mercredi 19 novembre 2008

RDC: l'armée régulière pose problème | RTBF INFO

 

13.11.08 - 13:58 Dans le conflit armé au Kivu, l'armée régulière congolaise est un acteur lui-même confronté à des soucis internes d'une ampleur considérable.

"La désorganisation la plus totale règne aujourd'hui dans les rangs des FARDC", les forces armées de la RDC, au Nord-Kivu, constate avec accablement une source diplomatique occidentale.

Les militaires "sont souvent livrés à eux-mêmes, les commandants se sentent isolés, prennent des initiatives malheureuses et ont l'impression d'être abandonnés par Kinshasa". "Leur moral est au plus bas, et l'état-major n'a même plus aujourd'hui les moyens de réarticuler son dispositif", affirme encore cette source.

Les autorités militaires congolaises refusent généralement de s'exprimer sur ces questions.

"L'armée est dans une situation très difficile", concède pour sa part le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. "Elle n'est pas encore consolidée, avec une mauvaise gestion de fonds", reconnaît-il, "mais la MONUC est là pour les soutenir".

Les accusations contre l'armée régulière ne sont pas nouvelles. En 2007, la MONUC estimait que 40% des violations des droits de l'Homme en RDC étaient le fait des Forces armées de la RDC (FARDC).

"Mal entraînés, peu disciplinés, fréquemment non rétribués et manquant de l'essentiel, les soldats du gouvernement commettent de nombreux crimes au cours de pillages", note l'organisation Human Rights Watch (HRW).

Exécutions sommaires, arrestations arbitraires, violences sexuelles et pillages... la liste est longue, selon HRW et Amnesty international, en particulier dans le Nord-Kivu en guerre.

En cela, les FARDC sont les héritières des tristement célèbres FAZ (Forces armées zaïroises) du maréchal président Mobutu Sese Seko, craintes comme la peste par les Congolais pour leurs exactions contre les civils.

Après les Forces armées congolaises (FAC) de Laurent-Désiré Kabila, les FARDC ont été créées à la fin de la guerre de 1998-2003. Elles sont un assemblage de l'ex-armée de Kinshasa, de ses miliciens alliés Maï-Maï et de mouvements rebelles ennemis.

Les FARDC comptent aujourd'hui officiellement 125.000 hommes, dont environ 18 brigades "intégrées" - 45.000 hommes - qui ont suivi ces dernières années le processus de réforme de l'armée, appuyé par la communauté internationale - principalement l'Afrique du sud, l'Angola et la Belgique. L'Union européenne est aussi présente avec une mission de conseil et d'assistance de l'UE en matière de réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC), EUSEC RD Congo.

Face aux rebelles aguerris et bien entraînés de Laurent Nkunda, l'armée n'a presque subi que des revers, sauf peut-être lors de la bataille de Tongo, duel d'artillerie qui a opposé les deux camps à la mi-octobre au nord de Goma.

Près de 26.700 militaires des FARDC, dont environ 12.000 soldats "intégrés", sont actuellement déployés au Nord-Kivu.

La corruption y est endémique, même si les soldats des brigades "intégrées" touchent généralement leur maigre solde mensuelle - 65 dollars - grâce au contrôle exercé par l'EUSEC.

Sur le front, les fonds destinés au ravitaillement se volatilisent souvent avant d'arriver jusqu'à la troupe, encourageant immanquablement les soldats à la rapine ou aux pillages.

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