mercredi 1 septembre 2010

AFP: Viols/RDC: l'ONU menace les auteurs de poursuites pour crimes de guerre

NEW YORK (Nations unies) — La représentante spéciale de l'ONU pour la question des violences sexuelles dans les conflits armés, Margot Wallström, a menacé mardi de poursuivre pour crimes de guerre les auteurs des récents viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC).

"Je rappelle aux chefs militaires des FDLR et des Maï Maï que les viols systématiques peuvent constituer des crimes de guerre et contre l'humanité", a déclaré Mme Wallström lors d'une conférence de presse.

"Je leur rappelle aussi que Jean-Pierre Bemba est actuellement jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des chefs d'accusation similaires", a-t-elle ajouté.

"L'époque où les violences sexuelles étaient considérées comme une conséquence collatérale des conflits armés est révolue", a-t-elle averti. "Il ne peut y avoir de politique de tolérance zéro (vis-à-vis de ce genre d'acte) avec dans le même temps une situation de zéro conséquence" pour les auteurs de viols, a insisté la responsable onusienne.

Mme Wallström a affirmé que les récents viols avaient été "planifiés". Selon elle, ils auraient donc pu être "évités".

Elle a évoqué une "horrible série de viols, pillages et tirs".

"Nous devons prendre des mesures significatives pour nous assurer qu'il n'y a pas d'impunité", a-t-elle déclaré. "Nous devons les poursuivre", a-t-elle ajouté.

"Nous voulons voir davantage de ces cas devant les tribunaux internationaux", a-t-elle poursuivi.

"Nous devons considérer les violeurs comme responsables de leurs actes, les groupes armés qui continuent d'utiliser le viol comme une arme doivent être traduits en justice", a insisté Mme Wallström.

Mme Wallström a précisé qu'elle entendait ainsi envoyer "un signal fort aux auteurs (de ces viols) sur le fait que le temps où les violences sexuelles étaient tolérées et minimisées comme des conséquences de la guerre est terminé".

L'ONU avait révélé le 23 août qu'au moins 179 femmes de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, avaient été victimes, du 30 juillet au 3 août, de viols attribués à des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui ont démenti leur implication, et des miliciens locaux Maï Maï.

La force de paix de l'ONU en RDC, la Monusco, est sur la sellette depuis la révélation que l'ONU avait connaissance de la présence de groupes rebelles dans des villages du Nord-Kivu où les viols ont été commis et que la Monusco n'était pas intervenue.

A la suite de cette révélation, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a envoyé le numéro deux des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Atul Khare, sur place pour examiner la situation. Il a également chargé Mme Wallström de suivre ce dossier.

Jean-Pierre Bemba est un ancien candidat à la présidence de la RDC, qui est accusé d'avoir commis et couvert des crimes de guerre lorsqu'il commandait une milice armée dans l'est du pays.

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