mercredi 3 novembre 2010

Complexité de la gouvernance des ressources minières

Congo-Kinshasa: Nord-Katanga, Maniema et Ituri - International Alert préoccupée par la complexité de la gouvernance des ressources minières. Le gouvernement est appelé à faire de l'arrière-pays une priorité en y installant des comptoirs officiels pour améliorer la traçabilité de l'exploitation minière et la transparence pour le suivi de celle-ci.
La production des minerais étant assez importante dans les provinces voisines de deux Kivu. C'est l'une des recommandations de la table ronde de « La complexité de la gouvernance des ressources minières : analyse du secteur minier dans les provinces voisines de deux Kivu » organisée, hier mercredi 27 octobre, au restaurant Le Gourmand du Cercle de Kinshasa par l'ONG britannique International Alert.
Le directeur de l'International peace information service (Ipis), Steven Spittaels, qui a présenté les résultats de cette recherche financée par l'Union européenne, a également fait savoir qu'entre autres recommandations, il s'agit, pour le gouvernement, de poursuivre notamment le programme de Désarmement, démobilisation (DDR) des combattants dans la vie sociale ; et de responsabiliser davantage les provinces pour la gestion des minerais ; et de doter les provinces productrices des minerais d'une coordination régionale pour échange d'informations.
A signaler que les résultats de cette recherche répondent à trois objectifs, à savoir identifier les mines les plus importantes de l'arrière-pays de l'Est de la RDC et leurs routes commerciales ; d'analyser les réseaux commerciaux au sein du secteur minier et leurs liens avec les acteurs militaires, économiques et politiques dans l'Est de la RDC ; et analyser les réseaux commerciaux d'exportation qui passent par les centres régionaux des pays voisins ». Ce, en vue d'endiguer, entre autres, la fraude douanière et l'évasion fiscale. L'Etat congolais enregistrant un manque à gagner considérable.
L'International peace information service a, dans sa conclusion, fait valoir que tous les minerais en provenance du Nord-Katanga, de la province du Maniema et du district de l'Ituri (Mambassa) dans la Province Orientale transitent dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu avant d'être exportés. Cette ONG a noté aussi la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) au Nord-Katanga et au Maniema.
Où ils ne contrôlent pas les sites miniers, mais s'adonnent à des exactions à l'endroit de la population civile et brûlent les maisons. Ils sont devenus des coupeurs de route et se font payer des taxes.
Quant aux Forces armées de la RDC, elles sont aussi présentes en grand nombre dans les carrés miniers. Elles forcent des jeunes gens à travailler pour leur compte.
Pour leur part, quelques groupes Maï-Maï sont encore opérationnels. La situation est pire à Bafwasende dans la Province Orientale. IPIS fait observer que les enquêteurs n'ont pas pu avoir accès aux sites miniers bien gardés par des hommes en uniforme.
L'ORGANISATION ECONOMIQUE DES GROUPES ARMES
Une autre recherche complémentaire a été menée principalement au Sud-Kivu par l'Observatoire gouvernance et paix (OGP) basée à Bukavu. Lequel a mené une enquête sur « L'organisation économique des groupes armés étrangers et nationaux au Sud-Kivu pendant l'Opération Amani Leo ». Pour le directeur de cette ONG nationale, Eric Kajemba, présentateur des résultats, l'identification des groupes armés, prendre connaissance de leurs moyens de subsistance, l'identification de leur mode d'approvisionnement en armes et vivres constituent, entre autres, les objectifs de cette étude. Dont les grandes lignes comprennent l'exploitation des carrés miniers par des groupes armés qui s'effectue sous la protection des officiers des FARDC basés localement et à Kinshasa.
Il s'agit aussi de la coalition entre des groupes Maï-Maï et les FDLR ; de la recherche effrénée d'argent par les FARDC, de la question de l'autorité de l'Etat qui se pose avec acuité ; de l'impact négatif de la suspension de l'exploitation et de la commercialisation des minerais au Sud-Kivu, au Nord-Kivu et dans le Maniema. Cela avec la recrudescence du banditisme urbain, la hausse du taux du dollar américain par rapport au Franc congolais et celle des produits de première nécessité.
Propositions : moderniser l'armée et la sécurité, mettre fin à l'impunité, parvenir à la traçabilité de l'exploitation minière, permuter régulièrement les militaires et leur payer une solde pouvant leur permettre de nouer les deux bouts du mois, lever la mesure de suspension invoquée ci-haut et encourager les exploitants artisanaux à s'organiser en coopératives