mardi 4 novembre 2008

Plus d'un million de déplacés dans le Nord-Kivu, Afrique - NouvelObs.com

 

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Plus d'un million de déplacés dans le Nord-Kivu

NOUVELOBS.COM | 04.11.2008 | 14:00

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Les conséquences humanitaires des affrontements entre les rebelles de Laurent Nkunda et l'armée régulière congolaise sont désastreuses pour la population locale alors que l'aide internationale commence seulement à arriver en raison de la difficulté d'accès à de nombreuses zones de la province.

Réfugiés dans un camp de fortune près de Kibati, à 12 km au nord de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu (Reuters)

Réfugiés dans un camp de fortune près de Kibati, à 12 km au nord de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu (Reuters)

Selon des estimations de plusieurs organisations humanitaires, mardi 4 novembre, plus d'un million d'habitants de la province du Nord-Kivu sont déplacés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une situation humanitaire alarmante à laquelle l'aide internationale commence à répondre, après sept jours de paralysie en raison des combats.
Dimanche, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a affirmé que "plus de 1,6 million de déplacés" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) étaient "pris au piège de la crise" et sans accès à une aide humanitaire.
La difficulté d'accès à de nombreuses zones de la province et les déplacements permanents de populations, qui pour nombre d'entre elles se réfugient dans des familles d'accueil, compliquent le recensement de ces villageois.
Les agences humanitaires "libres d'opérer"
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a, lui, estimé dimanche à 250.000 le nombre de personnes, anciennement ou nouvellement déplacées, affectées par la reprise des combats fin août entre les rebelles de Laurent Nkunda et l'armée régulière congolaise.
Et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a avancé que la semaine dernière, au plus fort des combats, "jusqu'à 100.000 personnes, dont environ 60% d'enfants, ont été déplacées".
Les conséquences humanitaires des affrontements ont été particulièrement désastreuses dans le territoire de Rutshuru, désormais contrôlé par la rébellion, à environ 75 km au nord de Goma.
Profitant d'une accalmie depuis cinq jours, un convoi d'assistance humanitaire d'urgence s'y est rendu lundi pour distribuer la première aide depuis le 27 octobre, les rebelles ayant par ailleurs assuré aux agences humanitaires qu'elles étaient "libres d'opérer" dans leur zone.
Choléra
La majeure partie des camps de déplacés de cette zone, où des cas de choléra ont été signalés par l'Unicef, ont été rasés et vidés de leurs habitants, soit plusieurs milliers de personnes dispersées dans des familles d'accueil, rentrées dans leurs villages d'origine ou, pour les cas les plus critiques, réfugiées dans la forêt.
La distribution massive d'aide humanitaire devrait débuter dans plusieurs jours dans le secteur de Rutshuru, le temps de rouvrir les antennes locales pour la plupart pillées et de réinstaller les équipes qui avaient été évacuées lors de l'offensive rebelle.
La deuxième région très critique de la province est située à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, à Kibati, dans une zone contrôlée par la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) et distante de quelques kilomètres du premier poste avancé rebelle.
Cette localité a été le théâtre d'un afflux massif de personnes fuyant les combats plus au nord.
Survivre
Jusqu'à dimanche, ces déplacés, livrés à eux-mêmes, à la faim et aux fréquentes pluies, n'avaient reçu pour toute assistance qu'un peu d'eau et pour certains des biscuits.
Dans ces conditions dramatiques, la situation des enfants et femmes nouvellement déplacés est la plus "désespérée", selon l'Unicef.
"Des centaines d'enfants ont été séparés de leur famille et sont contraints de survivre par leurs propres moyens. L'année scolaire, qui venait de débuter, est perturbée pour des dizaines de milliers d'enfants pour la deuxième année consécutive", poursuit l'Unicef, qui rappelle que les enfants sont les plus exposés au recrutement des groupes armés.
"Après plus d'une décennie d'insécurité, la souffrance des enfants perdure à un niveau phénoménal" dans le Nord-Kivu, estime l'agence, qui appelle tous les acteurs de la crise à mettre fin à ce drame.

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