lundi 13 septembre 2010

RDC: suspension "immédiate" de l'exploitation minière au Nord et Sud-Kivu

KINSHASA (RDCongo) - La décision du président de la RD Congo de suspendre l'exploitation minière dans trois provinces, dont le Nord et le Sud-Kivu (est), au sous-sol riche et où rebelles et militaires contrôlent des mines, est "d'application immédiate", a annoncé samedi le ministre des mines.

Le chef de l'Etat Joseph Kabila a "fait le constat amer" que "l'ampleur de l'exploitation minière dans cette partie du pays résulte du fait des activités de groupes mafieux qui confortent (...) l'insécurité récurrente", affirme le communiqué signé par le ministre Martin Kabwelu.

Le président a aussi dénoncé "l'implication manifeste de certaines autorités locales, provinciales, et nationales, tant civiles que militaires, dans l'exploitation illégale et le commerce illicite des substances minérales", est-il ajouté.

La décision présidentielle, prise vendredi et qui concerne aussi la province du Maniema, à l'ouest de celles des Kivu, "est d'application immédiate" et vise "les détenteurs de titres et droits miniers, les comptoirs, les négociants ainsi que les exploitants artisanaux", précise le ministre.

La mesure avait été annoncée vendredi par la ministre des mines du Nord-Kivu, où le président Kabila séjourne depuis quelques jours.

Le Nord et le Sud-Kivu sont très riches en minerais, principalement la cassitérite -minerai d'étain, utilisé dans la soudure-, et le coltan -abréviation de colombo-tantalite, utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables, consoles de jeux...-. On y trouve également des gisements d'or.

L'exploitation illégale de nombreuses carrières se fait sous le contrôle de groupes armés actifs dans ces deux provinces, surtout de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Certains officiers de l'armée congolaise, notamment des ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle congolais rallié à Kinshasa début 2009, et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l'armée, tirent aussi profit de l'exploitation de certaines mines.

(©AFP / 11 septembre 2010 22h18)