mercredi 14 décembre 2011
samedi 10 décembre 2011
9Q-CYE
Une des rares vidéos retouvées du DC-3 (Dakota) qui a parcouru tout le Congo et participé à de nombreuses opérations humanitaires.
vendredi 9 décembre 2011
RDC/présidentielle: annonce des résultats à 18h30 alors que la tension monte à Kinshasa
Le publication des résultats définitifs de l'élection présidentielle de la semaine dernière en République démocratique du Congo (RDC) est prévue ce jeudi vers 18h30, a-t-on appris de sources concordantes, alors que la tension ne cesse de monter à Kinshasa.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a prévu d'organiser à cette heure une conférence de presse à laquelle sont également invités des diplomates étrangers en poste à Kinshasa, a-t-on précisé. La Céni, en la personne de son président, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, annoncera avec 48 heures de retard sur le calendrier initial les résultats provisoires complets des onze candidats au scrutin à un tour du 28 novembre, entaché d'irrégularités, de l'avis général des observateurs congolais et internationaux et auquel 32 millions d'électeurs étaient appelés à participer. Selon les derniers chiffres partiels de la Céni publiés mardi et portant sur un peu plus de 89% des près de 64.000 bureaux de vote, le président sortant Joseph Kabila, 40 ans, élu en 2006 et candidat à un second quinquennat, était nettement en tête (49%) avec 2,6 millions de voix d'avance sur l'opposant historique Etienne Tshisekedi (33,3%). Ce dernier, qui préside l'Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS), rejette ces chiffres depuis le début du décompte.
lundi 28 novembre 2011
Présientielles : Kabila et son parcours
KINSHASA (Xinhua) - Joseph Kabila Kabange, qui va briguer une nouveau mandat présidentiel, est né le 4 juin 1971 à Hewa Bora dans la région du Fizi au Sud-Kivu, dans l'Est de la RDC.
Joseph Kabila
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Il a vécu dans le maquis avec son père, Laurent Désiré Kabila, originaire du Katanga, dans le Sud-Est de la RDC et sa mère, Sifa Mahanya, originaire de la province du Maniema, dans l'Est de la RDC. Il a vécu en exil en Tanzanie où il a étudié dans une école française de Dar es Salaam.
En 1996, il rejoint son père, lors de la première guerre du Congo et il est formé au métier des armes par le chef d'état-major de l'armée rwandaise, James Kabarebe. Il fut ensuite envoyé en Chine pour une formation militaire accélérée.
Puis en 2001, à la suite de l'assassinat de son père, il a été désigné par l'entourage de ce dernier pour tenir la présidence de la RDC.
Suite à un accord de paix, qui met fin à la deuxième guerre du Congo, un gouvernement de transition a été mis en place en 2003 et comporte trois "vice-présidents" dont deux chefs des deux principaux groupes rebelles. Il s'agit de Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC) et d'Azarias Ruberwa , président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).
Cette transition prévue pour une durée de 2 ans devait déboucher sur des élections avant la fin de l'année 2005. En fait, les retards dans l'exécution la repoussent jusqu'à fin 2006.
Depuis son arrivée au pouvoir, Joseph Kabila a du faire face à des guerres répétées dans l'Est du Congo où des forces rebelles internes ou appuyées par des gouvernements voisins (Ouganda, Rwanda), et motivés par l'appât du gain et le contrôle des mines d'or et de diamant.
En plus les anciens génocidaires hutus rwandais, basés en RDC depuis 1994, se réarment. Le Rwanda comme le Burundi qui souhaite entrer dans une période de calme dans la région des Grands Lacs, pourchassent les miliciens inter arme dans l'Est de la RDC de peur qu'ils puissent déstabiliser leurs régimes.
En 2006, Joseph Kabila se présente à la première élection présidentielle "libre" en RDC. Il l'a remportée grâce au soutien massif de la communauté internationale. La Cour Suprême de Justice, proclama le candidat Kabila vainqueur de l'élection présidentielle en novembre 2006. Et son rival Bemba se contenta de reconnaître sa défaite, en révélant qu'il fut "contraint d'accepter l'inacceptable".
Pendant son premier mandat, on peut retenir notamment le retour progressif de la sécurité, malgré quelques foyers de résistance entretenus par des forces négatives étrangères, l'effacement de la dette évaluée à 7, 3 milliards USD sur près de 13 milliards et la mise en oeuvre de son programme de cinq chantiers marqués surtout par les travaux de construction des infrastructures de base.
Joseph Kabila est le plus jeune président de la RDC depuis l’accession du pays à l'indépendance.
NDLR : Parfait exemple de propagande
lundi 21 novembre 2011
La population du Kivu est déçue par les promesses non-tenues par Joseph Kabila»
Interviews
17.11.11 Questions directes à Michel Moto
La population du Kivu est déçue par les promesses non-tenues par Joseph Kabila»
Michel Moto Muhima. Photo CIC
Agé de 34 ans, ancien représentant des Patriotes-résistants Maï-Maï (PRM) en Europe, Michel Moto Muhima évolue désormais dans le monde associatif. Il est le secrétaire général et porte-parole du Mouvement de solidarité pour la survie du Kivu (MSS-Kivu). Natif du Sud Kivu, «Michel» est issu de la tribu Lega. On ne peut mieux avoir comme observateur pour éclairer l’opinion sur la situation socio-politique dans le «Grand Kivu». Il a bien voulu répondre aux questions de Congo Indépendant sur «l’affaire Fabrice». Il s’agit de ce jeune chanteur du Nord Kivu qui a été enlevé vendredi 4 novembre par des «inconnus» avant d’être retrouvé quarante-huit heures après les yeux bandés, les pieds et les mains liés.
«La population du Kivu est déçue par les promesses non-tenues par Joseph Kabila»
Que savez-vous sur ce qui est arrivé le vendredi 4 novembre au chanteur Fabrice Mufiritsa Masumbuko?
Fabrice Mufiritsa est un jeune chanteur bien connu dans la province du Nord Kivu. Il appartient à la tribu Hunde. Il a disparu le vendredi 4 novembre. Avant sa disparition, il avait composé une chanson en l’honneur de l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe qui est comme chacun le sait candidat à l’élection présidentielle. «Fabrice» a été par la suite approché par des membres du parti présidentiel. Ils lui avaient demandé de faire de même pour le «candidat n°3» au scrutin présidentiel, en l’occurrence Joseph Kabila.
Comment avez-vous appris l’existence de ce contact avec des «gens» du PPRD ?
En fait, Fabrice a été enlevé avec deux de ses amis qui n’ont pas encore été retrouvés. Leurs proches étaient au courant de la démarche du PPRD. Ils savaient également que le chanteur avait décliné cette offre. Il y a eu des tractations durant les jours qui ont précédé le rapt. Le vendredi 4 novembre, des militaires de la garde présidentielle l’ont enlevé en plein jour dans un quartier populaire. Des riverains ont vu le chanteur prendre place à bord d’une Jeep de la garde présidentielle. Après plusieurs d’attente, la famille s’est mise par la suite à sa recherche dans tous les lieux de détention de la ville. En vain. Le samedi 5 novembre, des rumeurs faisant état de l’assassinat de Fabrice ont commencé à courir. La tension est aussitôt montée d’un cran dans la ville de Goma. Le dimanche 6 novembre, la population est descendue dans la rue. Des stations d’essence et autres biens appartenant aux personnalités civiles et militaires ont été vandalisés. Scandant des chansons hostiles au chef de l’Etat, les protestataires ont détruit des symboles du pouvoir dont des affiches électorales du président-candidat Joseph Kabila. Des éléments de la police et de l’armée sont par la suite intervenus pour disperser la manifestation.
Y a-t-il eu des victimes?
Jusqu’ici, on a pu dénombrer plusieurs blessés.
Et après ?
Après la tombée de la nuit ce dimanche, les gens sont rentrés chez eux. Ce n’est que lundi 7 novembre vers 3 heures du matin qu’une nouvelle s’est répandue à travers la ville selon laquelle Fabrice a été retrouvé dans les faubourgs de Goma plus précisément à Kibumba, un champ de bananeraie situé à quelques encablures de l’aéroport. Il a été immédiatement admis à l’hôpital «Heal Africa». Ce centre hospitalier est spécialisé pour soigner des personnes ayant subi des mauvais traitements.
Vous confirmez donc que le chanteur Fabrice a été torturé ?
Effectivement. Le fait m’a été certifié par une source médicale. Le chanteur avait les yeux bandés, les mains et les pieds ligotés. Selon les informations en ma possession, il se porte beaucoup mieux. Le moins que l’on puisse dire est qu’il a échappé. Et que n’eut été l’indignation exprimée bruyamment par les Gomatraciens, il aurait «disparu» à l’instar d’Armand Tungulu Mudiandambu.
Qui, selon vous, a pu commanditer cette "opération" ?
Les «représentants de Kabila» sur place sont décidés à faire miroiter à Joseph Kabila que les provinces du Kivu lui sont toujours «acquises». Et que rien n’a changé depuis l’élection présidentielle de 2006. Et pourtant, la vérité est tout autre : depuis trois ou quatre ans, Kabila n’est plus le bienvenu au Kivu.
J’imagine que vous parlez de la province du Nord Kivu…
Je parle non-seulement du Nord mais aussi du Sud Kivu. Vous vous souviendrez, il y a quelques années, que le cortège présidentiel a été caillassé lors des passages de Kabila dans les deux Régions...
Il se raconte pourtant que «Joseph Kabila» a reçu un «accueil chaleureux» mercredi 9 novembre à Uvira…
Qu’il s’agisse de la province du Maniema ou du Sud Kivu, il est aisé d’organiser ce genre d’"accueil chaleureux". Il est de notoriété publique que les personnes mobilisées le long des routes empruntées par le cortège présidentiel sont généralement «réquisitionnées» dans des camps des déplacés. Il s’agit de ces Congolais qui vivent comme «réfugiés» dans leur propre pays. En cas de refus, les récalcitrants sont chassés des campements. En réalité, les visites de Kabila ne suscitent plus de liesse populaire. Aujourd’hui, la population du Kivu est consciente de l’échec du mandat présidentiel qui s’achève. Cette population est déçue. Elle est totalement déçue suite aux promesses non-tenues. D’aucuns parlent simplement de mensonges d’Etat. La population a attendu en vain l’instauration de l’Etat de droit, de la justice et de la paix. Sans omettre, la lutte contre l’impunité. Ce sont là les promesses faites en 2006. A Goma, on voit parader un homme tel que Bosco Ntaganda. Celui-ci est non seulement libre de ses mouvements mais surtout assume des fonctions de commandement. L’homme toise les gens lorsqu’il circule avec un convoi impressionnant. Il y a d’autre part, Laurent Nkunda qui vit un exil doré au Rwanda. Il y a tant d’autres criminels moins connus qui se baladent dans les deux provinces du Kivu. Voilà pourquoi, la population a dit : Non. Elle a compris qu’elle ne pouvait plus rien espérer de Joseph Kabila.
Le gouverneur de la province du Nord Kivu a contesté la mise en cause des éléments de la garde présidentielle dans l’enlèvement de Mufiritsa. Qu’en dites-vous ?
Je persiste et signe que ce sont des membres de la garde présidentielle qui ont exécuté ce rapt. Des riverains les ont vus. Tout s’est passé en plein jour. Depuis plusieurs années, les éléments de la garde présidentielle sème la terreur à Goma.
Que pensez-vous de la visite que le ministre de l’Intérieur Adolphe Lumanu a rendu, mardi 8 novembre, au chanteur Fabrice à l’hôpital?
Cette visite pour le moins insolite me fait dire que «la citadelle est tombée». La citadelle est tombée et il y a des répercussions au niveau du premier cercle du pouvoir à Kinshasa. Le pouvoir s’attendait certainement à un échec électoral dans le Kivu. Il n’imaginait cependant pas de faire face à une telle fronde. La population est descendue dans la rue pour défier la police et l’armée en exigeant à cor et à cri la libération d’un citoyen. Elle a finalement obtenu cette libération après avoir malmené tout ce qui symbolisait le pouvoir en place. Certains manifestants criaient des propos hostiles demandant à Kabila de s’en aller. Le pouvoir est sous le choc.
"Joseph Kabila" poursuit sa campagne électorale à l’Est comme si de rien n’était...
Je peux vous dire que la tournée que Kabila vient d’effectuer à l’Est n’entre nullement dans le cadre de la campagne électorale. A preuve, il n’a dit pas un seul mot sur son bilan encore moins sur son programme pour les cinq années à venir. En réalité, l’homme a mené une discrète "opération de marketing" destinée à redorer son image pour la "consommation extérieure". L’objectif est de démontrer à la communauté internationale en général et au monde occidental en particulier que la partie orientale du Congo reste son «fief». En fait, Kabila n’a plus de projet à proposer aux Congolais. Partout où il est passé, il n’a fait ressasser les promesses annoncées en 2006. Aujourd’hui, l’Est de la RD Congo est passé dans le camp de l’opposition.
Une opposition qui affiche une désunion cordiale…
C’est une situation qui préoccupe la population congolaise à l’Est. Il est plus que temps que le personnel politique prenne conscience qu’aucune personnalité - brillante soit-elle -, aucun parti politique, ne pourrait gagner, tout seul, les consultations politiques majeures du 28 novembre face à Kabila. Un Kabila qui n’est pas seul. Derrière lui se cache un réseau maffieux au niveau tant national, régional qu’international. Je lance un appel à nos leaders politiques afin qu’ils se ressaisissent. Il est temps que les prétendants à la magistrature suprême - se réclamant de l’opposition - relancent, sans délai, le dialogue pour trouver un compromis, au nom de l’intérêt national.
N’est-il pas trop tard ?
Il reste encore deux semaines pour la campagne électorale. Malgré le peu de jours qui reste avant le vote, une union de dernière minute est encore possible pour permettre au candidat de l’opposition de battre le président sortant.
Que pensez-vous de "l’instrumentalisation" par le parti présidentiel des fameux «Pomba» pour intimider les partisans des autres partis politiques ?
Nous avons vu ce genre de phénomène lors des manifestations à la Place Tahrir au Caire. Des maifestations ayant précédé la chute du président Hosni Moubarak. Le président égyptien d’alors avait déployé des villageois juchés sur des chameaux pour affronter les manifestants. Le pouvoir congolais tente sans doute de reproduire ce qui s’est passé en Egypte. On connaît le résultat…
A Kinshasa, les «Pomba» se déplacent en moto…
Certains ont reçu des motos. D’autres ont des armes blanches. Ils ont manifestement reçu pour mission de terroriser la population. Il faut espérer que les instances judiciaires internationales suivent cette dérive aux conséquences incalculables. Au Katanga, il y a eu mort d’hommes. Les initiateurs de l’épuration ethnique de 1992 sont revenus aux affaires. A la lumière de ce qui s’est passé à Kinshasa, à Mbuji-Mayi, à Lubumbashi et à Goma, il me semble que la peur a changé de camp. Le pouvoir a peur. C’est ainsi qu’il recourt à la terreur pour s’imposer et conserver le pouvoir par la force. Mon souhait le plus cher est que l’élection présidentielle du 28 novembre tienne lieu de «référendum populaire» contre Joseph Kabila. En attendant, j’invite notre peuple à arrêter de stigmatiser la population de l’Est par rapport au scrutin présidentiel de 2006. Nous sommes engagés daans un même combat...
Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi
RDC: L’Est de la RDC serait en paix
4 novembre, au Grand Hôtel de Kinshasa. Le Premier ministre de la République démocratique du Congo Adophe Muzito s’apprête à dresser le bilan politique, économique, financier, monétaire et social du chef de l’Etat Joseph Kabila, élu en 2006 et candidat à la présidentielle prévue le 28 novembre. Mais auparavant, il indique que le pouvoir a «hérité» en 2007 d’une «situation difficile», notamment sur le plan sécuritaire.
«Début 2007, le Congo était encore en proie à des rébellions et à une insécurité généralisée qui rendait difficile, voire impossible, le contrôle par le gouvernement de la république de l’ensemble des provinces telles que le Nord et le Sud Kivu (est), la province Orientale (nord-est), le Maniema (centre) et une partie importante du Nord-Katanga (sud-est)», a déclaré le chef du gouvernement, membre du Parti lumumbiste unifié (Palu).
«Les morts, les viols et les blessés se comptaient chaque jour par milliers causant la désolation dans de nombreux foyers et communautés. Cette situation explosive menaçait dangereusement l’ensemble des institutions issues des élections de 2006», a-t-il ajouté devant des diplomates, des chefs traditionnels, des ministres et des membres de la Majorité présidentielle – la plateforme soutenant Joseph Kabila, au pouvoir depuis l’assassinat de son père Laurent-Désiré en 2001.
«Plus d’incendie à l’est, sinon quelques brasiers»
Lors de sa campagne électorale, le président-sortant, 40 ans, avait promis la reconstruction de la RDC, ex-colonie belge ruinée par les guerres de 1996-1997 et 1998-2003, et de rétablir la paix, surtout dans l’est. Bilan sécuritaire après cinq ans de magistrature suprême? Il n’y a «plus d’incendie à l’est, sinon quelques brasiers», avait-il fièrement souligné le 14 septembre, lors d’un discours-bilan dans sa ferme à Kingakati, en périphérie de Kinshasa.
«Le gouvernement de la Majorité a réussi à mettre fin à la guerre, à l’invasion des troupes armées étrangères sur le territoire national. Conciliant l’approche diplomatique, la négociation politique et la force, le gouvernement a réussi à ramener la paix», a pour sa part résumé Adolphe Muzito, signalant des «résultats palpables» entre autres en Ituri (province Orientale), à Masisi (Nord-Kivu) et dans les territoires de Chabunda et Mwenga (Sud-Kivu).
«De même l’autorité de l’Etat a été rétablie dans plusieurs contrées abandonnées par certains groupes armés, des éléments de la police y ont été déployés et plusieurs services essentiels y ont été réinstallés», a-t-il renchérit. Il a cependant lui aussi reconnu des «poches de résistance», avant de rassurer que les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) tentaient de «les nettoyer».
Cinq humanitaires assassinés
A l’approche de la présidentielle et des législatives prévues le 28 novembre à un seul tour, 41 organisations congolaises et internationales se sont inquiétées fin octobre dans un communiqué de la «dégradation de la situation sécuritaire» et ont demandé tant au niveau national qu’international des «mesures urgentes pour prévenir la violence électorale» – en priorité à Kinshasa, où des marches de l’opposition pour la «transparence» des élections ont été violemment réprimées, et à l’est, «où la population avait majoritairement voté pour le président Kabila» en 2006.
Le collectif, qui inclut la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et l’International Crisis Group, déplore une «augmentation récente du nombre d’attaques contre les travailleurs humanitaires», rappelant qu’au début du mois dernier le pays a connu l’incident «le plus mortel (…) dans toute son histoire» avec le meurtre au Sud-Kivu de cinq humanitaires congolais travaillant pour l’ONG Eben Ezer, spécialisée dans l’éducation. Deux civils ont également été tués.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) en RDC estime que depuis le début de 2011, près de 140 incidents – allant «du braquage pour extorsion de biens, à la prise d’otage, en passant par le détournement des véhicules humanitaires pour le transport d’effets militaires» – ont ciblé des humanitaires dans les provinces du Nord et Sud Kivu.
Le dilemme de la LRA
Les auteurs présumés de l’attaque contre Eben Ezer appartiendraient aux Maï Maï Yakutumba, une milice d’auto-défense locale alliée à des rebelles burundais du Front national de libération (FNL). En septembre, ces Maï Maï avaient détourné et pillé deux bateaux sur le lac Tanganyika et, rapportait en octobre la Monusco, ont imposé à chaque navire 500 dollars de taxe de «contribution aux efforts de guerre de Yakutumba».
Yakutumba est l’un des nombreux groupes Maï Maï actifs dans l’est, et qui opèrent seuls ou avec des groupes armés étrangers – quand ils ne les combattent pas notamment pour le contrôle de sites miniers. Ils n’hésitent pas à cibler la Monusco ou les FARDC et commettent des exactions dans les villages, provoquant des déplacements de populations. D’autant que les Maï Maï Kapopo ou Kiricho s’illustrent dans le recrutement forcé de civils, d’après la Mission onusienne.
Mi-octobre, le président américain Barack Obama a annoncé le déploiement d’une centaine de soldats en Afrique centrale. Objectif: traquer et neutraliser Joseph Kony, leader de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), considérée comme l’une des rébellions les plus sanglantes au monde. Selon Kinshasa, ce déploiement s’adresse surtout la «Centrafrique» – où se cacherait le chef, qui a quitté l’est congolais il y a quelques mois – et ne «concerne pas» la RDC.
Elle en veut pour preuve qu’en province Orientale, suite aux efforts conjoints des FARDC, de soldats américains, de la Monusco (renseignement, formation, logistique…) et de l’armée ougandaise, aucune attaque de la LRA n’a officiellement été répertoriée depuis plus d’un semestre en RDC. Pourtant, la Mission de l’ONU et plusieurs associations de la société civile ont recensé quelques attaques, malgré une accalmie.
Echec des négociations avec les FDLR
«La LRA a une réputation de sorte que des petits malins, pour tétaniser leur victimes, se font passer pour LRA et, à ce moment-là, les gens font tomber leurs défenses, paniquent, s’enfuient et se font piller», commente Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. Une version qui ne convainc pas certains militants des droits de l’homme.
Autre rébellion étrangère retord: les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), œuvrant aux Nord et Sud Kivu et elles aussi accusées de violations des droits humains. Kinshasa a essayé de négocier «le désarmement» et «ils devaient se regrouper, on devait les identifier, ils avaient le choix soit de rentrer chez eux au Rwanda, soit d’être délocalisés», a révélé Joseph Kabila le 18 octobre, lors d’une conférence de presse.
«Malheureusement, ces négociations ou ces discussions, ces contacts ont complètement échoué, et nous pensons qu’on va continuer avec les opérations militaires» contre les FLDR, avait ajouté le président-candidat, avant de conclure: «Néanmoins, la porte est toujours ouverte pour ceux des FDLR qui pensent qu’il est temps de rentrer chez eux. (…) Les contacts sont toujours maintenus pour qu’on arrive à cet objectif».
La Monusco signale régulièrement des redditions de combattants – et parfois de leurs femmes et leurs enfants – se réclamant de la LRA ou des FDLR. Mais la RDC doit épurer ses propres rangs. Le pouvoir a «hérité sur le plan sécuritaire d’une armée, d’une police et de services de sécurité composés d’éléments disparates issus de plusieurs groupes armés – ces éléments obéissaient à plusieurs chaînes de commandement» et étaient souvent accusés d’exactions, a déclaré le 4 novembre Adophe Muzito. Aujourd’hui, des civils imputent encore des violations des droits humains à des soldats des FARDC, mais Kinshasa affirme que la réforme de l’armée avance.
lundi 14 novembre 2011
RDC : les groupes armés un obstacle à la tenue des élections
Parmi les grands défis à rélever pour la bonne tenue des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC) figure la question de la sécurité dans l'est du pays, a reconnu dimanche à Kinshasa M. Come Loma Djesa de l'Institut congolais d'étude stratégique et environnementale.
Selon lui, la situation sécuritaire dans l'est de la RDC reste encore moins reluisante et toujours aussi instable, avec notamment la présence nombreux groupes armés tels que les rebelles du Front démocrattqie de Libération du Rwanda (FDLR) les différents groupes Maï Maï (Sheka,Yakutumba Gédeo, Hume...) et les rebelles ADF de Nalu dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud Kivu, du Maniema et au Nord Katanga notamment dans le mont Mitumba.
"Ces groupes armés se livrent à l'exploitation des minerais et autre richesses que regorgent l'Est du Congo. Dans certains villages localités congolaises. Les groupes armés notamment, les FDLR et les Maï Maï percoivent des taxes et contrôlent des comptoirs d'or, de coltan et d'autres minerais", a indiqué Mbusa Pengela de la société civile du Sud Kivu.
Il a poursuivi en disant que pour la société civile du Nord Kivu et du Sud Kivu, la présence des groupes rebelles et armés dans l'est du pays constitue un obstacle à la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes et apaisées.
"Ces groupes armés sont capables de détruire des matériels électoraux pour empêher que les élections se tiennent dans les zones et localités qu'ils contrôlent. Ils feront tout pour ne pas perdre leur privilèges c'est-à-dire l'exploitation illégale et le pillage des richesses de l'Est pays", a-t-il fait savoir.
L'Institut congolais d'études stratégiques souligne également la recrudescence du trafic d'armes et de munitions dans cette partie de la RDC, "une situation qui risque aussi de pertuber le bonne tenue des élections du 28 novembre procahain", selon Pengela.
Depuis 2009, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé l'opération "Amani Léo" (en swahili "La paix maintenant") qui visait à neutraliser toutes les forces négatives qui sèment la terreur et l'insécurité dans l'Est du Congo.
Quoique qu'efficace, cette opération militaire soutenue par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) n'a pas réussi à restaurer la paix, surtout à neutraliser tous les groupes rebelles qui, au fil des années, ont réussi à mieux s'infltrer dans les localités et villages où ils font la loi.
"Les rebelles de FDLR et les Maï Maï ne sont pas prêts à voir des élections organisées dans les zones où ils font la loi", a soutenu un député provincial de la province du Sud-Kivu.
LA MENACE DE LA LRA
Dans la Province Orientale, l 'insécurité est créée par les rebelles ougandais de la l'Armée de la Résistance du Seigneur (LRA) qui continuent de commetre des crimes grâves à l'encontre des populations civiles notamment les localités du Haut Uele.
Selon la société civile de la Province Orientale, les rebelles de la LRA continuent encore de commettre des crimes contre l'humanité, avec l'enlèvement des enfants, le viols et tuéries dans les villages de la partie Nord-Est de la République démocratique du Congo, en Ouganda et en RDC.
Leur chef Joseph Kony, recherché par la Cour Pénale Internationale (CPI), reste à ce jour introuvable. Selon des sources des FARDC, Joseph Kony serait caché dans les zones situées entre la RD Congo, l'Ouganda et le Soudan du Sud.
Au mois d'octobre dernier, le Département d'Etat américain a annoncé l'envoi de plus de 100 militaires américains en Afrique Centrale avec comme mission d'aider les armées de la RRC, de l'Ouganda, de la République centrafricaine et du Soudan du Sud à lutter contre la LRA dans leurs frontlères communes.
"Le gouvrevement de Barack Obama a décidé de faire de la lutte contre la LRA son cheval de bataille en synergie avec les armées de pays concernés par les activités de ce mouvement rebelle." a déclaré un haut responsable des FARDC.
Des l'avis de plusieurs observateurs, la présence des rebelles de la LRA dans le Nord-Est de la RDC est également un obstacle à la bonne organisation des élections.
Ils soutiennent que seule une force conjointe et permanente entre les FARDC et la Monusco pourrait garantir la sécurité des élections dans cette partie de la RDC. A la lumière de ces faits, force est de constater que la question sécuritaire reste un véitable "challenge" pour la tenue des éléctions en RDC.
"La réussite de ces élections et la neutralisation des groupes rebelles va certainement être une étape siginificatif dans le processus de pacification de la République démocratique du Congo", a conclu M. Come Loma de l'Institut congolais d'études stratégiques et environnementales.
Source: xinhua
dimanche 13 novembre 2011
Accord RDC/Afrique du Sud pour relancer un méga-projet hydroélectrique
La République démocratique du Congo (RDC) et l'Afrique du Sud ont signé samedi à Lubumbashi (sud-est de la RDC), un accord pour relancer le projet du méga-complexe hydroélectrique d'Inga, sur le fleuve Congo, dans l'ouest de l'ex-Zaïre.
Le protocole d'accord prévoit la mise en valeur du projet hydroélectrique du site de grand Inga (province du Bas-Congo) afin de contribuer à la solution du problème de déficit en énergie électrique auquel leurs pays sont confrontés ainsi que les autres pays de la région, indique un communiqué conjoint des deux pays publié à Lubumbashi, le chef-lieu de la province du Katanga. Cet accord, paraphé par les ministres sud-africain et congolais de l'Energie, Dipuo Peters et Gilbert Tshongo, ouvre la voie à des pourparlers devant déboucher sur la signature d'un traité entre les deux pays dans les six mois. Grand Inga, s'il est achevé, doit avoir une capacité de quelque 40.000 mégawatts et viendra renforcer les deux centrales hydro-électriques existantes d'Inga I et d'Inga II, qui ne fonctionnent qu'à capacité réduite, faute d'entretien des turbines.
mercredi 9 novembre 2011
Le Conseil de sécurité inquiet des violences en RDC avant les élections
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé mardi sa "profonde inquiétude" à propos des violences en République démocratique du Congo (RDC) à l'approche des élections présidentielle et législatives du 28 novembre.
Dans une déclaration lue à l'issue d'une réunion des quinze pays du Conseil de sécurité sur la RDC, ces derniers "en appellent à des élections crédibles et pacifiques". Onze candidats, dont le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, se présentent à la présidentielle le 28 novembre, et 18.855 candidats vont se disputer 500 sièges de députés. Les membres du Conseil de sécurité "ont réitéré leur profonde inquiétude provoquée par les informations faisant état de violences liées aux élections" et "exhortent toutes les parties à faire campagne de façon pacifique". Samedi et lundi à Lubumbashi (sud-est de la RDC), plusieurs personnes ont été blessées dans des affrontements entre militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition) d'un côté et du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) et de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) de l'autre. Dimanche, l'opposant Etienne Tshisekedi, candidat à la présidentielle, avait appelé ses partisans à "casser les portes des prisons" si le gouvernement ne libérait pas dans les "48 heures" des militants arrêtés au cours de manifestations. S'exprimant devant le Conseil de sécurité, Roger Meece, représentant pour la RDC du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a expliqué que la mission de l'ONU en RDC (Monusco) était "fermement déterminée" à "contribuer à des élections pacifiques, libres et démocratiques". "Je pense que les forces armées de la RDC et la Monusco ont perdu leur dynamique dans le traitement des groupes armés dans l'est de la RDC, en particulier dans les provinces du nord et du sud-Kivu", a-t-il ajouté.
lundi 7 novembre 2011
Présidentielle 2011 : le Kivu ne peut que donner raison à Kabila !
Parmi les onze candidats à la présidentielle de 28 novembre 2011, deux, à savoir Etienne Tshisekedi et Léon Kengo, ont contribué au regard des fonctions qu’ils ont assumées pendant le régime Mobutu à l’éclosion du climat de l’insécurité au Kivu. Voici Comment.
Le Nord et le Sud-Kivu forment le Kivu frontalier. Sa colonne va de l’Ouganda à la Tanzanie en passant par le Rwanda et le Burundi. C’est, depuis les années 1960, la partie la plus sensible du pays en ce qu’il a vu passer deux formes de guerre : la rébellion et l’agression. En près de 50 ans, il est demeuré une zone instable. C’est seulement sous Joseph Kabila, depuis 2001, qu’il y a eu le plus d’initiatives pour la paix en sa faveur qu’au cours des 40 premières années d’Indépendance.
Au moment où s’amorce le deuxième cycle électoral, plusieurs candidats concurrents promettent la paix en remettant systématiquement en cause l’engagement du chef de l’Etat à cet effet. Certains vont certainement se livrer à la diversion. La réalité, dure, est pourtant là : la paix au Kivu a eu pour première source et cause d’instabilité Kinshasa, à l’époque Léopoldville ! Du moins après l’Indépendance… Voici comment !
Tout part du référendum constitutionnel de 1967. Mobutu est aux affaires depuis le 24 avril 1965. Le Mpr est mis sur pied. L’homme a cependant besoin de consolider le fondement juridique de son pouvoir. D’où le référendum devant doter le Congo d’une nouvelle Constitution, celle-ci de la Conférence de Luluabourg (Kananga) ayant été abrogée.
Parmi les premiers et principaux collaborateurs de Mobutu figure, en pole position, Dr Etienne Tshisekedi. Il est ministre de l’Intérieur. Il est même plus puissant, laisse-t-on entendre, que le Premier ministre Léonard Mulamba. Un militaire de la vieille garde. Dont le mandat sera d’ailleurs d’une petite année : novembre 1965-octobre 1966.
A l’époque, le ministère de l’Intérieur est l’organisateur des élections. Ce n’est pas comme aujourd’hui avec la Céni du pasteur Daniel Ngoyi Mulunda ou hier la Cei de l’abbé Apollinaire Malu-Malu.
La grande décision que prend le ministre de l’Intérieur, assurément sur instruction du futur maréchal, est l’enrôlement d’office des ressortissants rwandais séjournant dans le Kivu. Personne n’a jamais dit en contrepartie de quoi. Tout ce que l’on sait, c’est qu’en 1972, soit cinq ans après, la haute direction du Mpr prendra une autre grande décision : l’octroi d’office de la nationalité congolaise au Rwandais, quand bien même elle se dédira en 1981 !
Dans sa propre note biographique rédigée le 7 décembre 1999, Etienne Tshisekedi, candidat à la présidentielle 2011, signale que de 1971 à 1974, il est député national, élu de la circonscription de Kabinda, puis 2ème et 1er vice-président du Conseil législatif (équivalent du Parlement). Pareille décision doit avoir requis son avis.
Quant à Léon Kengo, candidat également à la présidentielle 2011, il est dans le sillage de Mobutu depuis 1968. S’il est vrai qu’au moment du référendum constitutionnel en 1967 il n’est pas au pays (puisqu’il est en train de terminer ses études en Belgique), il est tout aussi vrai qu’en 1972, lorsque la haute hiérarchie octroie la nationalité congolaise aux ressortissants rwandais, il est déjà actif dans l’appareil judiciaire en assumant les fonctions de Procureur général de la République.
A deux, les juristes Tshisekedi et Kengo auront donc lié leurs noms au drame kivutien.
2ème République ou instrument de déstabilisation du pays
Coupé quasiment du reste du pays puisque rendu inaccessible par voies terrestres (routes et chemins de fer), le Kivu – comme plus tard la Province Orientale et le Katanga – sera livré pieds et poings liés aux pays voisins de l’Est, entendez le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie.
Pour commercer (lisez vivre), la Province Orientale, le Nord Kivu, le Sud Kivu, le Maniema et le Katanga dépendent, sous la 2ème République, plus de ces pays-là que des provinces du Kasaï Oriental, du Kasaï Occidental, de l’Equateur, du Bandundu, de Kinshasa et du Bas-Congo.
Au travers de cette reconfiguration politico-sociologique, le Kivu s’installe pour longtemps dans le cycle d’insécurité. Aux autochtones qui revendiquent leurs droits – et qui lancent pour ce faire les mouvements Ngilima et Maï-Maï - le régime Mobutu répond par des expéditions militaires brutales. Le summum sera atteint avec l’opération Mbata, en 1996.
Dans une déclaration datée du 16 mars 1999, les ressortissants de Beni-Lubero décrivent cette opération en ces termes : « Les envahisseurs et leurs suppôts locaux doivent se rappeler que les populations des territoires de Béni et de Lubero, sous l'appellation de Ngilima May May autrement dit autodéfense populaire, avaient compris et pris les armes, bien avant les autres, contre la dictature de Mobutu en libérant pendant 3 mois (mars, avril, mai 1996) le grand axe routier Vitshumbi, Rwindi, Kanyabayonga, Kayna, Lubero. D'où l'opération "Mbata" initiée par le gouvernement Kengo avec le concours spécial de certains de ses ministres originaires de ces territoires. Cette expédition militaire menée par la Dsp et le Sarm de Mobutu a eu comme conséquences graves : la destruction massive et les pillages systématiques des cités de Kanyabayonga (26.000 habitants), Kayna (30.000 habitants), Kirumba (24.000 habitants), Kaseghe (5.000 habitants), Vitshumbi (15.000 habitants), Kibirizi (5.000 habitants), plus les massacres des populations estimées à 300 personnes et 4.500 maisons incendiées ».
En un mot, le régime Mpr mis en place en 1967, et dont la puissance sera accrue par les caciques du régime entre 1970 et 1990 avant de piquer du nez entre 1990 et 1997, se sera révélé un véritable instrument de déstabilisation du pays.
Des initiatives Kabila pour la paix
Comme relevé dans une chronique, la chance des Congolais par rapport au processus électoral actuel est de mettre face au peuple des acteurs politiques qui doivent répondre de leur gestion passée et présente pour mériter de l’avenir.
Au Kivu, où ils vont devoir passer tous dans le cadre de la campagne électorale, ils seront obligés de dire aux compatriotes du Nord et du Sud quelle est leur part de responsabilité dans la situation sécuritaire locale, mais surtout quelle est leur part de contribution à l’avènement de la paix !
Joseph Kabila peut brandir la sienne : outre le Dialogue intercongolais dont il va faciliter la tenue des assises et l’application des résolutions prises, il y a le processus de Nairobi impliquant les voisins de la sous-région et la conférence de Goma. Quand il a fallu recourir à la force, il l’a fait, mais non sans continuer de privilégier la solution négociée. A son actif, il y a aussi des initiatives discrètes, notamment avec les groupes armés internes. Certains ont renoncé aux armes ; d’autres font une résistance dictée plutôt par l’affairisme.
L’une de ces initiatives est l’exhortation faite en 2010, à l'hôtel Ihushi de Goma, aux Kivutiens de s’impliquer, les premiers, dans les actions de pacification. D’autant plus que la reconstruction nationale, au travers des « 5 Chantiers », a pour préalable normal la restauration d’une paix réelle. Il est, du reste, de notoriété publique que les investisseurs n’aiment pas les bruits des bottes.
Certes, les adversaires ne se gêneraient pas de brandir, eux, les rapports des ONG de défense des droits de l’homme, concernant entre autres les violences faites à la femme.
C’est ici l’occasion de s’arrêter pour réfléchir calmement. En majorité, les militaires Fardc déployés au Kivu sont originaires du Kivu. Les Maï-Maï, eux, sont des Kivutiens purs sang.
De quelle logique procèdent-elles alors, ces violences faites sur des Kivutiennes par des éléments Fardc et des éléments Maï-Maï eux-mêmes du Kivu ? Ou de quelle logique procède-t-elle, cette « tolérance » de la part des éléments Fardc et Maï-Maï ressortissants du Kivu si ces violences sont le fait des militaires originaires d’autres provinces !
Gestion rationnelle d’une situation héritée
C’est parce qu’il est conscient de ces évidences que Joseph Kabila se refuse d’être un commandant suprême va-t-en-guerre. Une attitude payante quand on sait qu’aujourd’hui, il y a de moins en moins d’affrontements armés au Kivu ; ceux qui s’y signalent relèvent de plus en plus du banditisme, à voir le nombre de prises d’otages libérés sur rançons…
Les Kivutiens réalisent que sous Kabila, le processus de paix se consolide en même temps que s’enclenche le processus de reconstruction au travers des « 5 Chantiers ». Ils admettent que sans le cycle récurrent de guerres, le Kivu serait à l’image de son relief et de son climat lui faisant ressembler à la Suisse.
Ce que l’on va finalement devoir retenir, c’est qu’aucun chef militaire responsable ne peut envoyer une armée rétablir par la force une situation trouble où s’entremêlent des intérêts pareils.
Seul de tous les 11 candidats à avoir fait l’armée, Joseph Kabila calcule tout ; il pèse tout. Avant de décider de quoi que ce soit, en conséquence.
Aussi, à voir comment il fait face à ce dossier, on peut l’affirmer : le Kivu ne cessera jamais de lui donner raison puisqu’il gère de façon rationnelle une situation qu’il a héritée des acteurs politiques des années ’60 et ’70 !
Ceux avec qui il a rendez-vous le 28 novembre 2011.
L’unité du Congo, enjeu de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011
lundi 7 novembre 2011 Alain Bischoff*
Joseph Kabila et son épouse Marie Olive Lembe Kabila en campagne à Bukavu, le 5 novembre 2011
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) vient de rendre public, le 2 novembre à Copenhague, son « Rapport annuel sur le développement humain »(1). Selon ce rapport, l’indice de développement humain (IDH) fondé sur l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie des pays étudiés classe la RDC au dernier rang de ceux-ci, le 187ème. C’est dire l’énormité de la tâche qui attend le futur président de la République démocratique du Congo.
Après la modification constitutionnelle de janvier 2011 permettant l’élection du président à la majorité simple à l’issue d’un seul tour de scrutin, il y a tout lieu de penser que Joseph Kabila, bénéficiant des relais de l’administration et de l’appui des onze gouverneurs de provinces, tous du PPRD, ainsi que du soutien, discret, de la « communauté internationale » se succédera à lui-même, face à une opposition émiettée regroupant dix candidats, sans toutefois avoir la certitude que les provinces qui avaient assuré son élection en 2006 (Katanga, Maniema, les deux Kivu) lui reconduisent une fois encore leur soutien.
En effet, le bilan du président sortant n’est pas bon. La réalisation des cinq chantiers majeurs (infrastructures, emploi, accès à l’eau potable et à l’électricité, éducation, santé) dont il avait fait son programme lors de l’élection de 2006 est loin d’être achevée. La démocratie congolaise en est toujours à balbutier et, pendant le quinquennat - pour se limiter à cet aspect de la vie publique - a connu de multiples et graves entorses commises à l’encontre du respect des libertés publiques, les meurtres de journalistes et de représentants d’ONG ont été nombreux – l’assassinat de Floribert Chebaya reste impuni.
L’exploitation des richesses naturelles du Congo continue, comme par le passé, à être soit confiée (bradée) à des multinationales, soit réservée par copinage à un petit cercle de profiteurs, et ne contribue que très imparfaitement à l’amélioration des finances publiques. Une véritable agriculture vivrière nationale est inexistante, la protection de la forêt du bassin du Congo n’est pas prise au sérieux, et la paix au Kivu est loin d’être revenue à cause de la faiblesse insigne de l’État congolais. Bref, on a bien du mal à répondre à la question de savoir en quoi, depuis 2006, la vie quotidienne des Congolais, se serait améliorée ?
La situation au Kivu ne laisse pas d’inquiéter : aux problèmes récurrents (surpopulation, litiges fonciers, absence d’affirmation de l’État) s’ajoutent ceux provoqués par Kagamé qui vient d’annoncer son refus de reconnaître comme nationaux les Rwandais non retournés au Rwanda avant la fin de l’année 2011, ceux qui résultent de la présence de bandes armées, d’ ex-FDLR, d’ ex-CNDP de Nkunda - que l’armée congolaise, peu fiable, ne parvient pas à éradiquer - auxquels viendraient s’ajouter maintenant, si l’on en croit la presse de Kinshasa, des groupes islamistes Al-Chabab chassés de Somalie par l’offensive de l’armée kenyane. La terreur et la désolation continuent à être le lot quotidien des populations des provinces de l’Est.
Il est évident que de la résolution des problèmes du Kivu dépend le maintien de l’unité de la RDC. Mais, paradoxalement, l’enlisement de la situation dans l’est du pays, que l’on peut considérer comme un échec supplémentaire du président Kabila pourrait au contraire contribuer à son succès lors de la future présidentielle. Évidemment, l’essentiel reste à faire au Kivu, mais des avancées sont tout de même à porter au crédit du président sortant : n’a-t-il pas en effet réussi à rétablir le dialogue entre le Rwanda et le Congo ? Un dialogue indispensable car sans le Rwanda, pas de paix au Kivu, sans le Rwanda, pas d’élimination de Nkunda et du CNDP ; et quand bien même la coopération entre les deux pays traduirait, selon les adversaires de Kabila, une mainmise du Rwanda sur le Kivu, elle a permis de faire en sorte que Kagamé ne soit plus regardé par la « communauté internationale » comme le seul interlocuteur de la sous-région des Grands Lacs. Par son action conciliatrice, Kabila est parvenu à faire comprendre au monde entier que la RDC existait, que le Kivu ne pouvait être considéré comme un Lebensraum du Rwanda dont la responsabilité dans l’instabilité de la région et le pillage des ressources naturelles de la province a été reconnue avec force par l’ONU.
Étienne Tshisekedi, lors d’un meeting au Stade des Martyrs à Kinshasa
Kabila a ainsi acquis une stature et une reconnaissance internationales auxquelles aucun de ses opposants à la présidentielle ne peut prétendre. Comment imaginer en effet que Tshisekedi, vieux cheval de retour, de près de 80 ans d’âge, qui n’a rien compris au processus démocratique initié en 2005 par Joseph Kabila, bien mouillé par le mobutisme, (même s’il en a été par intermittence un opposant) – complaisant avec l’ « empereur » du Kasaï, le séparatiste Kalonji, au point de s’abaisser à traiter Patrice Lumumba de « crapaud » en 1961 - puisse être un recours et porteur de solutions pour l’avenir de la RDC ?
Quant à Vital Kamerhe, bien qu’honnête et compétent, et à Kongo wa Dondo, président respecté du Sénat, aucun d’eux n’a d’assise partisane suffisante pour changer la donne de l’élection présidentielle.
Le danger pour le président élu en 2011, et pour le Congo, est ailleurs. S’il est réélu, Kabila le sera – comme chacun de ses concurrents le serait - avec moins de 50% des suffrages. Se posera alors la question de sa légitimité, qu’il devra chercher dans une majorité parlementaire qui sera difficile à trouver. Le pire serait que l’on voie alors l’opposition tout entière coalisée contre lui (une stratégie d’union entre ses divers concurrents a déjà été mise en place), confortée encore par le mode de scrutin proportionnel retenu pour les élections législatives, source potentielle de conflit permanent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Comment, dans ces conditions, mener une politique susceptible de résoudre, enfin, les problèmes de la RDC et surtout d’éviter son atomisation ? Si l’on considère que seule l’affirmation d’un État congolais fort, qui passe par l’avènement d’un exécutif incontestable, est la condition du retour à la stabilité du Kivu, et par là, de la sauvegarde de l’unité du pays, on ne peut que déplorer, par avance, les difficultés que menace de faire naître une coalition hétéroclite uniquement cimentée par le rejet de Kabila.
À cette paralysie à craindre d’un fonctionnement normal des institutions, s’ajoute, en effet, le risque de voir l’opposition refuser le verdict des urnes. Un proche de Tshisekedi, rencontré en octobre à Paris, m’a fait part de sa certitude qu’il y aurait très probablement une vague de contestation dès le lendemain de l’élection dont la régularité est d’ores et déjà contestée.
Il est vrai que les difficultés logistiques du scrutin (enregistrement de 32 millions d’électeurs, transport du matériel dans 62.000 bureaux de vote, distribution des bulletins de vote rendue difficile par la présence de plus de 18.000 candidats aux législatives et 11 à la présidentielle…) ont été plus ou moins résolues, avec l’aide de la MONUSCO, sans pour autant que cessent les critiques furieuses contre la commission électorale (CENI), notamment quant à l’établissement des fichiers électoraux.
Quoi qu’il en soit, les doutes de l’opposition, déjà formulés, à propos de la régularité des opérations électorales (les mêmes doutes avaient déjà été émis en 2006 alors même que cette élection, très réussie, restera comme un exemple d’expression démocratique), ainsi qu’’un sentiment de frustration résultant naturellement de la défaite, peuvent être un détonateur. Le risque est grand de voir s’enflammer, après l’élection, non plus seulement Kinshasa – comme cela avait été le cas en mars 2007 lorsque la milice privée de Bemba se heurta à la GSSP du président élu, causant la mort de plus de 200 personnes dans le quartier de La Gombe – mais aussi un certain nombre de provinces, notamment le Kasaï, fief de l’UDPS, peut-être aussi le Kivu, tellement déchiré, voire le Katanga, toujours irrédentiste malgré l’estimé et efficace gouverneur de la province, Moïse Katumbi Chapwe. Ce serait une grande irresponsabilité de l’opposition que d’attiser la haine avec comme seul but de discréditer Joseph Kabila aux yeux de la population et de l’étranger. À ce jeu-là, c’est le Congo qui serait perdant, en proie à l’émeute, avec un président mis dans l’incapacité de constituer un gouvernement avant longtemps et dans l’impossibilité de poursuivre la reconstruction du pays, déjà bien lente, et d’assurer la préservation de son unité, faute, qui plus est, de pouvoir compter, sur des forces de sécurité sûres parce que composées, notamment au Kivu, par d’ex-rebelles du CNDP mal intégrés. On ne peut croire qu’un tel scénario catastrophe puisse être en train de s’écrire et se concrétise après une élection, qui, aussi imparfaite qu’elle pourrait être dans son déroulement et son esprit, sera malgré tout l’expression démocratique d’une majorité des Congolais.|Alain Bischoff.
[1]
(1) Lire ici >>>>>Le rapport annuel 2011 du PNUD sur le développement humain
jeudi 25 août 2011
lundi 22 août 2011
RDC: un chauffeur de l'ONU arrêté à Goma avec une tonne de minerais
Kinshasa - Un chauffeur congolais de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi dans l'est du pays, alors qu'il tentait de se rendre au Rwanda avec plus d'une tonne de minerais à bord d'une voiture des Nations unies, a-t-on appris lundi de source officielle.
Les services commis à la frontière RDC-Rwanda, au niveau de la grande barrière, dans la ville de Goma, ont appréhendé une jeep de la Monusco immatriculée 1727, indique un communiqué de Naasson Kubuya Ndoole, ministre provincial des Mines du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale.
Le véhicule était conduit par le chauffeur Julien Mukala transportant frauduleusement 1.200 kg de cassitérite et voulant traverser la frontière, est-il précisé.
La Monusco a confirmé lundi à l'AFP l'arrestation de l'un de ses chauffeurs avec 1.200 kg de cassitérite.
Interrogé par l'AFP, le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku a confirmé qu'il s'était rendu sur les lieux de l'arrestation et qu'une enquête a été ouverte au parquet de Goma pour établir les faits et déterminer les responsabilités.
Selon le communiqué, lattention des services a été attirée lorsque tous se sont aperçus que la jeep Monusco semblait lourdement chargée de quelque chose au point quelle roulait à peine.
Le chauffeur arrêté a tenté de corrompre les services par loctroi de la moitié du lot de minerais, est-il encore écrit.
Les premiers éléments de lenquête viennent de révéler que le chargement de ces 1.200 kg a été fait auprès du comptoir dachat de minerais dénommé Ebir, appartenant à un résident de Gisenyi, ville rwandaise frontalière de Goma.
Le 3 août, un porte-parole de l'armée congolaise avait annoncé à l'AFP l'arrestation, toujours à Goma, du colonel Balumisa Chuma, commandant du secteur de Walikale, alors qu'il acheminait avec douze militaires dix tonnes de cassitérite extraite au Sud-Kivu voisin.
Des groupes rebelles et milices locales mais aussi des militaires sont régulièrement accusés d'exploiter les minerais dont regorgent les Nord et Sud Kivu, et le Maniema (est).
Ces provinces sont principalement riches en cassitérite et en coltan (tous deux largement utilisés en électronique), et aussi en gisements d'or.
Un rapport du sénat indiquait fin 2009 que 80% des exportations de minerais échappaient au contrôle de lEtat dans les trois provinces.
dimanche 21 août 2011
RDC: Kabila nomme un nouveau conseil d'administration à la Snel
Le président congolais Joseph Kabila a nommé un nouveau conseil d'administration à la Société nationale d'électricité (Snel, publique), objet de nombreuses critiques pour la faiblesse de sa production électrique qui affecte plusieurs régions de la République démocratique du Congo (RDC) et en particulier la capitale, Kinshasa, a rapporté dimanche la radio onusienne Okapi.
Les membres du nouveau conseil d'administration ont été nommés par ordonnance présidentielle signée samedi par M. Kabila. Ils sont au nombre de neuf, sous la présidence de Makombo Monga Mawawi, a précisé Radio Okapi, parrainée par l'ONU. Samedi, le président de l'association "SOS Kinshasa", Gilbert Ilondo, avait invité les Kinois à allumer chacun une bougie dimanche soir pour exprimer leur ras-le-bol" contre les "poches noires" et les "délestages" (l'arrêt volontaire de l'approvisionnement de certains de ses consommateurs pour en fournir à d'autres) qui touchent les différents quartiers de la ville. La Snel invoque pour se défendre une baisse importante du niveau de fleuve Congo constatée depuis avril en raison d'une diminution des pluies et qui provoque une réduction importante de la production électrique du barrage d'Inga (sud-ouest de la RDC): 350 mégawatts au lieu de 800. Mais elle admet aussi à demi-mots que seules quatre à six des quatorze turbines des deux centrales d'Inga sont en état de fonctionnement en temps normal, faute d'entretien. Selon les statistiques de la Snel, seuls 6% de la population congolaise a accès à l'énergie électrique
mardi 16 août 2011
Crash à Kisangani: "Tout le monde doit savoir!"
Un militaire belge présent sur les lieux du crash d'un Boeing 727 de la compagnie Hewa Bora Airways le 8 juillet dernier à Kisangani, en République démocratique du Congo (RDC), dénonce mardi dans La Dernière Heure la gestion approximative de l'accident par la Monusco (Onu). Il relève aussi, entre autres, l'absence des règles par la compagnie aérienne, les moyens humains et techniques inadaptés à l'aéroport de Kisangani-Bangboka, l'incompétence des unités de soins d'urgence, le pillage des cadavres,...
Le militaire, qui explique en être à sa cinquième mission en RDC, raconte notamment avoir été mis en joue alors qu'il tentait, avec l'aide des autres militaires belges présents, de s'opposer au pillage des victimes. Il dit qu'il était "le seul 'médical' sur place au moment du crash". Il s'en prend au fonctionnement de tous les organismes internationaux, humanitaires ou diplomatiques, et plus particulièrement à la force internationale de l'Onu sur place, la Monusco. Selon lui, le contingent bangladais de la Monusco, en charge de la sécurité et de la police sous la bannière onusienne, "a laissé les premiers arrivés sur les lieux - militaires ou civils - fouiller et piller les corps, des blessés comme des morts". "Ostensiblement armés, ils ont même participé aux fouilles en règle sans porter secours aux accidentés en priorité", ajoute-t-il. Selon le militaire, qui affirme ne plus pouvoir se "taire devant autant d'atrocités et de mensonges", les associations humanitaires ne sont par aileurs arrivées sur les lieux de l'accident que le lendemain, contrairement à ce qu'ont avancé Médecins sans frontières et la Croix-Rouge congolaise.
lundi 6 juin 2011
Conférence de presse MONUSCO du mercredi 1er juin 2011
Conférence de presse MONUSCO du mercredi 1er juin 2011
KINSHASA, République démocratique du Congo (RDC), 1er juin 2011/African Press Organization (APO)/ — Conférence de presse MONUSCO du mercredi 1er juin 2011
Touré Penangnini: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.
- Activités des composantes de la MONUSCO
- Situation militaire
Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l’Homme :
Dans la province du Maniema, le 25 mai 2011, le Tribunal de grande instance du Maniema, siégeant à Kindu, a prononcé l’acquittement pour faits non établis et insuffisance de preuves des 10 militants de l’Union pour la nation congolaise (UNC), accusés de rébellion, désobéissance civile, destruction méchante et vol qualifié. Pour rappel, le 12 avril 2011, à Kasongo, ces militants, dont le coordinateur provincial de l’UNC, étaient accusés d’avoir détruit le drapeau et les locaux du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) ainsi qu’une effigie du Chef de l’Etat, et arrêtés sur cette base. Les militants de l’UNC ont toujours clamé leur innocence affirmant que cette arrestation n’avait pour but que de porter atteinte à leur liberté d’expression.
Dans la province de l’Equateur, les 21 et 22 mai 2011, le Bureau Conjoint des Nations Unies des droits de l’homme (BCNUDH) a organisé un atelier avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’intention d’une vingtaine de chefs de secteurs, de localités, et de notables bantous et pygmées. Cette activité s’est effectuée dans le cadre du Projet d’Appui conjoint à la Transition dans l’Equateur (PACTE) financé par le Gouvernement du Royaume d’Espagne. Dans le cadre du même projet, le 23 mai 2011, du matériel informatique a été remis aux institutions judiciaires et administratives des districts du Sud et Nord Ubangui.
Affaires civiles :
Une mission conjointe MONUSCO-Gouvernement conduite par la section des Affaires civiles de Lubumbashi dans le territoire de Malembankulu (à 600 km de Lubumbashi) s’est effectuée du 19 au 24 mai. La mission était composée de plusieurs sections de la MONUSCO dont les Affaires civiles, les Affaires politiques, l’Etat de Droit et la Sécurité, ainsi que des membres du Ministère du Plan, celui de l’Intérieur, et des autorités judiciaires militaires et civiles du district du Haut-Lomami (Katanga). L’objectif était de sensibiliser les chefs coutumiers à la prévention des conflits et à la redynamisation des Comités de développement locaux. Le territoire de Malembankulu a été durement affecté jusqu’en 2006 par les activités du mouvement Mai Mai, dont les éléments armés n’ont pas été démobilisés à ce jour. La mission a atteint son but en amenant 47 chefs coutumiers de la région à prendre conscience de l’impact des conflits et de la nécessité de les prévenir. Ces chefs ont également marqué leur accord pour la sélection des membres des Comités de développement locaux.
Activités de la Division électorale :
Les responsables du genre de la CENI et de la Division Electorale de la MONUSCO ont effectué du 26 au 31 mai, une mission à Kananga dans le Kasaï occidental. Au cours de cette mission, plusieurs rencontres ont été organisées, notamment avec des femmes leaders appartenant à plusieurs organisations, ainsi que des membres du projet Pôle Action Genre et Election (PAGE), et des étudiants de Kananga. Une caravane motorisée, a également été organisée, du centre-ville à Luandanda pour sensibiliser les femmes sur l’importance de leur participation aux opérations de révision du fichier électoral.
Le paiement des agents temporaires pour la révision du fichier électoral se déroule désormais normalement. Un système d’éveil a été mis en place avec l’appui des sections électorales de la MONUSCO et du projet PAGE pour des interventions rapides. A Kinshasa où 1.059.913 personnes ont déjà obtenu leur nouvelle carte d’électeur, les opérations de révision du fichier électoral se poursuivent.
La révision du fichier électoral prendra fin le 6 juin 2011 dans les provinces du Katanga et du Kasaï Occidental. A cette date, les procédures de clôture des centres d’inscription seront de mise. L’opération de révision du fichier électoral se poursuit dans toutes les provinces opérationnelles : pour le Katanga et le Kasaï Occidental 3.810.782 et 2.237.482 électeurs ont été respectivement enregistrés, soient 90% des électeurs attendus pour le Katanga et 91% pour le Kasaï, selon les données partielles recueillies auprès des centres d’inscription.
Activités de la Police MONUSCO :
Dans le cadre du Renforcement des capacités de la Police nationale, le premier bataillon de la Police d’Intervention rapide de la Police nationale congolaise (PIR/PNC), a achevé à Kasangulu, son stage de recyclage. Le deuxième bataillon a effectué le lundi 30 mai sa rentrée au centre d’instruction pour la formation.
A Butembo, la 2ème session de recyclage des Policiers dans le cadre de la sécurisation du processus électoral se poursuit également tandis qu’à Bunia, la formation de formateurs spécialisés de la PNC dans le cadre de la lutte contre les violences est à sa 5ème semaine et se clôturera le 25 juin 2011.
Une session de formation d’initiation en informatique bureautique a débuté le 26 mai dernier au centre d’instruction de Kapalata à Kisangani, au profit d’une vingtaine de cadres formateurs de la PNC. Cette activité, qui se déroulera durant 15 jours, est appauyée par le PNUD à travers la dotation d’ordinateurs et d’un formateur pour renforcer l’équipe de formateurs UNPOL.
A Kinshasa, se poursuit au Centre Supérieur Militaire, la formation des cadres PNC en Inspection Générale d’Audit. Au total, 704 éléments en formation au cours de la semaine du 23 au 28 mai 2011.
A Lubumbashi, une formation de 300 policiers à la sécurisation du processus électoral commence dans le courant de cette semaine.
Les opérations de collecte des données ont permis de recenser du 11 au 28 mai, 5.855 Policiers dans les provinces du Bandundu et du Bas-Congo.
A Mbandaka, l’opération d’identification biométrique débutée le 26 mai 2011 se poursuit. Ainsi, 157 policiers ont déjà été identifiés sur un effectif de 1.619 policiers.
Autres activités des Nations Unies
La Sous-secrétaire générale aux Affaires humanitaires des Nations Unies et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Catherine Bragg, effectue une visite en République Démocratique du Congo du 31 mai au 04 juin 2011 pour évaluer la situation humanitaire. Au nombre de des principales priorités, figurent la protection des civils et des acteurs humanitaires, la prévention des violences sexuelles ainsi que l’assistance aux victimes, et l’accès humanitaire aux populations dans des zones de conflits.
Mme. Bragg s’est rendue ce matin au Sud-Kivu et en Province Orientale où elle rencontrera les communautés affectées par la violence, ainsi que les autorités provinciales, les organisations humanitaires, et les officiels de la MONUSCO. A Kinshasa, elle rencontrera les autorités gouvernementales et les membres de la communauté des bailleurs.
Mme Bragg conclura sa visite par une conférence de presse à Kinshasa le samedi 4 juin 2011, dans la Salle de réunion de l’Immeuble des Nations Unies. Plus de détails dans la note d’information qui vous sera distribuée.
Situation militaire
La situation sécuritaire à l’Ouest de la République Démocratique du Congo, notamment à Dongo et Mbandaka, est demeurée calme la semaine dernière. Néanmoins, la Force de la MONUSCO a renforcé son dispositif à Dongo dans le cadre des mesures préventives, tendant à dissuader toute activité des forces négatives dans cette région.
L’unité « Riverine » de la Force de la MONUSCO continue à assurer la sécurité le long du fleuve Congo et de la rivière Oubangui. Les patrouilles ont été menées sur l’axe Kinshasa-Kwamouth, situé à 193 kilomètres au Nord de Kinshasa. C’est ainsi que le 20 mai 2011, l’unité de la « Riverine » s’est déployée pour prêter assistance à une barge en détresse sur le fleuve Congo au village de Massebwaka, situé à 242 kilomètres au Nord de Kinshasa. Grâce à la promptitude de l’intervention de la Force de la MONUSCO, tous les passagers ont pu être secourus sains et saufs.
En Province Orientale, la situation sécuritaire est demeurée relativement stable pendant la période sous examen. Toutefois, des activités sporadiques attribuées à l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) menées à l’Ouest du parc national de la Garamba ont été rapportées.
Un rapport récent a révélé, l’enlèvement le 10 mai 2011 par la LRA, de deux pêcheurs exerçant sur la rivière Buela, près de la localité de Nambia Pi. La présence à ce jour de la LRA dans cette région a été confirmée par la section DDRRR de la MONUSCO.
Par ailleurs, trois personnes faisant partie du groupe d’individus enlevés la semaine dernière au centre d’enrôlement d’Ango ont été libérées.
Dans le cadre d’exécution de son mandat, les Forces Spéciales Guatémaltèques de la Force de la MONUSCO ont mené pendant trois jours une patrouille de reconnaissance de longue portée sur l’axe Dungu-Faradje, en vue d’évaluer les points vulnérables situés le long de cette route, et qui sont susceptibles d’entraver leur mission de protection des populations civiles.
La Brigade d’Ituri de la Force de la MONUSCO a pour sa part lancé l’opération « Rudia Licorne » autour de Doruma, dans le but d’interdire toute liberté d’actions aux groupes armés et marquer ainsi sa présence dans cette région.
Dans le cadre de son mandat relatif à la stabilisation de la République Démocratique du Congo, l’unité Indonésienne du Génie de la Force de la MONUSCO a procédé à la réhabilitation de la route reliant Dungu à Faradje. Cette infrastructure d’une longueur d’environ 150 kilomètres, revêt une importance sociale, économique et sécuritaire fondamentale pour les populations civiles. Elle a été initiée le 1er février 2011 et sera inaugurée le 2 juin 2011 en présence du Commandant de la Force de la MONUSCO et des autorités provinciales.
En Ituri, le 21 mai 2011, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO d’Idohu a organisé une conférence à laquelle ont participé le chef cette localité et les notables de la région, en vue d’évaluer la situation sécuritaire et prendre des dispositions idoines, afin d’assurer une meilleure protection des populations civiles contre les activités criminelles des groupes armés dans la région.
Le 24 mai 2011, la Force de la MONUSCO a appuyé les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) lors des affrontements contre les miliciens au marché d’Aveba, au cours desquels un soldat FARDC a été blessé. Certains individus suspectés pour leur soutien aux miliciens ont été arrêtés aux fins d’enquête.
Conformément à son mandat de protection des populations civiles, la Force de la MONUSCO maintient également une posture proactive dans le district d’Ituri. C’est ainsi qu’elle vient d’établir plusieurs bases opérationnelles temporaires pour mener des patrouilles de jour et de nuit, marquer sa présence et dissuader toute activité des forces négatives, respectivement dans les zones environnantes de Gety, Kobona et Ozoba.
L’opération conjointe menée par la Force de la MONUSCO et les FARDC dénommée « Iron Kibota » (Marteau de Fer), a été lancée au Sud d’Irumu et vise la neutralisation des groupes armés dans cette zone.
Les FARDC poursuivent leurs opérations unilatérales dans la vallée de Similiki et au Nord d’Eringeti, en vue de traquer les forces négatives et sécuriser les populations civiles.
Au chapitre du soutien humanitaire, l’hôpital de niveau 1 de la Force de la MONUSCO de Mahagi a organisé la campagne médicale hebdomadaire au profit des populations civiles vivant dans la région de Mahagi, et prodigué des soins gratuits aux personnes souffrant de pathologies diverses. Une cinquantaine d’individus ont ainsi été traités.
Au Nord-Kivu, les éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) continuent d’être actifs et ont affronté les FARDC dans le territoire de Rutshuru.
Par ailleurs, la découverte de nouvelles mines de cassitérite dans la province et l’ambition exprimée par l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) d’assurer leur contrôle, constituent de nouvelles menaces à la protection des populations civiles.
Le 20 mai 2011, les FARDC et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ont mené une opération de ratissage près des collines de Rugambo dans le parc national de Virunga, et ont déclaré avoir arrêté deux bandits armés. Les FARDC ont mené une autre opération de ratissage à Katweguru, et ont rapporté avoir tué sept éléments FDLR.
Des accrochages entre les FARDC et les FDLR à Nyruhanga, situé à 18 kilomètres au sud d’Ishasha, ont provoqué la mort d’un élément FDLR.
En outre, les FDLR ont tué six personnes à Katweguru en représailles de la mort de sept éléments FDLR tués pendant les opérations menées par les FARDC.
Le 21 mai 2011, cinq éléments armés se sont rendus à la section DDRRR de la MONUSCO. A ce propos, le DDRRR a rapatrié 94 Rwandais depuis le début du mois de mai 2011.
Au Sud-Kivu, les FDLR sont à l’origine de divers incidents répertoriés dans la région et ont à cet effet, mené des opérations contre les FARDC dans le territoire de Kabare.
A l’issue de l’opération « Enduring Peace » (Paix Durable) qui avait démarré le 24 mai 2011, la Brigade du Sud-Kivu de la Force de la MONUSCO vient de lancer une nouvelle opération dénommée « Amani Ya Kweli » (La Paix Certaine) visant à déployer onze bases opérationnelles mobiles, et à mener des patrouilles dans les zones où des violations aux Droits de l’Homme ont été répertoriées. En plus, une compagnie des Forces Spéciales Egyptiennes de la Force de la MONUSCO a aussi été déployée dans les localités de Kamituga, Nyamaronga, Ilambo et Numbi. Cette opération va à terme assurer la sécurité des populations civiles dans cette région en attendant le redéploiement futur des FARDC présentement engagées dans le processus de restructuration de leurs unités.
Le 24 mai 2011, deux éléments Mayi-Mayi des Patriotes Résistants Congolais (PARECO) se sont rendus avec leurs armes au poste opérationnel des la Force de la MONUSCO de Minova.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1452 patrouilles armées, dont 421 patrouilles nocturnes, et fourni 114 escortes, pendant que 339 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.
SOURCE
Mission of UN in DR Congo
mercredi 4 mai 2011
Rwanda: les chefs de la rébellion hutu devant la justice allemande
Rwanda: les chefs de la rébellion hutu devant la justice allemande
De Audrey KAUFFMANN (AFP) – Il y a 11 heures
STUTTGART — Un tribunal de Stuttgart, dans le sud-ouest de l'Allemagne, a commencé mercredi à juger le chef de la rébellion rwandaise hutu des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint Straton Musoni pour crime contre l'humanité et crime de guerre en République démocratique du Congo.
Le procès, qui s'est ouvert peu après 07H30 GMT, a été immédiatement suspendu, avant même la lecture de l'acte d'accusation, car la défense a déposé une motion contestant la composition du parquet.
"Il est permis de douter de la neutralité du parquet fédéral", a argué Ricarda Lang, avocate d'Ignace Murwanashyaka.
Selon elle, "le procès ne peut pas continuer" avec les représentants actuels de l'accusation car l'un d'eux au moins doit être entendu comme témoin devant la cour pour rapporter le contenu d'auditions réalisées pendant l'enquête en RDC et au Rwanda. Or on ne peut selon l'accusation à la fois témoigner et accuser dans un procès. Elle a en outre affirmé que tous les éléments du dossier n'avaient pas été transmis à la défense et contesté les conditions d'audition de certains témoins, sans traducteur.
Les juges ont demandé au parquet de préparer sa réponse et le procès devait reprendre en fin de matinée.
Arrêtés en novembre 2009, les deux hommes sont accusés de diriger "une organisation terroriste" et d'avoir piloté à distance des atrocités commises par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en 2008 et 2009 contre des centaines de civils dans l'est de la République Démocratique du Congo où elles sont basées: plus de 200 meurtres, de très nombreux viols, pillages et incendies de village, le recrutement d'enfants-soldats.
Ils encourent la réclusion à perpétuité.
Arrivés menottés, Ignace Murwanashyaka, 47 ans, et Straton Musoni, 50 ans, ont comparu à Stuttgart dans une petite salle pleine --70 personnes dans le public--, flanqués chacun de plusieurs avocats. M. Murwanashyaka en jeans et chemise mauve, lunettes argentées, et M. Musoni en costume vert pale et cravate bariolée.
M. Murwanashyaka préside les FDLR depuis fin 2001. Recherché par Kigali et objet de sanctions de l'ONU depuis 2005, il vit depuis plus de deux décennies en Allemagne, tout comme Straton Musoni, vice-président des FDLR depuis 2004. Les deux hommes, venus étudier en Allemagne, y ont fait leur vie.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait salué en janvier le fait que l'Allemagne ait entendu les "appels répétés" de l'ONU et traduise en justice les chefs des FDLR. Une démarche qui peut selon lui contribuer à "la stabilisation" de l?est de la RDCongo.
Quatre-vingts témoins sont cités dans le dossier de l'accusation, épais de 150 classeurs.
Ce procès est le premier organisé selon les dispositions du Code allemand sur les crimes violant le droit international, introduit en 2002 sur le principe de la compétence universelle. Après l'Holocauste, l'Allemagne s'était dotée des moyens de punir le génocide. Le nouveau Code intègre toutes les atteintes relevant de la Cour pénale internationale, crimes de guerre et crimes contre l'humanité inclus.
Les FDLR comptent entre 2.500 et 5.000 combattants hutus dans la région des Grands Lacs, selon les sources. Kigali en recherche certains pour leur rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU, majoritairement d'ethnie tutsi
lundi 28 mars 2011
RDC : Kinshasa examine un "découplage" de la présidentielle et des législatives
président de la RDC Joseph Kabila, le 24 octobre 2010 à Montreux, en Suisse.© AFP
Le président congolais Joseph Kabila a réuni les plus hautes personnalités de l'État pour évoquer un report des élections législatives, qui doivent être organisées en même temps que la présidentielle en fin d'année. La signature d'un accord avec les rebelles des FDLR a aussi été annoncée.
Dans l’après-midi du 14 mars, Joseph Kabila a réuni pendant plus de deux heures les plus hauts responsables de l’État au Palais du peuple. Parmi les présents : le procureur général, le Premier ministre, celui de l’Intérieur, les présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale et de la Commission électorale nationale indépendante. Les participants ont examiné de près le scénario d’un « découplage » de la présidentielle et des législatives. La première pourrait se tenir en octobre prochain, les secondes au début de 2012. Un moyen pour le chef de l’État fraîchement élu de profiter, lors des législatives, de la tendance des électeurs à voter pour le vainqueur de la présidentielle. Et donc de s’assurer la haute main sur le Parlement. C’est la preuve que l’argument avancé, en janvier, pour justifier la suppression du second tour de la présidentielle – la nécessité de faire des économies – n’était qu’un prétexte. Le découplage nécessite en effet l’organisation de deux scrutins au lieu d’un.
Accord avec les FDLR
La signature prochaine d’un accord avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a par ailleurs été annoncée à l’issue de la réunion. Le groupe rebelle, qui compte dans ses rangs d’anciens génocidaires, menace en effet la paix dans le Nord et le Sud-Kivu. Il sera « relocalisé » dans une autre province congolaise, le Maniema. L’accord porte sur 1 500 combattants.
Rwanda : Le général Didier Tauzin défend le rôle de l'armée française pendant le génocide
« Rwanda : je demande justice pour la France et ses soldats » est le dernier ouvrage du Général Didier Tauzin aux éditions Jacob-Duvernet. Chef du 1er RPIMA de 1994 à 1996 et patron de l'opération Chimère et Turquoise au Rwanda, Didier Tauzin s'explique sur les accusations de complicité de génocide qui planent autour de l'armée française. Le journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, spécialiste du Rwanda, décrypte cet ouvrage pour AFRIKARABIA.
L’ouvrage du général Didier Tauzin est un plaidoyer pour le rôle de la France – et surtout de l’armée française - au Rwanda entre 1990 et 1994, rôle qu’il estime incompris, voire outrageusement stigmatisé. Didier Tauzin, alors colonel, était intervenu à deux reprises au Rwanda : quelques semaines en février-mars 1993 pour contrer l’offensive du FPR, dans le cadre de l’opération secrète Chimère (dite aussi « Birunga ») en marge du dispositif « Noroît », et encore quelques semaines (entre juin et juillet 1994) lors de l’opération Turquoise pour « sécuriser » la frange sud-ouest du Rwanda.
Le récit qu’apporte Didier Tauzin sur les événements qu’il a vécus, surtout en 1993, est précis et intéressant sur les faits, toujours exalté et souvent incohérent sur les analyses. Nous faisons référence aux pages 61 à 88 du manuscrit pour l’opération Chimère de 1993, et 105 à 148 pour Turquoise. Soit au total quelque 70 pages sur un court ouvrage de 196 pages sans compter les annexes. Les informations avancées renouvellent et approfondissent la connaissance des deux épisodes, vus du côté des militaires français. Ce ne sont malheureusement que des brèves parties d’un projet qui vise à répondre aux critiques sur le rôle de la diplomatie et de l’armée française au Rwanda. Dans cette perspective, l’ouvrage de Didier Tauzin devient lui-même essentiellement polémique. N’ayant pas l’art du pamphlétaire, il laisse apparaître de nombreuses faiblesses, comme la volonté d’en découdre avec le journaliste Patrick de Saint-Exupéry et son livre « Complices de l’inavouable », où Didier Tauzin est épinglé. Si le militaire a été blessé par les critiques, il en fait une véritable obsession et s’affaiblit d’autant.
Nourrir la polémique sur le rôle de la France de François Mitterrand au Rwanda n’était pas en soi un mauvais projet. Mais d’autres militaires ont déjà pris la plume pour défendre la même cause que Didier Tauzin et dans un format similaire : le colonel Jacques Hoggard avec « Les Larmes de l’honneur », un petit livre bien écrit publié en 2005 (Ed. Poche), et le général Lafourcade avec « Opération Turquoise » en 2010 (Ed. Perrin), beaucoup plus primaire.
La version du général Tauzin du génocide des Tutsi de 1994 (qu’il écrit généralement « génocide » entre guillemets) ne peut qu’embarrasser les défenseurs du rôle de l’armée française au Rwanda, notamment en raison de considérations plutôt approximatives, voire naïves, sur un prétendu atavisme tutsi, sur les colonisations successives du Rwanda, etc., qui échappent visiblement à son entendement. Son préfacier Jean-Dominique Merchet, par ailleurs journaliste à Marianne, en est bien conscient qui prévient : « A la fois témoignage et coup de gueule, il faut le lire pour ce qu’il est.
Les spécialistes de l’histoire et de l’anthropologie du Rwanda trouveront sans doute à y redire, ici ou là. Qu’importe ! Didier Tauzin n’a pas écrit un livre savant, désincarné. C’est d’un homme dont il s’agit, pur produit de l’armée française telle qu’elle est, avec ses grandeurs et ses naïvetés ». Ce « déminage » préliminaire ne suffira pas à légitimer l’ouvrage. L’armée française dont se réclame Didier Tauzin, et avant lui l’ensemble des protagonistes de l’association « France Turquoise », n’a aujourd’hui que faire de ces vieilles badernes qui ressassent un cuisant échec, militaire mais surtout politique, au Rwanda. Dans un éclair de lucidité, le général Didier Tauzin observe que les dégâts provoqués par l’équipée française au Pays des Mille Collines ont été immenses : « Elle a depuis lors perdu la confiance des Africains et perdu sa confiance en elle-même en politique africaine. Elle n’est plus qu’un acteur marginal de la scène africaine, un second rôle, souvent un figurant… quand elle est présente. »
Dommage qu’il faille attendre les dernières pages pour trouver une observation sensée, qui contredit l’essai hagiographique qu’on aura lu précédemment. A l’exception de ces quelques lignes qui lui auront échappé, le général Didier Tauzin apparaît comme un va-t-en-guerre aux idées courtes, ce qui a limité la fin de sa carrière à une pénible ascension au grade de général dans les soupentes du ministère de la Défense. Loin du Rwanda et de ses mirages…
Jean-François DUPAQUIER
Didier Tauzin, Rwanda l'honneur bafoué de la France, Paris, Editions
Jacob-Duvernet ISBN : 978-2-84724-335-2 ; EAN : 9782847243352 . Dimensions :
15,5cm x 24,2cm x 2,1cm. 19,90 euros.
NDLR : J’ai eu l’occasion de le rencontrer durant l’opération Turquoise à Goma.
Fait marquant, il avait ouvert son hôpital de campagne militaire aux civils rwandais les plus touchés.
dimanche 27 mars 2011
Rwanda : 2 présumés génocidaires, protégés du régime rwandais, arrêtés en Belgique
Ernest Gakwaya, alias "Camarade" et Emmanuel Nkunzuwimye, dit "Bomboko", ont été arrêtés le 23 mars 2011 à Bruxelles. Les deux hommes ont été inculpés pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994 au Rwanda. Ils avaient pourtant été les invités officiels de Paul Kagame en décembre dernier dans le cadre du programme "Comme and see", un dispositif de réconciliation lancé en 2010 par le gouvernement rwandais.
Deux Rwandais, présumés génocidaires, membres éminents de la diaspora rwandaise en Belgique, Ernest Gakwaya, dit « Camarade » et Emmanuel Nkunzuwimye, dit « Bomboko », ont été arrêtés le 23 mars au matin à Bruxelles. Malgré son appartenance supposée aux Interahamwe pendant le génocide de 1994, Gakwaya était retourné sans encombres au Rwanda dans le cadre du programme « Come and see » en décembre dernier. Ce programme, initié par le gouvernement rwandais, consiste à inviter des membres de la diaspora rwandaise au Rwanda, afin de les réconcilier avec le pouvoir en place et les pousser à un retour définitif. Le 21 décembre dernier, pour la fin de la conférence sur le Dialogue National, Ernest Gakwaya était intervenu pour remercier le président du Rwanda Paul Kagame de sa générosité à l’égard des Rwandais vivant à l’étranger.
Selon l’Office rwandais d’information (ORINFOR), un service officiel chargé de relayer les vues des autorités nationales, Ernest Gakwaya avait déclaré à la suite de son voyage au Rwanda: "le constat sur le terrain diffère des informations diffusées dans son pays hôte sur la situation au Rwanda. Je ne savais pas que les Rwandais pouvaient s’asseoir et discuter ensemble. L’on est comme des naufragés qui viennent d’être sauvés par la police. Je m’engage à sensibiliser les autres réfugiés à contribuer au développement du pays pour l’accélérer." ajoutait Ernest Gakwaya, selon l’ORINFOR.
Les rescapés ont été ulcérés par ce programme et notamment de l’invitation d’Ernest Gakwaya. Celui-ci a quitté le Rwanda en 1994 en plein génocide. Selon diverses sources, il avait auparavant participé aux massacres dans le quartier de Nyamirambo, bastion des miliciens interahamwe, avant de comprendre que la guerre était perdue et d’en tirer des conséquences pour sa sécurité personnelle en trouvant asile en Belgique où il avait cherché à se faire oublier.
Selon les rescapés, Gakwaya était l'un des interahamwe les plus actifs pendant le génocide. Quant à Nkunzuwimye, il est considéré comme un proche de Jean-Marie Vianney Mudahinyuka, condamné par contumace à 19 ans de prison au Rwanda. Résident aux Etats-Unis, Mudahinyuka a été remis au Rwanda, en janvier dernier par la section Interpol des Etats-Unis.
Paradoxalement, Gakwaya et Nkunzuwimye auraient peut-être continué à couler des jours paisibles s’ils n’avaient pas fait parler d’eux dans le cadre de l’opération « Come and See » de décembre dernier. Ou s’ils étaient restés au Rwanda !
De son côté le site officiel rwandais « New Times » rend compte de l’arrestation des deux hommes en oubliant de préciser qu’ils étaient voici trois mois des invités officiels du gouvernement.
mardi 15 mars 2011
RDC : Une BD contre le sida
"Les diamants de Kamituga" est une bande dessinée pas comme les autres. Ce "thriller humanitaire" du congolais Séraphin Kajibwami nous plonge dans le quotidien des habitants de la République démocratique du Congo. L'album raconte l'histoire d'Agha, mère de famille atteinte du Sida. Bien plus qu'une simple BD, ce livre constitue un outil de prévention et d’information contre le sida. 100 000 exemplaires des Diamants de Kamituga seront distribués à Bukavu et dans la région. L’intégralité des bénéfices de la vente en France sera reversée à l’association SOS Sida.
Les Diamants de Kamituga a été réalisé dans le cadre d’un projet de développement social porté par African Artists for Development (AAD). Distribuée gratuitement par AAD à 100 000 exemplaires dans la province du Sud-Kivu en 2011, cette BD constituera à la fois un support pédagogique pour la lecture dans une région où les livres sont quasi inexistants et un outil d’information et de prévention ludique et accessible contre le Sida.
Acheter cette BD en France est un acte de solidarité : l’intégralité des bénéfices tirés de la vente de la BD est reversée à l’association congolaise SOS Sida, partenaire de ce projet, pour soutenir son action sur le terrain. La vente des Diamants de Kamituga participe ainsi directement à la lutte contre le Sida et donne un espoir aux femmes congolaises victimes de violences sexuelles.
Pour se procurer l'album :
www.lesdiamantsdekamituga.com
NDLR: Pour ceux qui connaissent la région, il est bon de noter que Kamituga était connu pour son or, mais pas pour des diamants.
lundi 14 mars 2011
Région des Grands Lacs - Coopération sur l’exploitation des minerais
Six mois après la signature d’un décret interdisant l’extraction des minerais dans l’est de la République Démocratique du Congo, le Président congolais Joseph Kabila a décidé la levée de cette interdiction et la reprise de l’industrie minière au Kivu. Cette décision, supposée permettre la mise en place d’un cadre légal autour de l’exploitation des mines, doit entrer en vigueur aujourd’hui.Parallèlement, une rencontre entre Joseph Kabila et son homologue kényan Mwaï Kibaki s’est tenue il y a quelques jours à Nairobi, avec pour enjeu principal la lutte contre le commerce illicite des ressources congolaises dans la région des Grands Lacs.
A l’est de la RDC, des milices s’affrontent pour le contrôle des mines d’or, de coltan ou d’étain, ressources indispensables à l’approvisionnement en vivres et en armes de plusieurs groupes rebelles. En septembre dernier, sous l’impulsion d’une communauté internationale préoccupée par l’intensification des violences au Nord et au Sud-Kivu, le Président congolais a décidé l’arrêt temporaire des extractions minières. Dans certains pays occidentaux et au sein de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), plusieurs initiatives ont été mises en place afin d’assurer la traçabilité des matières premières et le contrôle par l’Etat de l’exploitation des mines. La disparition des « minerais du sang » se trouve ainsi aujourd’hui au cœur de nombreux débats.
Sur le terrain pourtant, plusieurs témoignages ont fait état de la poursuite des extractions depuis septembre et du contrôle de certains territoires par les rebelles du Kivu. En réalité, les miliciens – issus de groupes armés congolais, rwandais et ougandais – se sont alliés à des membres des FARDC (Forces Armées de la RDC) pour le contrôle des mines ou la mise en place de barrages routiers dont le franchissement est soumis au versement d’une somme d’argent. En effet, de nombreux anciens miliciens ayant déposé les armes ont été intégrés aux FARDC tout en continuant à faire allégeance à leurs anciens chefs rebelles. En outre, du fait des dysfonctionnements au sein de la fonction publique congolaise, la participation de militaires corrompus aux activités illicites des milices est relativement fréquente.
Un nouvel accord relatif à l’extraction des minerais dans les régions du Kivu et de Maniema a donc été approuvé début mars par le ministre des Mines et les gouverneurs des provinces concernées. Le décret d’interdiction décidé par Joseph Kabila n’ayant pas permis une prise de contrôle étatique sur l’exploitation des ressources, la légalisation de l’extraction et le déploiement d’agents chargés de la traçabilité des minerais sont apparus inévitables. Toutefois, en raison de l’implication de réseaux internationaux dans le trafic des ressources congolaises, seule une coopération interétatique semble en mesure de contrer la montée en puissance des mouvances rebelles dans l’est du pays. Le 3 février dernier à Goma (Nord-Kivu), deux occidentaux ont ainsi été arrêtés par les autorités congolaises alors qu’ils s’apprêtaient à rapatrier illégalement un chargement d’or. Quelques semaines plus tard, deux tonnes d’or volées en RDC ont été retrouvées sur le sol kényan ; la cargaison était en partance pour les Emirats Arabes Unis. Le fonctionnaire en charge de l’enquête a par la suite été retrouvé mort à proximité de son domicile. Ces récents événements soulignent la montée en puissance d’un réseau de contrebande international dont les enjeux dépassent largement le cadre de la RDC. Joseph Kabila et Mwaï Kibaki ont ainsi décidé la mise en place d’une commission d’enquête conjointe sur le commerce illicite des ressources naturelles de la région, notamment l’or, le coltan et l’étain en provenance du Kivu. Le Kenya ferait en effet figure de point de transit entre la RDC et les pays du Golfe persique, où les contrôles sur l’origine des matières premières se font plus rares que dans les pays occidentaux.
Néanmoins, au regard des difficultés d’accès rencontrées par les autorités de Kinshasa dans les régions de l’est du pays et des multiples complicités au sein des forces de l’ordre congolaises et rwandaises, une disparition des « minerais du sang » semble peu envisageable à court et moyen terme. En effet, les autorités rwandaises exporteraient les ressources congolaises en tant que production locale, déjouant ainsi les contrôles internationaux sur l’origine des minerais. Ainsi, l’or, le coltan et la cassitérite ont représenté 30% des exportations rwandaises en 2010, alors que leur production demeure très faible dans ce pays. Toutefois, les implications transnationales relatives aux luttes armées du Kivu et au contrôle de ses mines sont susceptibles d’entraîner une multiplication des initiatives régionales et internationales sur ce sujet, sous l’impulsion de la communauté internationale et de grandes entreprises soucieuses d’assurer la transparence quant à leur approvisionnement en matières premières.
NDLR : source de l’article : www.armee.com
RDC : L'activité minière reprend, les trafics aussi
Après 6 mois d'interdiction, l'activité minière a de nouveau été autorisé dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais pendant cette période, le pillage des ressources naturelles a continué, dénonce l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO). Pour cette association, l'interdiction décidé par Joseph Kabila n'a pas arrêté les trafics illicites de minerais et a privé la population des ressources de la production minière. Un double échec pour cette ONG qui demande de nouvelles mesures gouvernementales pour lutter contre le pillage des ressources naturelles congolaises.
Des groupes rebelles et des milices locales toujours actifs dans le Nord et le Sud-Kivu, mais aussi des militaires congolais, sont régulièrement accusés d'exploiter illégalement les minerais dont ces provinces regorgent (cassitérite, coltan, or…). L'arrêt de l'exploitation minière dans les trois provinces avait été décidé le 9 septembre par le chef de l'Etat congolais Joseph Kabila. Il avait alors dénoncé l'activité de "groupes mafieux" et aussi "l'implication" d'autorités locales, provinciales, et nationales, civiles et militaires, dans le commerce illicites de minerai, qui ne profitait pas aux populations.
Après six mois d'interdiction, cette mesure vient d'être levée par les autorités congolaises et le constat est amer pour l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO) qui se dit préoccupée par la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Pour cette ONG, l’objectif pour lequel, la suspension a été imposée n’a pas été atteint. Selon l'ASADHO, la suspension de l'activité minière a "favorisé le pillage des ressources naturelles". L’Association recommande au président de la République de "faire ouvrir une enquête qui devra identifier toutes les autorités civiles, militaires et de la Police nationale impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est et les faire traduire devant les juridictions compétentes". L'ASADHO demande aussi aux autorités congolaises d'accélérer "la mise en place du mécanisme de certification des minerais de l’Est ainsi qu'un engagement ferme dans la lutte contre l’impunité dans le domaine des ressources naturelles à l’Est de la République démocratique du Congo". Le communiqué de l'ASADHO fait enfin remarquer un paradoxe : certains militaires et policiers affectés à l’Est et très impliqués dans l’exploitation illégale des minerais ne pouvaient pas assurer la garde des carrières minières fermées sans les exploiter eux-mêmes !
NDLR : Voeu pieux dans un pays où le vol et le pillage sont une institution !!