lundi 27 septembre 2010

Turbo DC-3 Take off

Nord-Kivu : des avions et des mines, mais pas de routes, ni d'argent (voir les vidéos)

 

Aujourd'hui, pour arriver dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu : embarquez dans un petit avion qui se pose sur une route près d'un village et croisez les doigts pour ne pas vous faire prendre en otage par un groupe armé… Mais maintenant qu'exploiter les abondantes mines de la région est interdit et qu'un aérodrome est en construction, la situation peut changer.
Mi-septembre, il est 16 h à Kilambo, une localité située à 23 km de Walikale, au Nord-Kivu, à l'est de la RD Congo. Des militaires forment un barrage pour bloquer la circulation des véhicules. Soudain, on entend le ronflement des réacteurs d'un avion qui, après une dernière manœuvre, se pose sur la route qui traverse le village. Des passagers s'extirpent de l'avion, en même temps que d'autres tentent d'embarquer, le tout dans une bousculade indescriptible.
Dans cette localité, pas de trace d'aérodrome. "Pas de tour de contrôle, aucune signalisation, ni pour l'atterrissage ni pour le décollage des avions. Les pilotes utilisent une fréquence radio pour se guider, car il n'y a aucun moyen de communication au sol", témoigne Jean-Paul Mukuba, lui-même pilote. Et pas de sécurité non plus, avec la recrudescence des prises d'otages avec demande de rançon. La dernière en date a eu lieu le 1er septembre dernier, avec l'enlèvement de deux membres d'équipage d'un petit aéronef, ainsi que trois employés d'une Ong américaine et des civils présents au moment du débarquement. Cette opération qui a fait un mort, suite à la riposte des Forces armées de la RD Congo (FARDC) pour libérer les otages, serait, selon divers témoignages, l'œuvre de miliciens du groupe Cheka. Ce groupe revendique principalement une répartition plus équitable des ressources minières. "Nous exigeons également l'arrêt des atterrissages sur la route de Kilambo, la construction de centres de santé, des écoles, comme dans les autres territoires du Nord-Kivu. De même, nous pensons qu'il faut démilitariser la zone minière et mettre en place un service de police", déclarait il y a peu un membre du groupe sur les ondes d'une radio locale.
Enclavement et insécurité
Situé en pleine forêt équatoriale, à la limite entre la Province Orientale et celle du sud-Kivu, Walikale est un territoire très enclavé. La route qui mène à Goma, longue de plus de 200 km, est impraticable, vu son état de délabrement et l'avion reste l'unique moyen pour accéder à ce territoire riche en minerais. L'exploitation minière reste d'ailleurs l'unique activité qui relie ce territoire au reste du monde. Paradoxe révoltant, malgré la richesse de son sous-sol (or, coltan, diamant, cassitérite, bauxite, etc.), celui-ci vit dans une pauvreté extrême, source de frustration pour la population locale. Ceci explique en partie l'insécurité grandissante dans la région.
Pour mettre fin à l'exploitation illégale des minerais par des groupes mafieux, le gouvernement, par la voix du Chef de l'État, a décidé le 10 septembre dernier, de suspendre l'exploitation minière dans cette partie du pays. Une mesure de nature à apaiser les tensions et les inquiétudes au sein de la population. "C'est l'occasion pour le gouvernement de reprendre le contrôle de la situation et de rétablir la sécurité. Les militaires vont s'occuper davantage de la sécurité des populations plutôt que de chercher à s'enrichir avec les minerais", affirme un habitant de Walikale qui a requis l'anonymat. Pour de nombreuses personnes interrogées, la responsabilité des officiers militaires dans l'exploitation mafieuse des ressources est évidente, car ils couvrent les atterrissages forcés sur les routes, les terrains de football ou les cours d'écoles. "Les autorités elles-mêmes utilisent les routes comme pistes d'atterrissage et ne peuvent donc pas interdire aux avions privés d'en faire autant. Il y a une connivence entre les officiels et les exploitants qui exportent les ressources minières de la province", fulmine un pilote de Walikale.
Pour assurer le désenclavement du territoire et protéger la route, la population, avec le soutien de l'administrateur du territoire, se mobilise pour la construction d'un aérodrome à Walikale centre. "Les travaux ont démarré malgré le manque de financement. Ce qui a été fait dans le quartier de Kigoma. Grâce à une taxe de 23 $ par rotation, prélevée par le service de l'aéronautique civile, nous avons réalisé un tronçon de 318 m sur les 1500 m prévus pour la piste d'atterrissage. Nous avons dégagé et bien damé le sol et si nous obtenons les financements nécessaires, nous allons attaquer la fondation", témoigne Pierre Bulambo, ingénieur responsable des travaux. L'argent collecté pour mener l'ouvrage à terme est déposé sur un compte bloqué, sous le contrôle du député Kalinda, afin de prévenir tout risque de détournement des fonds.

Goma Walikale

Voici comment atterir sur une route au milieu de la forêt équatoriale

Goma–Walikale (bush landing)

Landing at Walikale(Congo)

Walikale landing

dimanche 26 septembre 2010

Gersony report

Ce rapport est très accablant et a été tenu secret à l’ONU.

Pour le lire, il vous faut Adobe arobat reader :

 Gersony report

Le texte est en Anglais

lundi 20 septembre 2010

Mines de RDC : le grand nettoyage

L’armée congolaise veut reprendre le contrôle des richesses minières de l’Est

Les opérations militaires pour déloger les rebelles armés des mines de l’Est de la RDC ont commencé hier. Ce déploiement de l’armée fait suite à la décision du président Joseph Kabila d’en finir avec l’exploitation illégale des principales ressources de son pays.

L’armée congolaise se déploie depuis hier dans l’est de la RDC pour mettre un terme aux exploitations minières illégales. Cette manœuvre fait suite à la décision, la semaine dernière, de Joseph Kabila de suspendre l’exploitation minière pour une durée indéterminée dans trois provinces de l’Est de la RDC, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema. En effet, les mines de RDC sont majoritairement contrôlées par des groupes rebelles armés qui s’appuient sur le soutien de certaines autorités locales, provinciales, et nationales, tant civiles que militaires, pour exploiter illégalement les substances minérales du riche sous-sol de la RDC : cassitérite -étain, utilisé dans la soudure-, coltan -utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables-, et or.

Le chef d’état-major des Forces armées de la RDC (FARDC), le général Didier Etumba, s’est rendu mardi à Walikale, chef-lieu du territoire éponyme situé dans l’ouest de la province du Nord-Kivu (est), pour lancer les premières opérations militaires. En effet, près de Walikale se trouve la mine de Bisié, d’où provient environ 70% de la cassitérite de la province.

Des cibles multiples

« On doit en finir avec les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui ont fui d’autres territoires pour le Walikale, recouvert par la forêt équatoriale », a déclaré un porte-parole militaire.

En effet, selon un rapport de l’ONU publié en novembre 2009, l’exploitation par les FDLR de la cassitérite et de l’or dans les deux Kivu fournirait à ce mouvement « des millions de dollars de financement direct ». Effectivement, bon nombre des gisements miniers sont sous le contrôle de groupes armés reliés aux rebelles hutus rwandais. Mais pas seulement. Certains officiers de l’armée congolaise, notamment d’ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle tutsi rallié à Kinshasa début 2009, et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l’armée, tirent aussi profit de l’exploitation de certaines mines, notamment celle de Bisié.

Cette nouvelle campagne menée par le chef de l’Etat congolais intervient après que la situation se soit aggravée au cours des dernières semaines dans les Kivu, où, selon l’ONU, plus de 500 viols systématiques ont été commis de fin juillet à fin août, principalement par des groupes armés.

La situation est donc complexe et le ministre des mines, Martin Kabwelulu, a d’ailleurs déclaré à l’AFP que les opérations militaires dureraient au moins un mois. Au grand dam de John Kanyoni, président de la corporation des comptoirs miniers du Nord Kivu, qui espérait mardi sur RFI que la fermeture des mines ne durerait pas longtemps, la survie de milliers de Congolais dépendant de ce secteur d’activité.

Est RDC: début d'opérations militaires anti-rebelles dans une zone minière

KINSHASA — L'armée congolaise s'apprête à mener des opérations dans le territoire minier de Walikale, dans l'est de la RDC, en proie à des violences récurrentes commises par des groupes armés qui exploitent illégalement des mines, a-t-on appris mardi de sources militaires.

Le chef d'état-major des Forces armées de la RDC (FARDC), le général Didier Etumba, devait se rendre mardi à Walikale, chef-lieu du territoire éponyme situé dans l'ouest de la province du Nord-Kivu (est), pour lancer les opérations, a indiqué à l'AFP sans autre précision le colonel Bobo Kakudji, chef des opérations au Nord-Kivu.

"On doit en finir" avec les rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui ont fui d'autres territoires pour le Walikale, recouvert par la forêt équatoriale, a ajouté un porte-parole militaire.

Vendredi, le président Joseph Kabila a décidé de "suspendre l'exploitation minière" au Nord et Sud-Kivu et au Maniema, en raison "des activités de groupes mafieux" dans les mines de ces provinces, au sous-sol riche notamment en cassitérite -étain, utilisé dans la soudure-, coltan -abréviation de colombo-tantalite, utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables-, et en or.

"On va déployer une force pour traquer ces rebelles (...) qui occupent des carrés miniers", avait alors déclaré à l'AFP la ministre provinciales des mines, ajoutant que les opérations militaires pourraient durer un à deux mois.

Selon un communiqué du ministre national des mines, M. Kabila avait dénoncé "l'implication manifeste" d'autorités locales, provinciales et nationales, civiles et militaires, dans le commerce illicite des minerais.

Outre les FDLR et des milices locales, certains officiers FARDC, notamment d'ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion ralliée à Kinshasa début 2009 et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l'armée, sont aussi accusés de tirer profit de l'exploitation des mines.

La situation s'est aggravée ces dernières semaines dans les Kivu, où, selon l'ONU, plus de 500 viols systématiques ont été commis de fin juillet à fin août, principalement par des groupes armés.

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mardi 14 septembre 2010

Quand le Rwanda soumet l'ONU au chantage

LEMONDE | 09.09.10 | 14h38  •  Mis à jour le 09.09.10 | 14h38

La crédibilité de l'ONU est aujourd'hui en jeu dans une affaire importante. Il s'agit de l'Afrique - et des mots que l'on choisit pour qualifier certaines des tragédies qui l'ont affligée.

En l'espèce, il s'agit de deux pays, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC, ex- Zaïre). Le premier d'entre eux est celui qui fut le théâtre, au printemps 1994, d'un drame sans pareil : le génocide organisé, planifié, de la minorité tutsie par des éléments de la majorité hutue. Crime de masse ordonné par certains éléments du pouvoir central, alors proche de la France, et qui vit une population décimée par centaines de milliers de personnes - femmes, hommes, vieillards, enfants - du seul fait de son appartenance à l'ethnie tutsie.

Au lendemain de ce "crime des crimes", un mouvement de rébellion tutsi, mené par Paul Kagamé, a pris le pouvoir à Kigali. Les Hutu responsables des massacres - les miliciens dits Interahamwe et l'ex-armée régulière rwandaise - ont pris la fuite. Avec femmes et enfants, ils sont allés se réfugier dans le Congo voisin, dans la région du Kivu, où vit depuis des générations une population elle aussi d'origine rwandophone.

De 1996 à 1997, les forces du nouveau régime de Kigali sont allées traquer au Congo les auteurs du génocide. Ce furent des attaques meurtrières contre des colonnes et camps de réfugiés. Certaines sources chiffrent le nombre de morts à plus de 200 000 : miliciens en armes, mais surtout femmes, enfants, vieillards massacrés pour leur seule appartenance à l'ethnie hutue.

A l'initiative de son Haut-Commissariat aux droits de l'homme, l'ONU vient de préparer un rapport sur les événements du Kivu. Ce texte n'a pas encore été officiellement publié, mais Le Monde en a révélé des extraits dans son édition du 27 août. Les rapporteurs disent que certains des faits intervenus au Congo pourraient être qualifiés d'actes génocidaires. Cela ne plaît pas à Paul Kagamé.

Tout juste réélu pour un troisième mandat à la tête du Rwanda, M. Kagamé ne veut pas que l'on puisse accuser ses troupes de génocide. Il fait pression sur M. Ban Ki-moon : si le rapport est publié en octobre dans sa forme actuelle, Kigali menace de retirer les soldats rwandais des forces de l'ONU auxquelles ils participent. Cela s'appelle du chantage.

M. Kagamé est certes un dictateur, il est aussi un homme d'Etat, un dirigeant qui a l'immense mérite d'avoir remis en marche un pays traumatisé. Mais il a tort de refuser de regarder en face la réalité de ce qui s'est passé au Congo. Il a tort de croire que reconnaître que des crimes de masse y ont été perpétrés contre des Hutu banaliserait la singularité du génocide des Tutsi en 1994. Ce n'est diminuer en rien cette dernière tragédie, ce n'est pas la normaliser, la fondre dans une histoire de massacres réciproques que de dire que des Hutu ont été victimes d'actes génocidaires deux ans plus tard.

La mémoire des victimes du Congo exige que M. Ban Ki-moon ne cède pas au chantage de Kigali. C'est une question de principe et de respect dû au sens des mots.

congo-70-morts-et-200-disparus-dans-deux-naufrages

KINSHASA (AP) — Deux bateaux ont chaviré le week-end dernier dans deux incidents séparés en République démocratique du Congo (RDC), faisant 70 morts et 200 disparus, présumés noyés, ont annoncé les autorités.

Tôt samedi, un bateau circulant sur un fleuve de la province de l'Equateur, dans le nord-ouest du pays, a heurté un rocher et coulé, a précisé dimanche la porte-parole de la province Ebale Engumba. Plus de 70 personnes seraient mortes sur la centaine de passagers. Une enquête va tenter de déterminer pourquoi le bateau voyageait de nuit sans lumière.

Dans un autre accident dans la province du Kasaï occidental, 200 personnes étaient portées disparues après l'incendie à bord d'un bateau bondé, dans le sud du pays, a raconté dimanche un rescapé. Si le bilan se confirmait, il s'agirait du naufrage le plus meurtrier dans le pays et en Afrique. AP

lundi 13 septembre 2010

RDC: l'activité minière suspendue dans trois provinces

Une mine en RDC

Le gouvernement veut priver les rebelles de ressources

Le président de la République Démocratique du Congo Joseph Kabila a donné l'ordre de suspendre l'activité minière dans les trois provinces de l'est du pays.

Les autorités congolaises ont dit que le but était de démanteler les activités des groupes rebelles armés dans les provinces du nord et du sud kivu et de maniema.

Le chef de l'Etat a pris la décision de suspendre l'exploitation minière dans les trois provinces de l'ex-Kivu, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema pour assainir ce secteur et donner de meilleures conditions de vie aux populations qui vivent dans la pauvreté et l'insécurité.

C’est ce qu'a affirmé D'Assise Masika, ministre provincial des mines du Nord-Kivu, dans l'est de la république démocratique du Congo.

Le ministre a annoncé qu'une force serait déployée pour traquer les rebelles qui occupent les espaces miniers d'ici un à deux mois.

Il s'exprimait depuis Goma ou il se trouve en ce moment en compagnie du président Kabila.

Il a indiqué qu'un communiqué officiel confirmant la décision présidentielle serait publié prochainement.

L'exploitation illégale de nombreuses carrières se fait sous le contrôle de groupes armés actifs dans le nord et le sud kivu. Il s’agit principalement de la rébellion hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda, les FLDR, accusées de commettre de nombreuses exactions contre les populations de la région.

Selon un rapport de l'ONU paru en 2009, l'exploitation de ces mines fournirait plusieurs millions de dollars de financement aux rebelles de ce mouvement.

Certains anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple, ancien groupe rebelle rallié à Kinshasa depuis début 2009, tirent aussi profit de l'exploitation de certaines mines.

RDC : suspension "immédiate" de l'exploitation minière au Nord et Sud-Kivu

KINSHASA — La décision du président de la RD Congo de suspendre l'exploitation minière dans trois provinces, dont le Nord et le Sud-Kivu (est), au sous-sol riche et où rebelles et militaires contrôlent des mines, "est d'application immédiate", a annoncé samedi le ministre des mines.

Le chef de l'Etat Joseph Kabila a "fait le constat amer" que "l'ampleur de l'exploitation minière dans cette partie du pays résulte du fait des activités de groupes mafieux qui confortent (...) l'insécurité récurrente", est-il écrit dans un communiqué signé par le ministre Martin Kabwelulu.

Le président, qui séjourne actuellement à Goma, la capitale du Nord-Kivu, a aussi dénoncé "l'implication manifeste de certaines autorités locales, provinciales, et nationales, tant civiles que militaires, dans l'exploitation illégale et le commerce illicite des substances minérales", est-il ajouté.

La décision, prise vendredi et qui concerne aussi la province du Maniema, à l'ouest de celles des Kivu, "est d'application immédiate" et vise "les détenteurs de titres et droits miniers, les comptoirs, les négociants ainsi que les exploitants artisanaux", précise le ministre.

Le Nord et le Sud-Kivu sont très riches en minerais, principalement la cassitérite -minerai d'étain, utilisé dans la soudure-, et le coltan -abréviation de colombo-tantalite, utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables, consoles de jeux,etc.-. On y trouve également des gisements d'or.

Le communiqué du ministre ne précise pas quels moyens seront mis en oeuvre pour faire appliquer la décision, alors que l'exploitation illégale de nombreuses carrières se fait sous le contrôle de groupes armés actifs dans ces deux provinces, surtout de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Certains officiers de l'armée congolaise, notamment d'ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle rallié à Kinshasa début 2009, et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l'armée, tirent aussi profit de l'exploitation de certaines mines.

Près de Walikale au Nord-Kivu, la mine de Bisié, d'où provient environ 70% de la cassitérite de la province, se trouve ainsi sous le contrôle d'anciens du CNDP. Véritable petite ville isolée dans la forêt -on n'y accède qu'après plusieurs heures de marche-, Bisié fait vivre plusieurs milliers de personnes sur le site.

Selon un rapport de l'ONU publié en novembre 2009, l'exploitation par les FDLR de la cassitérite et de l'or dans les deux Kivu fournissait à ce mouvement "des millions de dollars de financement direct".

L'arrêt des activités minière dans les trois provinces laisseraient sans travail des centaines de civils, appelés "creuseurs artisanaux", qui extraient les minerais à la main.

La décision de M. Kabila intervient à un moment où la situation sécuritaire s'est aggravée ces dernières semaines dans les Kivu, où, selon l'ONU, plus de 500 viols systématiques ont été commis de fin juillet à fin août, principalement par des groupes armés.

Fin juillet, des rebelles des FDLR et des miliciens Maï Maï avaient attaqué un avion petit porteur utilisé pour le transport à Goma de la cassitérite extraite à Bisié, et pris cinq jours en otage le copilote indien, avant de la relâcher.

Deux autres aéronefs ont été à nouveau attaqués au même endroit le 1er septembre. Les assaillants ont pris en otage et détiennent toujours depuis le pilote ukrainien et le copilote congolais d'un des avions.

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RDC: suspension "immédiate" de l'exploitation minière au Nord et Sud-Kivu

KINSHASA (RDCongo) - La décision du président de la RD Congo de suspendre l'exploitation minière dans trois provinces, dont le Nord et le Sud-Kivu (est), au sous-sol riche et où rebelles et militaires contrôlent des mines, est "d'application immédiate", a annoncé samedi le ministre des mines.

Le chef de l'Etat Joseph Kabila a "fait le constat amer" que "l'ampleur de l'exploitation minière dans cette partie du pays résulte du fait des activités de groupes mafieux qui confortent (...) l'insécurité récurrente", affirme le communiqué signé par le ministre Martin Kabwelu.

Le président a aussi dénoncé "l'implication manifeste de certaines autorités locales, provinciales, et nationales, tant civiles que militaires, dans l'exploitation illégale et le commerce illicite des substances minérales", est-il ajouté.

La décision présidentielle, prise vendredi et qui concerne aussi la province du Maniema, à l'ouest de celles des Kivu, "est d'application immédiate" et vise "les détenteurs de titres et droits miniers, les comptoirs, les négociants ainsi que les exploitants artisanaux", précise le ministre.

La mesure avait été annoncée vendredi par la ministre des mines du Nord-Kivu, où le président Kabila séjourne depuis quelques jours.

Le Nord et le Sud-Kivu sont très riches en minerais, principalement la cassitérite -minerai d'étain, utilisé dans la soudure-, et le coltan -abréviation de colombo-tantalite, utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables, consoles de jeux...-. On y trouve également des gisements d'or.

L'exploitation illégale de nombreuses carrières se fait sous le contrôle de groupes armés actifs dans ces deux provinces, surtout de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Certains officiers de l'armée congolaise, notamment des ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle congolais rallié à Kinshasa début 2009, et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l'armée, tirent aussi profit de l'exploitation de certaines mines.

(©AFP / 11 septembre 2010 22h18)

lundi 6 septembre 2010

RDC: 24 morts dans le naufrage d'un bateau de pêcheurs dans l'ouest

Au moins 24 personnes sont mortes dimanche dans le naufrage d'un bateau de pêcheurs sur une rivière de l'ouest de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement congolais, Lamber Mende.

"Nous avons 24 personnes mortes dans un accident de bateau sur la rivière Ruki, dans la province de l'Equateur (ouest)", a déclaré M. Mende, ministre de la Communication, sans faire état de rescapés ou disparus. Le naufrage de ce "petit bateau de pêcheurs", qui transportait "entre 24 et 30 personnes", est survenu à la suite "du mauvais temps", a-t-il ajouté, soulignant toutefois avoir "un chiffre assez clair de 24 morts". Le porte-parole du gouvernement congolais a également fait état d'un autre accident "d'une baleinière" samedi "entre Tshikapa et Tshibonge, où on a 24 personnes rescapées qui sont arrivées à Tshikapa (et) qui ont reconnu avoir été sur ce cargo", dans la province du Kasaï-Occidental (centre). La rivière Ruki est un affluent du fleuve Congo, dans lequel il vers Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Equateur, à 700 km au nord-ouest de Kinshasa. Fin juillet, 19 personnes avaient officiellement péri et 30 disparues dans le naufrage d'une embarcation entre la province de Bandundu et Kinshasa. Le transport fluvial est l'un des plus usités en RDC, qui dispose de nombreux lacs et rivières. Avec ses 4.700 km, le fleuve Congo est le plus important cours d'eau de ce pays, où les naufrages sont fréquents, le plus souvent à cause de la surcharge des embarcations.

jeudi 2 septembre 2010

Crash: Filair L410 at Bandundu on Aug 25th 2010, impacted building

A Filair LET L-410, registration 9Q-CCN performing a flight from Kinshasa Ndolo to Bandundu (Democratic Republic of Congo) with 18 passengers and 3 crew, crashed into a house about 2km from Bandundu Airport following a go-around at around 13:00L (12:00Z). 19 bodies including crew were recovered, 2 passengers were rescued alive, one of the survivors died later however.
The provincial governor said, that the LET L-410 had gone around, turned and impacted a house at the edge of the city of Bandundu about 2km (1.1.nm) from the airport, the residents of the house fortunately were outside the building. The owner of the airline was at the controls of the aircraft, that apparently ran out of fuel.
Autorities confirmed that one of the survivors succumbed to his injuries in hospital.
On Aug 27th Filair said the only survivor of the crash was able to provide testimony to investigators. According to this statement the crew had been told to land on a "reserve strip" alongside the main runway. The passengers noticed that the airplane was not heading for the runway 11/29 (1380 meters/4530 feet long) and began shouting, then rushed to the cockpit unbalancing the aircraft to a point, where control was lost. Fuel exhaustion was not the problem, 150 liters of fuel were recovered from the wreckage. The black boxes were recovered from the wreckage by the Civil Aviation Authority and are being analysed.
Filair owned two Let L-410 registrations 9Q-CCN, 9Q-CDN and an Antonov AN-24 registration 9Q-CTR.

mercredi 1 septembre 2010

AFP: Viols/RDC: l'ONU menace les auteurs de poursuites pour crimes de guerre

NEW YORK (Nations unies) — La représentante spéciale de l'ONU pour la question des violences sexuelles dans les conflits armés, Margot Wallström, a menacé mardi de poursuivre pour crimes de guerre les auteurs des récents viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC).

"Je rappelle aux chefs militaires des FDLR et des Maï Maï que les viols systématiques peuvent constituer des crimes de guerre et contre l'humanité", a déclaré Mme Wallström lors d'une conférence de presse.

"Je leur rappelle aussi que Jean-Pierre Bemba est actuellement jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des chefs d'accusation similaires", a-t-elle ajouté.

"L'époque où les violences sexuelles étaient considérées comme une conséquence collatérale des conflits armés est révolue", a-t-elle averti. "Il ne peut y avoir de politique de tolérance zéro (vis-à-vis de ce genre d'acte) avec dans le même temps une situation de zéro conséquence" pour les auteurs de viols, a insisté la responsable onusienne.

Mme Wallström a affirmé que les récents viols avaient été "planifiés". Selon elle, ils auraient donc pu être "évités".

Elle a évoqué une "horrible série de viols, pillages et tirs".

"Nous devons prendre des mesures significatives pour nous assurer qu'il n'y a pas d'impunité", a-t-elle déclaré. "Nous devons les poursuivre", a-t-elle ajouté.

"Nous voulons voir davantage de ces cas devant les tribunaux internationaux", a-t-elle poursuivi.

"Nous devons considérer les violeurs comme responsables de leurs actes, les groupes armés qui continuent d'utiliser le viol comme une arme doivent être traduits en justice", a insisté Mme Wallström.

Mme Wallström a précisé qu'elle entendait ainsi envoyer "un signal fort aux auteurs (de ces viols) sur le fait que le temps où les violences sexuelles étaient tolérées et minimisées comme des conséquences de la guerre est terminé".

L'ONU avait révélé le 23 août qu'au moins 179 femmes de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, avaient été victimes, du 30 juillet au 3 août, de viols attribués à des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui ont démenti leur implication, et des miliciens locaux Maï Maï.

La force de paix de l'ONU en RDC, la Monusco, est sur la sellette depuis la révélation que l'ONU avait connaissance de la présence de groupes rebelles dans des villages du Nord-Kivu où les viols ont été commis et que la Monusco n'était pas intervenue.

A la suite de cette révélation, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a envoyé le numéro deux des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Atul Khare, sur place pour examiner la situation. Il a également chargé Mme Wallström de suivre ce dossier.

Jean-Pierre Bemba est un ancien candidat à la présidence de la RDC, qui est accusé d'avoir commis et couvert des crimes de guerre lorsqu'il commandait une milice armée dans l'est du pays.

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