mercredi 22 octobre 2008

RD Congo: le chef rebelle congolais dénonce l'alliance avec les rebelles rwandais

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Il y a 1 jour

KABALE (AFP) — Le chef rebelle congolais Laurent Nkunda a justifié lundi la poursuite de la lutte armée dans le Nord-Kivu (est de la RDCongo) en accusant de collusion l'armée congolaise et les rebelles hutus rwandais.

Laurent Nkunda, qui affirme se battre pour défendre la minorité tutsie en République démocratique du Congo (RDC) - dont il est issu - a de nouveau accusé l'armée congolaise de faire front commun contre ses troupes avec les rebelles hutus rwandais.

"Ils sont ensemble, encore maintenant", a-t-il dénoncé, joint au téléphone depuis le district ougandais de Kabale (ouest), non loin de la frontière avec la RDC. Il n'a pas dévoilé à l'AFP l'endroit exact où il se trouvait.

"Nous avons écrit à la communauté internationale à ce propos. (Mais) il n'y a aucun changement, ils sont ensemble", a poursuivi le général tutsi déchu, chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Des combats opposent depuis le 28 août le CNDP aux Forces armées de RDC (FARDC) dans les collines du Nord-Kivu, en violation d'un cessez-le-feu issu de l'accord de paix de Goma, la capitale provinciale, signé en janvier 2008.

Basées dans l'est de la RDC, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) regroupent quelque 6.000 combattants hutus, dont certains ont participé au génocide rwandais qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsie.

"Nous nous battons contre les FDLR. Et la communauté internationale devrait également les combattre", a martelé Laurent Nkunda.

Lundi, l'armée congolaise, qui a à plusieurs reprises démenti toute collusion avec les FDLR, a enjoint ces rebelles de retourner volontairement dans leur pays, faute de quoi elle "durcirait" ses actions, dans un communiqué diffusé à Kinshasa.

Le texte signé par le porte-parole de l'armée, le colonel Léon-Richard Kasonga, précise que "les FARDC, avec le précieux appui logistique de la Monuc (Mission de l'ONU en RDC), ont déjà déployé dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu 11 bataillons, en vue de restaurer l'autorité de l'Etat".

Si les accrochages militaires quasi-quotidiens et la présence massive de soldats, rebelles et autres milices d'auto-défense ne laissent rien augurer de bon pour la population déjà exsangue du Nord-Kivu, Laurent Nkunda n'a toutefois pas complètement fermé la porte à une solution négociée.

L'ex-général a ainsi assuré qu'il pourrait envisager un nouveau cessez-le-feu à condition qu'un médiateur "neutre" soit désigné par la communauté internationale pour superviser les discussions "dans un endroit sûr".

Mais il s'est toutefois dit prêt à poursuivre les combats car "le Congo entier est sous la menace".

"Nous n'allons pas attendre. Si le gouvernement du Congo ne fait rien pour s'occuper de ces forces étrangères, nous devons le faire. Il n'y a pas le choix", a-t-il ajouté.

La situation est d'autant plus explosive dans l'est de la RDC que, reprenant un schéma désormais récurrent, Kinshasa et Kigali ont relancé le cercle vicieux des accusations mutuelles.

Le 9 octobre, le gouvernement de Kinshasa a ainsi une nouvelle fois accusé le Rwanda d'avoir engagé des troupes aux côtés de Laurent Nkunda, une assertion immédiatement rejetée par Kigali qui reproche régulièrement à la RDC de ne pas agir contre les FDLR.

Interrogé sur ce point, Laurent Nkunda a opposé un démenti catégorique: "Je ne suis pas aidé par le Rwanda. Si je me battais avec le Rwanda à mes côtés, nous aurions été bien plus loin à l'heure qu'il est", a-t-il assuré.

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