samedi 20 novembre 2010

RDC : L'heure de vérité pour Jean-Pierre Bemba

Le 22 novembre 2010, s’ouvrira devant la Cour pénale internationale (CPI) le procès de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Jean-Pierre Bemba est accusé de crimes de guerre commis par ses troupe en République centrafricaine (RCA )entre 2002 et 2003. Mais au delà du procès, c'est la participation du "chairman" à la prochaine présidentielle qui se joue. Et selon toute vraisemblance, Jean-Pierre Bemba ne sera pas en mesure de se présenter au prochain scrutin de 2011. Quid de son avenir politique ?
Image 3.pngLundi 22 novembre à 14h30, l'ancien rival de Joseph Kabila aux élections de 2006 fera son entrée dans la salle d'audience de La Haye. Deux ans après l’arrestation de Jean-Pierre Bemba, plus de sept ans après les faits et après deux reports successifs, les attentes sont grandes. « L’ouverture du procès Bemba est un moment historique pour les victimes de la République centrafricaine qui gardent espoir de voir la CPI leur rendre justice », a indiqué Lucille Mazangue de la Coalition centrafricaine pour la CPI. « L’attente des victimes et le dépérissement des preuves s’accentuent à mesure que le temps passe. Nous espérons donc que le procès se déroulera en bonne et due forme sans retard excessif. » Pour les partisans du leader de l'opposition congolaise, c'est toujours l'incompréhension. Les avocats de Jean-Pierre Bemba estime que leur client n'est pas responsable des exactions de ses troupes en RCA, n'étant pas présent sur place et ne dirigeant donc pas les opérations sur le terrain.
Mais derrière l'affaire judiciaire se profile l'avenir politique politique de Jean-Pierre Bemba. Le procès durera plusieurs mois et il paraît improbable que le président du MLC, principale parti d'opposition congolais, soit libre au moment du scrutin, prévu en novembre 2011. L'avenir politique de Jean-Pierre Bemba semble donc des plus compromis : difficile d'envisager une liberté provisoire plusieurs fois réfusé, le leader du MLC risque donc de regarder les élections dans sa cellule de La Haye. Plusieurs hypothèses sont toutefois évoquées : la candidature d'un Bemba "prisonnier", le sénateur congolais pouvant se présenter du fond de sa cellule en espérant gagner le scrutin et forcer la main de la CPI pour le libérer. Mais l'hypothèse est très risquée et pas forcement légale. Deux autres possibilités s'offrent ensuite au MLC : la présentation de François Muamba (avec de faibles chances de faire un bon score) et enfin l'arrivée d'un candidat "surprise". Le récent rapprochement entre Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe montre qu'il peut y avoir un "ticket" Bemba-Kamerhe au premier ou au second tour afin de former une coalition anti-Kabila solide. En attendant le "chairman" doit déjà se sortir d'un procès difficile, voulu comme exemplaire par la communauté internationale.

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