaises en 2010, alors que leur production demeure très faible dans ce pays. Toutefois, les implications transnationales relatives aux luttes armées du Kivu et au contrôle de ses mines sont susceptibles d’entraîner une multiplication des initiatives régionales et internationales sur ce sujet, sous l’impulsion de la communauté internationale et de grandes entreprises soucieuses d’assurer la transparence quant à leur approvisionnement en matières premières.

NDLR : source de l’article : www.armee.com

RDC : L'activité minière reprend, les trafics aussi

Après 6 mois d'interdiction, l'activité minière a de nouveau été autorisé dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais pendant cette période, le pillage des ressources naturelles a continué, dénonce l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO). Pour cette association, l'interdiction décidé par Joseph Kabila n'a pas arrêté les trafics illicites de minerais et a privé la population des ressources de la production minière. Un double échec pour cette ONG qui demande de nouvelles mesures gouvernementales pour lutter contre le pillage des ressources naturelles congolaises.
filtre DSC02372.jpgDes groupes rebelles et des milices locales toujours actifs dans le Nord et le Sud-Kivu, mais aussi des militaires congolais, sont régulièrement accusés d'exploiter illégalement les minerais dont ces provinces regorgent (cassitérite, coltan, or…). L'arrêt de l'exploitation minière dans les trois provinces avait été décidé le 9 septembre par le chef de l'Etat congolais Joseph Kabila. Il avait alors dénoncé l'activité de "groupes mafieux" et aussi "l'implication" d'autorités locales, provinciales, et nationales, civiles et militaires, dans le commerce illicites de minerai, qui ne profitait pas aux populations.
Après six mois d'interdiction, cette mesure vient d'être levée par les autorités congolaises et le constat est amer pour l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO) qui se dit préoccupée par la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Pour cette ONG, l’objectif pour lequel, la suspension a été imposée n’a pas été atteint. Selon l'ASADHO, la suspension de l'activité minière a "favorisé le pillage des ressources naturelles". L’Association recommande au président de la République de "faire ouvrir une enquête qui devra identifier toutes les autorités civiles, militaires et de la Police nationale impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est et les faire traduire devant les juridictions compétentes". L'ASADHO demande aussi aux autorités congolaises d'accélérer "la mise en place du mécanisme de certification des minerais de l’Est ainsi qu'un engagement ferme dans la lutte contre l’impunité dans le domaine des ressources naturelles à l’Est de la République démocratique du Congo". Le communiqué de l'ASADHO fait enfin remarquer un paradoxe : certains militaires et policiers affectés à l’Est et très impliqués dans l’exploitation illégale des minerais ne pouvaient pas assurer la garde des carrières minières fermées sans les exploiter eux-mêmes !

NDLR : Voeu pieux dans un pays où le vol et le pillage sont une institution !!

vendredi 11 mars 2011

RDC : Nzanga Mobutu "démissionné"

C'est par un message lu à la RTNC hier soir que l'on a appris la révocation du vice-Premier ministre et ministre du Travail Nzanga Mobutu, fils du dictateur zaïrois. Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a décidé son éviction du gouvernement pour "abandon de service" depuis quatre mois.
Nzanga Mobutu était parti depuis novembre dernier à Rome pour représenter la RDC au moment de la nomination du cardinal Laurent Monsengwo. Depuis, note le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, "il est resté en Europe sans aucune explication, sans rien signaler à qui que ce soit".
Candidat malheureux à l'élection présidentielle en 2006, où il avait obtenu 4,8% des voix au premier tour.
Leader de son propre parti, l'Union des démocrates mobutistes (Udemo),Nzanga Mobutu avait appelé à voter Kabila au second tour de la présidentielle. Mais depuis fin 2010, il laissait planer un doute sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle de 2011 en RD Congo… Nzanga Mobutu est désormais libéré de toute obligation envers le gouvernement de Joseph Kabila. Plus rien ne l'empêche de se présenter face au président sortant.

RDC-Belgique: M. Flahaut réaffirme l'engagement de la Belgique à accompagner la RDC

Le président de la Chambre de Belgique, André Flahaut, a réaffirmé jeudi l'engagement de son pays à appuyer la République démocratique du Congo (RDC) dans sa phase de reconstruction à travers différents secteurs, notamment l'appui au processus électoral, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre Adolphe Muzito, a rapporté l'agence congolaise de presse (ACP, officielle) reçue à Bruxelles.

Cette rencontre a eu lieu à Lubumbashi, le chef-lieu du Katanga (sud-est de la RDC), où M. Flahaut est arrivé après une visite au Burundi, puis au Rwanda. Pour M. Flahaut, la RDC est un grand partenaire de la Belgique et il est nécessaire que les deux pays se retrouvent régulièrement pour l'échange d'informations. Il a indiqué à ce propos qu'il a saisi l'opportunité de ses entretiens pour donner à M. Muzito des explications sur la situation politique de son pays qui n'a toujours pas de gouvernement depuis les élections de 2010, a précisé l'ACP. M. Flahaut doit ensuite se rendre à Kinshasa pour avoir des contacts politiques avec d'autres autorités congolaises, dont des dirigeants de la majorité et de l'opposition. Cette tournée vise à relancer la coopération parlementaire entre la Belgique et ses trois anciennes colonies.

jeudi 10 mars 2011

Kinshasa et Kigali dans la peur du coup d'Etat

L’attaque de la résidence de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), le 27 février dernier, ravive le spectre des coups d'Etat dans la région des Grands Lacs. Une attaque qui ne rassure pas le voisin et allié rwandais, Paul Kagame, qui a annulé tous ses déplacements à l'étranger (et notamment à Paris) de peur lui aussi d'un coup de force.
filtre DSC04064.jpgA Kigali, l'attaque par une centaine d'hommes armés de la résidence de Joseph Kabila a été suivi de prêt par l'entourage de Paul Kagame. Le ministre de la défense rwandais, James Kabarebe s'est même rendu à Kinshasa après l'attaque, pour reconnaître les corps des gardes du corps rwandais qui veillaient sur Joseph Kabila. Le président congolais n'était pas présent à son domicile au moment de l'assaut de sa résidence par les insurgés. Bilan de l'attaque : 19 morts et 126 prisonniers.
La tentative avortée de coup d'Etat était pourtant minutieusement préparée. Le 27 février, les insurgés ont visé plusieurs cibles : la résidence du chef de l’Etat, la base logistique centrale du camp militaire Kokolo, l’aéroport international de N’djili et l’aérodrome de Ndolo, la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) et les 2 prisons de Kinshasa de Ndolo et de Makala.
Selon les premiers éléments de la Police, les insurgés venaient "de l'étranger"... comprendre Brazzaville, de l'autre côté du fleuve. Le site internet Afrique Intelligence croit savoir que ces éléments étaient envoyés par deux rebelles en disgrâce à Kinshasa et réfugiés à Brazzaville : Faustin Munene (ARP) et Udjani Mangbama, chef de la milice des enyele de l'Equateur.
Dès le lendemain de l'attaque, l'allié rwandais du président Kabila, Paul Kagame, dépêche à Kinshasa son ministre de la Défense et fin connaisseur du dossier congolais, James Kabarebe. La sécurité du président congolais, Joseph Kabila, est en effet assurée, en partie, par des soldats de l'armée rwandaise. Depuis 2009, la RDC et le Rwanda ont mis en place une opération militaire conjointe pour venir à bout de la rébellion hutu des FDLR à l'Est du Congo. L'armée rwandaise et les autorités de Kinshasa coopèrent donc dans de nombreux domaines dont la sécurité du chef de l'Etat congolais. Pour cette raison, Kigali est très préoccupée par la situation sécuritaire en RDC…
Mais les autorités rwandaises s'inquiète pour d'autres raisons. De l'autre côté de la frontière, au Rwanda, l'atmosphère se tend depuis plusieurs mois. En 1 an, une dizaine d'attentats à la grenade a secoué régulièrement la capitale, Kigali. Le pouvoir accuse l'opposition de vouloir déstabiliser le pays. Un ancien lieutenant du mouvement rebelle hutte des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant à l'Est de la RDC est récemment passé aux aveux devant le tribunal. Mais pour Paul Kagame, l'ennemi se trouve à l'intérieur… chez des anciens responsables de l'APR, l'Armée Patriotique Rwandaise, le bras armé du FPR (du même Kagame !). Dans un article très fouillé sur un risque de coup d'Etat au Rwanda, sur le site Owni, cet ennemi intérieur s'appelle Kayumba Nyamwasa. Ce général rwandais de l'APR entre rapidement en opposition frontal avec Paul Kagame et se réfugie en Afrique du Sud, craignant pour sa sécurité. Le 19 juin 2010, il est victime d'une tentative d'attentat à son domicile de Johannesburg. Un journaliste rwandais affirme que Kagame se cache derrière cette d'attentat… est abattu quelques jours après à Kigali.
Toujours dans l'article d'Owni, l'auteur affirme que le nouveau parti de Kayumba Nyamwasa, le Rwanda National Congress (RNC), a noué des contacts avec les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), composées d'anciens «génocidaire» basés à l’Est de la RDC. La sécurité du régime de Paul Kagame passe donc par la stabilité du Congo voisin. L'attaque de la résidence de Joseph Kabila est donc une bien mauvaise nouvelle pour Paul Kagame qui doit redoubler de vigilance et veiller à la sécurité de son allié congolais.
Christophe Rigaud

Photo : Brazzaville vue de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

lundi 7 mars 2011

RDC : Nouvelle manifestation anti-Kabila à Paris le 12 mars

Après une première mobilisation le 19 février dernier, les organisateurs de la manifestation "Kabila dégage !" renouvelle leur grande marche le samedi 12 mars 2011 à Paris. La précédente manifestation avait mobilisé entre 200 et 300 personnes entre le métro Château-Rouge et la Place de la République. Pour cette "marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)", les opposants au président congolais Joseph Kabila batteront une nouvelle fois le pavé parisien dénonçant les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, les "tripatouillages" constitutionnelles et les violences faites aux femmes congolaises. La manifestion est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.

marcheKdegage.jpgDe nombreuses associations groupes et partis politiques comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID...

Cette seconde manifestation anti-Kabila se déroulera dans un contexte très tendu à Kinshasa, après l'attaque manquée contre une résidence de Joseph Kabila, mais aussi en Europe où un groupe radical d'opposants "patriotes", les Bana Congo, a réussit par deux fois à faire annuler un concert de la star congolaise, Werrason. Le chanteur à succès est en effet accusé par ces militants de "rouler" pour le président Kabila en le soutenant ouvertement. Le 19 février dernier, Werrason et Papa Wemba, une autre star congolaise, ont déjà dû annuler un concert à l'Elysée Montmartre à Paris après la première manifestion "Kabila dégage !". Le 5 mars, lors du passage de Werrason à Bruxelles, ces mêmes opposants ont également fait annuler le concert.

Cette seconde manifestion anti-Kabila est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.

NDLR.: Kabila et consors n’ont fait que reprendre le système de Mobutu qui lui avait réussi durant tant d’années. Est ce que ces manifestations amméneront un réel changement comme on a pu le voir dans les pays d’ Afrique du Nord?

mercredi 2 mars 2011

RDC : Paris aux cris de "Kabila dégage !" (vidéo)

Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage" constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila.
Manif Kabila dégage 2011.jpgEntre la station de métro "Château rouge" et la place de la République, quelques centaines d'opposants au régime de Joseph Kabila ont bruyamment manifesté, devant le regard médusé des parisiens. L'opposition congolaise était représentée dans toute sa diversité : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID ou pasteurs Kimbanguistes…
Alors qu'au même moment, à Bruxelles, 200 congolais manifestaient également contre Joseph Kabila, les organisateurs parisiens espèrent que cette Grande marche" faire tâche d'huile à Kinshasa, le 20 mars prochain, où manifestation de l'opposition doit être organisée. AFRIKARABIA est allé à la rencontre des manifestants congolais à Paris. Regardez notre reportage vidéo.

Manifestation "Kabila dégage", Paris 19 février 2011
envoyé par ChristopheRigaud. - L'info internationale vidéo.

RDC : Photo-reportage avec les anti-Kabila de Paris

Samedi 19 février 2011. Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage" constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila. AFRIKARABIA était au coeur de la manifestions. Regardez notre photo-reportage.

Photos : Christophe Rigaud (c) www.afrikarabia.com

Kabila l’a échappé belle

Plus de peur que de mal, mais beaucoup de questions : le président Kabila ne se trouvait pas à sa résidence dimanche midi lorsqu’un groupe d’hommes armés tenta de mener l’assaut. Le chef de l’Etat, à l’improviste, s’était rendu du côté de l’aéroport de N’Djili, afin de surveiller l’état d’avancement de certains chantiers. Alors que Kabila inspectait des routes, une quinzaine d’hommes en civil se présentèrent à la première barrière contrôlant l’accès à sa résidence, assurant qu’ils avaient rendez vous à l’ambassade de Suisse, qui se trouve dans l’enceinte présidentielle. Lorsque les soldats de la garde républicaine entreprirent de fouiller les visiteurs, des machettes apparurent ! Un autre groupe, arrivé en renfort, probablement depuis la rive du fleuve et équipé d’armes lourdes engagea immédiatement la bataille avec les militaires de faction. Durant quelques minutes, tout le quartier situé autour du Grand Hôtel de Kinshasa retentit du fracas des coups de feu et le périmètre fut rapidement bouclé.

Lorsque les assaillants, une centaine d’hommes au total, furent repoussés, certains d’entre eux attaquèrent aussi le camp Kokolo, un camp militaire logistique situé à proximité, mais ils furent rapidement neutralisés. Lorsque le président, revenu de N’Djili, arriva sur les lieux, le calme avait été rétabli et une quinzaine d’ assaillants plus deux militaires avaient perdu la vie. Une trentaine de membres du commando furent faits prisonniers et ont immédiatement été interrogés.

Selon quelques proches de la présidence, le chef de l’ Etat, indemne, a présidé lundi matin une réunion de ses conseillers en matière de sécurité. D’après des témoins, les assaillants, lourdement armés et possédant aussi des machettes et des flèches, auraient pu être drogués et ils ne s’attendaient visiblement pas à la résistance opposée par la garde républicaine.

Dès les premiers coups de feu, les rumeurs ont commencé à circuler à Kinshasa où l’opinion s’est interrogée sur les auteurs et les commanditaires de cette opération, aussitôt décrite comme une « tentative de coup d’Etat » par le Ministre de l’ Information Lambert Mende, tandis que l’opposition à l’extérieur dénonçait sur Internet une « mascarade ». L’hypothèse d’une tentative de déstabilisation généralisée ne résiste pas au fait que partout dans la ville le calme a été maintenu, tandis que la thèse d’un “coup monté” par le pouvoir est démentie par le nombre de victimes et le témoignage des prisonniers…Ce qui semble certain, c’est que la personne du chef de l’Etat congolais a bien été visée par une centaine d’assaillants lourdement armés, dont les commanditaires sont encore inconnus…

A cet égard, les observateurs relèvent que, depuis plusieurs semaines, un certain malaise était perceptible à Kinshasa : dans plusieurs ministères, des dépenses cependant budgétisées n’avaient pas été engagées. En outre, à quelques mois des élections de novembre, le climat politique s’était alourdi : l’opposition avait vécu comme un coup de force la décision de recourir au vote majoritaire à un tour pour l’élection présidentielle, la composition de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) avait suscité des polémiques. Cette commission sera probablement dirigée par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, un Katangais réputé proche du président. En réalité, le pasteur Ngoy, qui a été l’adjoint de l’évêque sud africain Desmond Tutu, a mené plusieurs missions de paix en Afrique tandis qu’au Congo, il a réussi de spectaculaires opérations de désarmement, échangeant des armes contre des vélos ou des dollars…

D’aucuns craignent aussi un durcissement des conditions de détention d’un prisonnier politique connu, défendu par le Barreau de Bruxelles, l’avocat Firmin Yangambi. Ce dernier, accusé de complot, est traduit devant la Haute Cour militaire et risque la peine de mort. En réalité, le « crime » le plus évident de cet avocat de Kisangani a été de se proposer comme candidat potentiel à la succession du président Kabila, arguant de ses relations dans la société civile et sur la scène internationale. Aujourd’hui, Me Yangambi redoute d’être considéré comme le « commanditaire intellectuel » de l’attentat manqué de dimanche!

En réalité, ces commanditaires peuvent aussi être recherchés hors des frontières : les relations sont mauvaises entre Kinshasa et Luanda qui reproche à son voisin de revendiquer les réserves de pétrole off shore de son plateau continental et un axe circonstanciel Kigali-Luanda, béni par certains milieux n’ayant pas “digéré” les contrats chinois ou se plaignant du “climat des affaires” ne doit jamais être exclu…

La RDC sous haute tension après une tentative de coup d'Etat

Une centaine d'hommes armés de machettes et de lance-roquettes ont attaqué dimanche à Kinshasa la résidence du président congolais Joseph Kabila et le camp militaire de Kokolo de l'armée. Kabila était absent de son domicile et les hommes ont été maîtrisés par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bilan : 7 morts et une trentaine d'arrestations. A 9 mois des élections présidentielles, l'ONU craint un durcissement du régime Kabila et des arrestations arbitraires d'opposants.
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Selon les autorité congolaise, "dix assaillants ont été tués au total par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et une trentaine ont été arrêtés, dont des ex-militaires de la garde rapprochée de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Une accusation lourde de conséquence à 9 mois des élections présidentielles. Une enquête a été ouverte. La Monusco, les casques bleus en RDC, et l'opposition craignent des arrestations arbitraires d'opposants.
Pourtant, l'attaque de la résidence de Joseph Kabila, le président de la RD Congo, transpire l'amateurisme. Selon les Nations-Unies, les assaillants auraient traversé le fleuve Congo en provenance de Brazzaville et moins de 24 heures après l’attaque évoquerait la découverte d’une cache d’armes dans la cale d’un bateau amarré au port de Kinshasa.
Cette attaque intervient en pleine campagne présidentielle. Des élections générales sont en effet prévues en novembre 2011, les deuxièmes depuis la fin officielle de la guerre civile (1998-2003).
Le 15 janvier une proposition de Joseph Kabila de réduire l'élection présidentielle à un seul tour, a été adopté par le parlement de République démocratique du Congo (RDC). Cette révision constitutionnelles qui supprime la possibilité d'organiser un second tour entre les deux candidats venus en tête au premier tour si aucun des deux n'a recueilli la majorité absolue. Le vainqueur pourra alors être élu avec moins de 50% des suffrages, ce qui devrait renforcer les chances de Kabila face à une opposition divisée.
Une question doit être rapidement éclaircie pour que la RDC ne retombe pas dans un conflit ouvert : quelle est l'identité des assaillants ? Simples "aventuriers" ? Une opposition qui n'a plus rien à perdre ? ou pire… un régime qui voit la réélection de son candidat compromise ?

RDC : Le coup d'Etat manqué visait aussi la RTNC

Plus le temps passe, plus le scénario du coup d'Etat avorté en République démocratique du Congo (RDC) se précise. Dimanche, ce sont en fait plusieurs attaques coordonnées qui ont visé différentes cibles à Kinshasa. Après la résidence du président Kabila et le camp militaire Kokolo, on découvre deux jours après les faits que la télévision congolaise (RTNC) était sur la liste des assaillants. Une révélation tardive des autorités congolaises. 30 "putchistes" ont été arrêté.
Kinshasa précise que les assaillants faisaient partie des forces de sécurité et ont été arrêté après les deux assauts menés simultanément dimanche 27 février 2011 contre la résidence du Président Joseph Kabila dans le quartier de Gombe et contre le camp militaire Kokolo dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC).
Les autorités congolaises affirment que deux groupes d’assaillants, constitués d’au moins une centaine d’hommes armés de Kalachnikovs et de lance-roquettes mais également d’arcs et de flèches ont attaqué la résidence du président Kabila et le camp militaire de Kokolo. Selon la version officielle, ces hommes seraient arrivées à bord d’un certain nombre d’embarcations de Brazzaville, la capitale de la République du Congo. Au cours de la fusillade, une dizaine d’assaillants ont trouvé la mort et une trentaine ont été arrêtés. Selon le quotidien Le Potentiel , cette trentaine de personnes faisait partie des forces de l’ordre et des forces armées. Pour l'instant l’identité des assaillants n’a pas encore officiellement été établie.
Mais depuis aujourd'hui, on en sait un peu plus sur les cibles des assaillants.
En plus de la résidence et du camp Kokolo, "nous savons aussi que beaucoup d'autres sites, dont la RTNC (télévision nationale) ont été ciblés. On a pu mettre la main sur la plupart des gens qui ont été déployés pour s'attaquer à ces différents sites", a déclaré Lambert Mende le porte parole du gouvernement. Joseph Kabila qui n'était pas dans sa résidence au moment de l'attaque ne sait toujours pas exprimé.

RDC : Joseph Kabila "en lieu sûr" mais invisible

A Kinshasa 30 personnes sont désormais sous les verrous suite à l’attaque d’une résidence du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila. Les assaillants ont été repoussés par la garde républicaine. Bilan : 7 morts chez les assaillants. Trois jours après ce qui ressemble à une tentative manquée de coup d'Etat, Joseph Kabila reste toujours invisible et muet. Une attitude bien singulière, alors qu'un autre président se serait rué à la télévision pour montrer qu'il contrôlait la situation… Joseph Kabila impose un silence médiatique assourdissant.
Selon le ministre de la Communication de République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende, "un groupe de gens lourdement armés ont attaqué le palais présidentiel dimanche 27 février 2011 vers 13h30 et ont été stoppés au premier barrage routier". Dans un premier temps, les autorités congolaises affirment que le président Kabila n'était pas dans sa résidence lors de l'attaque. Puis deux jours après, Lambert Mende note que "le chef de l’Etat était dans les parages" au moment de cette attaque, puis de rassurer : "Joseph Kabila se trouve en lieu sûr…" sans d'autres précisions.
Il n'en faut pas moins pour qu'internet bruisse de rumeurs : Joseph Kabila serait en fuite.. ou mort ! Tout indique que Joseph Kabila est bien vivant, il n'y a pas de doute… mais où est-il passé ? Personne ne semble le savoir. Dans la plupart des pays après un tel événement, le président serait tout de suite intervenu à la télévision et la radio nationale pour rassurer la population et … couper court aux rumeurs. Mais depuis trois jours… c'est silence radio. Pourtant, lundi une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la Défense s'est tenue sous la présidence du Président de la République. Le Conseil a noté "avec satisfaction le calme observé par la population qui a continué à vaquer à ses occupations en toute quiétude et l’appelle à la vigilance". Mais toujours aucune parole présidentielle…
Une telle attaque à moins de 9 mois des prochaines élections présidentielles laisse transparaître la forte tension qui règne en RD Congo. Attendons donc patiemment…