lundi 23 février 2009

Digitalcongo.net 3.0

 

Phase cruciale pour les opérations militaires de traque des rebelles rwandais et ougandais réfugiés en RDC
Kinshasa, 16/02/2009 / Politique

Vives interrogations sur le déroulement et le délai convenu des opérations militaires conjointes impliquant les armées de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda dans la traque et le rapatriement des rebelles rwandais et ougandais retranchés dans la partie Est de la RDC

soldats_fdlr_montagnes Depuis plusieurs semaines, des troupes rwandaises et ougandaises traquent, avec l’accord de Kinshasa, des forces rebelles étrangers qui opèrent à partir du territoire congolais. Ces opé­rations se déroulent tant bien que mal parce qu’il y a quand même des moissons. Mais l’étendu du territoire congolais offre aux rebelles l’occasion de se replier, de se regrouper en petit nombre pour faire face à l’adversaire et causer des dégâts sur la population civile. Après l5jours de poursuite, beaucoup d’ob­servateurs estiment que l’heure est à l’évaluation des retom­bées de ces opérations conjointes. Car le temps presse.
A cet effet, certains pensent qu’une rencontre des représentants congolais et ougandais s’im­pose pour faire le point sur la situation et tirer les leçons des opé­rations militaires conjointes cont­re les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur, LRA. Il en est de même de la deuxième opération militaire conjointe qui concerne la RD Congo et le Rwanda en vue de traquer et de neutraliser les éléments des forces Démocratiques pour la li­bération du Rwanda (FDLR), par­ticulièrement le « noyau dur », qui refuse la démobilisation et le dé­sarmement volontaire.
Si l’ont s’en tient à un récent point de presse du Président de la République, Joseph Kabila Kabange,  les troupes rwandaises devront quitter le territoire congolais fin février au plus tard C’est une possibilité, pense-t-on. Car, s’il y a une forte résistance de la part des rebelles, le délai peut toujours être prolongé par un accord entre les parties engagées dans ces opérations d’anéantisse­ment. A ce niveau également, les deux pays ont l’obligation morale et politique de faire l’état des lieux en vue d’informer les populations Congolaise, ougandaise et rwan­daise, ainsi que la communauté internationale, du résultat de cette mission militaire.
Au regard de premières échéances, qu’en est-il des objec­tifs de ces opérations militaires conjointes ? Selon les informations militaires déjà reçus, les objectifs seront bel et bien atteints. Ayant été acculés en province Orientale comme dans la partie du Nord-Kivu, les rebelles se sont disséminés dans la forêt et profi­tent de l’étendu des provinces où se déroulent les combats pour se repartir en petits groupes de com­battants et parfois causer du mal à la population et obtenir par ce moyen l’arrêt des poursuites pour d’autres négociations de paix. Malheureusement, les armées coalisées ne l’entendent plus de cette oreille. On a déjà trop at­tendu. Il est tout simplement ques­tion pour les rebelles de se rendre sans autre forme de procès. Faute de quoi, les armées coali­sées vont les poursuivre jusqu’à les prendre en étau.
Car, le premier objectif est de voir revenir effectivement la paix dans la province Orientale, préci­sément en Haut-Uélé et dans toute la région des Grands Lacs.
Sur ce point, il est préma­turé d’apporter une réponse pré­cise. Certes, à en croire les pre­miers éléments militaires, les ba­ses d’opération de l’Armée de ré­sistance du Seigneur (LRA) ont été touchées et même détruites. Mais ce groupe armé n’a pas du tout perdu sa capacité de nuisance.
Pour preuve, la LRA a tué un millier de personnes depuis le déclenchement de cette opération et occasionné le déplacement de centaines de milliers de person­nes parmi les populations civiles. Combien de rebelles ougandais ont-ils été tués ? Difficile de ré­pondre à cette question car les cadavres des combattants rebell­es sont certainement confondus à ceux de la population civile.
Sur le plan strictement mili­taire, il y a lieu d’admettre que l’ar­mée ougandaise n’a pas encore réussi décapiter la LRA. Joseph Kony continue à courir. Il est tou­jours capable de hauts faits cri­minels et de destruction mé­chante. Sauf erreur d’appréciation, l’objectif militaire n’a pas encore été atteint, pourrai-t-on dire.
En plus, au plan politique, la pression militaire n’est pas parve­nue à contraindre Joseph Kony à signer l’accord de paix. Enfin, au plan judiciaire, ni les tribunaux ougandais, moins encore la CPI ne peuvent prétendre juger Joseph Kony dans les tout prochains jours.
La communauté internatio­nale n’est pas en retrait
Sur l’autre front dans le Nord-­Kivu et le Sud-Kvu, si certains éléments Fdlr ont accepté de se rendre les extrémistes s’enfon­cent de plus en plus dans la forêt et à l’intérieur du territoire congo­lais. Ils continuent ainsi à « drib­bler » la coalition congolo-rwan­daise et ne manquent pas, à l’oc­casion, de provoquer des massa­cres des civils congolais. Certes, il y a eu des tués, des prisonniers, ainsi que des rapatriés, mais, jus­qu’à ce jour, aucun affrontement de grande envergure. Comme pour dire que les FDLR n’ont pas été totalement délogées, ni neutrali­sées et qu’il faut toujours les af­fronter avec prudence. On pré­cise, à cet effet, que les rebelles rwandais continuent à s’enfoncer à l’intérieur du Congo en direction du Maniema et du Sud-Kivu.
A ce stade également aussi, on peut dire que l’objectif militaire n’est pas atteint tant que le « noyau dur » demeure actif. Au plan politique, il n’y a pas eu d’accord de rapatriement. Moins encore de promesse de tenue d’un dialogue inter-rwandais. Si les choses demeurent inchangées, certains ob­servateurs croient que l’opération militaire conjointe congolo-rwan­daise aura un goût amer, car les populations congolaises risquent d’en faire les frais.
Comme lors de toute opéra­tion militaire et lorsqu’elle touche à sa fin, à l’image de ce qui se passe sous d’autres cieux, les gouvernements congolais, rwan­dais et ougandais devront des explications à leurs populations respectives.
Evidemment, l’appréciation tant attendue de ces opérations militaires conjointes sera faite par la communauté internationale. Est-elle complice de ce qui se passe ? Beaucoup d’observateurs affirment que dans ce qui se passe en RD Congo, les Etats-Unis accordent un soutien non moins négligeable sur le plan de renseignements militaires. Et c’est pour cette raison que les unités ougan­daises et rwandaises qui partici­pent aux combats en RD Congo relèvent pour la plupart du ren­seignement militaire. Ils sont encadrés par les spécialistes amé­ricains qui leur offrent du matériel et des photos satellites afin de pourchasser les rebelles jusque dans leurs retranchements. Si elle n’est pas complice pour laisser faire et laisser agir avant de repren­dre la situation en mains, recon­naissons tout de même qu’elle joue merveilleusement bien son rôle de Ponce Pilate.
Par la bouche du représen­tant spécial du secrétaire général de l’ONU, responsable de la MONUC, l’ONU s’en lave les mains. Elle n’a pas été associée à la planification de ces opérations militaires. C’est dire qu’on ne peut en aucun cas lui tenir rigueur. La responsabilité morale, politique et militaire de l’échec ou du succès incombe aux « Etats souverains » que sont le Rwanda, le Congo ­Kinshasa, l’Ouganda.
Mais, déjà, le Rwanda a tenu à rejeter cette attitude de Ponce Pilate affichée par la MONUC. Dernièrement, à Rabuba, lors de la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de deux pays, la ministre rwandaise, Rose-Ma­rie Museminali, a glissé cette remarque incisive : « La MONUC a l’obligation de s’impliquer et d’ap­porter son soutien logistique aux Forces armées congolaises (FARDC). Car, après le retrait des troupes rwandaises à la date con­venue, les FARDC devront conti­nuer à traquer les FDLR.
Cela voudrait tout simplement dire que, si la MONUC ou l’ONU ne sont pas capables de continuer à soutenir les FARDC pour traquer et neutraliser les FDLR, le Rwanda en tirera toutes les conséquences.
Au demeurant, un compte à rebours a bel et bien commencé. Nous entrons dans la phase cru­ciale de ces opérations conjoin­tes militaires RDC-Ouganda­-Rwanda. Puisqu’elles se déroulent au Congo sur invitation du gouver­nement de la République Démo­cratique du Congo, aucune hypo­thèse découlant des résultats de ces opérations ne peut être sous­ estimée tant sur le plan national, régional qu’international dans ses aspects politique, juridique et mi­litaire.
L’Ong HWR révèle le massacre de plus d’une centaine de civils congolais par les FDLR à Ufumando
Alors que l’opération conjointe FARDC-DFR contre les FDLR au Kivu tire à sa fin, la situation devient préoccupante au point que HWR dénonce le massacre de 100 civils par les rebelles rwandais à Ufumando dans le territoire de Masisi.
Entre le 20 janvier et le 8 février 2009, les FDLR ont massacré au moins cent civils congolais au Kivu, révèle un communiqué de Human Rights Watch. Dans lequel, il recommande que les forces congolaises et rwandaises devraient faire de la protection des civils une priorité.
Les chercheurs de Human Rights Watch ont interrogé des dizaines de victimes et de témoins récemment arrivés dans les camps des déplacées situés près de Goma en provenance des zones proches d’Ufamandu et de Walowaluanda (Nord-Kivu) ainsi que de Ziralo, au Sud-Kivu. Pour les troupes de la coalition rwando-congolaises, les propos de Human Rights Watch sont «scandaleux ».
De leur côté, les rebelles rwandais (FDLR) ont réfuté les allégations de l’ONG américaine. Toutefois, ils se sont gardés d’affirmer avoir perdu le contrôle du groupement d’Ufumando. A rappeler que l’ONG internationale Human Rights Watch a reproduit les témoignages de meurtres de civils commis par les FDLR depuis le 20 janvier, date du début des opérations conjointes menées contre ces rebelles par les Forces de défense rwandaises et l’armée nationale congolaise.
Les témoins ont déclaré que lorsque les forces de la coalition ont attaqué Kibua dans le groupement d’Ufumando, le 27 janvier, les civils pris au piège ont tenté de fuir. Les FDLR ont tué de nombreux civils à coups de hache et d’autres ont perdu la vie sous les tirs croisés. Alors qu’elles fuyaient la confrontation militaire, les FDLR ont enlevé des civils, les forçant à porter leurs biens. A Remeka, près d’Ufamandu, les FDLR ont tenu une réunion au cours de laquelle, ils ont accusé la population, les dirigeants locaux et le groupe armé Maï-Maï, qui avait été leur allié, de les avoir trahis. D’après un habitant présent à la réunion, les FDLR ont averti les villageois qu’ils ne seraient pas autorisés à partir et que les rebelles étaient en train d’«aiguiser leurs lances et leurs machettes ».
Au terme de cette réunion, les FDLR ont érigé des barrières pour empêcher les habitants de fuir. Lorsque certains ont tenté de partir, les FDLR les ont attaqués, tuant des dizaines de personnes avec des fusils, des grenades, des roquettes et des machettes.
A rappeler que jeudi dernier, Mme Alison Des Forges, spécialiste mondiale du génocide de 1994 au Rwanda a trouvé la mort lors du récent crash à Buffalo aux USA. De son vivant, elle a témoigné au TPI en qualité d’experte du HWR.
(DN/Milor/GW/Yes)
Uhuru/Le Potentiel

Digitalcongo.net 3.0

Aucun commentaire: